Question d'origine :
Bonjour,
Certaines auberges avaient au moyen âge pour enseigne une épée de bois. Quelle signification avait cette enseigne particulière ?
D'avance merci pour votre aide.
Micheline
Réponse du Guichet
gds_ah
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 13/12/2011 à 09h34
Bonjour,
"L’art de l’enseigne est un héritage du haut Moyen âge, quand le commerce florissant des villages, exigeait qu’échoppes ou boutiques se différencient de sa voisine, par un symbole imagé attrayant. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque la plupart des gens sont illettrés.
L’imagerie permettait de retrouver, facilement le poissonnier, le ferronnier, l’aubergiste etc... Pour l’étranger qui arrivait dans la ville. On repère les maisons par leur enseigne de fer forgé ou de bois peint. Les enseignes peuvent être d’ordre religieux, astral, botanique, animal, fantastique… les tavernes préféreront les armes (l’Écu de France, Arquebuse…).
Les enseignes sont finalement très riches de significations. Elles suggèrent une clientèle dominante, une origine ethnique, des goûts particuliers, des progrès culinaires (l’écrevisse), la prépondérance de certaines professions.
L’hôtellerie fait bon ménage avec les armes (l’Ecu de France, de Bretagne, de Bourgogne, l’Epée, le Heaume, l’Arbalestre, bientôt le Canon et « l’Arquebuse »), avec le Miroir, la Cloche d’or, la Couronne, les parures (les Trois Chapeaux) et les Croix d’or, de fer, d’airain…"
Extrait de : lartdesmets.e-monsite.com
Le livre L'âme de l'épée : usages, mythes et symboles : exposition, Paris, Musée de Cluny, Musée national du Moyen Age, 27 avril 2011-26 septembre 2011 (commissariat de l'exposition, Michel Huynh; commissaires associés, Fabrice Cognot, Pauline Duclos-Grenet, Laetitia Zouita ) (Paris, Ed. de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, 2011), propose des significations symboliques de l’épée au Moyen-âge :
-« l’épée symbolise en premier lieu le droit et l’application de la justice » (page 53) ; le roi, souvent représenté tenant son épée, manifeste son rôle de défenseur de l’Eglise et de protecteur du peuple. (page 54)
-elle est aussi symbole du sacre : « la cérémonie du sacre, qui confère au roi son statut, donne une place importante à l’épée » (page 56)
-elle représente également l’adoubement : « l’adoubement, qui fait d’un homme un chevalier, donne à l’épée un rôle primordial. Durant cette cérémonie, les légers coups portés du plat de la lame sont une étape essentielle de ce qui s’apparente à une seconde naissance » (page 60)
-« l’épée du roi est portée nue en pal en certaines occasions, notamment durant le sacre, par le connétable (…). Il est l’officier le plus haut durant le sacre, et ses droits et privilèges outrepassent le cadre ordinaire. » (page 60)
-les épées ont un caractère dynastique : « l’épée est de ces objets qui soit se conservent et se transmettent de génération en génération, soit n’appartiennent qu’à une seule personne. Lorsque survient la mort, l’épée personnelle peut faire l’objet d’un traitement funéraire symbolique. Telle épée accompagne le défunt dans le cercueil » (page 61)
-de même, la tenue de l’épée est symbolique : « l’épée du souverain est identique à son propriétaire, qu’elle représente. Elle est portée, exposée ou défendue avec la même attention que celle donnée au prince. Si le roi tient sa propre épée, il la dresse en pal devant un vassal pour marquer son autorité, mais il en abaisse la point en marquant de respect devant un personnage au moins aussi important que lui. Lorsque le roi ne tient pas sa propre épée, un de ses vassaux ou officiers s’en charge » (page 64).
Ainsi l’épée est « symbole d’honneur, de puissance et de jurisprudence » (page 108). Il s’agit dans ce cas des épées militaires. Mais il existait aussi des épées de chasse.
En somme, au Moyen-âge, les enseignes étaient faites en fer forgé ou en bois. Ce qui explique que l’épée de l’enseigne était souvent en bois. De plus l’hôtellerie utilisait volontiers les armes. Ainsi l’épée permettait de distinguer une catégorie de bâtiment. L’épée avait de nombreux usages symboliques.
"L’art de l’enseigne est un héritage du haut Moyen âge, quand le commerce florissant des villages, exigeait qu’échoppes ou boutiques se différencient de sa voisine, par un symbole imagé attrayant. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque la plupart des gens sont illettrés.
L’imagerie permettait de retrouver, facilement le poissonnier, le ferronnier, l’aubergiste etc... Pour l’étranger qui arrivait dans la ville. On repère les maisons par leur enseigne de fer forgé ou de bois peint. Les enseignes peuvent être d’ordre religieux, astral, botanique, animal, fantastique… les tavernes préféreront les armes (l’Écu de France, Arquebuse…).
Les enseignes sont finalement très riches de significations. Elles suggèrent une clientèle dominante, une origine ethnique, des goûts particuliers, des progrès culinaires (l’écrevisse), la prépondérance de certaines professions.
L’hôtellerie fait bon ménage avec les armes (l’Ecu de France, de Bretagne, de Bourgogne, l’Epée, le Heaume, l’Arbalestre, bientôt le Canon et « l’Arquebuse »), avec le Miroir, la Cloche d’or, la Couronne, les parures (les Trois Chapeaux) et les Croix d’or, de fer, d’airain…"
Extrait de : lartdesmets.e-monsite.com
Le livre L'âme de l'épée : usages, mythes et symboles : exposition, Paris, Musée de Cluny, Musée national du Moyen Age, 27 avril 2011-26 septembre 2011 (commissariat de l'exposition, Michel Huynh; commissaires associés, Fabrice Cognot, Pauline Duclos-Grenet, Laetitia Zouita ) (Paris, Ed. de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, 2011), propose des significations symboliques de l’épée au Moyen-âge :
-« l’épée symbolise en premier lieu le droit et l’application de la justice » (page 53) ; le roi, souvent représenté tenant son épée, manifeste son rôle de défenseur de l’Eglise et de protecteur du peuple. (page 54)
-elle est aussi symbole du sacre : « la cérémonie du sacre, qui confère au roi son statut, donne une place importante à l’épée » (page 56)
-elle représente également l’adoubement : « l’adoubement, qui fait d’un homme un chevalier, donne à l’épée un rôle primordial. Durant cette cérémonie, les légers coups portés du plat de la lame sont une étape essentielle de ce qui s’apparente à une seconde naissance » (page 60)
-« l’épée du roi est portée nue en pal en certaines occasions, notamment durant le sacre, par le connétable (…). Il est l’officier le plus haut durant le sacre, et ses droits et privilèges outrepassent le cadre ordinaire. » (page 60)
-les épées ont un caractère dynastique : « l’épée est de ces objets qui soit se conservent et se transmettent de génération en génération, soit n’appartiennent qu’à une seule personne. Lorsque survient la mort, l’épée personnelle peut faire l’objet d’un traitement funéraire symbolique. Telle épée accompagne le défunt dans le cercueil » (page 61)
-de même, la tenue de l’épée est symbolique : « l’épée du souverain est identique à son propriétaire, qu’elle représente. Elle est portée, exposée ou défendue avec la même attention que celle donnée au prince. Si le roi tient sa propre épée, il la dresse en pal devant un vassal pour marquer son autorité, mais il en abaisse la point en marquant de respect devant un personnage au moins aussi important que lui. Lorsque le roi ne tient pas sa propre épée, un de ses vassaux ou officiers s’en charge » (page 64).
Ainsi l’épée est « symbole d’honneur, de puissance et de jurisprudence » (page 108). Il s’agit dans ce cas des épées militaires. Mais il existait aussi des épées de chasse.
En somme, au Moyen-âge, les enseignes étaient faites en fer forgé ou en bois. Ce qui explique que l’épée de l’enseigne était souvent en bois. De plus l’hôtellerie utilisait volontiers les armes. Ainsi l’épée permettait de distinguer une catégorie de bâtiment. L’épée avait de nombreux usages symboliques.
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