Question d'origine :
Bonjour,
Comment se nomment les grandes toitures vitrées recouvrant les quais de gare et supportées par d'ancienne et jolies charpentes métallique en fer forgé tel que c'est je pense le cas à la gare du nord à Paris?
La partie verticale qui se trouve au bout de la toiture et redescend vers le sol, partie vitrée aussi, a-t-elle un nom spécifique?
J'ai en tête le mot verrière, mais mon dictionnaire ne me donne pas de définition dans ce cas.
Merci, bonne journée.
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 11/03/2010 à 15h32
Après consultation de divers dictionnaire de la langue française, dictionnaires d’architecture, histoires de l’architecture du XIX°, ouvrages consacrés à l’architecture du fer, il s’avère qu’il n’y a pas véritablement un terme plébiscité. Cependant le terme le plus utilisé pour désigner une halle de métal et de verre (comme dans le cas des gares au XIX°) est VERRIERE ou VERRIERE METALLIQUE.
Ainsi Jean Marie Pérouse de Montclos, dans son ouvrage « Architecture : méthode et vocabulaire » donne la définition suivante : au sein de la rubrique couverture, la VERRIERE est un toit ou une partie de toit formé d’une charpente de fer vitrée ou de dalles de verre.
On trouve le terme TYMPAN VITRE pour désigner la partie vitrée en bout de toiture.
Nous vous invitons à lire ci-dessous quelques extraits des sources consultées vous permettant de découvrir cette architecture des gares du XIX° siècle si particulière :
La gare du Nord : extrait de l'Encyclopedie Universalis en ligne :
Les gares, avec leurs halles vitrées entourées de bâtiments administratifs, posent des problèmes du même ordre. Grâce à une charpente à la Philibert Delorme, on avait atteint 32 m de portée à King's Cross (Londres, 1851) ; mais les planches, rongées par les vapeurs sulfureuses, durent être supprimées. Aussi le fer remplaça-t-il bientôt le bois ; en France notamment, avec la ferme Polonceau, d'abord en fer et bois, puis en fer et fonte. Mais son aspect filiforme, arachnéen, fit rechercher diverses variantes, plus esthétiques.
L'architecte Duquesney donna une forme de voûte à la gare de l'Est (1847-1852) en combinant le système Polonceau avec des poutres en arc d'une portée de 30 m ; et il eut l'habileté d'exprimer sa halle, en façade, par un vaste tympan vitré, créant ainsi le type de la gare terminus. Pour la halle immense de la gare du Nord, Jacques-Ignace Hittorff, en 1861-1865, limita le système Polonceau au triangle central, qui culmine à plus de 30 m ; il plaça à la base et au milieu de la portée des triangles de fonte en résille concentrant le poids des toitures sur des consoles et sur de fines colonnes de fonte anglaise. Des tympans vitrés éclairent la halle en façade ; celle-ci est traitée en style néo-grec avec une vigueur à la mesure du vaste édifice.
La gare du Nord de Hittorff, longtemps considérée comme le prototype de la belle gare, pratiquement conservée telle qu’à sa construction en 1863, présente une façade de 180 mètres, sur la rue de Dunkerque, flanquée de deux ailes de 200 mètres. Triplant la surface de l’ancien embarcadère, ses halles couvrent 36 000 m2, rivalisant alors avec les halles des expositions universelles. La halle centrale, avec un seul comble de 72 mètres de large sur 200 mètres de long et de 38 mètres de haut, les halles latérales, font un emploi rationnel du fer et de la fonte. Le décor intervient seulement dans les deux rangées de 20 colonnes porteuses, en fonte, minces et élancées (…). Le pignon du toit annonce heureusement toujours le long bâtiment postérieur qui abrite les trains par une grande halle couverte d’une marquise.
In L'architecture des gares de Michel Ragon :
La gare du Nord constitue une des tentatives les plus abouties pour intégrer dans une façade urbaine la transcription de l’espace de la grande halle. L’architecte Jacob-Ignaz Hirtoff réalisa en 1861-1865 un bâtiment de grande envergure qui présente une ordonnance de pilastres ioniques atour d’un arc central flanqué de deux ailes ponctuées par des arcades plus petites. Les arcades vitrées n’ouvrent pas directement sur la halle. Celle-ci, conçue par l‘ingénieur Couche, possède une remarquable charpente, très simple, reposant sur quatre rangées d’imposantes colonnes en fonte ; les tirants y sont totalement supprimées sur les bas-côtés grâce à l’emploi de consoles d’appui qui s’épanouissent au sommet des piliers. La largeur totale de l’espace couvert atteint ainsi 70 mètres, dont la moitié pour la portée centrale.
In L'architecture du fer de Bertrand Lemoine
Concernant la gare du Nord, nous sommes en présence d’une construction de type ferme Polonceau qui était répandue pour la couverture d’espaces rectangulaires de grandes dimensions dont les portées sont comprises entre 15 et 40 mètres : marchés couverts, halles de gares…Les fermes des gares parisiennes sont du type Polonceau à 2 ou 4 contrefiches. On doit ce type de construction à Barthélémy Camille Polonceau qui invente le principe de couverture qui porte son nom en 1836. En raison du travail d’exécution délicat qu’elle suppose (en particulier en ce qui concerne les attaches en fer forgé), la ferme Polonceau sera finalement abandonnée à la fin du XIX° siècle, au profit de systèmes plus massifs, en tôle et profilés de fer laminé.
In L'art de l'ingénieur
Voir aussi l'article de linternaute.com sur la Gare du nord.
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