Question d'origine :
Bonjour,
Voici un extrait d'un étrange burlesque du "Piéton de Paris" (chapitre "Passy-Auteuil") de Léon-Paul Fargue. Quelqu'un sait-il de quelle poétesse américaine il parle et savez-vous si l'"histoire" aurait une source véridique ??!
" J'ai connu jadis une poétesse américaine, fille adoptive de Paris, qui n'aimait de chair blanche que celle des femmes. Sur le chapitre de la nourriture, elle ne supportait la vue, l'odeur et le goût que de la seule viande rouge, et de préférence cure, jusqu'à l'abus. Comme elle avait le coeur délicat, son médecin la mit au régime. Mais sa passion de la viande était trop forte, l'habitude en était prise, et les prescriptions du médecin ne furent observées qu'avec mille difficultées. Le médecin insistait. La poétesse en fit une maladie. De guerre lasse, elle résolut un jour de finir en beauté... c'est-à-dire en artiste, c'est-à-dire en... Châteaubriant. Elle inonda son lit d'essence, y déposa quelque dix kilos de beurre, cinq à six livres de persil, s'étendit languissamment sur ses draps, déposa encore sur sa poitrine une motte de beurre, par coquetterie, comme font les bons chefs, et mit le feu à une allumette. Au bout d'une petite heure, tout le quartier sentait la grillade. Les narines de Passy-Auteuil finirent par déceler d'où provenait l'odeur de grill-room qui se répandait jusqu'au bois de Boulogne, et guidèrent enfin les domestiques jusqu'au lit de leur maîtresse sur lequel ils aperçurent un rumsteck mammouth. Historique."
Merci d'avance,
Cordialement,
Sabine Huet
"les introuvables lesbiens" en pdf sur :
http://romanslesbiens.canalblog.com
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 14/09/2009 à 13h57
Bonjour,
Ce texte fait partie des chroniques sur Paris publiées par Fargue dans la revue Voilà en février 1936, réunies en 1939 dans le recueil Le piéton de Paris.
La réponse à votre question n'est pas aisée, car malgré nos recherches approfondies dans les biographies de Jean-Paul Goujon et celle de Louise Rypko Schub, aucun élément n'apporte de réponse quant à l'inspiration de l'auteur.
Nous savons qu'il a été un ami très proche d' Adrienne Monnier et de sa compagne Sylvia Beach, les célèbres libraires de la rue de l'Odéon, mais rien ne dit que l'une ou l'autre ait inspiré ce passage, même si la première s'est suicidée et que la seconde était américaine...
Nous vous invitons à consulter d'autres ouvrages sur l'auteur :
Vingt ans avec Léon Paul Fargue
Les vingt arrondissements de Paris
Notez qu'il existe ce site qui peut vous être utile: Société des lecteurs de Léon-Paul Fargue
Bonnes lectures !
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