dévents en navigation/régime de vent
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 01/09/2009 à 08h07
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Question d'origine :
Bonjour très cher Guichet du Savoir,
En suivant les commentaires de la course à la voile Istamboul/Brest dite "ISTANBUL EUROPA RACE" les navigateurs utilisent le terme dévents pour parler des difficultés qu'ils rencontrent avec les îles dans les cyclades qui perturbent fortement le régime des vents.
commentaire du site course au large de
Jean-Luc Nélias – Veolia Environnement
« Cette nuit a été un peu compliquée, dans la chaleur de cette fin d'été, pour traverser une ribambelle de petites îles. On s'est empétolé au dévent de certaines d'entre elles et le jeu était d'en sortir au plus vite. Les îles culminent à une altitude de 500 à 1000 mètres et cela constitue un bel abri pour le vent. Pour les vacances ce doit être super. Pour la voile c'est moins bien. Les dévents vont parfois dix à quinze fois au-dessus d'une île. Et le vent vient taper contre elle. Cela explique les regroupements de bateaux auxquels on assiste. Il faut donc traverser les îles en choisissant les dévents. Veolia Environnement est resté collé deux heures la nuit dernière. Pendant ce temps, on s'est dit "voilà, les autres avancent et vont gagner" et puis au lever du soleil on a vu des voiles à l'horizon, cela nous a rassurés mais tout reste aléatoire. Là, on marche à une vitesse fabuleuse de 8 noeuds, sur une mer plate, par grand beau temps, devant des îles sèches et arides. Ce n'est sans doute pas terrible pour y cultiver un potager."
Pourrais tu merveilleux guichet trouver des explications détaillées sur la formation de ces "dévents" à proximité des reliefs tels que des îles des Cyclades (hautes ici de 300 à 800 voire un peu plus selon les îles)?
Merci infiniment de toute recherche qui pourra nous aider ici à mieux comprendre voire prévoir un peu l'impact des reliefs sur le régime des vents et pouvoir ainsi naviguer plus confortable.
Bonne journée, bonnes et fructueuses recherches,
Bien cordialement
iannaki
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 02/09/2009 à 14h09
Réponse du service Guichet du Savoir
Quelques définitions, tout d'abord, sur :
- coupedelamerica.com
Déventer : se trouver au vent d'un voilier et lui couper l'air.
Dévent : Zone de vent perturbée derrière un obstacle ou une voile.
- sodebo-voile.com
Le dévent : c'est la zone perturbée sous le vent d'un élément quelconque.
- rspdl.com
Dévent : zone perturbée par les turbulences d’un autre bateau.
Le terme de dévent n'est donc pas utilisé uniquement pour les îles (Cyclades ou autres) et, toujours sur le site americascup.com, on trouve un article sur :
Utiliser le dévent des voiles
Le dernier facteur qui aide le bateau deuxième est le dernier bord de portant. Au près en match race, le bateau meneur impose sa tactique et peut perturber le vent de son poursuivant en le déventant avec ses voiles. Au contraire, dans un bord de portant, c’est le bateau suiveur qui se trouve avantagé et peut à son tour perturber le vent de son prédécesseur et espérer le doubler. Comme le dernier bord de la course est toujours au portant, des arrivées serrées et des renversements de situation de dernière minute sont toujours possibles.
Pour en savoir plus, il faut se reporter à l'ouvrage de la Fédération Française de Voile :Météo locale : croisière et régate , qui consacre plusieurs chapitres à la question.
Extraits du sommaire :
- obstacles dans le vent
1.1 obstacles longilignes : les barrières
1.2 quelques exemples d'obstacles longilignes
1.3 obstacles isolés de petite taille
- sous le vent d'une côte rectiligne
2.1 sous le vent d'une côte basse
2.2 sous le vent d'une côte rectiligne moyennement élevée
2.3 sous le vent d'une côte rectiligne élevée
2.4 incidence comprise entre perpendiculaire et tangence
2.5 sous le vent d'une île
2.6 stratégies sous le vent d'une côte
2.7 dévent, tactique et stratégie
- etc.
Nous ne pouvons que vous encourager à lire cet ouvrage si vous êtes intéressé par le sujet, car nous ne pouvons, bien sûr, vous retranscrire l'intégralité du document. En voici cependant quelques extraits :
Premier volet de l'étude des effets de site : une rangée d'arbres, une colline isolée, une flotte de bateaux préparant un départ de course... constituent des obstacles de petite taille qui peuvent perturber sérieusement le vent dans leur voisinage. Tout dépend de la « porosité de la barrière ». Les plus opaques ne sont pas les plus efficaces...
1/ Obstacles longilignes : les barrières
Avant d'entreprendre l'étude de la modification du champ de vent au voisinage d'une côte, décrivons ce qui se passe quand le vent aborde un obstacle de petite taille, d'aspect longiligne comme un rideau d'arbres, une rangée d'immeubles, un bateau au mouillage, une flotte de bateaux en train de prendre un départ, un iceberg... Ce type de phénomène a été bien étudié par les spécialistes qui s'occupent de l'aménagement des aéroports, de l'implantation des éoliennes et autres machines terrestres « à vent » (entrée d'immeuble, arches, etc.). Le critère pertinent permettant de classer l'effet des barrières est la porosité de l'obstacle, c'est-à-dire sa capacité à laisser passer l'air.
On distingue habituellement :
• les barrières denses, qui ne laissent rien passer (un navire, des immeubles contigus, des arbres très serrés) ; ,
• les barrières semi-denses (immeubles espacés, arbres pas trop serres, flotte de bateaux) a la couverture d'environ 50% ; .
• les barrières ouvertes (arbres ou maisons espacés) où la couverture est d'environ 30%.
Les résultats sont donnés par la figure 1* (adaptée de Wind and Sailing Boats d'A. Watts, voir biographie).
Si l'on détaille cette figure 1*, on y trouve des choses intéressantes.
• C'est la barrière semi-dense qui est la plus néfaste.
• Sauf pour la barrière dense, le vent le plus faible ne se trouve pas juste sous le vent de la barrière, mais plutôt à quelque distance de l'obstacle. Prenez-y garde si vous naviguez en rivière : la rive qui semble directement abritée du vent peut être meilleure que la rive opposée !
• Au vent de l'obstacle, on est gêné jusqu'à environ 10 fois la hauteur de celui-ci.
• Sous le vent de l'obstacle, on est gêné jusqu'à environ 30 fois la hauteur de celui-ci.
On récupère 90% du vent à 20 fois la hauteur de l'obstacle, sauf pour la barrière semi-dense.
1* voir tableau et schéma ci-dessous
Quelques définitions, tout d'abord, sur :
- coupedelamerica.com
Déventer : se trouver au vent d'un voilier et lui couper l'air.
Dévent : Zone de vent perturbée derrière un obstacle ou une voile.
- sodebo-voile.com
Le dévent : c'est la zone perturbée sous le vent d'un élément quelconque.
- rspdl.com
Dévent : zone perturbée par les turbulences d’un autre bateau.
Le terme de dévent n'est donc pas utilisé uniquement pour les îles (Cyclades ou autres) et, toujours sur le site americascup.com, on trouve un article sur :
Utiliser le dévent des voiles
Le dernier facteur qui aide le bateau deuxième est le dernier bord de portant. Au près en match race, le bateau meneur impose sa tactique et peut perturber le vent de son poursuivant en le déventant avec ses voiles. Au contraire, dans un bord de portant, c’est le bateau suiveur qui se trouve avantagé et peut à son tour perturber le vent de son prédécesseur et espérer le doubler. Comme le dernier bord de la course est toujours au portant, des arrivées serrées et des renversements de situation de dernière minute sont toujours possibles.
Pour en savoir plus, il faut se reporter à l'ouvrage de la Fédération Française de Voile :
Extraits du sommaire :
- obstacles dans le vent
1.1 obstacles longilignes : les barrières
1.2 quelques exemples d'obstacles longilignes
1.3 obstacles isolés de petite taille
- sous le vent d'une côte rectiligne
2.1 sous le vent d'une côte basse
2.2 sous le vent d'une côte rectiligne moyennement élevée
2.3 sous le vent d'une côte rectiligne élevée
2.4 incidence comprise entre perpendiculaire et tangence
2.5 sous le vent d'une île
2.6 stratégies sous le vent d'une côte
2.7 dévent, tactique et stratégie
- etc.
Nous ne pouvons que vous encourager à lire cet ouvrage si vous êtes intéressé par le sujet, car nous ne pouvons, bien sûr, vous retranscrire l'intégralité du document. En voici cependant quelques extraits :
Premier volet de l'étude des effets de site : une rangée d'arbres, une colline isolée, une flotte de bateaux préparant un départ de course... constituent des obstacles de petite taille qui peuvent perturber sérieusement le vent dans leur voisinage. Tout dépend de la « porosité de la barrière ». Les plus opaques ne sont pas les plus efficaces...
1/ Obstacles longilignes : les barrières
Avant d'entreprendre l'étude de la modification du champ de vent au voisinage d'une côte, décrivons ce qui se passe quand le vent aborde un obstacle de petite taille, d'aspect longiligne comme un rideau d'arbres, une rangée d'immeubles, un bateau au mouillage, une flotte de bateaux en train de prendre un départ, un iceberg... Ce type de phénomène a été bien étudié par les spécialistes qui s'occupent de l'aménagement des aéroports, de l'implantation des éoliennes et autres machines terrestres « à vent » (entrée d'immeuble, arches, etc.). Le critère pertinent permettant de classer l'effet des barrières est la porosité de l'obstacle, c'est-à-dire sa capacité à laisser passer l'air.
On distingue habituellement :
• les barrières denses, qui ne laissent rien passer (un navire, des immeubles contigus, des arbres très serrés) ; ,
• les barrières semi-denses (immeubles espacés, arbres pas trop serres, flotte de bateaux) a la couverture d'environ 50% ; .
• les barrières ouvertes (arbres ou maisons espacés) où la couverture est d'environ 30%.
Les résultats sont donnés par la figure 1* (adaptée de Wind and Sailing Boats d'A. Watts, voir biographie).
Si l'on détaille cette figure 1*, on y trouve des choses intéressantes.
• C'est la barrière semi-dense qui est la plus néfaste.
• Sauf pour la barrière dense, le vent le plus faible ne se trouve pas juste sous le vent de la barrière, mais plutôt à quelque distance de l'obstacle. Prenez-y garde si vous naviguez en rivière : la rive qui semble directement abritée du vent peut être meilleure que la rive opposée !
• Au vent de l'obstacle, on est gêné jusqu'à environ 10 fois la hauteur de celui-ci.
• Sous le vent de l'obstacle, on est gêné jusqu'à environ 30 fois la hauteur de celui-ci.
On récupère 90% du vent à 20 fois la hauteur de l'obstacle, sauf pour la barrière semi-dense.
1* voir tableau et schéma ci-dessous
Pièces jointes
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Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 02/09/2009 à 14h22
Réponse du service Guichet du Savoir
(suite)
2/ Quelques exemples d'obstacles longilignes
- Berge de rivière
S'il s'agit d'une berge élevée, on peut l'assimiler à une barrière dense. On a donc vu qu il y a coussin au vent de la berge et qu'il n'y a pas de vent juste au-dessous de la berge.
S'il s'agit d'une berge plate, plantée d'arbres ou bordée de maisons, on l'assimilera à une barrière dense, semi-dense ou ouverte selon le cas. On se rappellera que les dévents les plus importants sont liés aux barrières semi-denses.
(voir illustration en bas de page)
- Flotte importante
C'est en général une barrière semi-dense, donc très efficace. Ce qui veut dire qu'à une distance correspondant à 10 fois la hauteur des mâts, vous n'aurez que 25% du vent normal.
3/ Obstacles isolés de petite taille
Les collines, les navires au mouillage, les icebergs... en sont des exemples. Ces obstacles ne se conduisent pas vraiment comme des obstacles longilignes, car les effets de contournement sont importants. En particulier, le dévent est moins prononcé que dans le cas d'une barrière, et le vent est accéléré aux extrémités de l'obstacle.
Au vent du relief, la vitesse du vent tombe à 75% de sa valeur à cinq fois la hauteur du relief. Sous le vent du relief, le vent retrouve 50% de sa force à cinq fois la hauteur du relief, et 90% de sa valeur vers 12 ht.
A consulter également :
- sail420.chez.com
- site.voila.fr
- voilesetvoiliers.com
(suite)
2/ Quelques exemples d'obstacles longilignes
- Berge de rivière
S'il s'agit d'une berge élevée, on peut l'assimiler à une barrière dense. On a donc vu qu il y a coussin au vent de la berge et qu'il n'y a pas de vent juste au-dessous de la berge.
S'il s'agit d'une berge plate, plantée d'arbres ou bordée de maisons, on l'assimilera à une barrière dense, semi-dense ou ouverte selon le cas. On se rappellera que les dévents les plus importants sont liés aux barrières semi-denses.
(voir illustration en bas de page)
- Flotte importante
C'est en général une barrière semi-dense, donc très efficace. Ce qui veut dire qu'à une distance correspondant à 10 fois la hauteur des mâts, vous n'aurez que 25% du vent normal.
3/ Obstacles isolés de petite taille
Les collines, les navires au mouillage, les icebergs... en sont des exemples. Ces obstacles ne se conduisent pas vraiment comme des obstacles longilignes, car les effets de contournement sont importants. En particulier, le dévent est moins prononcé que dans le cas d'une barrière, et le vent est accéléré aux extrémités de l'obstacle.
Au vent du relief, la vitesse du vent tombe à 75% de sa valeur à cinq fois la hauteur du relief. Sous le vent du relief, le vent retrouve 50% de sa force à cinq fois la hauteur du relief, et 90% de sa valeur vers 12 ht.
A consulter également :
- sail420.chez.com
- site.voila.fr
- voilesetvoiliers.com
Pièces jointes
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