Question d'origine :
Bonjour le Guichet !
Traditionnellement, du moins en France, nous mangeons 3 fois par jour : matin, midi et soir.
Depuis quand est-ce l'usage et qu'en était-il avant?
Je me doute que c'est une "règle" appliquée surtout pour les pays occidentaux où la question de l'approvisionnement en nourriture ne se pose pas...
Merci pour votre réponse !
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 10/11/2009 à 15h00
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour
Pour reprendre un dicton de la fin du Moyen-âge, mentionné dans l’ouvrage Tables d'hier, tables d'ailleurs : histoire et ethnologie du repas de Jean-louis Flandrin et Jane Cobbi :
manger une fois le jour est vie d’ange, manger deux fois le jour est vie
humaine, et trois fois ou plus est vie de bête et non pas de créature humaine.
Par conséquent, au Moyen-âge, la journée à deux repas est un idéal. Toutefois, un certain nombre de dispenses liées soit à des questions médicales soit à des considérations socio-économiques fait que le modèle de deux repas n’est pas toujours adopté, notamment pour le peuple laborieux puisque :
Le peuple laborieux s’oppose aux classes supérieures, auxquelles théoriquement le déjeuner est interdit […] ne faire que deux repas par jour est donc paradoxalement un luxe et un signe de distinction sociale : se priver de petit déjeuner, c’est à la fois échapper à la bestialité et manifester son statut privilégié d’oisif.
Dans le chapitre, "les repas en France et dans les autres pays d'Europe du XVIe au XIXe siècle", l'auteur Jean-Louis Flandrin nous indique que :
La tradition occidentale veut que le manger soit réglé : non seulement en quantité, mais aussi dans ses heures. Ne manger qu’à heures fixes, c’est affirmer la prééminence de la volonté sur les pulsions naturelles, le triomphe de la civilisation sur la sauvagerie .
De plus, au Moyen Age et à la renaissance, le nombre et l’heure des trépas intéressaient la morale chrétienne … L’Eglise médiévale a légiféré sur l’heure de la première prise alimentaire, particulièrement en Carême. Mais les règlements ecclésiastiques ont évolué au cours des siècles ainsi que les pratiques. L’usage se serait répandu, après 1500, de prendre le matin, même pendant le carême, une légère collation ….
Pour aller plus loin, nous vous conseillons quelques ouvrages que vous pourrez consulter à la Bibliothèque :
Histoire de l'alimentation / Jean-Louis Flandrin, Massimo Montanari, 1996
Anthropologie des coutumes alimentaires / Peter Farb, George Amelagos, 1980
La table des Français : une histoire culturelle (XVe-début XIXe siècle) / Florent Quellier, 2007
Bonjour
Pour reprendre un dicton de la fin du Moyen-âge, mentionné dans l’ouvrage Tables d'hier, tables d'ailleurs : histoire et ethnologie du repas de Jean-louis Flandrin et Jane Cobbi :
manger une fois le jour est vie d’ange, manger deux fois le jour est vie
humaine, et trois fois ou plus est vie de bête et non pas de créature humaine.
Par conséquent, au Moyen-âge, la journée à deux repas est un idéal. Toutefois, un certain nombre de dispenses liées soit à des questions médicales soit à des considérations socio-économiques fait que le modèle de deux repas n’est pas toujours adopté, notamment pour le peuple laborieux puisque :
Le peuple laborieux s’oppose aux classes supérieures, auxquelles théoriquement le déjeuner est interdit […] ne faire que deux repas par jour est donc paradoxalement un luxe et un signe de distinction sociale : se priver de petit déjeuner, c’est à la fois échapper à la bestialité et manifester son statut privilégié d’oisif.
Dans le chapitre, "les repas en France et dans les autres pays d'Europe du XVIe au XIXe siècle", l'auteur Jean-Louis Flandrin nous indique que :
La tradition occidentale veut que le manger soit réglé : non seulement en quantité, mais aussi dans ses heures. Ne manger qu’à heures fixes, c’est affirmer la prééminence de la volonté sur les pulsions naturelles, le triomphe de la civilisation sur la sauvagerie .
De plus, au Moyen Age et à la renaissance, le nombre et l’heure des trépas intéressaient la morale chrétienne … L’Eglise médiévale a légiféré sur l’heure de la première prise alimentaire, particulièrement en Carême. Mais les règlements ecclésiastiques ont évolué au cours des siècles ainsi que les pratiques. L’usage se serait répandu, après 1500, de prendre le matin, même pendant le carême, une légère collation ….
Pour aller plus loin, nous vous conseillons quelques ouvrages que vous pourrez consulter à la Bibliothèque :
Histoire de l'alimentation / Jean-Louis Flandrin, Massimo Montanari, 1996
Anthropologie des coutumes alimentaires / Peter Farb, George Amelagos, 1980
La table des Français : une histoire culturelle (XVe-début XIXe siècle) / Florent Quellier, 2007
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