Question d'origine :
Pour aider des lycéens dans un travail de recherches, je souhaiterais disposer d'un maximum d'informations, de sources ou de ressources (bibliographie, sitographie) concernant les Yakuzas : qui sont-ils exactement ? quel est le mode de fonctionnement de cette organisation ? quelle est son étendue ? quelles sont ses activités ? quel est son code d'honneur ? ce code d'honneur est-il toujours et partout respecté ? cette organisation est-elle en expansion ? inclut-elle des femmes ? quels sont ses rapports avec les autres organisations mafieuses ? Merci pour votre aide car la documentation sur ce thème est difficile à trouver. Je précise que ni les lycéens concernés, ni moi-même ne lisons le japonais ! Mais toutes les sources en français ou en anglais sont les bienvenues ! J'ajoute pour finir que ma liste de questions n'est pas exhaustive : tout renseignement concernant les Yakuzas est susceptible de nous être utile. D'avance merci.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 10/10/2012 à 13h27
Bonjour,
Les sources suivantes vous permettront de répondre à toutes vos interrogations concernant les yakuzas . Nous vous recommandons tout particulièrement l’article très complet publié sur Wikipedia et qui explique entre autres leurs origines :
L’origine du mot « yakuza » apparait sous le shogunat des Tokugawa (1603 - 1867)3. Il est tiré d'une combinaison du jeu de cartes japonais appelé Oicho-Kabu, proche du Baccara
En dépit de leur notoriété dans le Japon moderne, l'origine précise des yakuza est encore aujourd’hui sujette à controverse.
La première hypothèse serait que les yakuzas seraient les héritiers de deux corporations distinctes :
1. les Bakuto (joueurs professionnels) qui travaillaient dans les villes, sur les marchés et les foires, et contrôlaient le monde des jeux de hasard, très en vogue à l’époque8 (c’est encore aujourd’hui une des activités les plus lucratives des yakuzas)
2. les Tekiya (colporteurs et camelots) qui travaillaient sur les routes8.
À l'origine, le recrutement des membres de ces deux groupes se faisait dans les mêmes milieux (paysans sans terres, voyous). Chaque groupe, une fois constitué, s'attachait un territoire fixe et délimité8. Ils pouvaient compter jusqu'à 500 hommes armés, comme celle du mythique bakuto Shimizu No Jirocho, le premier bandit riche et célèbre de l'époque moderne9. Les yakuzas ont hérité de certaines traditions des Bakuto, notamment la tradition du yubitsume (doigt coupé) et de l'irezumi (tatouage japonais).
... ou des Machi-Yokko?[modifier]
Les yakuzas eux-mêmes privilégient une autre hypothèse : ils affirment descendre des Machi-Yokko (« les serviteurs des villes »)10. Lors de la démilitarisation, ayant eu lieu dès 1603, et survenant lors du « Pax Tokugawa »11, période de paix qui durera 250 ans, les samouraïs représentaient 10 % de la population, soit 2 à 3 millions de personnes. 500 000 sont démobilisés, dont certains deviennent des rônins, des samouraïs sans maître, en rupture de ban12. Ils deviennent des bandits de grand chemin, terrorisant les populations, semant le désordre, voire tuant des citoyens pour le plaisir, d’où leur nom de « Kabuki-mono » (les « fous »).
Vous trouverez bien d’autres renseignements dans l’ouvrage Yakuza: la mafia japonaise par Alec Dubro, David Kaplan.
Le bref documentaire Sale temps pour les Yakuzas transmis sur France 24 présente quelques uns des rituels de cette « organisation ».
L’ouvrage Mafias: l'industrie de la peur par Jacques de Saint-Victor consacre un chapitre « yakuzas les champions du peuple ». De même, Clotilde Champeyrache dans Sociétés du crime: un tour du monde des mafias revient sur leurs origines, les rituels et leur poids dans la vie économique.
scienceshumaines.com consacre des articles au phénomène de la mafia et s’intéresse plus spécifiquement aux yakuzas.
Vous pourrez compléter ces premières informations en parcourant les articles publiés sur la base de données Persée. A titre d’exemple, voici ce que vous pourrez trouver :
* « Ordre marginal dans le Japon moderne (XVIIe-XXe siècle). Les voyous canalisateurs de l'errance »/ Philippe Pons, Annales. Histoire, Sciences Sociales, Année 1996, Volume 51, pp. 1155-1178
* « Misère et crime au Japon du XVIIe siècle à nos jours» / Pascal Griolet, Ebisu, Année 2000, Volume 23.
* « Le marché des services criminels au Japon. Les yakuzas et l'État»/ Jean-Marie Bouissou, Critique internationale, Année 1999, Volume 3, pp. 155-174.
En effectuant des recherches sur Europresse (disponible dans les bibliothèques du réseau BML), vous trouverez des articles faisant référence à la situation actuelle des yakuza. Attention toutefois aux dates de parution car la situation des yakuza a connu une importante évolution.
L’AFP Info françaises du dimanche 23 avril 2011 titre ainsi que les yakuza sont menacés après des décennies d’impunité. De même l’article « La mafia japonaise cherche un nouveau "business model" » consultable sur lexpansion.lexpress.fr précise que loin du mythe, Masatoshi Kumagai décrit un "milieu" affaibli par la répression des autorités, en quête d'un nouveau "business model".
En complément
Atlas des mafias: acteurs, trafics et marchés de la criminalité organisée / Fabrizio Maccaglia et Marie-Anne Matard-Bonucci; cartographie d' Alexandre Nicolas, 2009
Enfin, comme le rappelle l’article de l’Encyclopedia Universalis, auréolés de l'image romantique du bandit malheureux au grand cœur, les yakuzas constituent un genre littéraire et cinématographique au Japon, auquel Akira Kurosawa a donné une renommée internationale.
Nous ne pouvons donc que vous inviter à plonger dans cet univers à travers les mangas, romans mais aussi les films comme :
Femmes de Yakuza [D.V.D.] / réal. d'Hideo Gosha ; d'après Shoko Ieda ; scénario de Koji Takada ; mus. de Masaru Sato, 2008 : Au coeur de la pègre d’Osaka, une femme dirige un clan de 500 Yakuzas. Son mari est en prison. Elle est redoutable et redoutée, intelligente et fin stratège, tout en gardant sa féminité. La discorde et la désorganisation du clan adviennent lorsque ses projets pour marier sa soeur à un notable non corrompu échouent, et que cette dernière décide d’épouser un yakuza d’une bande rivale…
Young Yakuza [D.V.D.]/ réal. et scénario de Jean-Pierre Limosi, 2008 : Véritable plongée dans l’univers de la mafia japonaise, Young Yakuza est le récit d’une rencontre, celle d’un jeune homme désoeuvré et d’un parrain influent du milieu. Placé par sa mère en apprentissage au sein d’un clan mafieux, Naoki va découvrir le quotidien des Yakuzas pendant une année entière. Ensuite, il lui appartiendra de choisir : rester ou quitter ce monde .
Les sources suivantes vous permettront de répondre à toutes vos interrogations concernant les yakuzas . Nous vous recommandons tout particulièrement l’article très complet publié sur Wikipedia et qui explique entre autres leurs origines :
L’origine du mot « yakuza » apparait sous le shogunat des Tokugawa (1603 - 1867)3. Il est tiré d'une combinaison du jeu de cartes japonais appelé Oicho-Kabu, proche du Baccara
En dépit de leur notoriété dans le Japon moderne, l'origine précise des yakuza est encore aujourd’hui sujette à controverse.
La première hypothèse serait que les yakuzas seraient les héritiers de deux corporations distinctes :
1. les Bakuto (joueurs professionnels) qui travaillaient dans les villes, sur les marchés et les foires, et contrôlaient le monde des jeux de hasard, très en vogue à l’époque8 (c’est encore aujourd’hui une des activités les plus lucratives des yakuzas)
2. les Tekiya (colporteurs et camelots) qui travaillaient sur les routes8.
À l'origine, le recrutement des membres de ces deux groupes se faisait dans les mêmes milieux (paysans sans terres, voyous). Chaque groupe, une fois constitué, s'attachait un territoire fixe et délimité8. Ils pouvaient compter jusqu'à 500 hommes armés, comme celle du mythique bakuto Shimizu No Jirocho, le premier bandit riche et célèbre de l'époque moderne9. Les yakuzas ont hérité de certaines traditions des Bakuto, notamment la tradition du yubitsume (doigt coupé) et de l'irezumi (tatouage japonais).
... ou des Machi-Yokko?[modifier]
Les yakuzas eux-mêmes privilégient une autre hypothèse : ils affirment descendre des Machi-Yokko (« les serviteurs des villes »)10. Lors de la démilitarisation, ayant eu lieu dès 1603, et survenant lors du « Pax Tokugawa »11, période de paix qui durera 250 ans, les samouraïs représentaient 10 % de la population, soit 2 à 3 millions de personnes. 500 000 sont démobilisés, dont certains deviennent des rônins, des samouraïs sans maître, en rupture de ban12. Ils deviennent des bandits de grand chemin, terrorisant les populations, semant le désordre, voire tuant des citoyens pour le plaisir, d’où leur nom de « Kabuki-mono » (les « fous »).
Vous trouverez bien d’autres renseignements dans l’ouvrage Yakuza: la mafia japonaise par Alec Dubro, David Kaplan.
Le bref documentaire Sale temps pour les Yakuzas transmis sur France 24 présente quelques uns des rituels de cette « organisation ».
L’ouvrage Mafias: l'industrie de la peur par Jacques de Saint-Victor consacre un chapitre « yakuzas les champions du peuple ». De même, Clotilde Champeyrache dans Sociétés du crime: un tour du monde des mafias revient sur leurs origines, les rituels et leur poids dans la vie économique.
scienceshumaines.com consacre des articles au phénomène de la mafia et s’intéresse plus spécifiquement aux yakuzas.
Vous pourrez compléter ces premières informations en parcourant les articles publiés sur la base de données Persée. A titre d’exemple, voici ce que vous pourrez trouver :
* « Ordre marginal dans le Japon moderne (XVIIe-XXe siècle). Les voyous canalisateurs de l'errance »/ Philippe Pons, Annales. Histoire, Sciences Sociales, Année 1996, Volume 51, pp. 1155-1178
* « Misère et crime au Japon du XVIIe siècle à nos jours» / Pascal Griolet, Ebisu, Année 2000, Volume 23.
* « Le marché des services criminels au Japon. Les yakuzas et l'État»/ Jean-Marie Bouissou, Critique internationale, Année 1999, Volume 3, pp. 155-174.
En effectuant des recherches sur Europresse (disponible dans les bibliothèques du réseau BML), vous trouverez des articles faisant référence à la situation actuelle des yakuza. Attention toutefois aux dates de parution car la situation des yakuza a connu une importante évolution.
L’AFP Info françaises du dimanche 23 avril 2011 titre ainsi que les yakuza sont menacés après des décennies d’impunité. De même l’article « La mafia japonaise cherche un nouveau "business model" » consultable sur lexpansion.lexpress.fr précise que loin du mythe, Masatoshi Kumagai décrit un "milieu" affaibli par la répression des autorités, en quête d'un nouveau "business model".
En complément
Atlas des mafias: acteurs, trafics et marchés de la criminalité organisée / Fabrizio Maccaglia et Marie-Anne Matard-Bonucci; cartographie d' Alexandre Nicolas, 2009
Enfin, comme le rappelle l’article de l’Encyclopedia Universalis, auréolés de l'image romantique du bandit malheureux au grand cœur, les yakuzas constituent un genre littéraire et cinématographique au Japon, auquel Akira Kurosawa a donné une renommée internationale.
Nous ne pouvons donc que vous inviter à plonger dans cet univers à travers les mangas, romans mais aussi les films comme :
Femmes de Yakuza [D.V.D.] / réal. d'Hideo Gosha ; d'après Shoko Ieda ; scénario de Koji Takada ; mus. de Masaru Sato, 2008 : Au coeur de la pègre d’Osaka, une femme dirige un clan de 500 Yakuzas. Son mari est en prison. Elle est redoutable et redoutée, intelligente et fin stratège, tout en gardant sa féminité. La discorde et la désorganisation du clan adviennent lorsque ses projets pour marier sa soeur à un notable non corrompu échouent, et que cette dernière décide d’épouser un yakuza d’une bande rivale…
Young Yakuza [D.V.D.]/ réal. et scénario de Jean-Pierre Limosi, 2008 : Véritable plongée dans l’univers de la mafia japonaise, Young Yakuza est le récit d’une rencontre, celle d’un jeune homme désoeuvré et d’un parrain influent du milieu. Placé par sa mère en apprentissage au sein d’un clan mafieux, Naoki va découvrir le quotidien des Yakuzas pendant une année entière. Ensuite, il lui appartiendra de choisir : rester ou quitter ce monde .
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