Question d'origine :
Les dessins de l'acier Damas des couteaux et des épées et révélé a l'acide
Au moyen-Age et lors des croisades quel était l'acide employé et comment était -il obtenu ??
Merci pour les renseignement concernant le franchissement du Rhône en août 44 par la 1° armée française
Pour la 11° panzer j'ai complété vos réponses avec la revue
N7 "La route de la mort" de Thierry Chazalon Revue achetée dans la région de Montélimar
A+
http://docroger.over-blog.com
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 07/07/2010 à 14h40
Votre question porte sur la façon dont les dessins de l’acier Damas étaient révélés au Moyen Age et à l’époque des croisades plus particulièrement. (Sachant qu’actuellement c’est l’acide qui est employé)
Une petit tour sur votre blog montre que vous avez déjà rassemblé un certain nombre de connaissances sur l’acier Damas et nous avons comme vous consulté un certain nombre de sites plus ou moins bien renseignés sur les techniques permettant de produire cet acier.
-L’acier Damas
-Futura Sciences
On trouve évoqué dans ces sites , au détour d’une description, l’utilisation de l’urine, de solutions acidulées….
Nous craignons de ne pouvoir vous donner que des éléments partiels de réponse à votre demande en ce qui concerne l’époque concernée.
Nous avons consulté un ouvrage particulièrement complet dans ce domaine :
Les aciers damassés du fer aux aciers modernes , de Madeleine Durand-Charre.
Dans l’introduction, l’auteure précise :
« La définition de l’acier damassé est un sujet de polémique depuis le 17° siècle parce qu’il y a deux types d’acier damassés : l’acier appelé Damas en Europe, et l’acier oriental, dit acier de damas.
L’acier damassé occidental n’est pas une invention apparue à un moment donné, c’est le résultat du long apprentissage de la métallurgie, principalement au cours du premier millénaire av. JC quand les celtes ont acquis la maîtrise du travail du fer. L’acier damassé apparaît comme l’aboutissement de ce savoir-faire plusieurs siècles plus tard. Cependant ce n’est pas le produit banal des forgerons mais plutôt le produit d’excellence réservé en particulier aux meilleures lames d’épées.
L’acier de Damas est produit par forgeage d’acier préalablement fondu. La contribution des archéologues a considérablement enrichi et étayé les connaissances à propos de l’origine de la fusion du fer en creuset. Concernant plus spécifiquement le forgeage, des travaux récents ont apporté un nouvel éclairage de métallurgie structurale qui permet de définir rigoureusement ce qu’est l’acier de damas. »
Il est précisé dans le développement de l’ouvrage « des armes orientales, (forgées à Damas ou ailleurs) ont effectivement été exportées depuis Damas. Toutefois rien ne prouve que le dessin des lames ait été désigné par le nom de Damas car il est clair que l’emploi de ce nom en Occident est largement postérieur à l’époque des croisades. »
L’auteur distingue trois termes :
Pour l’acier soudé : damas, damassé, employé comme substantif, acier damassé, acier figuré, acier feuilleté ;
Pour l’acier fondu : acier de Damas, acier au creuset, acier de cristallisation, damassé d’orient, damassé oriental ;
Pour l’acier incrusté : acier damasquiné…
Les techniques seront donc différentes selon que nous sommes en Orient ou en Occident.
Il apparaît clairement que les dessins sont principalement le fait de la technique de production du fer : superposition et soudage de couches de matériau différents, cristallisation lors de la fusion du minerai…
Peu d’éléments sur la dimension « révélation » : on parle de polissage, de solution acidulée là encore…mais rien de plus précis sur l’époque.
Enfin, nous avons consulté un article que vous pouvez lire intégralement dans la base Persée:
La Métallographie à travers les âges, journal des savants, année 1961, volume 2, N° 2
Vous y trouverez p 85/86/87 tout un développement sur les damas de cristallisation.
« Enfin, l’attaque finale ne pose guère de problème, le sulfate de fer basique impur répandu dans le Proche Orient sous le nom de [I]zog, ou même le jus de citron, peut suffire à mettre en évidence les héterogénats de la structure.[/I] » en bas de la page 87.
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