Réponse du Département Civilisation Bonjour,
Pour une première approche, vous pouvez vous reporter au n°16 de 2002 de la revue
Les Collections de l’Histoire,
L’aventure des chevaliers. Pour un aperçu de cette revue, cliquer
ici.
Dans son article «
Un modèle de perfection virile », l’historien
Georges Duby définit ainsi le chevalier : «
Dans les documents écrits, dans les textes, le mot latin qui désigne le chevalier, « miles », c’est-à-dire le guerrier, se répand très rapidement aux alentours de l’An Mil pour désigner une catégorie sociale particulière. De quoi s’agit-il ? D’un cavalier : le chevalier, c’est avant tout un combattant qui se distingue des autres parce qu’il est monté sur un cheval. » A cette époque se met en place un système féodal fondé sur la seigneurie, « un système qui maintient la paix et la justice dans un certain territoire, et qui a pour centre un château fort. Le chef de cette forteresse s’entoure d’un groupe de combattants professionnels qui l’aident à maintenir l’ordre et à exploiter, pour prix du service qu’il leur rend, les habitants de la seigneurie et les passants. »
Dans ce même numéro, vous trouverez une page entière rédigée par le spécialiste
Jean Flori et consacrée au rituel de l’
adoubement « D’abord simple remise des armes, l’adoubement devient, au XIIe siècle, le rite d’entrée en chevalerie. » La remise des «
adoubs » c’est-à-dire de l’équipement du chevalier, a lieu traditionnellement lors d’une fête (Pâques ou Pentecôte). «
La remise de l’épée en est l’élément majeur, accompagnement de la « colée », coup asséné sur la nuque avec la paume de la main, qui se transforma bien plus tard (XIVe-XVe siècle) en accolade, coup du plat de l’épée sur les deux épaules. Au XIIe siècle, les adoubements collectifs se multiplient, précédés parfois d’une veillée d’armes dans la chapelle. »Au milieu du XIIIe siècle, l’adoubement est réservé aux fils de nobles, sauf dérogation royale ou princière. Il est, à cette époque, signe de noblesse. Par la suite, la noblesse devenant strictement héréditaire, de nombreux nobles ne se font plus adouber. L’adoubement manifeste alors l’entrée dans une chevalerie qui a pris désormais des dimensions sociales, morales et idéologiques que l’Eglise et la littérature ont contribué à forger. Pour imprégner de ses propres valeurs l’idéal chevaleresque en formation, l’Eglise a cherché à spiritualiser les rites de l’entrée en chevalerie. Dès le XIIe siècle, elle réutilise pour l’adoubement des formules de bénédiction jadis composées pour le sacre des rois et pour l’investiture des avoués ou défenseurs d’églises. »
- Le
Dictionnaire du Moyen Age publié sous la direction de Claude Gauvard, … vous propose plusieurs entrées intéressantes pour votre recherche :
-
Adoubement :
Du francique, dubban, frapper ; cérémonie d’accès à la chevalerie, d’origine germanique, fermement attestée dès le Xe siècle, et au cours de laquelle un jeune homme reçoit des mains d’un parrain, déjà adoubé, ses armes (épée, baudrier, éperons) ; il est ensuite frappé à la base du cou (colée, paumée) geste probablement d’initiation magique. Le nouveau « chevalier », le miles par excellence, devra montrer par des prouesses sportives ses aptitudes de guerrier d’élite. Le coût pour la famille de cette nova militia en a fait un « cas » de taxation sur les vassaux, voire sur tous les hommes. A partir du XIIe s. finissant, l’Eglise a sacralisé ces gestes profanes en y adjoignant bain de purification, veillée de prière, bénédiction de l’épée, qui font du chevalier un miles Christi » (Robert Fossier). »
- Plus loin dans ce dictionnaire, à l’article
Chevalier, vous pourrez lire qu’au Xe siècle, la cavalerie est devenue, à l’exemple des Goths et des Saxons, l’élément déterminant du combat. Le cavalier devient essentiel, la tactique a changé, l’équipement aussi. «
Le chevalier est donc un spécialiste incontesté dont on recherche l’aide. C’est pourquoi la première forme sociale est celle de troupes d’hommes de main, stipendiés, gratifiés d’une monture et d’un équipement, en général d’origine modeste et chargés de protéger l’homme qui les paye. »
Pour d’autres informations (et plus simples), consulter sur le site
herodote.net, les articles
Chevalerie et
L’Occident féodal.
D’autres informations également sont données par l’article Chevalerie de l’
Encyclopaedia Universalis en ligne , dont vous aurez l’intégralité en le consultant dans nos locaux.
De lecture très aisée, l’ouvrage de Jean Flori, auteur déjà cité,
Chevaliers et chevalerie au Moyen Age complètera cette « initiation » par de nombreux détails.