Aphorisme*
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 21/03/2005 à 22h09
363 vues
Question d'origine :
comment expliquer un aphorisme ?
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 22/03/2005 à 10h21
-
-
-
- maxime : formule lapidaire énonçant une règle morale ou une vérité générale.
- adage : maxime pratique ou juridique, ancienne et populaire.
- apophtegme : parole mémorable ayant valeur de maxime.
- pensée : expression brève d'une idée.
- sentence : pensée (surtout sur un point de morale) exprimée d'une manière dogmatique et littéraire
- formule : expression concise, nette et frappante, d'une idée ou d'un ensemble d'idées
- proverbe : formule présentant des caractères formels stables, souvent métaphorique ou figurée et exprimant un vérité d'expérience ou un conseil de sagesse pratique et populaire, commun à tout un groupe social.
source : le Petit Robert
Ces termes sont fort voisins de sens, si bien que le Petit Larousse se contente souvent de renvoyer de l'un à l'autre sans plus de précision. On comprend que, pour les besoins courants du discours, il ne soit pas nécessaire de pousser plus loin la précision. Mais à partir du moment où l'on a besoin de mettre derrière ces mots un contenu précis soit parce qu'il faut les distinguer, soit parce qu'on veut donner un titre à un ouvrage, soit qu'on répugne à mettre tous ces vocables dans le même sac, on peut chercher à préciser pour chacun un contenu sémantique bien défini. C'est la tâche à laquelle nous allons nous atteler.
Des traits communs à tous
Ces termes ont effectivement des traits sémantiques communs, source de leur parenté. Ce sont tous des énoncés, caractérisés d'abord par la concision. Ils expriment leur message dans le moins de mots possible. Souvent même on supprimera les déterminants, par exemple : « Pierre qui roule n'amasse pas mousse. » Vient ensuite la frappe. L'énoncé doit, pour retenir l'attention, être bien frappé, grâce à certains artifices stylistiques :
- L'assonance ou la rime. Exemples : « Le trois fait le mois. La fin justifie les moyens. »
- L'antithèse. Exemples : « Chose promise, chose due. Mains froides, cœur chaud. »
- La métaphore. Exemple : « Mettre la charrue devant les bœufs. »
- La comparaison. Exemple : « L'amour est un papillon : il se pose aussi bien sur une bouse de vache que sur une rose. »
- Le paradoxe. Exemple : « Qui paye ses dettes s'enrichit. »
- Le rythme. Exemple : « Fais ce que dois, advienne que pourra. »
Enfin ces énoncés visent à enseigner quelque chose – proposer une règle de conduite, susciter une réflexion philosophique, suggérer une constante météorologique, etc. –, d'où un dernier trait : la valeur pédagogique.
Un sens précis pour chacun
À ces traits communs vont s'ajouter pour chacun des termes étudiés des traits particuliers, qui visent ou bien le sens, ou bien l'utilisation qu'on en fait.
Examinons d'abord les termes les plus rares : apophtegme, aphorisme et sentence. Le terme apophtegme, en plus des attributs communs de concision, de frappe et de valeur pédagogique, se caractérise par une référence à une parole mémorable d'un auteur ancien. Selon le Robert, il s'agit d'un terme didactique, inusité dans la langue courante.
L'aphorisme est plus intéressant, même s'il est aussi d'usage didactique. Sa caractéristique propre est de résumer une pensée, une théorie, une série d'observations. Ainsi on pourrait considérer comme un aphorisme cette pensée de Lao Tseu : « Un voyage de mille lieues commence par un pas. » En effet, cette idée qu'on doit procéder graduellement par des étapes, si modestes soient-elles, est typique de l'auteur.
Enfin la sentence vise à formuler des préceptes de morale d'une manière dogmatique. Le terme, que le Robert considère comme vieilli, possède une certaine valeur générique qui lui ferait englober maxime, aphorisme et proverbe pourvu qu'ils visent un objectif moral.
Suite de l'article sur Au plaisir des mots
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter