Question d'origine :
JE RECHERCHE DE LA DOCUMENTATION? RECHERCHE? STATISTIQUE OU AUTRE EN LIEN AVEC LE JUGEMENT DE VALEUR DES SOIGANTS ET L'IMPACT SUR LES SOINS ? CECI POUR UN TRAVAIL DE MEMOIRE DE DIU DE SOINS PALLIATIFS ET D'ACCOMPAGNEMENT.
MERCI
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 12/06/2010 à 14h57
Evidemment le texte législatif stipule que "le professionnel doit prodiguer ses soins de la même façon à chaque patient sans aucun jugement de valeurs et dans le seul intérêt de celui-ci". (articles R-4312-25 et 26) "
; mais le soignant, en tant qu'être humain, peut-il échapper aux préjugés, à l'empathie ou bien encore à l'antipathie?
Vous pourrez consulter les deux ouvrages suivants en bibliothèque municipale :
→ La relation soignant soigné, de Alexandre Manoukian, avec la collaboration d'Anne Massebeuf
→ Distance professionnelle et qualité du soin, ouvrage collectif, Ed. Lamarre
Relativement aux jugements de valeur du soignant, l’article « Alcoolisme et fin de vie : une éthique de « l’acte » à l’épreuve d’une éthique du « regard », extrait de la revue Éthique & Santé, N° 4 - novembre 2005, semble mériter d’être lu, pour l’approche qu’a le soignant des maladies à connotation péjorative ; en voici donc un extrait :
Maladie et stigmate
« Les processus de stigmatisation associés à la maladie dépendent d’une part des incapacités, du « marquage corporel », de la perte de contrôle ou de la rupture des interactions sociales que peut entraîner la maladie, et, d’autre part, de l’estimation qui peut être faite sur la part de responsabilité que le malade a dans l’apparition de sa maladie. Cette évaluation s’opère à travers des filtres cognitifs ou des stéréotypes qui influencent la confrontation aux pathologies et interviennent dans l’explication des conduites ou de ce qui arrive à soi et à autrui. Les individus ont tendance à considérer que les personnes sont responsables de leur sort et de ce qu’elles font. La présomption d’un comportement irresponsable s’accompagne de l’attribution d’une personnalité irresponsable.
Ainsi, la maladie peut être source de catégorisation sociale, d’attribution causale et de stigmatisation. Toutefois, toutes les maladies ne génèrent pas le même niveau d’activation de ces processus. Ces derniers s’expriment préférentiellement autour et sur des pathologies marquées socialement, qui interrogent la question des normes, de la responsabilité individuelle et de la déviance.
Ces modalités de jugement social sont particulièrement prégnantes dans nos sociétés et, force est de constater, que les médecins et soignants n’échappent pas à ces mécanismes. Ainsi, de nombreuses recherches, notamment dans le domaine de la prise en charge des patients atteints du VIH ont montré à quel point ces pré-construits socio-cognitifs guident et justifient les actes ou intentions comportementales des médecins et s’inscrivent plus largement dans la pensée sociale. Quelques recherches font d’ailleurs état d’une réflexion autour de la prise en charge de patients victimes de préjugés sociaux dans le cadre des soins palliatifs, qu’il s’agisse de patients atteints du VIH, de toxicomanes ou encore de détenus ».
→ Autres propositions de lecture :
→ Le couloir [Livre] : une infirmière au pays du SIDA / Françoise Baranne
→ Manuel de psychologie du soin [Livre] : étudiants en IFSI, formations paramédicales
→ SIDA, qu'est-ce que soigner[Livre] : compte-rendu du colloque organisé à Paris le 13 avril 1991
→ Les soignants et les toxicomanes/ [Livre] / M. Schalckens-Fuks
→ Ethique des soins palliatifs / Dominique Jacquemin
→ Manuel des soins palliatifs : définitions et enjeux, pratiques de soins et accompagnement, psychologie et éthique / Dominique Jacquemin et Didier de Broucker
→ La personne en fin de vie : essai philosophique sur l'accompagnement et les soins palliatifs / Jean-Paul Sauzet
Bon courage pour votre TFE !
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