Question d'origine :
Etymologie et dimensions philosophiques de LOGOS
Réponse du Guichet

Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
Votre question porte sur un vaste concept puisque logos dérive du grec λόγος, lógos « parole, discours » et désigne le discours (textuel ou parlé). Par extension, logos désigne également la « rationalité » (l'intelligence), conséquente à la capacité à utiliser une langue (γλῶσσα, γλῶττα « langue »).
Source : Wikipedia
En outre, dans sa notice rédigée pour l'encyclopédie universalis, Lucien Jerphagnon relate que :
Dans le grec classique, logos signifie une parole ou la parole, et tout rôle qu'elle assume : profane (proposition, définition, exemple, science, opinion particulière, rumeur publique) ou sacré (réponse d'oracle, révélation d'en haut). Ce terme tient une place si considérable dans la langue philosophique que la multiplicité des significations qu'il recouvre oblige à s'enquérir chaque fois du contexte où on le surprend. Précaution d'autant plus indispensable qu'on est tenté de créditer les époques archaïques de la diversité de sens dont l'a chargé la succession des systèmes.
Chez Héraclite (~ vie-~ ve s.), logos signifie tantôt simple dire, parole sensée du maître (« La Nature, précise C. Ramnoux, parle en œuvrant. L'homme œuvre en parlant »), tantôt mesure selon laquelle le Feu se change en Eau, mais non pas raison gouvernant toutes choses. Ce dernier sens de raison organisatrice ne s'affirme, en effet, qu'avec Platon, où le logos acquiert le caractère d'instance scientifique. La dimension d'entité organisatrice des finalités naturelles vient d'Aristote, chez qui logos signifie aussi notion. Quant à la représentation d'un logos recteur du cosmos et loi de son développement historique, « analogue à celle qui régit l'évolution d'un germe » (J. Moreau) — le logos spermatikos —, c'est du stoïcisme qu'elle procède. Les néo-platoniciens font du logos une hypostase secondaire, intercalée entre l'Intellect et l'Âme du monde, et investie d'une fonction démiurgique, organisatrice de la nature.
À ces emplois philosophiques se mêlent, dès la fin de la période hellénistique, des influences venues des traditions religieuses et des cultes à mystères. La loi astrale est dite logos, ainsi que le souffle créateur du divin Hermès. Selon Philon d'Alexandrie (~ 20-45), le logos combine les notions juives de parole divine (il traduit l'hébreu dāvār), de loi, de sagesse et les concepts helléniques de lieu des idées et des archétypes : c'est une instance intermédiaire entre Dieu et la Création. Chez les chrétiens, notamment à partir de l'Évangile de Jean (i, 1-5), le Logos est Parole de Dieu dès le commencement, deuxième hypostase de la Trinité, intelligence divine organisatrice du monde, incarnée en Jésus, qui la manifeste dans le temps. La carrière de cette notion, surtout sous sa forme latinisée de Verbum, jalonne toute la tradition patristique, la théologie médiévale (en particulier avec la preuve de Dieu dite « psychologique », preuve d'inspiration augustinienne), le courant cartésien (« Je sais que toutes les intelligences n'ont qu'un seul et unique maître, le Verbe divin », Malebranche, Entretiens métaphysiques, VI, 2) et certaines « philosophies chrétiennes » contemporaines (Rosmini, Gratry, Blondel, Laberthonnière).
Par ailleurs, vous trouverez dans le Le vocabulaire grec de la philosophie (dont nous ne mentionnons ici qu'une infime partie de la définition) que le logos marque la raison, la faculté intellectuelle de l’homme, considérée comme son caractère spécifique ; et toutes les formes de son activité.
Le premier sens de logos est parole, langage. Or, le langage est l’expression de la pensée. Le chapitre IV du traité aristotélicien De l’interprétation traite du discours : logos. En fait, le mot logos revêt un sens très nuancé, qu’on peut partager en trois :
- faculté mentale supérieure, synonyme d’intelligence conceptuelle et raisonnante
- le raisonnement
- le concept
Source : Le vocabulaire grec de la philosophie, p. 80.
Par conséquent, la notion de discours est très présente en philosophie et nous ne saurions développer dans son intégralité les dimensions philosophiques de Logos.
Pour approfondir cette notion, nous vous recommandons de commencer par consulter des ouvrages généraux comme Le vocabulaire des philosophes. 1 . De l'Antiquité à la Renaissance ou Les grandes notions de la philosophiedans lesquels vous trouverez des premières définitions du Logos, puis des ouvrages plus spécialisés comme
La fonction persuasive : anthropologie du discours rhétorique : origines et actualité d'Emmanuelle Danblon, Le dialogue : introduction à un genre philosophique ou encore le numéro de la revue Sciences Humaines consacré au thème : Pourquoi parle-t-on ? : l'oralité redécouverte.
Bonjour,
Votre question porte sur un vaste concept puisque logos dérive du grec λόγος, lógos « parole, discours » et désigne le discours (textuel ou parlé). Par extension, logos désigne également la « rationalité » (l'intelligence), conséquente à la capacité à utiliser une langue (γλῶσσα, γλῶττα « langue »).
Source : Wikipedia
En outre, dans sa notice rédigée pour l'encyclopédie universalis, Lucien Jerphagnon relate que :
Dans le grec classique, logos signifie une parole ou la parole, et tout rôle qu'elle assume : profane (proposition, définition, exemple, science, opinion particulière, rumeur publique) ou sacré (réponse d'oracle, révélation d'en haut). Ce terme tient une place si considérable dans la langue philosophique que la multiplicité des significations qu'il recouvre oblige à s'enquérir chaque fois du contexte où on le surprend. Précaution d'autant plus indispensable qu'on est tenté de créditer les époques archaïques de la diversité de sens dont l'a chargé la succession des systèmes.
Chez Héraclite (~ vie-~ ve s.), logos signifie tantôt simple dire, parole sensée du maître (« La Nature, précise C. Ramnoux, parle en œuvrant. L'homme œuvre en parlant »), tantôt mesure selon laquelle le Feu se change en Eau, mais non pas raison gouvernant toutes choses. Ce dernier sens de raison organisatrice ne s'affirme, en effet, qu'avec Platon, où le logos acquiert le caractère d'instance scientifique. La dimension d'entité organisatrice des finalités naturelles vient d'Aristote, chez qui logos signifie aussi notion. Quant à la représentation d'un logos recteur du cosmos et loi de son développement historique, « analogue à celle qui régit l'évolution d'un germe » (J. Moreau) — le logos spermatikos —, c'est du stoïcisme qu'elle procède. Les néo-platoniciens font du logos une hypostase secondaire, intercalée entre l'Intellect et l'Âme du monde, et investie d'une fonction démiurgique, organisatrice de la nature.
À ces emplois philosophiques se mêlent, dès la fin de la période hellénistique, des influences venues des traditions religieuses et des cultes à mystères. La loi astrale est dite logos, ainsi que le souffle créateur du divin Hermès. Selon Philon d'Alexandrie (~ 20-45), le logos combine les notions juives de parole divine (il traduit l'hébreu dāvār), de loi, de sagesse et les concepts helléniques de lieu des idées et des archétypes : c'est une instance intermédiaire entre Dieu et la Création. Chez les chrétiens, notamment à partir de l'Évangile de Jean (i, 1-5), le Logos est Parole de Dieu dès le commencement, deuxième hypostase de la Trinité, intelligence divine organisatrice du monde, incarnée en Jésus, qui la manifeste dans le temps. La carrière de cette notion, surtout sous sa forme latinisée de Verbum, jalonne toute la tradition patristique, la théologie médiévale (en particulier avec la preuve de Dieu dite « psychologique », preuve d'inspiration augustinienne), le courant cartésien (« Je sais que toutes les intelligences n'ont qu'un seul et unique maître, le Verbe divin », Malebranche, Entretiens métaphysiques, VI, 2) et certaines « philosophies chrétiennes » contemporaines (Rosmini, Gratry, Blondel, Laberthonnière).
Par ailleurs, vous trouverez dans le Le vocabulaire grec de la philosophie (dont nous ne mentionnons ici qu'une infime partie de la définition) que le logos marque la raison, la faculté intellectuelle de l’homme, considérée comme son caractère spécifique ; et toutes les formes de son activité.
Le premier sens de logos est parole, langage. Or, le langage est l’expression de la pensée. Le chapitre IV du traité aristotélicien De l’interprétation traite du discours : logos. En fait, le mot logos revêt un sens très nuancé, qu’on peut partager en trois :
- faculté mentale supérieure, synonyme d’intelligence conceptuelle et raisonnante
- le raisonnement
- le concept
Source : Le vocabulaire grec de la philosophie, p. 80.
Par conséquent, la notion de discours est très présente en philosophie et nous ne saurions développer dans son intégralité les dimensions philosophiques de Logos.
Pour approfondir cette notion, nous vous recommandons de commencer par consulter des ouvrages généraux comme Le vocabulaire des philosophes. 1 . De l'Antiquité à la Renaissance ou Les grandes notions de la philosophiedans lesquels vous trouverez des premières définitions du Logos, puis des ouvrages plus spécialisés comme
La fonction persuasive : anthropologie du discours rhétorique : origines et actualité d'Emmanuelle Danblon, Le dialogue : introduction à un genre philosophique ou encore le numéro de la revue Sciences Humaines consacré au thème : Pourquoi parle-t-on ? : l'oralité redécouverte.
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