Question d'origine :
Bonsoir,
Quelle est la langue dominante en Chine ? Combien compte-t-elle d'idéogrammes ?
Quelle est la langue dominante au Japon ? Combien compte-t-elle d'idéogrammes ?
À quel âge apprend-t-on à lire en Chine et au Japon ?
Merci d'avance pour la réponse.
Réponse du Guichet
bml_chin
- Département : Fonds Chinois
Le 21/10/2011 à 14h01
Il est vrai que l’influence de la Chine au cours des siècles a amené des pays voisins, tels le Japon, la Corée ou encore le Vietnam à s’approprier son système d’écriture. Toutefois, la réponse que nous proposons à votre question se limitera à notre domaine d’expertise, à savoir la langue chinoise.
Une réponse faisant référence aux travaux de Viviane Alleton (p. 16) sur la langue chinoise a déjà été apportée à une question similaire à la vôtre. Nous en copions ici un passage:
"La variété des dialectes chinois utilisés en Chine est une réalité qui surprend souvent ceux qui ont appris la " langue commune " (putonghua) aussi appelée " mandarin " et qui pensaient pouvoir facilement communiquer avec tous les Chinois. Voici ce qu’écrit Viviane Alleton à ce sujet : " Tous les Chinois, qu’ils habitent la Mandchourie, Pékin, Canton ou Singapour, parlent une variété ou une autre de " chinois ", c’est-à-dire que leur parler a une origine commune, et se caractérise par le fait que toutes les syllabes y ont un sens. Néanmoins, dans bien des cas, il n’y a pas de communication orale possible entre ces hommes, pour autant qu’ils se limitent à leur parler quotidien, leur " dialecte ". L’unité linguistique du monde chinois n’est effective, à l’heure actuelle, qu’au niveau de l’écriture. Abstraction faite des régions habitées par des " minorités nationales ", qui parlent des langues non chinoises, on peut distinguer en Chine deux domaines linguistiques. La zone du " mandarin " couvre tout le nord de la Chine, jusqu’au fleuve Bleu, plus le Sichuan (Se Tchouan) et les populations chinoises du Guizhou (Kouei-Tcheou) et du Yunnan. Elle est relativement homogène, en ce sens que les différences de prononciations ne sont pas telles qu’on ne puisse se comprendre d’un bout à l’autre. D’autre part, la zone " dialectale ", qui correspond aux provinces côtières situées au sud du Fleuve Bleu, plus le Hunan (Hounan) et le Jiangxi (Kiang Si), est fragmentée en un grand nombre de parlers différents : des gens, originaires de localités situées à quelques dizaines de kilomètres les unes des autres, peuvent éprouver les plus grandes difficultés à se comprendre et, bien entendu, ils ne comprennent le mandarin que s’ils l’ont appris à l’école, comme une deuxième langue. A l’heure actuelle, tous les habitants de la Chine sont censé apprendre la " langue commune " (putonghua), qui est définie, comme le mandarin tel qu’on le prononce à Pékin. "
Nous compléterons cette réponse en précisant que cette
Elle a été établie sur la base de trois éléments :
1/ le parlé de Pékin comme référent phonétique,
2/ le dialecte du Nord comme base lexicale,
3/ les classiques de la littérature moderne comme référence grammaticale.
Précisons par ailleurs que la Chine est un pays
Avant de répondre à votre seconde question sur le nombre des idéogrammes, nous souhaiterions poser quelques principes.
Aux termes idéogramme ou pictogramme couramment usités, nous préférons celui de caractère chinois. Les caractères chinois peuvent en effet être divisés en
Par ailleurs, à partir de 1956, la République populaire de Chine a lancé une
Ainsi, le caractère qui signifie, entre autre, côté ou bord a-t-il été simplifié en
边
alors qu'il s'écrit
邊
dans sa forme traditionnelle.
Sa prononciation est : biān.
Il convient de préciser qu'à
Dans l’approximation que nous pouvons faire du nombre des caractères en usage dans le monde chinois, il ne s’agit toutefois pas de procéder à une addition des caractères simplifiés et des caractères traditionnels.
L’exercice d’estimation est assurément ardu et approximatif, la langue chinoise, comme toute langue, voyant des mots entrer et sortir de ses dictionnaires au fil du temps et des évolutions linguistiques.
Ce sont pourtant bien les
Ainsi, le shuo wen jie zi 说文解字 de Xu Shen 许慎 (58-147),
Le
Si l’on s’intéresse aux
Le billet que nous avons précédemment cité offre encore des éléments de réponse à votre question portant sur
"Voici ce qu’écrit Viviane Alleton [pp. 107-108] sur l’apprentissage de l’écriture par les enfants en Chine : " En Chine, un enfant, dès qu’il sait parler, peut reconnaître un caractère, le mettre en correspondance avec une forme orale et savoir ce qu’il signifie. Dans des conditions favorables, un petit Chinois peut véritablement lire quelques caractères dès l’âge de deux ans. Mais il ne lui servirait pas à grand-chose de savoir lire un caractère pour chaque syllabe de son parler, puisqu’une syllabe donnée s’écrit d’autant de façons différentes qu’elle a de sens distincts ! Il devra apprendre plus de mille caractères pour lire des textes faciles, et même si, plus tard, il vient à en savoir plus de dix mille et qu’il rencontre un caractère qu’il ne connaît pas, il ne sera capable de déduire de son aspect ni sa prononciation, ni son sens. Tout au plus pourra-t-il, par analogie avec des caractères connus, faire une hypothèse sur quelques lectures plausibles et le genre de chose signifiée."
Le caractère le plus complexe donné par le Dictionnaire Ricci de caractères chinois est le suivant :
齉
Il se prononce nàng, est composé de 36 traits, et signifie nez bouché, enchifrené ou encore parler du nez.
Viviane Alleton, L'écriture chinoise
Viviane Alleton, L'écriture chinoise : Le défi de la modernité
Maurice Coyaud, Les langues dans le monde chinois
Françoise Bottero, Sémantisme et classification dans l'écriture chinoise : les systèmes de classement des caractères par clés du Shuowen jiezi au Kangxi zidian
Réponse du Guichet
gds_ah
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 21/10/2011 à 14h35
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
La langue dominante au Japon est le Japonais. Il s’écrit en « script mono-syllabique utilisant un mélange de caractères d’origine chinoise (leskanji ) et de caractères syllabiques japonais (les kana ). A ceux-ci viennent parfois s’ajouter les lettre romanes (les rômaji ), les chiffres arabes et chiffres romains. Nous avons l’habitude d’appeler les kanji des « idéogrammes » parce que ceux-ci représentent des idées, des mots conceptuels. (…) Le ministère japonais de l’Education Nationale a établi en 1981 une liste de « caractères d’usage général » comprenant 1945 kanji . La connaissance de ces caractères est nécessaire à la lecture des journaux et des textes officiels en général. Les jeunes japonais passent la majeure partie de leur scolarité à mémoriser ces kanji dont l’apprentissage se fait par étape . (…) Les dictionnaires de caractères actuels comptent environ entre 6000 et 9000 kanji. (…) L’un des dictionnaires les plus complets compte environ 50 000 kanji et ce nombre est souvent présenté comme étant une limite au nombre de kanji existants. Cependant, le nombre de kanji est virtuellement infini . En effet les kanji sont formés à l’aide d’éléments très variés et les modes d’assemblages sont également très variés, permettant un nombre de combinaisons quasiment infini. Le nombre de kanji étant infini, le nombre de mots est lui même infini. »
Source : kanji-master.com
« Le nombre de signes est (théoriquement) illimité. »
Source : chroniques-nippones.net
Le site ci-dessous nous précise que les kana se divisent en deux sous-groupes :hiragana et les katakana : « Il existe au Japon quatre types de caractères distincts (…) Vous connaissez déjà un de ces alphabets qui est le Romanji, c'est grâce à celui-ci que vous pouvez lire ce texte. En effet, les Romanji sont nos les lettres romaines. Le second ensemble important à connaître sont les kana. Les kana se décomposent en 2 alphabets distincts les hiragana et les katakana. Ces deux alphabets phonétiques proviennent d'anciens caractères chinois qui ont été simplifiés. Ces caractères chinois sont justement le dernier type d'écriture utilisé par les japonais, nommé les kanji. Il en existe en tout environ 40000, mais seul 2000 sont des Kanji dit courants. Grâce à ces 2000 kanji vous pourrez par exemple lire le journal. »
Source : japonais.eu
Cet article précise le projet d’ajouter196 nouveaux kanji aux 1945 officiels et d’en retirer 5 :
« Il faudra bientôt connaître2136 caractères chinois pour pouvoir lire le japonais couramment . La langue japonaise comprend quatre systèmes d'écriture : le syllabaire hiragana pour les mots d'origine japonaise, le syllabaire katakana pour les mots d'origine étrangère, les caractères latins appelés romaji et les caractères chinois appelés kanji.
La liste actuelle de kanji que doivent apprendre les lycéens japonais en comprend 1945. Cependant, beaucoup d'autres caractères plus complexes sont utilisés dans certains domaines spécialisés tels que les sciences ou la philosophie. Les dictionnaires de kanji en comprennent généralement plus de 4000. Selon l'agence de presse Kyodo, après cinq ans d'études, le conseil des Affaires culturelles a déposé un rapport au ministère de l'Education proposant d'ajouter 196 caractères à la liste des 1945 et d'en retirer cinq. »
Source : japon.aujourdhuilemonde.com
Cette autre source corrobore cette réforme de l’écriture japonaise :
« Alors qu’il fallait déjà 1945 kanji jusqu’à maintenant pour maitriser la langue japonaise (lu et écrite) il faudra désormais connaitre 2136 Kanji soit 191 caractères en plus. Cette liste n’avait pas changé depuis 29 ans, ce qui marque un changement considérable dans la langue Nippone et cette reforme sera mise en place dès la fin de l’année. »
Source : otakute.fr
Cet autre site apporte plus de précision, notamment sur l’enseignement de la langue aux enfants :
« Le système d'écriture japonais [comprend le] kanji, hiragana, katakana et romaji. Au Japon il existe trois systèmes d'écriture bien distincts, qui trouvent chacun leur fonction spécifique : deux alphabets syllabiques et des caractères empruntés aux chinois. En japonais tous les mots s'écrivent en kanji (combinaison de un ou plusieurs kanji), liés entre eux par des particules et autres mots grammaticaux en hiragana.
L'alphabet syllabique japonais compte 46 sons qui s'écrivent de deux façons différentes: Le hiragana et le katakana . Ce sont des systèmes de signes qui ont uniquement une valeur phonétique et n'ont donc pas de sens. Le hiragana est une écriture simple que les enfants apprennent en premier au niveau primaire . Il sert à noter les désinences grammaticales et certains mots qui n'ont pas de transcription phonétique en kanji. Ensuite, au secondaire, les enfants étudient le katakana , qui sert à transcrire les mots d'origine étrangère ainsi que les noms propres de villes et de pays.
Le terme rōmaji désigne les caractères de l'alphabet latin utilisés dans le cadre de l'écriture japonaise. Ils se surajoutent aux trois systèmes graphiques initiaux du japonais : les kanji, les hiragana et les katakana. Ils sont peu utilisés dans la langue japonaise »
Source : shotokancrsa.com
Bonjour,
La langue dominante au Japon est le Japonais. Il s’écrit en « script mono-syllabique utilisant un mélange de caractères d’origine chinoise (les
Source : kanji-master.com
« Le nombre de signes est (théoriquement) illimité. »
Source : chroniques-nippones.net
Le site ci-dessous nous précise que les kana se divisent en deux sous-groupes :
Source : japonais.eu
Cet article précise le projet d’ajouter
« Il faudra bientôt connaître
La liste actuelle de kanji que doivent apprendre les lycéens japonais en comprend 1945. Cependant, beaucoup d'autres caractères plus complexes sont utilisés dans certains domaines spécialisés tels que les sciences ou la philosophie. Les dictionnaires de kanji en comprennent généralement plus de 4000. Selon l'agence de presse Kyodo, après cinq ans d'études, le conseil des Affaires culturelles a déposé un rapport au ministère de l'Education proposant d'ajouter 196 caractères à la liste des 1945 et d'en retirer cinq. »
Source : japon.aujourdhuilemonde.com
Cette autre source corrobore cette réforme de l’écriture japonaise :
« Alors qu’il fallait déjà 1945 kanji jusqu’à maintenant pour maitriser la langue japonaise (lu et écrite) il faudra désormais connaitre 2136 Kanji soit 191 caractères en plus. Cette liste n’avait pas changé depuis 29 ans, ce qui marque un changement considérable dans la langue Nippone et cette reforme sera mise en place dès la fin de l’année. »
Source : otakute.fr
Cet autre site apporte plus de précision, notamment sur l’enseignement de la langue aux enfants :
« Le système d'écriture japonais [comprend le] kanji, hiragana, katakana et romaji. Au Japon il existe trois systèmes d'écriture bien distincts, qui trouvent chacun leur fonction spécifique : deux alphabets syllabiques et des caractères empruntés aux chinois. En japonais tous les mots s'écrivent en kanji (combinaison de un ou plusieurs kanji), liés entre eux par des particules et autres mots grammaticaux en hiragana.
Le terme rōmaji désigne les caractères de l'alphabet latin utilisés dans le cadre de l'écriture japonaise. Ils se surajoutent aux trois systèmes graphiques initiaux du japonais : les kanji, les hiragana et les katakana. Ils sont peu utilisés dans la langue japonaise »
Source : shotokancrsa.com
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