Question d'origine :
Bonjour,
En cette période de crise, je vois bon nombres de bibliothèques indépendantes de Centre-Ville fermer leurs portes.
J'aurais souhaité avoir quelques informations sur la situation des librairies indépendantes de Centre-Ville, sont-elles toutes dans de grandes difficultés etc...
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 26/09/2012 à 07h59
Bonjour,
Vous avez raison de souligner les difficultés auxquelles sont confrontées les librairies indépendantes. C’est pourquoi le Ministère de la culture commandite chaque année des rapports et des études sur l’économie du livre et plus précisément sur les librairies, celles-ci étant un maillon essentiel pour la diffusion des livres.
Sur le site du Ministère de la culture vous trouverez de nombreuses études dressant un bilan de la situation du livre et des librairies. Nous vous conseillons notamment la lecture du Rapport de la « mission de réflexion sur la librairie indépendante» ou celui plus récent sur « Soutenir la librairie pour consolider l’ensemble de la chaîne du livre : une exigence et une responsabilité partagées ». Ce bref extrait vous permettra de vous faire une idée des difficultés rencontrées par les librairies :
La librairie fait notamment face à la montée en puissance des acteurs de la librairie en ligne. Si l’on tente un tableau rapide du marché de la vente de livres en France, on peut indiquer qu’en terme de parts de marché des ventes physiques de livres, l’évolution de 2002 à 2010 est marquée par la forte croissance des ventes en ligne (plus 10,9 points, pour atteindre 13,1 % de parts de marché) tandis que les grandes surfaces spécialisées (GSS) gagnaient deux points2. Cette double évolution s’est faite principalement au détriment des clubs et de la VPC (vente par correspondance) qui perd plus de 7 points, des maisons de la presse et des librairies papeteries (3,4 points de perte) et, dans une moindre mesure, des grandes librairies et librairies spécialisées (qui perdent 1,7 points). Les commerces spécialisés en librairie ont donc relativement bien résisté à cette évolution. Mais, aujourd’hui, la librairie indépendante ne pèse plus « que » 17,6 % de parts du marché, en 3ème position derrière les grandes surfaces spécialisées et les grandes surfaces non spécialisées. Si l’on ne dispose pas encore de données stabilisées pour 2011, on peut cependant souligner que l’érosion des grandes surfaces non spécialisées semble se poursuivre, tandis que certaines grandes surfaces spécialisées connaissent des difficultés, qui se ressentent sur leur chiffre d’affaires dans le livre.
La librairie est également perturbée, au moins de façon transitoire, par l’augmentation du taux de TVA sur le livre. Sur cette question, une mission spécifique a été confiée à Pierre-François Racine, président de section au Conseil d’Etat, afin d’accompagner le secteur.
C’est évidemment un secteur très hétérogène. Aucun chiffre incontestable n’existe, y compris pour déterminer le nombre de libraires. Les catégories de l’Insee, qui prennent en compte les points de vente de livres, sont trop larges. Les différents « niveaux » retenus par les éditeurs dans leurs relations avec les librairies ne se recoupent quant à eux que partiellement. On peut sans doute estimer qu’il y a en France entre 2 000 et 2 500 librairies, au sens plein du terme. Parmi elles, la puissance publique a fait le choix d’identifier 538 librairies qui bénéficient du label Librairies indépendantes de référence (LIR).
Par ailleurs, chaque année, depuis 1998, le Ministère de la culture dresse une synthèse économique sur le secteur du livre. Le bilan pour 2010-2011 est le suivant :
LES LIEUX D'ACHAT DU LIVRE en 2010 librairies (tous reseaux confondus) 23,4%
répartition des achats en valeur librairies (grandes librairies et librairies specialisees) 17,6%
(hors livres scolaires et encyclopedies en fascicules, yc occasion) grands magasins 0,3%
maisons de la presse, librairies-papeteries 5,5%
grandes surfaces culturelles spécialisées 22,3%
grandes surfaces non spécialisées (dont hyper) 19,1%
ventes par internet 13,1%
VPC et clubs (hors internet) 13,2%
courtage 0,1%
soldeurs/occasion 1,5%
autres (comites d’entreprise, kiosques, gares, salons,…) 7,2%
source : TNS-Sofres pour MCC-OEL/CNL, achats de livres d’un panel de 10.000 personnes de 15 ans et plus
LA RENTABILITE DE LA LIBRAIRIE en 2009 et en 2010 0,3% du chiffre d'affaires en 2010 (0,7% en 2009)
resultat net/CA source : Xerfi pour SLF/MCC-SLL, 2011,
etude sur la Situation économique et financière de la librairie indépendante
L'EMPLOI SALARIE en 2008 et 2009 dans l'edition et la librairie
edition de livres (secteur NAF 58.11Z) 13.792 salariés (14.995 en 2008, -8,0%)
commerce de detail de livres en magasin specialise
(secteur NAF 47.61Z) 12.467 salariés (12.321 en 2008, +1,2%)
source : Pole Emploi, Statistique annuelle de l'emploi salarie au 31 decembre, Metropole, champ Unedic.
Données non comparables aux données Insee/Suse sur l'emploi figurant dans les éditions précédentes des Chiffres-cles
Pa ailleurs, pour vous faire une idée de l’évolution économique du secteur du livre, nous vous invitons à comparer les chiffres des dernières années.
Pour finir, vous trouverez bien d’autres études sur les sites du centre national du livre et du Syndicat de la librairie française qui constate aussi que dans la période actuelle, les risques pour le maintien de ce maillon essentiel s'accumulent. La pression qui pèse sur les librairies, en termes de renchérissement du foncier, de poids de la trésorerie, de nécessité d'investir... rend de plus en plus difficile le maintien du travail qualitatif du libraire, qui constitue pourtant sa marque de fabrique.
Ces renseignements sont corroborés par la présentation effectuée par Claire Margaron, Une épée de Damoclès sur les librairies indépendantes françaises, qui explique :
Alors que le marché du livre est depuis ces dernières décennies en expansion, une étude réalisée lors des Rencontres nationales de la librairie en mai dernier, portant sur la période 2003-2010 vient rappeler que la situation économique et financière des librairies indépendantes se dégrade avec un chiffre d’affaires en recul de 5,4% sur la période. Les causes avancées sont liées aux mutations de la structure de la distribution du livre : la concurrence des web-librairies mais aussi de la grande distribution et du commerce sous enseigne et désormais la menace du livre numérique.
Le bilan n'est donc pas des plus réjouissants !!
Vous avez raison de souligner les difficultés auxquelles sont confrontées les librairies indépendantes. C’est pourquoi le Ministère de la culture commandite chaque année des rapports et des études sur l’économie du livre et plus précisément sur les librairies, celles-ci étant un maillon essentiel pour la diffusion des livres.
Sur le site du Ministère de la culture vous trouverez de nombreuses études dressant un bilan de la situation du livre et des librairies. Nous vous conseillons notamment la lecture du Rapport de la « mission de réflexion sur la librairie indépendante» ou celui plus récent sur « Soutenir la librairie pour consolider l’ensemble de la chaîne du livre : une exigence et une responsabilité partagées ». Ce bref extrait vous permettra de vous faire une idée des difficultés rencontrées par les librairies :
La librairie fait notamment face à la montée en puissance des acteurs de la librairie en ligne. Si l’on tente un tableau rapide du marché de la vente de livres en France, on peut indiquer qu’en terme de parts de marché des ventes physiques de livres, l’évolution de 2002 à 2010 est marquée par la forte croissance des ventes en ligne (plus 10,9 points, pour atteindre 13,1 % de parts de marché) tandis que les grandes surfaces spécialisées (GSS) gagnaient deux points2. Cette double évolution s’est faite principalement au détriment des clubs et de la VPC (vente par correspondance) qui perd plus de 7 points, des maisons de la presse et des librairies papeteries (3,4 points de perte) et, dans une moindre mesure, des grandes librairies et librairies spécialisées (qui perdent 1,7 points). Les commerces spécialisés en librairie ont donc relativement bien résisté à cette évolution. Mais, aujourd’hui, la librairie indépendante ne pèse plus « que » 17,6 % de parts du marché, en 3ème position derrière les grandes surfaces spécialisées et les grandes surfaces non spécialisées. Si l’on ne dispose pas encore de données stabilisées pour 2011, on peut cependant souligner que l’érosion des grandes surfaces non spécialisées semble se poursuivre, tandis que certaines grandes surfaces spécialisées connaissent des difficultés, qui se ressentent sur leur chiffre d’affaires dans le livre.
La librairie est également perturbée, au moins de façon transitoire, par l’augmentation du taux de TVA sur le livre. Sur cette question, une mission spécifique a été confiée à Pierre-François Racine, président de section au Conseil d’Etat, afin d’accompagner le secteur.
C’est évidemment un secteur très hétérogène. Aucun chiffre incontestable n’existe, y compris pour déterminer le nombre de libraires. Les catégories de l’Insee, qui prennent en compte les points de vente de livres, sont trop larges. Les différents « niveaux » retenus par les éditeurs dans leurs relations avec les librairies ne se recoupent quant à eux que partiellement. On peut sans doute estimer qu’il y a en France entre 2 000 et 2 500 librairies, au sens plein du terme. Parmi elles, la puissance publique a fait le choix d’identifier 538 librairies qui bénéficient du label Librairies indépendantes de référence (LIR).
Par ailleurs, chaque année, depuis 1998, le Ministère de la culture dresse une synthèse économique sur le secteur du livre. Le bilan pour 2010-2011 est le suivant :
LES LIEUX D'ACHAT DU LIVRE en 2010 librairies (tous reseaux confondus) 23,4%
répartition des achats en valeur librairies (grandes librairies et librairies specialisees) 17,6%
(hors livres scolaires et encyclopedies en fascicules, yc occasion) grands magasins 0,3%
maisons de la presse, librairies-papeteries 5,5%
grandes surfaces culturelles spécialisées 22,3%
grandes surfaces non spécialisées (dont hyper) 19,1%
ventes par internet 13,1%
VPC et clubs (hors internet) 13,2%
courtage 0,1%
soldeurs/occasion 1,5%
autres (comites d’entreprise, kiosques, gares, salons,…) 7,2%
source : TNS-Sofres pour MCC-OEL/CNL, achats de livres d’un panel de 10.000 personnes de 15 ans et plus
LA RENTABILITE DE LA LIBRAIRIE en 2009 et en 2010 0,3% du chiffre d'affaires en 2010 (0,7% en 2009)
resultat net/CA source : Xerfi pour SLF/MCC-SLL, 2011,
etude sur la Situation économique et financière de la librairie indépendante
L'EMPLOI SALARIE en 2008 et 2009 dans l'edition et la librairie
edition de livres (secteur NAF 58.11Z) 13.792 salariés (14.995 en 2008, -8,0%)
commerce de detail de livres en magasin specialise
(secteur NAF 47.61Z) 12.467 salariés (12.321 en 2008, +1,2%)
source : Pole Emploi, Statistique annuelle de l'emploi salarie au 31 decembre, Metropole, champ Unedic.
Données non comparables aux données Insee/Suse sur l'emploi figurant dans les éditions précédentes des Chiffres-cles
Pa ailleurs, pour vous faire une idée de l’évolution économique du secteur du livre, nous vous invitons à comparer les chiffres des dernières années.
Pour finir, vous trouverez bien d’autres études sur les sites du centre national du livre et du Syndicat de la librairie française qui constate aussi que dans la période actuelle, les risques pour le maintien de ce maillon essentiel s'accumulent. La pression qui pèse sur les librairies, en termes de renchérissement du foncier, de poids de la trésorerie, de nécessité d'investir... rend de plus en plus difficile le maintien du travail qualitatif du libraire, qui constitue pourtant sa marque de fabrique.
Ces renseignements sont corroborés par la présentation effectuée par Claire Margaron, Une épée de Damoclès sur les librairies indépendantes françaises, qui explique :
Alors que le marché du livre est depuis ces dernières décennies en expansion, une étude réalisée lors des Rencontres nationales de la librairie en mai dernier, portant sur la période 2003-2010 vient rappeler que la situation économique et financière des librairies indépendantes se dégrade avec un chiffre d’affaires en recul de 5,4% sur la période. Les causes avancées sont liées aux mutations de la structure de la distribution du livre : la concurrence des web-librairies mais aussi de la grande distribution et du commerce sous enseigne et désormais la menace du livre numérique.
Le bilan n'est donc pas des plus réjouissants !!
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