Question d'origine :
Je suis en 3e année à l'école d'infirmère et je dois réaliser un Travail de Fin d'Etudes d'une vingtaine de pages.Je recherche des documents sur la prise en soin de patients présentant une pathologie à connotation péjorative(alcoolisme, SIDA) et contre transfert du fait de notre histoire de vie .ma question est : En quoi le vécu du soignant peut-il influer sur la prise en soin d'une personne présentant une pathologie à connotation sociale péjorative?merci de vos réponses
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 18/03/2010 à 14h05
L’article « Alcoolisme et fin de vie : une éthique de « l’acte » à l’épreuve d’une éthique du « regard », extrait de la revue Éthique & Santé, N° 4 - novembre 2005, semble mériter d’être lu, pour l’approche qu’a le soignant des maladies à connotation péjorative ; en voici donc un extrait :
Maladie et stigmate
« Les processus de stigmatisation associés à la maladie dépendent d’une part des incapacités, du « marquage corporel », de la perte de contrôle ou de la rupture des interactions sociales que peut entraîner la maladie, et, d’autre part, de l’estimation qui peut être faite sur la part de responsabilité que le malade a dans l’apparition de sa maladie. Cette évaluation s’opère à travers des filtres cognitifs ou des stéréotypes qui influencent la confrontation aux pathologies et interviennent dans l’explication des conduites ou de ce qui arrive à soi et à autrui. Les individus ont tendance à considérer que les personnes sont responsables de leur sort et de ce qu’elles font. La présomption d’un comportement irresponsable s’accompagne de l’attribution d’une personnalité irresponsable.
Ainsi, la maladie peut être source de catégorisation sociale, d’attribution causale et de stigmatisation. Toutefois, toutes les maladies ne génèrent pas le même niveau d’activation de ces processus. Ces derniers s’expriment préférentiellement autour et sur des pathologies marquées socialement, qui interrogent la question des normes, de la responsabilité individuelle et de la déviance.
Ces modalités de jugement social sont particulièrement prégnantes dans nos sociétés et, force est de constater, que les médecins et soignants n’échappent pas à ces mécanismes. Ainsi, de nombreuses recherches, notamment dans le domaine de la prise en charge des patients atteints du VIH ont montré à quel point ces pré-construits socio-cognitifs guident et justifient les actes ou intentions comportementales des médecins et s’inscrivent plus largement dans la pensée sociale. Quelques recherches font d’ailleurs état d’une réflexion autour de la prise en charge de patients victimes de préjugés sociaux dans le cadre des soins palliatifs, qu’il s’agisse de patients atteints du VIH, de toxicomanes ou encore de détenus ».
Et sinon, voici quelques ouvrages qui peuvent être intéressants dans votre travail :
→ Le couloir [Livre] : une infirmière au pays du SIDA / Françoise Baranne
→ Manuel de psychologie du soin [Livre] : étudiants en IFSI, formations paramédicales
→ SIDA, qu'est-ce que soigner[Livre] : compte-rendu du colloque organisé à Paris le 13 avril 1991
→ Les soignants et les toxicomanes/ [Livre] / M. Schalckens-Fuks
Bon courage pour votre TFE!
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