Question d'origine :
Que veut dire "exempt de robe courte" trouvé dans un acte de mariage du 29 mai 1684, paroisse St Nizier à Lyon ?
Merci
Réponse du Guichet
gds_ah
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 16/11/2011 à 10h27
Bonjour,
D’après Le dictionnaire culturel en langue française, dirigé par Alain Rey (Dictionnaire Le Robert, 2005), à la définition du mot robe, il est dit qu’il s’agit, entre autres, d’un : «
2. vêtement distinctif de certains états ou professions (…)
3. un des états sous l’Ancien Régime (homme de loi, justice) »
Le Dictionnaire historique de la langue française, dirigé par Alain Rey, indique :
« le sens général de « long vêtement ample » reste vivant quand robe désigne l’habit distinctif de certains états et professions : vêtement des ministres de certaines religions (v.1160), la robe désignant par métonymie la profession « ecclésiastique » (fin XVIe s.) et les ecclésiastiques ; cet emploi a reculé devant celui de soutane, dans l’Eglise catholique, avant la suppression de cet habit ; En partie par allusion à l’ancien vêtement civil médiéval, robe longue (1587) a servi sous l’Ancien Régime à différencier la noblesse et le clergé. L’opposition robe longue/robe courte était effective à l’intérieur de l’état ecclésiastique, un jésuite de robe courte (1842) désignant un membre non clerc de la compagnie de Jésus et, ironiquement un partisan des jésuites. Robe désigne aussi le vêtement porté traditionnellement par les magistrats, les avocats et les professeurs dans l’exercice de leur profession (1520) ; de là, l’expression noblesse de robe par opposition à noblesse d’épée, et là encore, une opposition robe courte, robe longue à propos de deux types d’officiers du Châtelet, par suite d’une charge créée par François Ier en 1527 ; au XVIIe s., on parle aussi de chirurgiens en robe courte ou longue. Par métonymie, robe a désigné la profession des gens de justice (1643) et l’ensemble des personnes exerçant cette profession (1685), aussi dans les syntagmes haute robe « première magistrature du pays » (1798) et ancienne robe (1798) « magistrature ancienne dans une famille »
Nous avons recherché l’expression « exempt de robe courte » dans les encyclopédies Universalis, et Larousse, avec le moteur de recherche Google, et Google Books. Seul Google books apporte des citations avec cette expression mais aucune définition n’a pu être rencontrée. D’après les contextes dans lesquels elle a été utilisée, nous avons l’intuition qu’il s’agit d’une profession relative aux métiers de justice ou de la police. Ce qui concourt à une partie de la définition du Dictionnaire historique de la langue française qui se réfère à l’usage fait du mot robe en 1643 et 1685, à savoir le terme robe désignait aussi la profession des gens de justice et l’ensemble des personnes exerçants cette profession.
Nous avons contacté les Archives municipales de Lyon, et sommes dans l’attente de précisions de leur part. Nous vous apporterons un complément de réponse dès que nous aurons plus de renseignements.
Peut-être pouvez-vous nous transcrire l’intégralité de l’acte de mariage, afin que nous puissions avoir le contexte dans lequel l’expression a été utilisée.
D’après Le dictionnaire culturel en langue française, dirigé par Alain Rey (Dictionnaire Le Robert, 2005), à la définition du mot robe, il est dit qu’il s’agit, entre autres, d’un : «
2. vêtement distinctif de certains états ou professions (…)
3. un des états sous l’Ancien Régime (homme de loi, justice) »
Le Dictionnaire historique de la langue française, dirigé par Alain Rey, indique :
« le sens général de « long vêtement ample » reste vivant quand robe désigne l’habit distinctif de certains états et professions : vêtement des ministres de certaines religions (v.1160), la robe désignant par métonymie la profession « ecclésiastique » (fin XVIe s.) et les ecclésiastiques ; cet emploi a reculé devant celui de soutane, dans l’Eglise catholique, avant la suppression de cet habit ; En partie par allusion à l’ancien vêtement civil médiéval, robe longue (1587) a servi sous l’Ancien Régime à différencier la noblesse et le clergé. L’opposition robe longue/robe courte était effective à l’intérieur de l’état ecclésiastique, un jésuite de robe courte (1842) désignant un membre non clerc de la compagnie de Jésus et, ironiquement un partisan des jésuites. Robe désigne aussi le vêtement porté traditionnellement par les magistrats, les avocats et les professeurs dans l’exercice de leur profession (1520) ; de là, l’expression noblesse de robe par opposition à noblesse d’épée, et là encore, une opposition robe courte, robe longue à propos de deux types d’officiers du Châtelet, par suite d’une charge créée par François Ier en 1527 ; au XVIIe s., on parle aussi de chirurgiens en robe courte ou longue. Par métonymie, robe a désigné la profession des gens de justice (1643) et l’ensemble des personnes exerçant cette profession (1685), aussi dans les syntagmes haute robe « première magistrature du pays » (1798) et ancienne robe (1798) « magistrature ancienne dans une famille »
Nous avons recherché l’expression « exempt de robe courte » dans les encyclopédies Universalis, et Larousse, avec le moteur de recherche Google, et Google Books. Seul Google books apporte des citations avec cette expression mais aucune définition n’a pu être rencontrée. D’après les contextes dans lesquels elle a été utilisée, nous avons l’intuition qu’il s’agit d’une profession relative aux métiers de justice ou de la police. Ce qui concourt à une partie de la définition du Dictionnaire historique de la langue française qui se réfère à l’usage fait du mot robe en 1643 et 1685, à savoir le terme robe désignait aussi la profession des gens de justice et l’ensemble des personnes exerçants cette profession.
Nous avons contacté les Archives municipales de Lyon, et sommes dans l’attente de précisions de leur part. Nous vous apporterons un complément de réponse dès que nous aurons plus de renseignements.
Peut-être pouvez-vous nous transcrire l’intégralité de l’acte de mariage, afin que nous puissions avoir le contexte dans lequel l’expression a été utilisée.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 16/11/2011 à 15h40
Bonjour,
Merci infiniment de votre réponse.
Voici les références de l'acte de mariage dont je vous ai parlé.
Archives en ligne de Lyon. Paroisse St Nizier en 1684
Acte 1386 vue gauche page 96 du registre numérisé
Mariage de Claude Collard et Jeanne Gayet (c'est le père de Jeanne Gayet, Marc, qui est exempt de robe courte).
J'ai interrogé moi aussi Google et j'ai trouvé ceci (voir ci-dessous)qui répond assez bien à ma question. Mais je suis tout de même très intéressée par votre complément de réponse.
Compagnie de Robe-courte
Compagnie du Lieutenant-Criminel de Robe-courte au Châtelet de Paris. Cette compagnie était chargée de la garde des tribunaux et des prisons de Paris. Son nom venait du fait que le lieutenant criminel qui était à sa tête portait une robe plus courte que celle des autres magistrats.
Notice consacrée à cette compagnie dans l'Almanach royal pour 1789 :
Compagnie du Lieutenant-Criminel de Robe-courte au Châtelet de Paris.
Cette compagnie, de la plus ancienne institution, seule réservée par l’édit de 1720, qui supprima toutes les Maréchaussées et en créa de nouvelles, a été maintenue dans ses privilèges par un autre édit de juillet 1783.
Elle est composée d’un lieutenant-criminel commandant, quatre lieutenants, un guidon, douze exempts, soixante cavaliers, tous en titre d’office, dont les gages sont payés par le trésorier-général de l’extraordinaire des guerres, et de vingt surnuméraires à la suite.
Elle est spécialement sous l’autorité du Parlement, d’après l’édit de juillet 1783.
Elle fait un service journalier près le Parlement et les autres tribunaux, dont elle met à exécution les décrets et mandements ; elle est chargée de la garde des prisons, et veille à la sûreté de la capitale, en arrêtant tout délinquant en flagrant délit, ou à clameur publique
Dictionnaire de l'Académie française – Paris, 1694
Exempt : officier de certaines compagnies de gardes.
Merci infiniment de votre réponse.
Voici les références de l'acte de mariage dont je vous ai parlé.
Archives en ligne de Lyon. Paroisse St Nizier en 1684
Acte 1386 vue gauche page 96 du registre numérisé
Mariage de Claude Collard et Jeanne Gayet (c'est le père de Jeanne Gayet, Marc, qui est exempt de robe courte).
J'ai interrogé moi aussi Google et j'ai trouvé ceci (voir ci-dessous)qui répond assez bien à ma question. Mais je suis tout de même très intéressée par votre complément de réponse.
Compagnie de Robe-courte
Compagnie du Lieutenant-Criminel de Robe-courte au Châtelet de Paris. Cette compagnie était chargée de la garde des tribunaux et des prisons de Paris. Son nom venait du fait que le lieutenant criminel qui était à sa tête portait une robe plus courte que celle des autres magistrats.
Notice consacrée à cette compagnie dans l'Almanach royal pour 1789 :
Compagnie du Lieutenant-Criminel de Robe-courte au Châtelet de Paris.
Cette compagnie, de la plus ancienne institution, seule réservée par l’édit de 1720, qui supprima toutes les Maréchaussées et en créa de nouvelles, a été maintenue dans ses privilèges par un autre édit de juillet 1783.
Elle est composée d’un lieutenant-criminel commandant, quatre lieutenants, un guidon, douze exempts, soixante cavaliers, tous en titre d’office, dont les gages sont payés par le trésorier-général de l’extraordinaire des guerres, et de vingt surnuméraires à la suite.
Elle est spécialement sous l’autorité du Parlement, d’après l’édit de juillet 1783.
Elle fait un service journalier près le Parlement et les autres tribunaux, dont elle met à exécution les décrets et mandements ; elle est chargée de la garde des prisons, et veille à la sûreté de la capitale, en arrêtant tout délinquant en flagrant délit, ou à clameur publique
Dictionnaire de l'Académie française – Paris, 1694
Exempt : officier de certaines compagnies de gardes.
Réponse du Guichet
gds_ah
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 17/11/2011 à 08h31
Bonjour,
Le Chargé des recherches des Archives municipales de Lyon, que nous tenons à remercier au vol, nous a apporté la réponse suivante : « Suite à votre demande, je présume que l’intitulé « exempt de robe courte » signifie peut-être que l’individu concerné par l’acte n’est pas soumis à la surveillance du prévôt ou de ceux qui exerçaient des fonctions de police. En effet, le terme Robe courte est utilisé par opposition à la robe longue portée par le clergé et la magistrature. Il s’agit d’une robe portée par ceux qui appartenaient à la prévôté et exerçaient des fonctions de surveillance policière. (Juge) de robe courte. Juge, prévôt, maréchal, lieutenant, officier non gradué qui jugeait l'épée au côté. »
La réponse du Chargé des recherches et votre recherche semblent s’accorder sur le fait qu’il s’agit de la profession de policier ou d’officier de certaines compagnies de garde. Toutefois, alors que le Chargé des recherches des Archives suggère que la personne concernée par l’acte n’est pas soumis à la surveillance du policier, votre recherche semble indiquer que cette personne dont le nom est sur l’acte était un officier ou un policier.
D’après la recherche sur Google books, et les contextes dans lesquels cette expression était utilisée, nous serions tentés d’opter pour votre interprétation.
Le Chargé des recherches des Archives municipales de Lyon, que nous tenons à remercier au vol, nous a apporté la réponse suivante : « Suite à votre demande, je présume que l’intitulé « exempt de robe courte » signifie peut-être que l’individu concerné par l’acte n’est pas soumis à la surveillance du prévôt ou de ceux qui exerçaient des fonctions de police. En effet, le terme Robe courte est utilisé par opposition à la robe longue portée par le clergé et la magistrature. Il s’agit d’une robe portée par ceux qui appartenaient à la prévôté et exerçaient des fonctions de surveillance policière. (Juge) de robe courte. Juge, prévôt, maréchal, lieutenant, officier non gradué qui jugeait l'épée au côté. »
La réponse du Chargé des recherches et votre recherche semblent s’accorder sur le fait qu’il s’agit de la profession de policier ou d’officier de certaines compagnies de garde. Toutefois, alors que le Chargé des recherches des Archives suggère que la personne concernée par l’acte n’est pas soumis à la surveillance du policier, votre recherche semble indiquer que cette personne dont le nom est sur l’acte était un officier ou un policier.
D’après la recherche sur Google books, et les contextes dans lesquels cette expression était utilisée, nous serions tentés d’opter pour votre interprétation.
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