Question d'origine :
Pouvez-vous me dire si des revues d'art ( Connaissance des Arts, Beaux-Arts, l'Oeil...) ont consacré des articles sur le sujet de l'androgynie dans les Arts ( peinture, sculpture...).
Existerait-il un document de niveau encyclopédique traitant de ce sujet ?
Cordialement
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 14/04/2012 à 15h12
Pour retrouver d’éventuels articles consacrés au thème de l’androgynie dans l’art pour la période 1850-2010, nous avons consulté les ressources en ligne mises à notre disposition via la Bibliothèque municipale de Lyon et qui pratiquent le dépouillement de périodiques spécialisés en art.
Les bases
Le Bulletin signalétique des arts plastiques (base bibliographique de la médiathèque de l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris) ne fournit pas non plus d’article synthétique sur cette thématique de l’androgynie dans l’art pour la période donnée. En revanche, elle donne deux articles concernant Matthew Barney, artiste contemporain qui a exploré cette thématique dans la revue Art Press , n°204 , juillet-août 1995 et n°167 , mars 1992.
Sur le portail Cairn (vaste collection de revues francophones de sciences humaines et sociales éditées par des maisons françaises et belges et proposées en texte intégral – non consultable à distance) on trouve un article d’Aurélie Martinez intitulé « L’Anatomie monstrueuse dans l’art contemporain » qui analyse des œuvres de
Dans Encyclopedia Universalis en ligne (sur abonnement – disponible à la Bibliothèque municipale de lyon), on trouve un article synthétique de Catherine Clément intitulé l’Androgynie et dont voici un extrait : « L'androgynie renvoie donc à l'immortalité et, en vertu d'une lecture psychanalytique, à un refoulement de la procréation : l'androgyne s'engendre lui-même, puisqu'il possède les deux caractères sexuels qui, hors de lui, demandent une rencontre pour produire un être nouveau. En 1900, environ, tandis que resurgissent une abondante iconographie de l'androgyne (Gustave Moreau ; les symbolistes belges ; Puvis de Chavannes ; Gauguin) et une littérature fortement empreinte de bisexualité (Proust ; Rachilde, avec Monsieur Vénus ; Peladan, avec L'Androgyne), les premiers psychanalystes s'occupent de la théorie de l'hermaphrodisme. W. Fliess, l'ami de Freud, avec lequel il entretient une longue correspondance à ce sujet, croit découvrir une périodicité des processus vivants (notamment avec la menstruation féminine et son équivalent masculin, qui porterait sur un cycle de vingt-trois jours), et il pense que les organes du nez et les zones nasales en général sont le lieu de cet écoulement cyclique. Les données de l'embryologie confirment ces hypothèses, qui ne seront pas sans influence sur la théorie de Freud ; ce dernier insiste sur la bisexualité psychique, et non plus biologique, de l'être humain : « le sexe dominant dans la personne aurait refoulé dans l'inconscient la représentation psychique du sexe vaincu. » Ainsi, chaque être humain refoulerait une position sexuelle du sexe auquel il n'appartient pas : la femme refoule l'envie du pénis, auquel elle substitue fantasmatiquement l'enfant ; l'homme a parfois une attitude féminine ; et les deux positions renvoient, pour Freud, à l'idée maîtresse de castration. L'évolution de ce mythe et de ses accompagnements théoriques se poursuit, d'une certaine manière, à travers les mouvements contestataires actuels qui s'insurgent contre la répression sexuelle et pour lesquels l'androgynie et la bisexualité font l'objet d'une revendication qui serait porteuse de valeurs « révolutionnaires » : les « bisexuels » prétendent échapper et faire échec à une différenciation sexuelle dont ils sont persuadés qu'elle est essentiellement sociale et culturelle. »
Catherine CLÉMENT
D’après les ressources mises à notre disposition, il n’existe pas véritablement d’ouvrages susceptibles de parcourir cette thématique dans le cadre chronologique donné (1850-2010) tout en offrant un point de vue synthétique sur la question.
A la Bibliothèque municipale de Lyon, nous possédons cependant des ouvrages concernant des artistes modernes et contemporains qui ont exploité le thème de l’androgynie de manière récurrente (liste non exhaustive) :
Fernand Khnopff
« La figure de l‘androgyne peuple l‘Œuvre de Fernand Khnopff. Elle incarne l‘ambivalence par excellence. Homme et femme ne forment plus qu‘un. Ils se rejoignent, comme par le passé en un être incarnant l‘idéal de beauté rêvé par l‘artiste. » Extrait du texte accompagnant l'exposition sur Fernand Khnopff au Musée d'Art ancien à Bruxelles.
Claude Cahun
"Sous ce masque un autre masque ; je n'en finirai pas de soulever tous ces visages », écrit-elle dans Aveux non avenus, « essais-poèmes » autobiographiques accompagnés de dix photomontages réalisés avec Moore et publiés en 1930. Dès l'âge de vingt ans, Cahun utilise la photographie pour réaliser des autoportraits ambigus où domine l'androgynie et où revient de façon récurrente la figure du double."
Source la citation : Encyclopedia Universalis - notice sur Claude Cahun.
Roni Horn « Dans la série Asphere (1988-1993), éloge selon Roni Horn de l'androgynie, l'artiste présente ce qu'on peut appeler un « autoportrait » sous la forme d'une boule d'acier mat semi-réfléchissante. » Source de la citation : Encyclopedia Universalis - notice sur Roni Horn.
Ma Liuming
« Ma Liuming s’invente en 1993 un alter ego féminin, Fen Ma Liuming avec qui il organise des performances photographiques interactives autour de l’androgynie et de l’ambiguïté sexuelle. » Source de la citation Encyclopedia Universalis - Notice sur Ma Liuming.
Bettina Rheims
« Fascinée par la sexualité dans tout ce qu'elle a d'ambiguë, elle s'intéresse ensuite à l'androgynie adolescente dans Modern Lovers (1990) » Encyclopedia Universalis
Marcel Duchamp explore cette thématique avec son "personnage" Rose Selavy.
« Oreet Ashry (né en 1962) interroge simultanément son identité sexuelle (féminine) et culturelle (juive), notamment dans son œuvre [i]Self Portrait as Marcus Fischer. » Extrait de L’art tomorrow L'art tomorrow d’Edward Lucie-Smith.
Pierre Molinier
« Si l’on excepte Claude Cahun, la pionnière, il appartient sans doute à Pierre Molinier d’avoir poussé jusqu’à son extrimité sucidaire la quête impossible de l’androgynie »
Extrait de Mauvais genre(s) : érotisme, pornographie.
On pourrait aussi citer Michel Journiac, Jurgen Klauke, Urs Luthi...
Pour les ouvrages en langue étrangère, nous avons consulté :
Le portail de la Bibliothèque Kandinsky et en particulier le DADABASE Online Catalog of The Museum of Modern Art Library, Archives and Study Centers (Catalogue donnant accès à 300 000 titres d'imprimés et de catalogues d'exposition, 300 périodiques et environ 40 000 dossiers relatifs à des artistes contemporains). Pour la recherche « androgyny » les références sont les suivantes.
La WATSONLlNE Thomas J. Watson Library - The Catalog of the Libraries of The Metropolitan Museum of Art (Catalogue collectif des bibliothèques du Metropolitan Museum of art de New-York).
Pour la recherche « androgyny » les références sont les suivantes.
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