Terme désignant la hierarchie de la signalétique (librairie)
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 10/01/2012 à 14h13
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Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerais savoir comment on nomme en librairie les différents niveaux de signalisation (sur les rayonnage, en tête de rayonnage, sur des panneaux) qui correspondent souvent à un ordre hierarchique (ordre alphabétique d'auteur ou du titre / genre / type de document)
En bibliothèque, j'ai entendu parler de signalétique primaire (cote), secondaire (rayonnage), tertiaire (tête de rayonnage) mais je n'ai pas trouvé de définition précise de ces termes dans un livre (y compris dans le "court traité de signalétique" du cercle de la librairie, qui n'a d'ailleurs rien d'un traité) et je ne sais pas si c'est directement transposable à une librairie où il n'y a pas de cotes.
Réponse du Guichet
gds_ah
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 11/01/2012 à 10h56
Bonjour,
Une étude intitulée, Transmettre le livre : pratiques professionnelles en librairie et en bibliothèque , d’Héloïse MARILL (Enssib) apporte quelques éléments de réponses :
L’auteure expose tout d’abord qu’à l’inverse de la production littéraire concernant les bibliothèques qui est abondante, les ouvrages traitant des librairies restent rares. Elle cite toutefois les travaux de Frédérique Leblanc, et stipule que « les ouvrages sur la librairie sont majoritairement les manuels qui accompagnent la formation de l’Institut National de Formation de la Librairie (INFL) ou des rapports sur l’état de la librairie indépendante. »
Elle différencie les bibliothèques des librairies qui ont avant tout une vocation commerciale, même si celles-ci sont des « commerces nobles ». Les librairies ont l’impératif de rentabilité financière. Ce qui est important pour ces dernières, c’est l’importance de la capacité à anticiper les goûts de la clientèle, à la séduire, l’augmentation constante de la production en titres et en volumes.
Il en résulte une organisation spatiale et une signalétique différente pour ces deux lieux.
« Selon l’architecte Pierre-Yves Gimenez, le principe de l’organisation intérieure d’un espace tel qu’une librairie est qu’il puisse se lire dès l’entrée et que le fond soit visible, avec les rayonnages orientés en longueur, comme des lignes de perspective vers le point de fuite, afin que le lecteur soit attiré vers le fond de la librairie et ait ainsi envie d’avancer plus avant dans son espace. De même, s’il y a plusieurs niveaux, l’escalier doit être conçu de façon à ‘aspirer’ le lecteur vers l’étage supérieur. La circulation entre les différents espaces de la librairie doit être facile et fluide. Visibilité, lisibilité, simplicité et facilité de la circulation et de l’appropriation du lieu sont les maîtres mots qui gouvernent l’aménagement intérieur des librairies ... ».
D’autres différences d’organisation de l’espace intérieur existent entre les bibliothèques et les librairies :
En librairie les rayonnages sont disposés en majorité contre les murs et non au centre des pièces. Ce qui contribue à l’image d’un ensemble cohérent dans lequel la vue est dégagée et où l’ « accès au livre est facilité par la présence de nombreux exemplaires sur des tables ayant une hauteur maximale d’un mètre ». « Cette mise en espace fait que le lecteur n’est pas écrasé par l’ampleur des collections, qu’il peut déambuler à sa guise dans l’espace sans avoir nécessairement de recherche précise en tête, tout en ayant quand même accès aux collections. »
« Une autre différence majeure réside dans le fait que l’espace des librairies est un espace en mouvement dans la disposition change souvent, alors que l’espace des bibliothèques est régulier, linéaire, statique. »
De plus, les rayonnages sont souvent entièrement constitués de poches et sur les caisses sont disposés les best-sellers qu’il faut mettre en avant.
Pour ce qui est de la signalétique, Héloïse MARILL définit le terme en ces mots et apporte des précisions dans le cas des librairies :
« La signalétique est une façon de s’adresser au lecteur afin de lui permettre de se repérer dans l’espace et d’orienter son parcours par rapport à ses objectifs initiaux. Une attention toute particulière lui est portée en librairie comme en bibliothèque. Néanmoins, faute de moyens ou de temps,la signalétique en librairie présente souvent un aspect bricolé, bandes de papiers scotchées sur les panneaux suspendus, notamment en raison des changements organisationnels nombreux qui ont lieu en librairie. Elle est par ailleurs plus présente en bibliothèque (quantité de panneaux plus importante) et plus détaillée. En effet, les bibliothèques ont un niveau de signalétique en plus par rapport aux librairies : en plus de la signalétique générale, de la signalétique rayons par rayons et de la signalétique sur les tablettes, les bibliothèques ont une signalétique sur le dos de chaque rayonnage présentant son contenu. (Page 75) ».
Elle ajoute :
« En bibliothèque, la réflexion sur la mise en espace des collections en libre-accès tourne essentiellement autour des classifications et des classements à adopter pour une plus grande visibilité des collections et une meilleure proximité avec le public. Il y a là une différence essentielle avec la librairie.Si en cas de doute, certains libraires se réfèrent à la Dewey pour déterminer la destination d’un document, aucun système de classification et de classement n’a été élaboré au niveau national et chaque libraire à l’intérieur de son rayon choisi son propre classement en fonction de ce qui lui semble intellectuellement cohérent et en fonction de ce qu’il perçoit des usages des clients . Il n’y a pas dans les librairies ce travail des bibliothécaires qui, avant de penser à l’usage du document, pense à sa position par rapport à l’ensemble des connaissances, à sa place dans le savoir. Ainsi, bien souvent, le livre est classé à une discipline dans la nomenclature du logiciel utilisé par la librairie et rangé dans une autre dans l’espace de la librairie. La localisation du livre repose sur la bonne connaissance de leurs rayons par les libraires et sur leur mémoire des changements de place. En effet, lorsqu’un livre est difficile à classer, le libraire cherche à trouver le rayon dans lequel il aura le plus de visibilité. Ce n’est pas sa nature qui compte mais son usage. Ainsi, si un livre ne se vend pas dans un rayon, il est déplacé dans un autre.
Les librairies ont donc développé un certain nombre de stratégies propres à favoriser la rencontre entre les livres et le lecteur. Le principe, qui se fonde sur le fait que la librairie est un lieu de vente et non d’usage des collections, est l’exposition de celles-ci au sein d’un espace constamment renouvelé. Le libraire rend visible ces collections, il les donne à voir à partir d’un mobilier diversifié et d’un éclairage particulier qui permet de créer des zones de tension et d’attirer ainsi l’attention du client. Cette scénographie singulière alterne les zones de ‘découverte’ et les zones de ‘connu’ de manière à rassurer et à fidéliser tout en démultipliant les contacts possibles entre les lecteurs et la couverture des livres. Les classements employés se veulent dès l’entrée les plus proches possibles de la façon dont les clients pensent leurs recherches. (page 78) »
Ainsi, il semblerait qu’il n’y ait pas de règles de signalétiques dans les librairies. La signalisation dans ces commerces est tributaire de leurs impératifs de rentabilité financière.
Deux autres études et un ouvrage pourraient vous intéresser :
Couleurs en bibliothèque : architecture, signalétique, esthétique / Hélène Valotteau, élève conservateur des bibliothèques à l’Enssib
La signalétique en bibliothèques
Court traité de signalétique à l'usage des bibliothèques publiques de Michel Piquet (Ed. du Cercle de la Librairie, Paris)
Vous pouvez également vous rapprocher, pour plus de renseignements, de :
l' Institut national de formation de la librairie
et du Syndicat de la librairie française
Une étude intitulée, Transmettre le livre : pratiques professionnelles en librairie et en bibliothèque , d’Héloïse MARILL (Enssib) apporte quelques éléments de réponses :
L’auteure expose tout d’abord qu’à l’inverse de la production littéraire concernant les bibliothèques qui est abondante, les ouvrages traitant des librairies restent rares. Elle cite toutefois les travaux de Frédérique Leblanc, et stipule que « les ouvrages sur la librairie sont majoritairement les manuels qui accompagnent la formation de l’Institut National de Formation de la Librairie (INFL) ou des rapports sur l’état de la librairie indépendante. »
Elle différencie les bibliothèques des librairies qui ont avant tout une vocation commerciale, même si celles-ci sont des « commerces nobles ». Les librairies ont l’impératif de rentabilité financière. Ce qui est important pour ces dernières, c’est l’importance de la capacité à anticiper les goûts de la clientèle, à la séduire, l’augmentation constante de la production en titres et en volumes.
Il en résulte une organisation spatiale et une signalétique différente pour ces deux lieux.
« Selon l’architecte Pierre-Yves Gimenez, le principe de l’organisation intérieure d’un espace tel qu’une librairie est qu’il puisse se lire dès l’entrée et que le fond soit visible, avec les rayonnages orientés en longueur, comme des lignes de perspective vers le point de fuite, afin que le lecteur soit attiré vers le fond de la librairie et ait ainsi envie d’avancer plus avant dans son espace. De même, s’il y a plusieurs niveaux, l’escalier doit être conçu de façon à ‘aspirer’ le lecteur vers l’étage supérieur. La circulation entre les différents espaces de la librairie doit être facile et fluide. Visibilité, lisibilité, simplicité et facilité de la circulation et de l’appropriation du lieu sont les maîtres mots qui gouvernent l’aménagement intérieur des librairies ... ».
D’autres différences d’organisation de l’espace intérieur existent entre les bibliothèques et les librairies :
En librairie les rayonnages sont disposés en majorité contre les murs et non au centre des pièces. Ce qui contribue à l’image d’un ensemble cohérent dans lequel la vue est dégagée et où l’ « accès au livre est facilité par la présence de nombreux exemplaires sur des tables ayant une hauteur maximale d’un mètre ». « Cette mise en espace fait que le lecteur n’est pas écrasé par l’ampleur des collections, qu’il peut déambuler à sa guise dans l’espace sans avoir nécessairement de recherche précise en tête, tout en ayant quand même accès aux collections. »
« Une autre différence majeure réside dans le fait que l’espace des librairies est un espace en mouvement dans la disposition change souvent, alors que l’espace des bibliothèques est régulier, linéaire, statique. »
De plus, les rayonnages sont souvent entièrement constitués de poches et sur les caisses sont disposés les best-sellers qu’il faut mettre en avant.
Pour ce qui est de la signalétique, Héloïse MARILL définit le terme en ces mots et apporte des précisions dans le cas des librairies :
« La signalétique est une façon de s’adresser au lecteur afin de lui permettre de se repérer dans l’espace et d’orienter son parcours par rapport à ses objectifs initiaux. Une attention toute particulière lui est portée en librairie comme en bibliothèque. Néanmoins, faute de moyens ou de temps,
Elle ajoute :
« En bibliothèque, la réflexion sur la mise en espace des collections en libre-accès tourne essentiellement autour des classifications et des classements à adopter pour une plus grande visibilité des collections et une meilleure proximité avec le public. Il y a là une différence essentielle avec la librairie.
Les librairies ont donc développé un certain nombre de stratégies propres à favoriser la rencontre entre les livres et le lecteur. Le principe, qui se fonde sur le fait que la librairie est un lieu de vente et non d’usage des collections, est l’exposition de celles-ci au sein d’un espace constamment renouvelé. Le libraire rend visible ces collections, il les donne à voir à partir d’un mobilier diversifié et d’un éclairage particulier qui permet de créer des zones de tension et d’attirer ainsi l’attention du client. Cette scénographie singulière alterne les zones de ‘découverte’ et les zones de ‘connu’ de manière à rassurer et à fidéliser tout en démultipliant les contacts possibles entre les lecteurs et la couverture des livres. Les classements employés se veulent dès l’entrée les plus proches possibles de la façon dont les clients pensent leurs recherches. (page 78) »
Ainsi, il semblerait qu’il n’y ait pas de règles de signalétiques dans les librairies. La signalisation dans ces commerces est tributaire de leurs impératifs de rentabilité financière.
Deux autres études et un ouvrage pourraient vous intéresser :
Couleurs en bibliothèque : architecture, signalétique, esthétique / Hélène Valotteau, élève conservateur des bibliothèques à l’Enssib
La signalétique en bibliothèques
Court traité de signalétique à l'usage des bibliothèques publiques de Michel Piquet (Ed. du Cercle de la Librairie, Paris)
Vous pouvez également vous rapprocher, pour plus de renseignements, de :
l' Institut national de formation de la librairie
et du Syndicat de la librairie française
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