Question d'origine :
bonjour,
la cathédrale d’Évry dans l’Essonne possède 5 cloches disposées en forme de coude.
pouvez vous dire à quoi correspondent ces 5 cloches.
à quel moment sonnent elles.
parfois elle sonnent en même temps pourquoi.
est ce pareil pour toutes les cathédrale/église
que signifie sonner l’angélus?
merci.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/08/2012 à 08h16
Bonjour,
La Cathédrale d’Evry est une construction récente de l’architecte suisse Mario Botta. Les cloches de l’édifice sont disposées dans une cage métallique qui forme un coude.
« Au nombre de cinq, les cloches de la Cathédrale de la Résurrection pèsent de 130 à 680 kilos. Elles ont été fondues à Sévrier, près d'Annecy, dans la fonderie Paccard. Leur tonalité (sol, la, si, ré et mi) rythme les heures de la journée ainsi que la vie de la communauté locale et diocésaine. Elles appellent à la prière.
Les prénoms qu'elles ont reçues en octobre 1993, lors de la bénédiction des cloches sont ceux de la famille de l'architecte (Mario, Maria, Giuditta, Tommaso, Tobia) ; de Saint Corbinien, patron de la Cathédrale (Corbiniana) ; de Notre Dame de Bonne Garde, patronne du diocèse d'Evry-Corbeil-Essonnes (Marie) ; de la doyenne des carmélites de Frileuse (Antoinette, Thérèse de Saint Augustin) et celui d'un jeune prêtre du diocèse décédé il y a quelques années (François-Michel). »
Source : Cathédrale de la Résurrection
Video: Par dandylan / Les cloches de la cathédrale d'Evry (21/10/2007)
Les 5 cloches sont « sans affectation particulière en dehors de la sonnerie des offices religieux. »
Ce n’est pas le cas pour toutes les cathédrales.
« Prenons l'exemple de la cathédrale de Metz. L'ensemble campanaire abrité par ses différents clochers illustre bien les diverses fonctions de communication des cloches et la spécialisation des rôles confiées à chacune d'elles pour délivrer les différents "messages" à l'intention de la population environnante :
- La tour du chapitre possède trois cloches destinées aux sonneries religieuses. L'une d'elle, appelée cloche de prime avait autrefois le rôle d'appeler les chanoines à la seconde prière matinale.
- La tourelle de l'horloge abrite les cloches de tintement destinées à marquer les heures
- La tour de la Mutte, qui est un beffroi communal, abrite trois cloches : la Mutte, destinée à appeler les conseillers, le tocsin en tant que cloche d'alarme, et Mademoiselle de Turmel qui sonne le couvre-feu de 22h. »
Quant à l’Angélus, cela signifie qu’il est l’heure de prier Marie.
« Le synode de Roussillon tenu en 1027 institue une sonnerie du soir annonçant la Trève du Seigneur ou Paix de Dieu, mais la pratique ne se répandit que vers 1040. En 1095, au concile de Clermont, le Pape Urbain II institue la sonnerie de l'angélus chaque jour, à la tombée de la nuit, pour appeler le peuple à la prière. C’est surtout au XIIIe s. que se répand la pratique des trois Ave Maria. On dit que saintAntoine de Padoue (1195-1231) la recommandait vivement. Réciter ces trois Ave, le soir après complies, en méditant sur le mystère de l'Incarnation : c'est ce qu'aurait proposé saint Bonaventure lors d'un chapitre de l'ordre des Frères mineurs, en 1269. La prière du midi fut ajoutée par le pape Grégoire IX en 1225. La pratique de la "sonnerie du pardon" peu avant celle du couvre-feu se développe sous l'impulsion du Pape Jean XXII qui rédige en 1318 la prière de l'Angélus que l'on connaît encore de nos jours.
En 1456, le Pape Calixte III recommande de sonner trois fois par jour, perpétuant définitivement la
coutume. Louis XI, dont la dévotion à Marie était grande, ordonna dans tout le royaume "qu'on
s'agenouillât au son de midi pour réciter un Ave Maria en plus des sonneries traditionnelles du matin
et du soir" (en 1472 ou 1475 selon les auteurs). Il existe encore plusieurs cloches en France qui n'ont
cessé de sonner l'angélus quotidiennement depuis cette date.
Dans les cathédrales, l'une des nombreuses cloches qu'abritaient leurs clochers était souvent dédiée à la sonnerie de l'angélus et portait le nom de "cloche de l'Angélus" (Saint-Lô, Strasbourg…).
Encore actuellement, dans beaucoup d'églises paroissiales, la sonnerie de l’angélus a lieu trois fois par jour à 7h, 12h et 18h (mais les heures du matin et du soir peuvent varier d’une paroisse à l’autre ou selon les saisons) ; dans certains cas la sonnerie du matin n’existe plus pour préserver le sommeil des riverains ; dans quelques cas la pratique est réduite à la sonnerie de midi.
Lorsque la cloche correspondante existe dans le clocher, on utilise de préférence le La. La pratique courante est la suivante : 3 tintements suivis d’une volée (1 cloche). Le tintement peut avoir lieu sur une cloche moyenne et la volée sur une plus petite cloche (cas de l'église de Saint-Cloud). On connaît quelques variantes dans certains villages : volée de 2 cloches, silence, volée de 2 cloches, tintement 3 coups, volée de 2 cloches (un village du Lauragais) ; à Espinas (Tarn-et-Garonne), on sonne une volée d’une dizaine de minutes entrecoupée à mi-temps par trois fois trois coups. A Saint-Vaast-sur-Seulles (Calvados), encore en 2001, on sonnait la petite cloche, puis la moyenne et la grosse : trois coups chacune et ensuite la moyenne cloche pendant environ quatre minutes, ou la grosse le week-end. A Montfermier (Tarn-et-Garonne), le sonneur commence par mettre en volée la petite cloche, fait ensuite trois coups avec l'autre corde reliée au battant, et met en volée la grosse cloche en tirant une quinzaine de fois. »
Source : Code et langage des sonneries de cloches en Occident par Eric Sutter
La Cathédrale d’Evry est une construction récente de l’architecte suisse Mario Botta. Les cloches de l’édifice sont disposées dans une cage métallique qui forme un coude.
« Au nombre de cinq, les cloches de la Cathédrale de la Résurrection pèsent de 130 à 680 kilos. Elles ont été fondues à Sévrier, près d'Annecy, dans la fonderie Paccard. Leur tonalité (sol, la, si, ré et mi) rythme les heures de la journée ainsi que la vie de la communauté locale et diocésaine. Elles appellent à la prière.
Les prénoms qu'elles ont reçues en octobre 1993, lors de la bénédiction des cloches sont ceux de la famille de l'architecte (Mario, Maria, Giuditta, Tommaso, Tobia) ; de Saint Corbinien, patron de la Cathédrale (Corbiniana) ; de Notre Dame de Bonne Garde, patronne du diocèse d'Evry-Corbeil-Essonnes (Marie) ; de la doyenne des carmélites de Frileuse (Antoinette, Thérèse de Saint Augustin) et celui d'un jeune prêtre du diocèse décédé il y a quelques années (François-Michel). »
Source : Cathédrale de la Résurrection
Video: Par dandylan / Les cloches de la cathédrale d'Evry (21/10/2007)
Les 5 cloches sont « sans affectation particulière en dehors de la sonnerie des offices religieux. »
Ce n’est pas le cas pour toutes les cathédrales.
« Prenons l'exemple de la cathédrale de Metz. L'ensemble campanaire abrité par ses différents clochers illustre bien les diverses fonctions de communication des cloches et la spécialisation des rôles confiées à chacune d'elles pour délivrer les différents "messages" à l'intention de la population environnante :
- La tour du chapitre possède trois cloches destinées aux sonneries religieuses. L'une d'elle, appelée cloche de prime avait autrefois le rôle d'appeler les chanoines à la seconde prière matinale.
- La tourelle de l'horloge abrite les cloches de tintement destinées à marquer les heures
- La tour de la Mutte, qui est un beffroi communal, abrite trois cloches : la Mutte, destinée à appeler les conseillers, le tocsin en tant que cloche d'alarme, et Mademoiselle de Turmel qui sonne le couvre-feu de 22h. »
Quant à l’Angélus, cela signifie qu’il est l’heure de prier Marie.
« Le synode de Roussillon tenu en 1027 institue une sonnerie du soir annonçant la Trève du Seigneur ou Paix de Dieu, mais la pratique ne se répandit que vers 1040. En 1095, au concile de Clermont, le Pape Urbain II institue la sonnerie de l'angélus chaque jour, à la tombée de la nuit, pour appeler le peuple à la prière. C’est surtout au XIIIe s. que se répand la pratique des trois Ave Maria. On dit que saintAntoine de Padoue (1195-1231) la recommandait vivement. Réciter ces trois Ave, le soir après complies, en méditant sur le mystère de l'Incarnation : c'est ce qu'aurait proposé saint Bonaventure lors d'un chapitre de l'ordre des Frères mineurs, en 1269. La prière du midi fut ajoutée par le pape Grégoire IX en 1225. La pratique de la "sonnerie du pardon" peu avant celle du couvre-feu se développe sous l'impulsion du Pape Jean XXII qui rédige en 1318 la prière de l'Angélus que l'on connaît encore de nos jours.
En 1456, le Pape Calixte III recommande de sonner trois fois par jour, perpétuant définitivement la
coutume. Louis XI, dont la dévotion à Marie était grande, ordonna dans tout le royaume "qu'on
s'agenouillât au son de midi pour réciter un Ave Maria en plus des sonneries traditionnelles du matin
et du soir" (en 1472 ou 1475 selon les auteurs). Il existe encore plusieurs cloches en France qui n'ont
cessé de sonner l'angélus quotidiennement depuis cette date.
Dans les cathédrales, l'une des nombreuses cloches qu'abritaient leurs clochers était souvent dédiée à la sonnerie de l'angélus et portait le nom de "cloche de l'Angélus" (Saint-Lô, Strasbourg…).
Encore actuellement, dans beaucoup d'églises paroissiales, la sonnerie de l’angélus a lieu trois fois par jour à 7h, 12h et 18h (mais les heures du matin et du soir peuvent varier d’une paroisse à l’autre ou selon les saisons) ; dans certains cas la sonnerie du matin n’existe plus pour préserver le sommeil des riverains ; dans quelques cas la pratique est réduite à la sonnerie de midi.
Lorsque la cloche correspondante existe dans le clocher, on utilise de préférence le La. La pratique courante est la suivante : 3 tintements suivis d’une volée (1 cloche). Le tintement peut avoir lieu sur une cloche moyenne et la volée sur une plus petite cloche (cas de l'église de Saint-Cloud). On connaît quelques variantes dans certains villages : volée de 2 cloches, silence, volée de 2 cloches, tintement 3 coups, volée de 2 cloches (un village du Lauragais) ; à Espinas (Tarn-et-Garonne), on sonne une volée d’une dizaine de minutes entrecoupée à mi-temps par trois fois trois coups. A Saint-Vaast-sur-Seulles (Calvados), encore en 2001, on sonnait la petite cloche, puis la moyenne et la grosse : trois coups chacune et ensuite la moyenne cloche pendant environ quatre minutes, ou la grosse le week-end. A Montfermier (Tarn-et-Garonne), le sonneur commence par mettre en volée la petite cloche, fait ensuite trois coups avec l'autre corde reliée au battant, et met en volée la grosse cloche en tirant une quinzaine de fois. »
Source : Code et langage des sonneries de cloches en Occident par Eric Sutter
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