Pourquoi un vol aller est plus cher qu'un aller retour ?
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 27/11/2012 à 14h16
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Question d'origine :
Bonjour
pourriez vous m'aider à trouver la réponse à la question suivante: pourquoi chez les grandes compagnies aériennes (type Airfrance, Lufthansa) un vol aller simple est toujours plus cher qu'un vol aller-retour alors que ce n'est pas le cas chez les compagnies bon-marché?
Merci d'avance!
Amélie
Réponse du Guichet
gds_ah
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 28/11/2012 à 14h52
Bonjour,
Plusieurs forums indiquent que la raison pour laquelle un aller simple coûte plus cher qu’un aller-retour pour un vol avec une compagnie régulière, est que vendre un aller simple pénalise l’organisation du remplissage des avions. Ainsi les avions des compagnies traditionnelles évitent de voler avec des places vacantes. Lorsqu’une compagnie vend un aller retour, le siège est occupé deux fois : la compagnie peut vendre toutes ses places en théorie, et par conséquent bien rentabiliser ses vols et faire des bénéfices. Si un voyageur prend un aller simple, la compagnie ne sait pas si et quand ce voyageur va revenir : le siège reste vide. Ainsi pour une gestion optimale, les compagnies préfèrent vendre des aller-retour.
Sources : fr.answers.yahoo.com ; routard.com
Nous avons posé votre question à la compagnie low-cost Easyjet. L’agent que nous avons eu au téléphone et que nous remercions ici, nous a indiqué que pour leur compagnie un aller coûte le prix d’un retour, car il s’agit toujours de deux contrats de vente séparés : un contrat pour l’aller, et un contrat pour le retour. De plus, il a indiqué que Easyjet propose des tarifs peu chers car les conditions de changements et d’annulation du billet sont plus strictes que pour une compagnie régulière. Il nous a proposé de répondre plus longuement à votre question si nous lui envoyions un courriel. Chose que nous avons faite. Nous vous tiendrons informé de tout complément d’infomation.
Nous avons également écrit à Air France au sujet de votre interrogation. Nous vous ferons parvenir dès que possible leurs explications.
Par ailleurs, la bases de données Europresse recense nombre d’articles sur les compagnies low-cost. Voici des extraits de deux articles qui apportent quelques éclairages sur les raisons pour lesquelles les vols charters sont si bon marché. Un argument qui ressort du deuxième article notamment, consiste à dire que les vols des compagnies traditionnelles sont des vols réguliers, qui ont lieu même si l’avion n’est pas plein. Ainsi, cette contrainte le rend moins rentable sur un aller simple.
• Le Temps, no. 1192
Temps fort, jeudi 29 novembre 2001
L'idée du low cost est née aux Etats-Unis avec Southwest Airlines. La libéralisation du ciel européen lui a fait traverser l'Atlantique. C'est un enfant des temps modernes: son autre parent a pour nom nouvelles technologies. Le postulat est simple: casser les prix pour ramasser toute la croissance générée par la libéralisation. Comment ça marche? En limant les coûts au maximum. Pas de billets ni d'agents tiers, réservation par Internet, un seul type d'appareil avec un taux d'utilisation très élevé, court-courrier de point à point (souvent sur des aéroports moins coûteux en taxes d'atterrissage), pas de repas ni de boissons gratuits à bord. Et des tarifs aller simple vendus selon le principe des enchères (plus c'est plein, plus c'est cher, soit exactement le contraire des compagnies traditionnelles), selon un système complexe de gestion des marges qui assure une visibilité maximale des recettes à long terme. En quatre ans, EasyJet a tué la concurrence entre Genève et Nice (deux villes proches sur la carte mais très éloignées par le train) et tient la moitié du marché sur la plupart de ses destinations. Toutes ces compagnies ont vu le jour en Grande-Bretagne, ce qui n'a rien pour étonner. Un libéralisme politico-économique favorisant une forte concurrence, une population dense, une mégapole excentrée, des distances suffisamment longues entre les villes principales et un réseau ferré en déliquescence fournissaient un terreau idéal.
• Les Echos
Enquête, jeudi 4 juillet 1996, p. 54
Le secret des tarifs: la concurrence
Il y a dix ans très précisément, ces différences de prix n'existaient pas, ou presque. C'était avant l'époque de la dérégulation européenne. Jusqu'en 1986, en effet, mis à part la Grande-Bretagne qui s'adonnait déjà aux joies de la concurrence, les cieux du Vieux Continent étaient monopolisés par les compagnies nationales. Air France, Lufthansa, Iberia et autre Alitalia... Le mouvement de dérégulation voulu par Bruxelles a initié, via l'arrivée de compagnies privées, des tarifs à plusieurs vitesses: les réguliers, les " discomptés " et les charters. Toute la difficulté, pour l'utilisateur, consiste donc à s'y retrouver dans la jungle de ces diverses prestations.
" Les définitions sont floues, reconnaît Marie-Odile Thiry, juriste à l'INC. A l'heure actuelle, un vol régulier, c'est une compagnie nationale ou privée qui gère un avion entier. Il se peut que, dans ce même appareil, elle propose des tarifs économiques. " En revanche, charters et vols discomptés sont non réguliers et affrétés spécialement, plusieurs prestataires peuvent se partager les places d'un avion. " C'est vrai que charter, c'est un mot magique sur le plan du prix ", glisse Lucien Klat, PDG de Look Voyages.
Le secret de ces nouvelles tarifications ? C'est la concurrence. Et Jacques Maillot, président de Nouvelles Frontières, d'expliquer : " Il doit y avoir 40 possibilités d'aller à Bangkok au départ de Paris. On peut comparer les prix. On peut trouver un Paris-Bangkok direct. Parfois, on trouve des formules moins chères. Ce sera, par exemple, un Paris-Amman-Bangkok avec la compagnie Tarom. Bien sûr, c'est moins bien que Corsair. Ou que Thaï. " (…)
Mais toute médaille a son revers. Et ces tarifs, pour excellents qu'ils soient, s'accompagnent d'inconvénients plus ou moins importants lorsqu'on voyage charter ou discompté. " C'est simple, résume Marie-Odile Thiry à l'INC. Dès qu'il y a réduction, quelle qu'elle soit, il y a contrainte . " Cela peut être de l'ordre du plateau repas, servi au passager au rabais, sans apéritif, du confort des sièges et de leur densité, des horaires, douloureux, pour ceux qui se souviennent de ces départs endormis, avec un enregistrement vers 4 heures du matin à destination de l'Amérique ou de l'Asie.
Et surtout des conditions d'utilisation du billet. Pas ou peu de recours en cas d'annulation par la compagnie, même chose en cas de retard, pas ou peu de remboursement en cas d'annulation par le passager, plus de 500 francs supplémentaires à débourser si le passager change sa réservation horaire, comme il en est des tarifs Kiosque proposés par Air France.
Les règles du jeu sont rudes. Et " injustifiées , précise Marie-Odile Thiry. C'est la convention de Varsovie qui gère tous les vols internationaux, réguliers comme charters. Elle offre au transporteur une latitude importante pour s'affranchir de ses responsabilités, certes, mais il doit prouver qu'il a eu des problèmes ".
Plusieurs forums indiquent que la raison pour laquelle un aller simple coûte plus cher qu’un aller-retour pour un vol avec une compagnie régulière, est que vendre un aller simple pénalise l’organisation du remplissage des avions. Ainsi les avions des compagnies traditionnelles évitent de voler avec des places vacantes. Lorsqu’une compagnie vend un aller retour, le siège est occupé deux fois : la compagnie peut vendre toutes ses places en théorie, et par conséquent bien rentabiliser ses vols et faire des bénéfices. Si un voyageur prend un aller simple, la compagnie ne sait pas si et quand ce voyageur va revenir : le siège reste vide. Ainsi pour une gestion optimale, les compagnies préfèrent vendre des aller-retour.
Sources : fr.answers.yahoo.com ; routard.com
Nous avons posé votre question à la compagnie low-cost Easyjet. L’agent que nous avons eu au téléphone et que nous remercions ici, nous a indiqué que pour leur compagnie un aller coûte le prix d’un retour, car il s’agit toujours de deux contrats de vente séparés : un contrat pour l’aller, et un contrat pour le retour. De plus, il a indiqué que Easyjet propose des tarifs peu chers car les conditions de changements et d’annulation du billet sont plus strictes que pour une compagnie régulière. Il nous a proposé de répondre plus longuement à votre question si nous lui envoyions un courriel. Chose que nous avons faite. Nous vous tiendrons informé de tout complément d’infomation.
Nous avons également écrit à Air France au sujet de votre interrogation. Nous vous ferons parvenir dès que possible leurs explications.
Par ailleurs, la bases de données Europresse recense nombre d’articles sur les compagnies low-cost. Voici des extraits de deux articles qui apportent quelques éclairages sur les raisons pour lesquelles les vols charters sont si bon marché. Un argument qui ressort du deuxième article notamment, consiste à dire que les vols des compagnies traditionnelles sont des vols réguliers, qui ont lieu même si l’avion n’est pas plein. Ainsi, cette contrainte le rend moins rentable sur un aller simple.
• Le Temps, no. 1192
Temps fort, jeudi 29 novembre 2001
L'idée du low cost est née aux Etats-Unis avec Southwest Airlines. La libéralisation du ciel européen lui a fait traverser l'Atlantique. C'est un enfant des temps modernes: son autre parent a pour nom nouvelles technologies. Le postulat est simple: casser les prix pour ramasser toute la croissance générée par la libéralisation. Comment ça marche? En limant les coûts au maximum. Pas de billets ni d'agents tiers, réservation par Internet, un seul type d'appareil avec un taux d'utilisation très élevé, court-courrier de point à point (souvent sur des aéroports moins coûteux en taxes d'atterrissage), pas de repas ni de boissons gratuits à bord. Et des tarifs aller simple vendus selon le principe des enchères (plus c'est plein, plus c'est cher, soit exactement le contraire des compagnies traditionnelles), selon un système complexe de gestion des marges qui assure une visibilité maximale des recettes à long terme. En quatre ans, EasyJet a tué la concurrence entre Genève et Nice (deux villes proches sur la carte mais très éloignées par le train) et tient la moitié du marché sur la plupart de ses destinations. Toutes ces compagnies ont vu le jour en Grande-Bretagne, ce qui n'a rien pour étonner. Un libéralisme politico-économique favorisant une forte concurrence, une population dense, une mégapole excentrée, des distances suffisamment longues entre les villes principales et un réseau ferré en déliquescence fournissaient un terreau idéal.
• Les Echos
Enquête, jeudi 4 juillet 1996, p. 54
Le secret des tarifs: la concurrence
Il y a dix ans très précisément, ces différences de prix n'existaient pas, ou presque. C'était avant l'époque de la dérégulation européenne. Jusqu'en 1986, en effet, mis à part la Grande-Bretagne qui s'adonnait déjà aux joies de la concurrence, les cieux du Vieux Continent étaient monopolisés par les compagnies nationales. Air France, Lufthansa, Iberia et autre Alitalia... Le mouvement de dérégulation voulu par Bruxelles a initié, via l'arrivée de compagnies privées, des tarifs à plusieurs vitesses: les réguliers, les " discomptés " et les charters. Toute la difficulté, pour l'utilisateur, consiste donc à s'y retrouver dans la jungle de ces diverses prestations.
" Les définitions sont floues, reconnaît Marie-Odile Thiry, juriste à l'INC. A l'heure actuelle, un vol régulier, c'est une compagnie nationale ou privée qui gère un avion entier. Il se peut que, dans ce même appareil, elle propose des tarifs économiques. " En revanche, charters et vols discomptés sont non réguliers et affrétés spécialement, plusieurs prestataires peuvent se partager les places d'un avion. " C'est vrai que charter, c'est un mot magique sur le plan du prix ", glisse Lucien Klat, PDG de Look Voyages.
Le secret de ces nouvelles tarifications ? C'est la concurrence. Et Jacques Maillot, président de Nouvelles Frontières, d'expliquer : " Il doit y avoir 40 possibilités d'aller à Bangkok au départ de Paris. On peut comparer les prix. On peut trouver un Paris-Bangkok direct. Parfois, on trouve des formules moins chères. Ce sera, par exemple, un Paris-Amman-Bangkok avec la compagnie Tarom. Bien sûr, c'est moins bien que Corsair. Ou que Thaï. " (…)
Mais toute médaille a son revers. Et ces tarifs, pour excellents qu'ils soient, s'accompagnent d'inconvénients plus ou moins importants lorsqu'on voyage charter ou discompté. " C'est simple, résume Marie-Odile Thiry à l'INC. Dès qu'il y a réduction, quelle qu'elle soit, il y a contrainte . " Cela peut être de l'ordre du plateau repas, servi au passager au rabais, sans apéritif, du confort des sièges et de leur densité, des horaires, douloureux, pour ceux qui se souviennent de ces départs endormis, avec un enregistrement vers 4 heures du matin à destination de l'Amérique ou de l'Asie.
Et surtout des conditions d'utilisation du billet. Pas ou peu de recours en cas d'annulation par la compagnie, même chose en cas de retard, pas ou peu de remboursement en cas d'annulation par le passager, plus de 500 francs supplémentaires à débourser si le passager change sa réservation horaire, comme il en est des tarifs Kiosque proposés par Air France.
Les règles du jeu sont rudes. Et " injustifiées , précise Marie-Odile Thiry. C'est la convention de Varsovie qui gère tous les vols internationaux, réguliers comme charters. Elle offre au transporteur une latitude importante pour s'affranchir de ses responsabilités, certes, mais il doit prouver qu'il a eu des problèmes ".
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