Question d'origine :
Madame,
Cette taille a t-elle un rapport avec celle de Napoléon Bonaparte (1,64m)? Quelles étaient les dispenses possibles,je pense aux engagés volontaires en temps de guerre ? Y a t-il eu variation avec les époques ?
Bien à vous.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 11/02/2010 à 11h26
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
Concernant la taille minimum des conscrits, voici ce qu'indique le site napoleon.org :
jusqu'en l'an XI la taille minimum requise est de 1,598 mètre ;
le 8 nivôse an XIII (29 décembre 1804) la taille est abaissée à 1,544 mètre .
L'article 176 de l'instruction du1er novembre 1811 abaisse encore ce minimum à 1,488 mètre .
Au début du XIXe siècle la taille moyenne minimum est de 4 pieds 11 pouces 8 lignes (1,62 mètre). Le département de Maine-et-Loire compte 34,80% de réformés pour défaut de taille sur les classes 1806 à 1811. Sur 351 conscrits du département de la Creuse, 66 sont au-dessous de1,50 mètre, 59 entre 1,50 et 1,53 mètre (...), 2 dépassent 1,70 mètre. Force est de constater que si le monde paysan est solide, il est de petite taille.
À côté de cela certaines tailles sont obligatoires pour entrer dans certains corps : 1,759 mètre pour les cuirassiers, carabiniers, l'artillerie ; 1,73 mètre dans les dragons ; 1,65 mètre dans les hussards ; 1,759 mètre pour les grenadiers à pied et à cheval de la Garde, l'artillerie et les sapeurs de la Garde ; 1,705 mètre pour les chasseurs à pied de la Garde.
Tous les lecteurs connaissent l'anecdote de Jean-Roch Coignet qui glisse un jeu de carte dans chaque bas, afin de faire la taille minimum pour entrer dans la Garde ; le pauvre Jean-Roch ignorait qu'à l'époque le fait d'avoir été cité pour une arme d'honneur - ce qui est son cas à Montebello - supprimait le critère de taille.
Ces chiffres sont les mêmes que ceux indiqués dans l'ouvrage de Alain Pigeard : La conscription au temps de Napoléon, pages 136 et chap VII p. 167 à 175.
Nous vous invitons à consulter cet ouvrage aux pages indiquées.
Au cours de nos lectures sur le sujet, il n'a pas été fait mention d'une quelconque relation entre la taille de Napoléon (1,68m , cf www.napoleon.org et www.1789-1815.com) et celle requise pour la conscription.
Concernant les dispenses, voici l'article issu du Dictionnaire de la Grande Guerre : 1914-1918, ouvrage vers lequel nous vous avons orienté plusieurs fois :
Dispenses :
Les dispenses sont définies comme la possiblité légalement accordée à certains jeunes hommes en âge d'être incoporés de n'accomplir qu'une partie de leurs obligations militaires en fonction de critères essentiellement sociaux (articles 21 et suivants de la loi du 15 juillet 1889). Les déficits constatés au cours des premières années du XXe siècle entraînent un durcissement progressif des conditions de dispense, évolution sactionnée lors de l'adoption de la loi des trois ans. A partir de 1915, les besoins croissants en personnel entraînent un jeu subtil entre administration militaire, services chargés de la mobilisation industrielle et Parlement pour lutter contre "l'embuscage" et faire participer chacun selon ses capacités ou ses difficultés à la défense nationale. R.P.
Annie Crépin dans son ouvrage intitulé "Histoire de la conscription :
On croyait que la guerre serait courte, elle dure, et il faut reconstituer sans cesse pendant quatre ans les effectifs d'une armée de masse. A la fin du conflit, 8 millions d'hommes auront été recrutés, les classes de 1887 à 1919 auront été mobilisées. Diverses pratiques permettent d'adapter le système aux exigences de cette guerre et de «récupérer» le plus d'hommes possible. D'abord, les appels par anticipation, anticipation qui va de dix à vingt-deux mois, permettant d'avancer le moment de l'incorporation ; ensuite le réexamen systématique des hommes qui avaient été exemptés ou réformés par le conseil de révision avant la guerre : 60 % — 1 187 497 hommes — sont ainsi repris par l'armée. Pour les classes de 1915 à 1919, ce sont 48 % des jeunes gens initialement réformés qui sont finalement récupérés, soit 335 987 hommes".
Le rapport concernant le Projet de loi portant organisation de la réserve militaire et du service de défense de VINCON (Serge) aborde sous un angle historique les différentes étapes de la constitution de la réserve militaire et parle de l'évolution des exemptions et dispenses.
La loi du 21 mars 1905 modifiant la loi du 15 juillet 1889 sur le recrutement de l'armée.
Elle exclut toute dispense, au nom du principe d'égalité, à l'obligation du service militaire actif dont la durée est ramenée à deux ans.
Bonjour,
Concernant la taille minimum des conscrits, voici ce qu'indique le site napoleon.org :
L'article 176 de l'instruction du
Au début du XIXe siècle la taille moyenne minimum est de 4 pieds 11 pouces 8 lignes (1,62 mètre). Le département de Maine-et-Loire compte 34,80% de réformés pour défaut de taille sur les classes 1806 à 1811. Sur 351 conscrits du département de la Creuse, 66 sont au-dessous de1,50 mètre, 59 entre 1,50 et 1,53 mètre (...), 2 dépassent 1,70 mètre. Force est de constater que si le monde paysan est solide, il est de petite taille.
À côté de cela certaines tailles sont obligatoires pour entrer dans certains corps : 1,759 mètre pour les cuirassiers, carabiniers, l'artillerie ; 1,73 mètre dans les dragons ; 1,65 mètre dans les hussards ; 1,759 mètre pour les grenadiers à pied et à cheval de la Garde, l'artillerie et les sapeurs de la Garde ; 1,705 mètre pour les chasseurs à pied de la Garde.
Tous les lecteurs connaissent l'anecdote de Jean-Roch Coignet qui glisse un jeu de carte dans chaque bas, afin de faire la taille minimum pour entrer dans la Garde ; le pauvre Jean-Roch ignorait qu'à l'époque le fait d'avoir été cité pour une arme d'honneur - ce qui est son cas à Montebello - supprimait le critère de taille.
Ces chiffres sont les mêmes que ceux indiqués dans l'ouvrage de Alain Pigeard : La conscription au temps de Napoléon, pages 136 et chap VII p. 167 à 175.
Nous vous invitons à consulter cet ouvrage aux pages indiquées.
Au cours de nos lectures sur le sujet, il n'a pas été fait mention d'une quelconque relation entre la taille de Napoléon (
Concernant les dispenses, voici l'article issu du Dictionnaire de la Grande Guerre : 1914-1918, ouvrage vers lequel nous vous avons orienté plusieurs fois :
Les dispenses sont définies comme la possiblité légalement accordée à certains jeunes hommes en âge d'être incoporés de n'accomplir qu'une partie de leurs obligations militaires en fonction de critères essentiellement sociaux (articles 21 et suivants de la loi du 15 juillet 1889). Les déficits constatés au cours des premières années du XXe siècle entraînent un durcissement progressif des conditions de dispense, évolution sactionnée lors de l'adoption de la loi des trois ans. A partir de 1915, les besoins croissants en personnel entraînent un jeu subtil entre administration militaire, services chargés de la mobilisation industrielle et Parlement pour lutter contre "l'embuscage" et faire participer chacun selon ses capacités ou ses difficultés à la défense nationale. R.P.
Annie Crépin dans son ouvrage intitulé "Histoire de la conscription :
On croyait que la guerre serait courte, elle dure, et il faut reconstituer sans cesse pendant quatre ans les effectifs d'une armée de masse. A la fin du conflit, 8 millions d'hommes auront été recrutés, les classes de 1887 à 1919 auront été mobilisées. Diverses pratiques permettent d'adapter le système aux exigences de cette guerre et de «récupérer» le plus d'hommes possible. D'abord, les appels par anticipation, anticipation qui va de dix à vingt-deux mois, permettant d'avancer le moment de l'incorporation ; ensuite le réexamen systématique des hommes qui avaient été exemptés ou réformés par le conseil de révision avant la guerre : 60 % — 1 187 497 hommes — sont ainsi repris par l'armée. Pour les classes de 1915 à 1919, ce sont 48 % des jeunes gens initialement réformés qui sont finalement récupérés, soit 335 987 hommes".
Le rapport concernant le Projet de loi portant organisation de la réserve militaire et du service de défense de VINCON (Serge) aborde sous un angle historique les différentes étapes de la constitution de la réserve militaire et parle de l'évolution des exemptions et dispenses.
La loi du 21 mars 1905 modifiant la loi du 15 juillet 1889 sur le recrutement de l'armée.
Elle exclut toute dispense, au nom du principe d'égalité, à l'obligation du service militaire actif dont la durée est ramenée à deux ans.
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