"Mort en l'île" de Daeninckx, inspiré de faits réels ?
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 02/10/2013 à 11h44
561 vues
Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerais savoir si la nouvelle de Daeninckx intitulée "Mort en l'île" (recueil : Autres lieux) est inspirée de faits réels.
Merci !
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 02/10/2013 à 14h54
Bonjour,
Les différentes interviews montrent clairement que Didier Daeninckx ignore les catégories et les frontières. L’observation de la vie quotidienne lui permet de créer tout un univers romanesque. Il relate ainsi qu’il sent toujours une nécessité de rencontrer d’abord dans la vie les problèmes qui vont se poser dans le roman. L’écriture et la vie font un bloc. Avant, la vie commençait après le travail. Aujourd’hui, toutes les expériences quotidiennes se confondent : les balades pour aller faire les courses, ce que me raconte ma fille de l’école, la lecture des journaux, la télévision, tout ce que je fais peut devenir de la matière romanesque.
(…)
Donc la plupart des nouvelles sont issues de la réalité?
Oui, c'est vrai pour beaucoup. mais ce n'est pas du réalisme. Je me nourris de ce que j'ai vu et noté pour faire œuvre de fiction
Source : lettres.histoire.free.fr
Qu’en est-il alors de « Mort dans l’île » ?
Dans Écrire en contre: entretiens avec Robert Deleuse, Christiane Cadet, Philippe Videlier suivis de L'écriture des abattoirs (p. 70-71), Didier Daeninckx explique à Christiane Cadet que :
Pour « Mort dans l’île », par exemple, j’avais rencontré une femme dont on m’avait signalé l’existence et qui vivait dans une espèce de trou. Elle n’arrêtait pas d’écrire toutes les minutes de sa vie, elle creusait un peu la terre et elle enfouissait ses textes. Elle écrivait tout se qui se passait dans sa vie sur des pages de Paris Match, Femme actuelle, elle écrivait dans els marges. Pour elle, la chose la plus importante était cette écriture illisible, battue par le vent, par la pluie et qu’elle enfouissait pour que le secret reste bien gardé. L’idée de la nouvelle m’est venue en disant : Qu’est-ce qu’il y a de si dénonciateur dans ses écrits pour qu’elle les enfouisse ? C’est le système de La lettre volée chez Edgard Poe : la chose la plus importante, c’est qu’elle écrive. La nouvelle est donc née de cette interrogation : Qu’est-ce qu’il y a de capital pour tout le monde sur ces bouts de papier et pourquoi est-ce que personne ne s’y intéresse ? A un certain moment je trouve le narrateur. Qui va raconter l’histoire de la clochard ? est-ce que c’est elle ? …
Vous trouverez d’autres informations dans Lire Didier Daeninckx par Gianfranco Rubino.
Les différentes interviews montrent clairement que Didier Daeninckx ignore les catégories et les frontières. L’observation de la vie quotidienne lui permet de créer tout un univers romanesque. Il relate ainsi qu’il sent toujours une nécessité de rencontrer d’abord dans la vie les problèmes qui vont se poser dans le roman. L’écriture et la vie font un bloc. Avant, la vie commençait après le travail. Aujourd’hui, toutes les expériences quotidiennes se confondent : les balades pour aller faire les courses, ce que me raconte ma fille de l’école, la lecture des journaux, la télévision, tout ce que je fais peut devenir de la matière romanesque.
(…)
Donc la plupart des nouvelles sont issues de la réalité?
Oui, c'est vrai pour beaucoup. mais ce n'est pas du réalisme. Je me nourris de ce que j'ai vu et noté pour faire œuvre de fiction
Source : lettres.histoire.free.fr
Qu’en est-il alors de « Mort dans l’île » ?
Dans Écrire en contre: entretiens avec Robert Deleuse, Christiane Cadet, Philippe Videlier suivis de L'écriture des abattoirs (p. 70-71), Didier Daeninckx explique à Christiane Cadet que :
Pour « Mort dans l’île », par exemple, j’avais rencontré une femme dont on m’avait signalé l’existence et qui vivait dans une espèce de trou. Elle n’arrêtait pas d’écrire toutes les minutes de sa vie, elle creusait un peu la terre et elle enfouissait ses textes. Elle écrivait tout se qui se passait dans sa vie sur des pages de Paris Match, Femme actuelle, elle écrivait dans els marges. Pour elle, la chose la plus importante était cette écriture illisible, battue par le vent, par la pluie et qu’elle enfouissait pour que le secret reste bien gardé. L’idée de la nouvelle m’est venue en disant : Qu’est-ce qu’il y a de si dénonciateur dans ses écrits pour qu’elle les enfouisse ? C’est le système de La lettre volée chez Edgard Poe : la chose la plus importante, c’est qu’elle écrive. La nouvelle est donc née de cette interrogation : Qu’est-ce qu’il y a de capital pour tout le monde sur ces bouts de papier et pourquoi est-ce que personne ne s’y intéresse ? A un certain moment je trouve le narrateur. Qui va raconter l’histoire de la clochard ? est-ce que c’est elle ? …
Vous trouverez d’autres informations dans Lire Didier Daeninckx par Gianfranco Rubino.
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