Appel des dernières victimes de la Terreur
ARTS ET LOISIRS
+ DE 2 ANS
Le 26/09/2013 à 12h31
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Question d'origine :
Bonjour, je cherche différents ouvrages pouvant m'apporter des informations sur Le dernier appel des victimes de la Terreur à la prison Saint Lazare à Paris les 7-9 Thermidor. Une oeuvre de Charles-Louis Muller(1815-1892). Je cherche notamment des informations sur l'iconographie de ce sujet.(La Terreur, la prison et les condamnés... ) Afin de pouvoir établir des comparaisons avec d'autres œuvres traitant de sujet plus ou moins parallèle et déterminer la place du sujet dans l'histoire de l'art.
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 28/09/2013 à 09h32
Pour une présentation de l’artiste, voici tout d’abord un extrait de la notice du Dictionnaire critique et documentaire des peintres sculpteurs dessinateurs et graveurs concernant Charles-Louis Muller :
« Né le 22 décembre 1815 à Paris. Mort le 10 janvier 1892 à Paris. XIXe siècle. Français
Peintre d’histoire, scènes de genre, portraits, pastelliste, dessinateur.
Il étudia à l’Ecole des Beaux-arts de Paris, à partir de 1831, dans les ateliers du baron Gros et de Léon Cogniet., à partir de 1834. Il obtint divers honneurs et récompenses… Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1849, promu officier en 1850, nommé membre de l’Institut de France en 1864. Il fut également directeur de la Manufacture des gobelins.
La peinture de Charles Muller fut acceptée tout de suite par le grand public : il ne froissait aucune tradition, suivant honnêtement la voie tracée par ses maîtres. Il donna la mesure de sa valeur dans son tableau exposé au salon de 1850 : L’appel des dernières victimes de la Terreur. Il reçut la commande de plafonds au Louvre, il y réalisa notamment quatre compositions représentant quatre époques de l’art en France, sous Saint-Louis, sous François Ier, sous Louis XIV, sous Napoléon Ier ; huit figures symboliques ; et La Gloire distribuant ses palmes et ses couronnes à la Coupole de l’escalier Mollien. »
Le dernier appel des victimes de la Terreur à la prison Saint-Lazare à Paris les 7-9 Thermidor est ainsi présenté par la RMN.
Voici la fiche du Musée de la Révolution française et un autre document légèrement différent.
La base JOCONDE répertorie les œuvres conservées dans les musées français. Elle recense 4 Appel des dernières victimes de la Terreur. (De la page d'accueil aller sur Catalogue, Recherche avancée, et inscrire "appel des dernières victimes de la terreur " en zone titre.
Un seul article sur ce peintre est référencé dans la base de l’International Bibliography of Art.
Dans le catalogue de la Bibliothèque Nationale ne figure aucune monographie relative à Charles-Louis Muller.
Seule une thèse semble lui avoir été consacrée. Elle est conservée à Paris 1 – Centre Michelet et à l’INHA.
Le dernier appel des victimes de la Terreur est cité dans Aux armes et aux arts ! : « La plus caractéristique de ces scènes pathétiques qui veulent respecter la vérité historique est celle de Müller. Présenté au Salon de 1850-1851 puis à l’exposition universelle de 1855, l’Appel des dernières victimes de la Terreur, commandé par l’Etat, et donné aux Musées nationaux en 1851, est prétexte à peindre les attitudes d’abattement, de douleur, selon la tradition des têtes d’expression. Müller donne, dans la notice du livret du Salon, les noms de ces derniers condamnés, qu’il a extraits du Moniteur, en prenant soin d’indiquer ceux qu’il a représenté. Comme dans toute scène historique, les figures sont disposées autour d’un personnage central, André Chénier, image de l’artiste solitaire, isolé des autres condamnés, étranger au drame, ignorant le désespoir d’Aimée de Coigny, qui lui avait inspiré La Jeune Captive. »
Le texte fait référence un peu plus loin à une autre œuvre de Müller : « C’est ce « sentiment spiritualiste » réaction au caractère laïcisateur et anticlérical du régime de Juillet, qu’exprime Müller avec Marie-Antoinette à la Conciergerie : la reine est en vêtement de deuil, dans l’attitude de la prière, devant un frugal repas disposé sur une nappe blanche comme sur une table d’autel. De telles œuvres, faites pour plaire au public, finirent par indigner ceux sui défendaient la Révolution. Champleury critique violemment ce genre de sujets, « niaise sensiblerie », qui étaient néfastes à la Révolution. « … Combien de Dernier Banquet des girondins, combien de Famille royale au Temple..., peintures qui n’ont qu’un but, d’émouvoir par des moyens en dehors de l’art, l’esprit d’un public dont la sentimentalité bourgeoise tressaille en face de tableaux mensongers où le peuple joue le rôle de bourreau sanguinaire ». »
Quant à l’iconographie des thèmes de la prison et des condamnés, et si on s’en tient à l’art de la fin du XVIIIe et du XIXe siècle, voici quelques idées :
Goya (1746-1828) :
- Les Désastres de la guerre (gravures)
- Tres de Mayo
- Femme en prison
Paul Delaroche (1797-1856) a peint plusieurs tableaux relatifs à des prisonniers ou condamnés, dont le fameux Les Enfants d'Edouard. Voir l’article de Wikipedia.
Dans Crime & châtiment (catalogue exposition à Orsay en 2010), les chapitres Le bagne et la prison et La peine de mort recensent différents artistes ayant travaillés sur ces thèmes.
Sur le thème de la Révolution française, il vous faut consulter les ouvrages suivant :
- Représenter la Révolution
- La Révolution, musée Carnavalet
- Musée de la Révolution française : Vizille : guide des collections
- Catalogue des peintures, sculptures et dessins, Musée de le Révolution française
Référez-vous aussi à l’œuvre de Hubert Robert (1733-1808). Lui-même emprisonné, il a été un témoin privilégié des prisons de la Révolution :
- La Bastille dans les premiers jours de sa démolition, (Paris, musée Carnavalet)
- La Récréation des prisonniers à Saint-Lazare en 1794, (Paris, musée Carnavalet)
- Le Ravitaillement des prisonniers à Saint-Lazare en 1794, (Paris, musée Carnavalet)
(voir également ci-dessous)
De Michel Martin Drölling : La Dernière Communion de Marie-Antoinette
Dans La dernière lettre : prisons et condamnés de la Révolution, des planches illustrent le propos. Y sont représentés (en noir et blanc) notamment : Le corridor Germinal ou corridor des hommes à Saint-Lazare, par Hubert Robert, une Partie de ballon des prisonniers à Saint-Lazare, là aussi par Hubert Robert. Toujours du même artiste : André Chénier dans sa cellule.
Sont reproduites également des gravures d’après Duplessis-Berteaux : Madame Roland devant ses juges du Tribunal révolutionnaire et une gravure sans titre, ainsi légendée « Le col échancré, la nuque dégagée, les bras liés, les condamnés grimpent dans les charrettes qui les attendent dans la cour du Mai à la Conciergerie ». Puis une Exécution place de la Révolution en 1793 par Demachy (œuvre conservée au Musée Carnavalet).
« Né le 22 décembre 1815 à Paris. Mort le 10 janvier 1892 à Paris. XIXe siècle. Français
Peintre d’histoire, scènes de genre, portraits, pastelliste, dessinateur.
Il étudia à l’Ecole des Beaux-arts de Paris, à partir de 1831, dans les ateliers du baron Gros et de Léon Cogniet., à partir de 1834. Il obtint divers honneurs et récompenses… Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1849, promu officier en 1850, nommé membre de l’Institut de France en 1864. Il fut également directeur de la Manufacture des gobelins.
La peinture de Charles Muller fut acceptée tout de suite par le grand public : il ne froissait aucune tradition, suivant honnêtement la voie tracée par ses maîtres. Il donna la mesure de sa valeur dans son tableau exposé au salon de 1850 : L’appel des dernières victimes de la Terreur. Il reçut la commande de plafonds au Louvre, il y réalisa notamment quatre compositions représentant quatre époques de l’art en France, sous Saint-Louis, sous François Ier, sous Louis XIV, sous Napoléon Ier ; huit figures symboliques ; et La Gloire distribuant ses palmes et ses couronnes à la Coupole de l’escalier Mollien. »
Le dernier appel des victimes de la Terreur à la prison Saint-Lazare à Paris les 7-9 Thermidor est ainsi présenté par la RMN.
Voici la fiche du Musée de la Révolution française et un autre document légèrement différent.
La base JOCONDE répertorie les œuvres conservées dans les musées français. Elle recense 4 Appel des dernières victimes de la Terreur. (De la page d'accueil aller sur Catalogue, Recherche avancée, et inscrire "appel des dernières victimes de la terreur " en zone titre.
Un seul article sur ce peintre est référencé dans la base de l’International Bibliography of Art.
Dans le catalogue de la Bibliothèque Nationale ne figure aucune monographie relative à Charles-Louis Muller.
Seule une thèse semble lui avoir été consacrée. Elle est conservée à Paris 1 – Centre Michelet et à l’INHA.
Le dernier appel des victimes de la Terreur est cité dans Aux armes et aux arts ! : « La plus caractéristique de ces scènes pathétiques qui veulent respecter la vérité historique est celle de Müller. Présenté au Salon de 1850-1851 puis à l’exposition universelle de 1855, l’Appel des dernières victimes de la Terreur, commandé par l’Etat, et donné aux Musées nationaux en 1851, est prétexte à peindre les attitudes d’abattement, de douleur, selon la tradition des têtes d’expression. Müller donne, dans la notice du livret du Salon, les noms de ces derniers condamnés, qu’il a extraits du Moniteur, en prenant soin d’indiquer ceux qu’il a représenté. Comme dans toute scène historique, les figures sont disposées autour d’un personnage central, André Chénier, image de l’artiste solitaire, isolé des autres condamnés, étranger au drame, ignorant le désespoir d’Aimée de Coigny, qui lui avait inspiré La Jeune Captive. »
Le texte fait référence un peu plus loin à une autre œuvre de Müller : « C’est ce « sentiment spiritualiste » réaction au caractère laïcisateur et anticlérical du régime de Juillet, qu’exprime Müller avec Marie-Antoinette à la Conciergerie : la reine est en vêtement de deuil, dans l’attitude de la prière, devant un frugal repas disposé sur une nappe blanche comme sur une table d’autel. De telles œuvres, faites pour plaire au public, finirent par indigner ceux sui défendaient la Révolution. Champleury critique violemment ce genre de sujets, « niaise sensiblerie », qui étaient néfastes à la Révolution. « … Combien de Dernier Banquet des girondins, combien de Famille royale au Temple..., peintures qui n’ont qu’un but, d’émouvoir par des moyens en dehors de l’art, l’esprit d’un public dont la sentimentalité bourgeoise tressaille en face de tableaux mensongers où le peuple joue le rôle de bourreau sanguinaire ». »
Quant à l’iconographie des thèmes de la prison et des condamnés, et si on s’en tient à l’art de la fin du XVIIIe et du XIXe siècle, voici quelques idées :
Goya (1746-1828) :
- Les Désastres de la guerre (gravures)
- Tres de Mayo
- Femme en prison
Paul Delaroche (1797-1856) a peint plusieurs tableaux relatifs à des prisonniers ou condamnés, dont le fameux Les Enfants d'Edouard. Voir l’article de Wikipedia.
Dans Crime & châtiment (catalogue exposition à Orsay en 2010), les chapitres Le bagne et la prison et La peine de mort recensent différents artistes ayant travaillés sur ces thèmes.
Sur le thème de la Révolution française, il vous faut consulter les ouvrages suivant :
- Représenter la Révolution
- La Révolution, musée Carnavalet
- Musée de la Révolution française : Vizille : guide des collections
- Catalogue des peintures, sculptures et dessins, Musée de le Révolution française
Référez-vous aussi à l’œuvre de Hubert Robert (1733-1808). Lui-même emprisonné, il a été un témoin privilégié des prisons de la Révolution :
- La Bastille dans les premiers jours de sa démolition, (Paris, musée Carnavalet)
- La Récréation des prisonniers à Saint-Lazare en 1794, (Paris, musée Carnavalet)
- Le Ravitaillement des prisonniers à Saint-Lazare en 1794, (Paris, musée Carnavalet)
(voir également ci-dessous)
De Michel Martin Drölling : La Dernière Communion de Marie-Antoinette
Dans La dernière lettre : prisons et condamnés de la Révolution, des planches illustrent le propos. Y sont représentés (en noir et blanc) notamment : Le corridor Germinal ou corridor des hommes à Saint-Lazare, par Hubert Robert, une Partie de ballon des prisonniers à Saint-Lazare, là aussi par Hubert Robert. Toujours du même artiste : André Chénier dans sa cellule.
Sont reproduites également des gravures d’après Duplessis-Berteaux : Madame Roland devant ses juges du Tribunal révolutionnaire et une gravure sans titre, ainsi légendée « Le col échancré, la nuque dégagée, les bras liés, les condamnés grimpent dans les charrettes qui les attendent dans la cour du Mai à la Conciergerie ». Puis une Exécution place de la Révolution en 1793 par Demachy (œuvre conservée au Musée Carnavalet).
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