Question d'origine :
Je souhaiterais savoir si il existe des documents qui parlent du fait que les alliés, ayant connaissance de l'existence des camps de concentration, n'ont absolument rien fait pour empêcher leur fonctionnement....(bombardement des lignes de chemins de fer conduisant aux camps par exemple).
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 19/11/2011 à 16h24
Pour une première approche de cette question, nous vous recommandons l’article du Monde daté du 04/08/2005 intitulé : « Les Alliés savaient-ils ? ».
Un article de Dominique Drouin publié dans la revue «
Dans cet article vous pourrez lire « Par conséquent, si l'écho des camps de concentration a filtré en France dès leur création, la plupart des journaux font preuve d'une grande prudence en s'en tenant rigoureusement aux informations officielles et en évitant de les commenter. De plus si, dans les organes de gauche essentiellement, on fait abondamment état d'arrestations, de violences de rue, d'actes d'antisémitisme, il n'y a pas encore d'articles sur les camps de concentration eux-mêmes. Ceux-ci ne sont qu'une des formes de violence dans le IIIe Reich et, à ce titre, s'inscrivent dans le cadre général des nouvelles sur la terreur en Allemagne.
Dès juin toutefois, les quotidiens dépêchent sur place des envoyés spéciaux qui leur font parvenir des articles sur un camp, articles isolés ou s'insérant dans une série sur l'Allemagne «nouvelle». Tous mettent l'accent sur les violences subies par les internés conduisant parfois à la mort. Dans les mois qui suivent, à mesure que les nouvelles parviennent en France, on constate que les renseignements sur les arrestations et les tortures se font plus nombreuses et précises. » Voir Les Dernières nouvelles d'Alsace, 18 juin 1933 ; Le Temps ; 24 juin 1933 ; Paris-Soir, 22 septembre 1933 ; Le Petit Parisien, 2 décembre 1933.
L’auteur ne manque pas de faire remarquer l’indifférence («Henry Brunschwig dans "La Revue des Vivants" exprime ce point de vue : Le procès du Reichstag, les camps de concentration ou la question juive sont des affaires intérieures allemandes. Humainement nous pouvons les déplorer [...] mais politiquement cela ne nous regarde pas.») ou l’incrédulité que soulevaient les révélations sur les camps («Beaucoup croient retrouver la propagande de la Grande Guerre si violemment dénoncée antérieurement, comme le président de la section de Paris-14e de la Ligue des droits de l'homme, Cancouët, qui dans les Cahiers des droits de l'homme estime : «(...) Mais que des hommes arrachent des dents une à une par férocité, qu'ils écrasent les parties génitales d'un homme froidement et résolument, je ne le crois pas. Ces histoires me rappellent celles que l'on nous débitait pendant la guerre pour maintenir notre «moral» [...]. J'ai connu toute cette propagande, et je sais ce qu'elle vaut.» )
Dans son ouvrage Mon témoignage devant le monde, Jan Karski, dont le rapport a fait l’objet d’un film, rappelle que dès septembre 1942 son voyage à Londres puis aux Etats-Unis avait été destiné à informer les autorités britanniques et américaines des atrocités en cours dans le ghetto de Varsovie.
En 1943, le rapport Pilecki, du nom d’un interné volontaire à Auschwitz, dont l’histoire vient de paraître sous le titre Le volontaire alertait déjà l’opinion publique internationale sur les crimes perpétrés dans les camps de concentration.
Une grande partie des ouvrages de notre catalogue traitant de cette question sont aisément accessibles en tapant les mots clés shoah opinion publique ou encore camps de concentration opinion publique.
Quelques ouvrages cités dans les différents documents que nous avons consultés :
- Le terrifiant secret de W. Laqueur,
- Secrets officiels : ce que les nazis planifiaient, ce que les Anglais et les Américains savaient de Richard Breitman,
- Qui savait quoi ? de Stéphane Courtois,
- L' Abandon des juifs : les Américains et la solution finale de David S. Wyman.
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