Absinthe.
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 22/08/2013 à 08h15
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Question d'origine :
Bonjour,
Ayant découvert, l'automne dernier, en magasin, de l'absinthe ,donc en vente libre, et étant curieux de nature, j'en ai acheté une bouteille pour voir de quoi il en retournait .
Cela ressemble assez au pastis, et n'a , à mon avis rien d'extraordinaire ou de fabuleux....
Cette boisson, devenue mythique , qui a été longtemps interdite part la loi, serait donc à nouveau autorisée !
Savez vous depuis quand et pourquoi ?
D'ailleurs, s'agit il exactement de la meme boisson que celle consommée il y a un siècle ?
d'avance , merci.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 23/08/2013 à 08h53
Bonjour,
Pour commencer, un extrait de Wikipedia qui répond à toutes vos questions en retraçant l’historique de l’absinthe, les raisons de son succès et de son interdiction, et son retour progressif à la légalité en Suisse puis en France :
Pendant une trentaine d'années l'absinthe reste une boisson régionale essentiellement consommée dans la région de Pontarlier qui devient la capitale de l'absinthe (en 1900, vingt-cinq distilleries emploieront 3 000 des 8 000 Pontissaliens malgré la lutte contre l'alcoolisme menée par le député de sa région Philippe Grenier). En 1830, les soldats français colonisent l'Algérie et les officiers leur recommandent de diluer quelques gouttes d'absinthe dans l'eau pour faire passer les désagréments de la malaria et de la dysenterie. Les soldats, à leur retour en France, popularisent cette boisson à travers tout le pays. Titrant 68 à 72° dans la bouteille, l'absinthe est alors diluée dans des verres hauts et larges (à un volume d'absinthe est ajouté six à sept volumes d'eau fraîche versée goutte à goutte sur un sucre posé sur une cuillère percée elle-même placée sur le verre afin d'exhaler ses arômes), certains pratiquent une « purée » (dilution moindre jusqu'à la boire pure).
Relativement chère au début des années 1850, elle est surtout consommée par la bourgeoisie, devenant la « fée verte des boulevards ». Puis, sa popularité ne cesse de grandir puisqu'en 1870, début de la guerre franco-prussienne, l'absinthe représente 90 % des apéritifs consommés en France. La production d'absinthe augmente, entraînant une diminution des prix et une popularité grandissante.
La période de 1880 à 1914, début de la Première Guerre mondiale, marque une explosion de la production et une chute drastique des prix. La production française passe de 700 000 litres en 1874 à 36 000 000 de litres en 1910. Des absinthes de mauvaise qualité, surnommées « sulfates de zinc » en raison de la coloration obtenue grâce à ce composé chimique, prolifèrent. Un verre d'absinthe est alors moins cher qu'un verre de vin.
Le 11 août 1901, l'usine Pernod à Pontarlier prend feu et un employé de l'usine prend l'initiative de vider les cuves d'absinthe dans le Doubs, afin d'éviter qu'elles n'explosent. On raconte que les soldats en garnison à Pontarlier remplissaient leur casque de ce breuvage. Le lendemain, on en retrouvait des traces, à la source de la Loue, ce qui permit de découvrir l'origine de cette rivière, tout en constituant la première coloration de l'histoire de l'hydrologie.
L’absinthe connut un vif succès au XIXe siècle, mais elle fut accusée de provoquer de graves intoxications (contenant entre autres du méthanol, un alcool neurotoxique), décrites notamment par Émile Zola dans L'Assommoir et ayant probablement alimenté la folie de certains artistes de l'époque (Van Gogh...). Elle est également connue pour son effet abortif.
Dès 1875, les ligues antialcooliques (groupées autour de Louis Pasteur et de Claude Bernard et qui seront à l'origine de l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie), les syndicats, l'Église catholique, les médecins hygiénistes, la presse, se mobilisent contre « l'absinthe qui rend fou ». En 1906, la ligue nationale française antialcoolique recueille 400 000 signatures dans une pétition. En 1907, une grande manifestation a lieu à Paris rassemblant les viticulteurs et les ligues anti-alcooliques. Leur mot d'ordre : « Tous pour le vin, contre l'absinthe ». En 1908, le groupe antialcoolique qui s'est constitué au Sénat veut faire voter trois mesures :
interdiction de l'absinthe
limitation du nombre des débits de boissons
suppression du privilège des bouilleurs de cru
Ceci conduisit à son interdiction dans de nombreux pays, (en France du 16 mars 1915 au 18 mai 2011, en Suisse du 7 octobre 1910 au 1er mars 2005) car les ligues de vertus disaient d'elle « qu'elle rend fou et criminel, fait de l'homme une bête et menace l'avenir de notre temps ».
En réalité, il est clairement dit dans le projet d'interdiction de l'absinthe en France que la boisson est interdite pour lutter contre l'alcoolisme. Extrait : « À diverses reprises, l'Académie de médecine a signalé le grand intérêt que présente, au point de vue de la santé publique et de l'avenir même de la race, l'organisation en France d'une lutte active contre l'alcoolisme. De son côté, l'Académie des sciences a, au cours d'une de ses récentes séances, apporté à ces vues l'appui de sa haute autorité en émettant un vœu pressant en faveur de l'adoption prochaine de diverses mesures propres à enrayer le fléau. Il a paru au gouvernement que le moment était venu d'entrer résolument dans la voie qui lui était ainsi tracée et qu'il convenait notamment de réaliser, dès à présent, une des mesures qui de tout temps ont été considérées, à juste titre, comme pouvant le plus aisément contribuer pour une large part à la restriction du mal : mettre un terme à toute consommation de l'absinthe et des liqueurs similaires. »
Après l'interdiction de la fabrication, de la vente et de la consommation de l'absinthe et de ses similaires, les anciennes marques d'absinthes se reconvertissent dans des anisés sans sucre qui se préparent comme l'absinthe (l'État autorise en 1920 la présence d'anis dans les spiritueux à 30° maximum avec un minimum de 200 grammes de sucre et ne devant pas avoir la couleur verte feuille morte qui rappelle l'absinthe). En 1932 (année de la libéralisation des anisés dont la teneur en sucres est déréglementée, le degré est relevé à 40°, ce qui les fait passer de statut de digestif à celui d'apéritif), Paul Ricard invente le Pastis qui est le premier anisé à connaître un succès presque équivalent à celui de l'absinthe. En 1938, les anisés peuvent titrer 45°, ce qui permet la dissolution dans l'alcool de plus d'huiles essentielles d'anis, ce qui donne alors à cette boisson toute sa saveur2.
Le 2 novembre 1988, un décret, signé par Michel Rocard, autorise et règlemente la présence de thuyone (principale molécule de l'huile essentielle d'absinthe, présente dans la grande et la petite absinthe) dans les boissons et l'alimentation, ce qui permet techniquement de produire à nouveau de l'absinthe en France. En 1999, la première absinthe française depuis 1915 est produite : la Versinthe verte, qui contient de la grande absinthe. Son apparition et son étiquetage (absinthe) met en évidence un hiatus entre le décret européen de 1988 et l'interdiction de l'absinthe en France de 1915 toujours en vigueur. Plutôt que d'abolir cette loi, le gouvernement pare au plus pressé en votant un aménagement du décret et en attribuant une nouvelle appellation légale à l'absinthe : « spiritueux aromatisé à la plante d'absinthe » et en complétant la règlementation européenne (35 mg/l de thuyone maximum) d'un taux de fenchone et de pinocamphone à ne pas dépasser (respectivement 5 mg/l et 10 mg/l). Depuis le 1er mars 2005, la distillation de l'absinthe est à nouveau autorisée en Suisse, afin de pouvoir demander une AOC et ainsi protéger l'appellation (à condition, entre autres, que la teneur en thuyone ne dépasse pas 35 mg/l). En 1999, au Brésil, a été prise par l'entrepreneur Lalo Zanini et légalisé dans la même année, mais a dû s'adapter à la loi brésilienne.
Si, le 17 décembre 2010, le Parlement français abroge une loi interdisant aux producteurs français d'utiliser la dénomination « absinthe », en réaction à une demande d'IGP au profit des seuls producteurs du Val-de-Travers, cette indication géographique protégée suisse est confirmée par l'Office fédéral de l'agriculture le 16 août 2012 pour l'« absinthe », la « Fée verte » et « La Bleue », malgré de nombreuses oppositions, venant en particulier de la fédération française des spiritueux (FFS) et la Confédération européenne des producteurs de spiritueux qui ont déposé, en septembre de la même année, un recours contre cette décision auprès du Tribunal administratif fédéral.
L’absinthe aujourd’hui
L'absinthe, comme autrefois, titre entre 45° et 90°. En France, elle est produite notamment dans les distilleries de Fougerolles en Haute-Saône, à Pontarlier dans le Doubs (Distillerie Pierre Guy de Pontarlier), ville dont elle fit la richesse jusqu'à l'interdiction de 1915, à Saumur par la distillerie Combier et à Vichy par la distillerie "Muse de France". On trouve aussi deux distilleries en Provence. Elle est notamment de nouveau fabriquée au Val-de-Travers (région de Suisse romande) berceau de l'absinthe, dans plus d'une douzaine de distilleries.
Le Musée Virtuel de l’Absinthe vous en apprendra plus sur cette boisson, son histoire, la manière dont elle a inspiré de nombreux artistes, les raisons de son interdiction, et sa renaissance récente :
La renaissance de l'absinthe, en dehors de la production continuelle mais atrophiée en Espagne, vit ses origines dans la levée du
rideau de fer, et surtout la "révolution de velours" en Tchèquoslovaquie en 1987.
Un entrepreneur Tchèque, Radomir Hill, héritant d'une petite distillerie des années '20, décida de produire un spiritueux dérivé de la grande absinthe appelé 'absinth' [entre autres pour profiter du parfum d'interdit qui flottait encore autour de ce nom -ndt] quand le marché libre fit son entrée. Les ventes décollèrent vite, surtout après une campagne publicitaire novatrice et réussie positionnant l'absinthe comme la boisson nec plus ultra dans le monde des bars et night-clubs branchés.
D'autres producteurs en Tchèquoslovaquie et ailleurs se jetèrent dans la brèche, et maintenant l'absinthe est fabriquée à nouveau en République Tchèque, Espagne, Allemagne mais aussi à plus petite échelle en France et en Suisse. (En France, la législation interdit toutefois de les nommer des absinthes, et elles portent donc des noms comme "spiritueux aux etraits de plantes d'absinthe").
Malheureusement, beaucoup d'absinthes modernes, y compris, honteusement, la nouvelle absinthe portant le nom Pernod, sont des mélanges d'essence coloriés artificiellement, de qualité médiocre. Certaines marques allemandes et Tchèques ne sont qu'un simulacre de ce que devrait être une véritable absinthe, avec très peu d'anis vert et parfois à peine une trace du caractère floral et d'herbes requis.
De l'absinthe évoquant la tradition se trouve en France et en Suisse - François Guy, Lemercier, Kübler - ou est vendue par
correspondance, chez Liqueurs de France , qui distribue Un Emile 68%, faite dans l'ancienne distillerie de Emile Pernot à Pontarlier, une Verte et Blanche de Fougerolles, et les superbes absinthes Jade mises au point par le chimiste Ted Breaux, historien de l'absinthe.
Pour aller plus loin, une courte bibliographie :
• L'absinthe : son histoire, Marie-Claude Delahaye
• L'absinthe au féminin, Marie-Claude Delahaye
• L'absinthe : une fée franco-suisse, Benoit Noël
• L'absinthe muse des peintres, Marie-Claude Delahaye, Benoît Noël
• Absinthe, la fée verte de nouveau légale en France, lepetitjournal.com, 15 août 2011
• L’absinthe enfin à nouveau légale, La gazette de l’absinthe, 18 mai 2011
Bonne journée.
Source: Musée Virtuel de l’Absinthe
Pour commencer, un extrait de Wikipedia qui répond à toutes vos questions en retraçant l’historique de l’absinthe, les raisons de son succès et de son interdiction, et son retour progressif à la légalité en Suisse puis en France :
Pendant une trentaine d'années l'absinthe reste une boisson régionale essentiellement consommée dans la région de Pontarlier qui devient la capitale de l'absinthe (en 1900, vingt-cinq distilleries emploieront 3 000 des 8 000 Pontissaliens malgré la lutte contre l'alcoolisme menée par le député de sa région Philippe Grenier). En 1830, les soldats français colonisent l'Algérie et les officiers leur recommandent de diluer quelques gouttes d'absinthe dans l'eau pour faire passer les désagréments de la malaria et de la dysenterie. Les soldats, à leur retour en France, popularisent cette boisson à travers tout le pays. Titrant 68 à 72° dans la bouteille, l'absinthe est alors diluée dans des verres hauts et larges (à un volume d'absinthe est ajouté six à sept volumes d'eau fraîche versée goutte à goutte sur un sucre posé sur une cuillère percée elle-même placée sur le verre afin d'exhaler ses arômes), certains pratiquent une « purée » (dilution moindre jusqu'à la boire pure).
Relativement chère au début des années 1850, elle est surtout consommée par la bourgeoisie, devenant la « fée verte des boulevards ». Puis, sa popularité ne cesse de grandir puisqu'en 1870, début de la guerre franco-prussienne, l'absinthe représente 90 % des apéritifs consommés en France. La production d'absinthe augmente, entraînant une diminution des prix et une popularité grandissante.
La période de 1880 à 1914, début de la Première Guerre mondiale, marque une explosion de la production et une chute drastique des prix. La production française passe de 700 000 litres en 1874 à 36 000 000 de litres en 1910. Des absinthes de mauvaise qualité, surnommées « sulfates de zinc » en raison de la coloration obtenue grâce à ce composé chimique, prolifèrent. Un verre d'absinthe est alors moins cher qu'un verre de vin.
Le 11 août 1901, l'usine Pernod à Pontarlier prend feu et un employé de l'usine prend l'initiative de vider les cuves d'absinthe dans le Doubs, afin d'éviter qu'elles n'explosent. On raconte que les soldats en garnison à Pontarlier remplissaient leur casque de ce breuvage. Le lendemain, on en retrouvait des traces, à la source de la Loue, ce qui permit de découvrir l'origine de cette rivière, tout en constituant la première coloration de l'histoire de l'hydrologie.
L’absinthe connut un vif succès au XIXe siècle, mais elle fut accusée de provoquer de graves intoxications (contenant entre autres du méthanol, un alcool neurotoxique), décrites notamment par Émile Zola dans L'Assommoir et ayant probablement alimenté la folie de certains artistes de l'époque (Van Gogh...). Elle est également connue pour son effet abortif.
Dès 1875, les ligues antialcooliques (groupées autour de Louis Pasteur et de Claude Bernard et qui seront à l'origine de l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie), les syndicats, l'Église catholique, les médecins hygiénistes, la presse, se mobilisent contre « l'absinthe qui rend fou ». En 1906, la ligue nationale française antialcoolique recueille 400 000 signatures dans une pétition. En 1907, une grande manifestation a lieu à Paris rassemblant les viticulteurs et les ligues anti-alcooliques. Leur mot d'ordre : « Tous pour le vin, contre l'absinthe ». En 1908, le groupe antialcoolique qui s'est constitué au Sénat veut faire voter trois mesures :
interdiction de l'absinthe
limitation du nombre des débits de boissons
suppression du privilège des bouilleurs de cru
Ceci conduisit à son interdiction dans de nombreux pays, (en France du 16 mars 1915 au 18 mai 2011, en Suisse du 7 octobre 1910 au 1er mars 2005) car les ligues de vertus disaient d'elle « qu'elle rend fou et criminel, fait de l'homme une bête et menace l'avenir de notre temps ».
En réalité, il est clairement dit dans le projet d'interdiction de l'absinthe en France que la boisson est interdite pour lutter contre l'alcoolisme. Extrait : « À diverses reprises, l'Académie de médecine a signalé le grand intérêt que présente, au point de vue de la santé publique et de l'avenir même de la race, l'organisation en France d'une lutte active contre l'alcoolisme. De son côté, l'Académie des sciences a, au cours d'une de ses récentes séances, apporté à ces vues l'appui de sa haute autorité en émettant un vœu pressant en faveur de l'adoption prochaine de diverses mesures propres à enrayer le fléau. Il a paru au gouvernement que le moment était venu d'entrer résolument dans la voie qui lui était ainsi tracée et qu'il convenait notamment de réaliser, dès à présent, une des mesures qui de tout temps ont été considérées, à juste titre, comme pouvant le plus aisément contribuer pour une large part à la restriction du mal : mettre un terme à toute consommation de l'absinthe et des liqueurs similaires. »
Après l'interdiction de la fabrication, de la vente et de la consommation de l'absinthe et de ses similaires, les anciennes marques d'absinthes se reconvertissent dans des anisés sans sucre qui se préparent comme l'absinthe (l'État autorise en 1920 la présence d'anis dans les spiritueux à 30° maximum avec un minimum de 200 grammes de sucre et ne devant pas avoir la couleur verte feuille morte qui rappelle l'absinthe). En 1932 (année de la libéralisation des anisés dont la teneur en sucres est déréglementée, le degré est relevé à 40°, ce qui les fait passer de statut de digestif à celui d'apéritif), Paul Ricard invente le Pastis qui est le premier anisé à connaître un succès presque équivalent à celui de l'absinthe. En 1938, les anisés peuvent titrer 45°, ce qui permet la dissolution dans l'alcool de plus d'huiles essentielles d'anis, ce qui donne alors à cette boisson toute sa saveur2.
Le 2 novembre 1988, un décret, signé par Michel Rocard, autorise et règlemente la présence de thuyone (principale molécule de l'huile essentielle d'absinthe, présente dans la grande et la petite absinthe) dans les boissons et l'alimentation, ce qui permet techniquement de produire à nouveau de l'absinthe en France. En 1999, la première absinthe française depuis 1915 est produite : la Versinthe verte, qui contient de la grande absinthe. Son apparition et son étiquetage (absinthe) met en évidence un hiatus entre le décret européen de 1988 et l'interdiction de l'absinthe en France de 1915 toujours en vigueur. Plutôt que d'abolir cette loi, le gouvernement pare au plus pressé en votant un aménagement du décret et en attribuant une nouvelle appellation légale à l'absinthe : « spiritueux aromatisé à la plante d'absinthe » et en complétant la règlementation européenne (35 mg/l de thuyone maximum) d'un taux de fenchone et de pinocamphone à ne pas dépasser (respectivement 5 mg/l et 10 mg/l). Depuis le 1er mars 2005, la distillation de l'absinthe est à nouveau autorisée en Suisse, afin de pouvoir demander une AOC et ainsi protéger l'appellation (à condition, entre autres, que la teneur en thuyone ne dépasse pas 35 mg/l). En 1999, au Brésil, a été prise par l'entrepreneur Lalo Zanini et légalisé dans la même année, mais a dû s'adapter à la loi brésilienne.
Si, le 17 décembre 2010, le Parlement français abroge une loi interdisant aux producteurs français d'utiliser la dénomination « absinthe », en réaction à une demande d'IGP au profit des seuls producteurs du Val-de-Travers, cette indication géographique protégée suisse est confirmée par l'Office fédéral de l'agriculture le 16 août 2012 pour l'« absinthe », la « Fée verte » et « La Bleue », malgré de nombreuses oppositions, venant en particulier de la fédération française des spiritueux (FFS) et la Confédération européenne des producteurs de spiritueux qui ont déposé, en septembre de la même année, un recours contre cette décision auprès du Tribunal administratif fédéral.
L'absinthe, comme autrefois, titre entre 45° et 90°. En France, elle est produite notamment dans les distilleries de Fougerolles en Haute-Saône, à Pontarlier dans le Doubs (Distillerie Pierre Guy de Pontarlier), ville dont elle fit la richesse jusqu'à l'interdiction de 1915, à Saumur par la distillerie Combier et à Vichy par la distillerie "Muse de France". On trouve aussi deux distilleries en Provence. Elle est notamment de nouveau fabriquée au Val-de-Travers (région de Suisse romande) berceau de l'absinthe, dans plus d'une douzaine de distilleries.
Le Musée Virtuel de l’Absinthe vous en apprendra plus sur cette boisson, son histoire, la manière dont elle a inspiré de nombreux artistes, les raisons de son interdiction, et sa renaissance récente :
La renaissance de l'absinthe, en dehors de la production continuelle mais atrophiée en Espagne, vit ses origines dans la levée du
rideau de fer, et surtout la "révolution de velours" en Tchèquoslovaquie en 1987.
Un entrepreneur Tchèque, Radomir Hill, héritant d'une petite distillerie des années '20, décida de produire un spiritueux dérivé de la grande absinthe appelé 'absinth' [entre autres pour profiter du parfum d'interdit qui flottait encore autour de ce nom -ndt] quand le marché libre fit son entrée. Les ventes décollèrent vite, surtout après une campagne publicitaire novatrice et réussie positionnant l'absinthe comme la boisson nec plus ultra dans le monde des bars et night-clubs branchés.
D'autres producteurs en Tchèquoslovaquie et ailleurs se jetèrent dans la brèche, et maintenant l'absinthe est fabriquée à nouveau en République Tchèque, Espagne, Allemagne mais aussi à plus petite échelle en France et en Suisse. (En France, la législation interdit toutefois de les nommer des absinthes, et elles portent donc des noms comme "spiritueux aux etraits de plantes d'absinthe").
Malheureusement, beaucoup d'absinthes modernes, y compris, honteusement, la nouvelle absinthe portant le nom Pernod, sont des mélanges d'essence coloriés artificiellement, de qualité médiocre. Certaines marques allemandes et Tchèques ne sont qu'un simulacre de ce que devrait être une véritable absinthe, avec très peu d'anis vert et parfois à peine une trace du caractère floral et d'herbes requis.
De l'absinthe évoquant la tradition se trouve en France et en Suisse - François Guy, Lemercier, Kübler - ou est vendue par
correspondance, chez Liqueurs de France , qui distribue Un Emile 68%, faite dans l'ancienne distillerie de Emile Pernot à Pontarlier, une Verte et Blanche de Fougerolles, et les superbes absinthes Jade mises au point par le chimiste Ted Breaux, historien de l'absinthe.
• L'absinthe : son histoire, Marie-Claude Delahaye
• L'absinthe au féminin, Marie-Claude Delahaye
• L'absinthe : une fée franco-suisse, Benoit Noël
• L'absinthe muse des peintres, Marie-Claude Delahaye, Benoît Noël
• Absinthe, la fée verte de nouveau légale en France, lepetitjournal.com, 15 août 2011
• L’absinthe enfin à nouveau légale, La gazette de l’absinthe, 18 mai 2011
Bonne journée.
Source: Musée Virtuel de l’Absinthe
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