Question d'origine :
Quel est l'impact du respect des règles d'hygiène par l'infirmière sur l'apparition des infections liées aux soins?
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 28/09/2011 à 08h50
Bonjour,
1. La règle
« Dans sa pratique quotidienne, l’infirmier œuvre en faveur de la santé des patients qui lui sont confiés. Cet objectif le conduit à prendre toutes les mesures nécessaires pour tendre vers une qualité maximale des soins qu’il réalise. Dans tous ses actes professionnels, des plus simples aux plus techniques, l’infirmier est ainsi pleinement concerné par la mise en œuvre des bonnes pratiques d’hygiène et le respect des précautions standard.
Pour ce faire, l’infirmier doit :
•connaître les techniques, les méthodes, les produits et les protocoles de soins ;
•participer à l’amélioration constante de la qualité des soins et aux réflexions menées pour lutter contre les infections nosocomiales ;
•connaître les origines des infections, les moyens de désinfection et de stérilisation ainsi que les bonnes pratiques pour rompre les chaînes de transmission infectieuse ;
•protéger la vie des patients et se protéger lui-même (notamment vis-à-vis des AES) ainsi que son entourage. »
« Le cadre législatif :
C’est le décret n°88657 du 6 mai 1988 qui met en place au sein des hôpitaux un comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN). Celui ci est devenu une sous commission de la CME par le Décret n°2006-550 du 15 mai 2006. Ce comité a pour vocation le contrôle et la prévention des infections hospitalières. Ses objectifs sont d'organiser et coordonner une surveillance continue des infections de l'établissement, promouvoir les actions de formation des personnels, transmettre chaque année au directeur un rapport d'activité, fournir les données de surveillance à la DDASS. »
2. L’incidence des soins infirmiers sur le risque d’infections
Si le ratio infirmier / patient est supérieur à 2.2, alors le taux d'incidence des infections diminue de 26.7% : plus il y a d’infirmiers dans une structure de soins, moins il y a d’infections !
« Une heure de soin en plus par patient-jr réduit de 12% le taux d’infections nosocomiales. »
«
Une mauvaise hygiène individuelle et collective des soignants, ainsi que l'insuffisance du bionettoyage des services hospitaliers représentent-elles la cause première de survenue des IN ?
Beaucoup préfèrent privilégier les facteurs liés à l'affection du patient et/ou ceux liés aux procédés invasifs. Cette attitude a sans aucun doute contribué à majorer le mauvais suivi des règles d'hygiène et cette réalité, considérée comme un mythe, explique que 80 % des IN sont manuportées, directement ou indirectement.
Le lavage fréquent des mains du personnel, mais aussi du patient lui-même et des visiteurs (pour une moindre part), est incontournable et doit être un véritable réflexe en pratique quotidienne. De nombreuses études ont maintenant bien re-démontré le rôle prépondérant du lavage des mains dans la prévention des IN, démonstration ayant déjà été faite il y a 150 ans par Holmes et Semmelweis.
Le nettoyage des locaux, la décontamination des matériels médicaux, l'organisation des circuits « propre, sale », la conception architecturale et fonctionnelle des lieux de soins, influent aussi sur le risque de survenue des IN et doivent donner lieu à des procédures de mise en place et de suivi. Ainsi, quatre zones à différents risques de survenue des IN ont été définies dans les hôpitaux (source : Le Guide du bionettoyage de la CCM, Coll. Marchés Publics, n° 5670)
[…]
Enfin, une mauvaise utilisation des antibiotiques ces dernières décennies a créé l'émergence de bactéries multi-résistantes (BMR) [11]. L'oubli des règles d'hygiène de base a permis leur dissémination. La lutte contre l'extension de ces BMR est devenue une priorité pour le Comité Technique national des IN (CTIN) et donc pour les Comités de Lutte contre les IN (CLIN) des établissements de soins français, chargés de proposer à l'échelle du pays un programme de lutte contre les IN, de promouvoir un système de surveillance, de formuler des recommandations techniques, d'assurer la coordination des activités et l'évaluation des actions menées par les centres de coordination de lutte contre les IN (Clin). »
A consulter: Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales (Raisin) (Insitut de veille sanitaire)
En ce qui concerne l'isolement septique et plus généralement l'hygiène hospitalière dans les soins infirmiers, voici quelques références qui vous permettront de faire le point :
- Guide technique d'hygiène hospitalière
- Hygiène hospitalière [Livre] : recommandations à l'usage des professionnels de santé / Assistance publique-Hôpitaux de Paris
- Maîtrise des infections nosocomiales de A à Z / sous la dir. de Jacques Fabry
- L'infirmière et les infections nosocomiales / G. Champault, S. Sordelet
- Hygiène et soins infirmiers / Alain Raoult; dir. Françoise Thiébault-Roger
Le numéro 125 de novembre 2006 de la revue de l'infirmière consacre un article à l'isolement septique.
Le numéro 48 d'avril 1999 consacre un grand dossier aux infections nosocomiales.
Le site du Ministère de la santé propose en ligne les guides et recommandations concernant les infections nosocomiales.
Bon courage pour la suite de vos recherches !
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter