Question d'origine :
Bonjour
La croisée d'ogive a t-elle été inventé à l'époque gothique et est-ce une invention technique bien antérieur ?
Merci d'avance.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 09/01/2012 à 11h31
Bonjour,
Contrairement à la voûte romane, qui repose sur toute l’épaisseur de murs porteurs, la croisée d'ogives permet d'étendre la portée et de canaliser la poussée vers des points de retombés (piliers) entre lesquels les murs ne seront plus porteurs. C'est la naissance du gothique.
« Les origines et le rôle de la croisée d'ogives, dont il avait été longuement discuté au siècle dernier, paraissaient établies d'une manière définitive par les travaux des architectes et des ingénieurs comme Viollet-le-Duc et Choisy, des archéologues comme Quicherat, Anthyme Saint-Paul, Lasteyrie et ses élèves, Lefèvre-Pontalis, Enlart, Brutails. » source LES PLUS ANCIENNES CROISÉES D'OGIVES
Voici des éléments de définition et d’histoire prise au Dictionnaire raisonné d’architecture (1854 à 1868) de Viollet le Duc, rubrique « Ogive » pp.421-447
« Le compas étant inventé, les intersections de cercles étaient trouvées, par conséquent la figure appelée ogive.Ce n’est donc pas l’origine de la figure qu’il importe de rechercher, mais l’origine de son application à la construction. Des monuments de l’Asie, de la Grèce et de l’Italie, d’une très-haute antiquité nous montrent des ogives, c’est-à-dire des berceaux ou des cavitées (…) dont la section est donnée par deux arcs de cercle se coupant » (…) Nos architectes, dès le commencement du XIIe, c’est-à-dire après les première croisades, s’emparèrent de l’arc brisé et en firent rapidement une application fertile en résultats. »
Selon Viollet-le-Duc, en important au nord de la Loire l’arc brisé pris aux églises orientales (l’Orient désigne ici l’Empire romain d’Orient, ou Empire byzantin, de religion chrétienne du IIIe siècle à 1453), les architectes clunisiens et cirsterciens provoquent "une révolution dans l’art de la construction".
« 1- L’arc brisé, appelé ogive, a été d’abord une importation d’Orient. 2- cet arc brisé a été en France le point de départ de toute un système de construction parfaitement logique, et permettant une grande liberté d’application 3- que par conséquent comme forme l’arc brisé appartient à l’école d’Alexandrie et aux Nestoriens, qui paraissent les premiers à l’avoir adopté ; mais que comme principe d’un nouveau système de voûte, il appartient sans aucun doute à nos provinces du nord de la Loire, puisqu’utilisé en 1140, dans l’église abbatiale de Saint-Denis »
L’origine de la croisée d’ogives a prêté à polémiques sur le plan historique et géographique. Si on parle de l’ogive comme «arc nervuré », on trouve sa trace dans plusieurs édifices de l’Antiquité. Source
Après Viollet-le-Duc, d’autres historiens ont situé l’apparition de la croisée d’ogive à Lessay, en Normandie ou à Durham, en Angleterre à la toute fin du XIe siècle. La vérité se situe à mi chemin entre l’apparition du gothique comme rupture historique ou un temps d’expérimentations successives entre art roman et gothique. Voyez ce cours d’histoire d’un professeur de l’Université de Tours (cliquez sur le PDF intitulé Gothique) ici.
Pour un exemple de construction illustrée d’une voûte d’ogives suivre
Construction d’une voûte à croisée d’ogive au château de Guedelon
Contrairement à la voûte romane, qui repose sur toute l’épaisseur de murs porteurs, la croisée d'ogives permet d'étendre la portée et de canaliser la poussée vers des points de retombés (piliers) entre lesquels les murs ne seront plus porteurs. C'est la naissance du gothique.
« Les origines et le rôle de la croisée d'ogives, dont il avait été longuement discuté au siècle dernier, paraissaient établies d'une manière définitive par les travaux des architectes et des ingénieurs comme Viollet-le-Duc et Choisy, des archéologues comme Quicherat, Anthyme Saint-Paul, Lasteyrie et ses élèves, Lefèvre-Pontalis, Enlart, Brutails. » source LES PLUS ANCIENNES CROISÉES D'OGIVES
Voici des éléments de définition et d’histoire prise au Dictionnaire raisonné d’architecture (1854 à 1868) de Viollet le Duc, rubrique « Ogive » pp.421-447
« Le compas étant inventé, les intersections de cercles étaient trouvées, par conséquent la figure appelée ogive.
Selon Viollet-le-Duc, en important au nord de la Loire l’arc brisé pris aux églises orientales (l’Orient désigne ici l’Empire romain d’Orient, ou Empire byzantin, de religion chrétienne du IIIe siècle à 1453), les architectes clunisiens et cirsterciens provoquent "une révolution dans l’art de la construction".
« 1- L’arc brisé, appelé ogive, a été d’abord une importation d’Orient. 2- cet arc brisé a été en France le point de départ de toute un système de construction parfaitement logique, et permettant une grande liberté d’application 3- que par conséquent comme forme l’arc brisé appartient à l’école d’Alexandrie et aux Nestoriens, qui paraissent les premiers à l’avoir adopté ; mais que comme principe d’un nouveau système de voûte, il appartient sans aucun doute à nos provinces du nord de la Loire, puisqu’utilisé en 1140, dans l’église abbatiale de Saint-Denis »
L’origine de la croisée d’ogives a prêté à polémiques sur le plan historique et géographique. Si on parle de l’ogive comme «arc nervuré », on trouve sa trace dans plusieurs édifices de l’Antiquité. Source
Après Viollet-le-Duc, d’autres historiens ont situé l’apparition de la croisée d’ogive à Lessay, en Normandie ou à Durham, en Angleterre à la toute fin du XIe siècle. La vérité se situe à mi chemin entre l’apparition du gothique comme rupture historique ou un temps d’expérimentations successives entre art roman et gothique. Voyez ce cours d’histoire d’un professeur de l’Université de Tours (cliquez sur le PDF intitulé Gothique) ici.
Pour un exemple de construction illustrée d’une voûte d’ogives suivre
Construction d’une voûte à croisée d’ogive au château de Guedelon
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter