Question d'origine :
En quoi peut-on dire que le film Amadeus de Milos Forman est un film baroque ?
Au niveau du récit et non pas de l'époque.
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 17/12/2009 à 15h06
Nous vous rappelons que nous ne prenons pas en charge les travaux scolaires ou universitaires ainsi que nous le précisons en page d’accueil. Voici cependant quelques pistes bibliographiques qui vous permettront de mener à bien votre travail.
Nous avons utilisé la base de recherche de la Bifi et le catalogue de la Bibliothèque de Lyon pour fournir les références suivantes.
Le numéro 365 de novembre 1984 des Cahiers du cinéma propose une analyse critique du film « Amadeus » .
Alors que les références ponctuelles au baroque ne manquent pas dans les études sur le cinéma, rares sont les ouvrages qui abordent la question directement. Voici les principales références ci-dessous. Notez qu’aucune de ces références ne citent le film "Amadeus", ni même son réalisateur (pas de mention dans les index des films et des noms propres).
C’est dans les années 1960 que l’on commence à parler d’un baroque cinématographique, ce dont témoigne la parution du numéro 1 d' Etudes cinématographiques de 1960 "Baroque et cinéma" par Jacques Audiberti, Marcel Brion, Philippe Collin.
L’ouvrage « Cinéma et imaginaire baroque» d'Emmanuel Plasseraud est une référence centrale sur le sujet. Il est par ailleurs particulièrement pertinent pour délimiter la notion de baroque puis de cinéma baroque explicitées dans la partie Introduction page 19. Selon l’auteur :
« Le style baroque, défini en premier temps par Alois Riegl et Heinrich Wolfflin à partir de l’art du XVIIe siècle, est devenu un concept qui s’est élargi au-delà des frontières initiales, si bien que l’on a pu l’appliquer par exemple au cinéma, art du 20e siècle. En effet, parce qu’il est un dispositif de projection d’ombres, d’artifices, d’illusions, de mise en mouvement des images, le cinéma semble correspondre au désir profond du baroque de dépasser la représentation réaliste du monde pour accéder à la dimension imaginaire. ».
Les chapitres correspondent aux grands traits du cinéma baroque. Pour tenter de synthétiser ce que le cinéma baroque mets en jeu, on peut citer la préface de Giusy Pisano page 16 :
« Alors au lecteur de se laisser promener dans ce voyage immobile qui, d’un film à l’autre, dévoile les symptômes visuels et thématiques caractéristiques du baroque : l’ornement, le mouvement, la démesure, l’illusion, l’évanescence, les reflets, l’ombre, les miroitements, le clair-obscur, composent les images ; les thèmes comme le mensonge, la monstruosité, la vanité, la contradiction, le doute hyperbolique, le rêve, la mort, les traversent ; de personnages tels que l’alchimiste, le magicien, les sosies, le travesti, les spect-acteur, le menteur, le conteur, les peuplent ; des figures comme le mouvement perpétuel, le temps subjectif, l’identité multiple, la spirale, la métaphore, l’ellipse, la chute, l’implosion, le pli , le cercle, la courbe conique, l’hyperbole l’animent.
Ce principes scandent la lecture et constituent le fil rouge d’une écriture elle-même baroque, car la profusion de citations fait penser à une surcharge ornementale ; ses références puisées dans la littérature, la peinture, le théâtre, à l’architecture au débordement ; ».
La revue Vertigo a publié un numéro hors Série intitulé « Projections baroques » en 2000.
Sur Milos Forman, deux références sont à noter :
« ...et on dit la vérité : mémoires» par Milos Forman et Jan Novak; trad. de l'américain par Pierre Girard.
« Milos Forman» par Claude Poizot.
Pour élargir, vous pouvez également vous intéresser à l’œuvre du réalisateur Raoul Ruiz qui semble être celui qui offre les perspectives les plus vastes au cinéma baroque.
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