Question d'origine :
Bonjour,
je viens de lire votre réponse sur le mariage pour tous et j'aurais quelques questions concernant l'adoption.
Il est avancé par certains que, pour l'enfant, il vaut mieux un couple homo qui s'aime qu'un couple hétéro qui se déchire. J'imagine que pour pouvoir adopter il faut correspondre à un certain profil, je ne connais pas les vérifications ou procédures pour pouvoir adopter donc voila ma question: un couple hétéro qui se déchire pourrait-il adopter un enfant?
Toujours concernant l'adoption j'aurais aimé savoir l'avis général des "professionnels des enfants" (médecin, pédiatre, psy, ...). est ce que les avis sont partagé, est ce qu'il sont en général pour ou contre, est ce qu'il sont radicalement pour ou contre? et quel arguments sont avancé de leur part.
merci guichet
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 16/01/2013 à 14h28
Bonjour,
Le 15 novembre dernier, une Commission de l’Assemblée nationale a auditionné 7 psychiatres et psychanalystes sur le mariage homosexuel pour qu’ils livrent leurs points de vue sur le projet de loi du gouvernement ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe.
Vous pouvez visionner jusqu’au 13 février 2013 la vidéo de cette audition sur le portail vidéo de l’Assemblée nationale.
Un article daté du 16 novembre 201, du journal La Croix révèle que « Quatre se sont déclarés favorables au projet de loi du gouvernement, et trois s’y sont vivement opposés. […]Les pédopsychiatres Stéphane Nadaud et Serge Hefez, la psychanalyste belge Suzann Heenen-Wolff ainsi que l’historienne de la psychanalyse Élisabeth Roudinesco se sont prononcés en faveur de cette réforme. […]À l’inverse, le pédopsychiatre et psychanalyste Pierre Levy-Soussan, le psychanalyste Jean-Pierre Winter et le psychiatre Christian Flavigny ont expliqué les raisons qui les amenaient à s’y opposer.». L’article à lire dans son intégralité relate les arguments de chacun, qu’ils aient trait à la construction de l’identité, la neutralisation du vocable « père-mère », l’incapacité à « s’originer psychiquement » et être des « sans domicile affectif », l’évolution du concept de la famille et des divergences de perceptions de ce qui fonde la famille. […] »
Vous pouvez le constater :
Ce que confirme le titre de l’article de Serge Heffez dans le Huffingtonpost L'homoparentalité divise la planète psy.
- Les signataire d’un article collectif « Touche pas à père et mère » publié dans Le Monde du 8 novembre 2012…Chantal Delsol (philosophe, membre de l'Institut), Pierre Lévy-Soussan (psychiatre, psychanalyste), Sophie Marinopoulos (psychologue, psychanalyste), Christian Flavigny (pédopsychiatre, psychanalyste), Maurice Berger (chef de service de pédopsychiatrie), Jean-François Mattéi (philosophe), François Olivennes (gynécologue), Claire Squires (psychiatre, psychanalyste), Jean-Pierre Winter (psychanalyste), Michel Schneider (haut-fonctionnaire, psychanalyste), Claire Laporte (psychologue, psychanalyste), Maya Garboua (psychanalyste), Michel Grimbert (psychanalyste), Laure Gomel (psychologue en CECOS), Philippe d'Iribarne (sociologue), Pierre Delvolvé (juriste, membre de l'Institut) Suzanne Rameix (philosophe), Vanina Fonseca (psychologue en maternité), Sonia Gourgeault (psychologue en maternité), et Sylvia Metra (sage-femme en maternité).
- Le psychanalyste Jean-Pierre Winter, auteur de l’ouvrage Homoparenté. Paris : Albin Michel, impr. 2010.
- La psychanalyste Claude Hamos qui en 2007, lors des débats sur le PACS présentait son point de vue dans un article de Psychologie magazine L’adoption par des couples homosexuels et l’enfant dans tout ça ?
- Stéphane Nadaud, pédopsychiatre et philosophe. Il a réalisé la première étude française sur une population d’enfants conçus ou élevé par des homosexuels. Il propose dans la dernière partie de son livre Homoparentalité une nouvelle chance pour la famille ?, à la fois un rendu de cette étude mais aussi un regard critique sur les études dites scientifiques qui veulent légitimer telle ou telle position.
- Martine Gross, ingénieure de recherche en sciences sociales et auteur en 2009 d’un ouvrage publié au Cavalier Bleu : L'homoparentalité.
D’autres références pour compléter la réflexion :
- Des parents du même sexe, (Odile Jacob, 1998) d’Eric Dubreuil alors président de l’l’Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens. Un livre phare pour la revendication du droit à l’adoption homoparentale
- Les homosexuels peuvent-ils avoir des enfants ? / Pascale-Marie Deschamps. Paris : Larousse, 2008.
- Des émissions sur l’homoparentalité à réécouter depuis le site de France Culture
- L'homoparentalité : réflexions sur le mariage et l'adoption / Conseil d'analyse de la société; [rédigé par] Jeannette Bougrab, Éric Deschavanne, Caroline Thompson; préface de Luc Ferry. Paris : Documentation française, 2007.
- Deux papas, deux mamans, qu'en penser ? : débat sur l'homoparentalité / Edwige Antier et Martine Gross. Paris : Calmann-Lévy, 2007 « M. Gross, ingénieure de recherche en sciences sociales, et E. Antier, pédiatre, sont respectivement pour et contre l'adoption d'enfants par des couples homosexuels. »
- Le débat sur l’homoparentalité qui agite nos concitoyens avait déjà eu lieu en 2007 au moment du projet de loi sur le PACS. Le Point d’actu »Quand la famille s’égaye »consacré en 2007 à l’homoparentalité reprend tout son sens. Vous y trouverez de nombreuses suggestions de lectures…
Vu de l’étranger : Quelques ressources québécoises… L’adoption et les familles homoparentales qui renvoie également à une étude publiée (en anglais ! ) sur le site de l’American Psychological Association aboutissant à la conclusion suivante : « Les résultats de la recherche comparant les parents gays et lesbiennes aux parents hétérosexuels et les enfants des parents gays et lesbiennes aux enfants des parents hétérosexuels sont assez uniformes: les stéréotypes courants ne sont pas confirmés par les données ». Pour en savoir plus, ce site québécois propose également un Petit guide bibliographique à l’usage des familles homoparentales et des autres
Cordialement,
L’équipe Cap’Culture Santé.
Retrouvez nous sur
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 16/01/2013 à 14h51
Bonjour,
Pour pouvoir adopter il faut au préalable effectuer un certain nombre de démarches administratives et notamment faire une demande d’agrément.
Il est ensuite procédé à une enquête, notamment sur la situation familiale et les possibilités d'accueil.
Une évaluation du contexte psychologique de sa demande est également établie.
Les évaluations sociale et psychologique donnent lieu chacune à 2 rencontres au moins entre le demandeur et le professionnel concerné. Pour l'évaluation sociale, une des rencontres au moins a lieu au domicile du demandeur.
Source : service-public.fr
Pour cette demande d’agrément, le site enfances et familles d’adoption précise qu’un travailleur social (assistant social ou éducateur, parfois une puéricultrice) prendra contact avec vous pour vous rencontrer plusieurs fois, dont généralement une fois à votre domicile. Vous aurez également à rencontrer, une ou plusieurs fois, un psychologue et/ou un psychiatre.
Les personnes que vous rencontrerez évoqueront avec vous des sujets très variés, par exemple :
– votre histoire personnelle et familiale ;
– celle de votre couple si vous êtes mariés ; la présence d’un éventuel compagnon ou concubin et sa position par rapport à votre projet si vous menez une adoption en "célibataire" ; l’entente au sein de votre couple ;
– votre activité professionnelle et la manière dont elle pourra s’adapter à l’arrivée d’un enfant ;
– votre niveau et votre mode de vie, votre logement et la manière dont vous projetez l’organisation de la vie familiale ;
– votre vie sociale, amicale, vos loisirs, et la manière dont tout cela pourra s’adapter à l’arrivée d’un enfant ;
– votre vision de l’adoption, vos motivations, votre expérience éventuelle, familiale ou amicale, de l’adoption ;
– votre projet : l’enfant que vous imaginez, la manière dont vous envisagez son histoire, sa situation, ses éventuels problèmes, les difficultés qui pourraient surgir après l’adoption ; le type d’adoption que vous envisagez (adoption plénière, adoption simple) ;
– la manière dont vous vivez votre éventuelle stérilité ;
– la position éventuelle des enfants déjà présents au foyer ;
– celle de votre famille et de votre entourage ;
– la vie que vous envisagez après l’arrivée de l’enfant ; éventuellement, les modes de garde que vous projetez et la manière dont vous envisagez de les adapter aux besoins de l’enfant à venir ;
– la manière dont vous lui parlerez de ses origines…
(…)
les travailleurs sociaux et les psychologues cherchent à dresser un "portrait" du couple, de sa famille, de son mode et de son lieu de vie, qui va par la suite permettre aux personnes ayant en charge des enfants (Aide sociale à l’enfance, Organismes autorisés pour l’adoption, directeurs d’orphelinat, juges, etc.) d’évaluer si telle personne ou tel couple est celui qui semble le mieux indiqué pour accueillir tel ou tel enfant.
Ces travailleurs sociaux seront vraisemblablement capables de détecter des couples se déchirant et ne présentant pas les conditions adéquates pour adopter.
Précisions également que l’adoption est un véritable parcours du combattant et il faut savoir qu’environ 10% des dossiers sont rejetés.
Concernant l’adoption d’enfants par un couple homosexuel, les débats divisent effectivement et ce quel que soit le corps de métiers. Les dernières enquêtes d'opinion montrent que si une majorité de Français sont favorables à l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, ils sont légèrement moins nombreux à souhaiter que ces derniers puissent adopter. Cette position est partagée par nombre d’élus. Mais qu’en est-il des spécialistes du domaine de la santé ?
Les pédiatres se sont récemment exprimés à travers la voix de la Société française de pédiatrie et de l’Association française de pédiatrie ambulatoire. Loin d’être opposés à l’adoption par les couples gays, les pédiatres soulignent que si « l’homoparentalité peut constituer des situations à risque pour le développement harmonieux d’un enfant, le recul sur les situations d’adoption ou sur les enfants issus de couples de femmes homosexuelles (situations déjà anciennes) ne permet pas de dire que “ risque ” équivaut à “échec” ». Autrement dit, rien ne prouve aujourd’hui que ces enfants ne grandiront pas dans de bonnes conditions. De plus, on ne peut pas faire de généralités. Chaque individu est unique et réagira à sa manière face à cette problématique. Les pédiatres estiment également que la famille idéale n’existe pas. Les désaccords graves et les séparations conflictuelles des parents, les deuils, la maladie, les situations affectives ou sociales difficiles constituent autant de risques susceptibles de fragiliser un enfant. Ainsi, ils rappellent avec ferveur qu’avoir un enfant est un engagement fort et profond « auquel chaque parent doit réfléchir en toute situation, et pour lequel il doit mobiliser toute son attention et son sens des responsabilités. »
Source : infobebes.com
Dans la communauté psy, les prises de positions, on s’en doute, diffèrent. Au cœur de la réflexion et des divergences : la question de la différenciation sexuelle et celle du statut de l’enfant. Les psys favorables à l’homoparentalité avancent que la différence des rôles parentaux est au moins aussi importante que celle du sexe et que les enfants élevés par un couple homosexuel ne présentent pas de pathologies particulières. Les « anti », quant à eux, dénoncent les dangers d’une expérimentation qui transformerait les enfants en cobayes. Certains font la différence entre homoparentalité adoptive et homoparentalité procréative (mères porteuses, insémination artificielle), d’autres comparent le statut des enfants des couples homos à celui des premiers enfants de divorcés : marginaux, mais pour un temps seulement.
Tous en tout cas se rejoignent sur un point : la question de l’homoparentalité est beaucoup trop complexe pour être réduite à un manichéen "pour" ou "contre".
Source : psychologies.com
Cette même revue présente donc l’avis de 9 psychanalystes que nous vous laissons découvrir.
Pour compléter ces premières informations, nous vous vous laissons découvrir la réponse apportée par nos collègues de cap Culture Santé.
Pour pouvoir adopter il faut au préalable effectuer un certain nombre de démarches administratives et notamment faire une demande d’agrément.
Il est ensuite procédé à une enquête, notamment sur la situation familiale et les possibilités d'accueil.
Une évaluation du contexte psychologique de sa demande est également établie.
Les évaluations sociale et psychologique donnent lieu chacune à 2 rencontres au moins entre le demandeur et le professionnel concerné. Pour l'évaluation sociale, une des rencontres au moins a lieu au domicile du demandeur.
Source : service-public.fr
Pour cette demande d’agrément, le site enfances et familles d’adoption précise qu’un travailleur social (assistant social ou éducateur, parfois une puéricultrice) prendra contact avec vous pour vous rencontrer plusieurs fois, dont généralement une fois à votre domicile. Vous aurez également à rencontrer, une ou plusieurs fois, un psychologue et/ou un psychiatre.
Les personnes que vous rencontrerez évoqueront avec vous des sujets très variés, par exemple :
– votre histoire personnelle et familiale ;
– celle de votre couple si vous êtes mariés ; la présence d’un éventuel compagnon ou concubin et sa position par rapport à votre projet si vous menez une adoption en "célibataire" ; l’entente au sein de votre couple ;
– votre activité professionnelle et la manière dont elle pourra s’adapter à l’arrivée d’un enfant ;
– votre niveau et votre mode de vie, votre logement et la manière dont vous projetez l’organisation de la vie familiale ;
– votre vie sociale, amicale, vos loisirs, et la manière dont tout cela pourra s’adapter à l’arrivée d’un enfant ;
– votre vision de l’adoption, vos motivations, votre expérience éventuelle, familiale ou amicale, de l’adoption ;
– votre projet : l’enfant que vous imaginez, la manière dont vous envisagez son histoire, sa situation, ses éventuels problèmes, les difficultés qui pourraient surgir après l’adoption ; le type d’adoption que vous envisagez (adoption plénière, adoption simple) ;
– la manière dont vous vivez votre éventuelle stérilité ;
– la position éventuelle des enfants déjà présents au foyer ;
– celle de votre famille et de votre entourage ;
– la vie que vous envisagez après l’arrivée de l’enfant ; éventuellement, les modes de garde que vous projetez et la manière dont vous envisagez de les adapter aux besoins de l’enfant à venir ;
– la manière dont vous lui parlerez de ses origines…
(…)
les travailleurs sociaux et les psychologues cherchent à dresser un "portrait" du couple, de sa famille, de son mode et de son lieu de vie, qui va par la suite permettre aux personnes ayant en charge des enfants (Aide sociale à l’enfance, Organismes autorisés pour l’adoption, directeurs d’orphelinat, juges, etc.) d’évaluer si telle personne ou tel couple est celui qui semble le mieux indiqué pour accueillir tel ou tel enfant.
Ces travailleurs sociaux seront vraisemblablement capables de détecter des couples se déchirant et ne présentant pas les conditions adéquates pour adopter.
Précisions également que l’adoption est un véritable parcours du combattant et il faut savoir qu’environ 10% des dossiers sont rejetés.
Concernant l’adoption d’enfants par un couple homosexuel, les débats divisent effectivement et ce quel que soit le corps de métiers. Les dernières enquêtes d'opinion montrent que si une majorité de Français sont favorables à l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, ils sont légèrement moins nombreux à souhaiter que ces derniers puissent adopter. Cette position est partagée par nombre d’élus. Mais qu’en est-il des spécialistes du domaine de la santé ?
Les pédiatres se sont récemment exprimés à travers la voix de la Société française de pédiatrie et de l’Association française de pédiatrie ambulatoire. Loin d’être opposés à l’adoption par les couples gays, les pédiatres soulignent que si « l’homoparentalité peut constituer des situations à risque pour le développement harmonieux d’un enfant, le recul sur les situations d’adoption ou sur les enfants issus de couples de femmes homosexuelles (situations déjà anciennes) ne permet pas de dire que “ risque ” équivaut à “échec” ». Autrement dit, rien ne prouve aujourd’hui que ces enfants ne grandiront pas dans de bonnes conditions. De plus, on ne peut pas faire de généralités. Chaque individu est unique et réagira à sa manière face à cette problématique. Les pédiatres estiment également que la famille idéale n’existe pas. Les désaccords graves et les séparations conflictuelles des parents, les deuils, la maladie, les situations affectives ou sociales difficiles constituent autant de risques susceptibles de fragiliser un enfant. Ainsi, ils rappellent avec ferveur qu’avoir un enfant est un engagement fort et profond « auquel chaque parent doit réfléchir en toute situation, et pour lequel il doit mobiliser toute son attention et son sens des responsabilités. »
Source : infobebes.com
Dans la communauté psy, les prises de positions, on s’en doute, diffèrent. Au cœur de la réflexion et des divergences : la question de la différenciation sexuelle et celle du statut de l’enfant. Les psys favorables à l’homoparentalité avancent que la différence des rôles parentaux est au moins aussi importante que celle du sexe et que les enfants élevés par un couple homosexuel ne présentent pas de pathologies particulières. Les « anti », quant à eux, dénoncent les dangers d’une expérimentation qui transformerait les enfants en cobayes. Certains font la différence entre homoparentalité adoptive et homoparentalité procréative (mères porteuses, insémination artificielle), d’autres comparent le statut des enfants des couples homos à celui des premiers enfants de divorcés : marginaux, mais pour un temps seulement.
Source : psychologies.com
Cette même revue présente donc l’avis de 9 psychanalystes que nous vous laissons découvrir.
Pour compléter ces premières informations, nous vous vous laissons découvrir la réponse apportée par nos collègues de cap Culture Santé.
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