Question d'origine :
Bonjour Guichet,
Vous dites dans une précédente réponse que le nom de Lyon est une succession d'étapes phonétiques. Laon s'appelait également lugdunum alors pourquoi ne s'appelle t elle pas lyon aujourd'hui?
Merci!
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 28/11/2013 à 15h31
Bonjour,
Jean Loicq explique que cette différence d'évolution des toponymes aux origines pourtant similaires proviendrait de la fragmentation linguistique (division d'une langue en de nombreux sous-dialectes) constituée entre 500 et 1500.
Un nom propre est, sans exception, formé d'éléments lexicaux, principalement des noms communs et des adjectifs, qui appartiennent à la langue dans laquelle il a pris naissance. Il est toujours, au départ, descriptif ou qualificatif en quelque façon ; ce n'est qu'à la longue qu'il se fixe comme « nom propre ». En raison de sa relative permanence, un toponyme, en particulier, participe de la vie de l'idiome ambiant, et est soumis aux mêmes lois d'évolution, même lorsque cet idiome n'est plus sa langue d'origine. Ainsi, le nom actuel d'Arlon a subi l'influence du traitement germanique d'Orolaunum, Arel. La toponymie diachronique doit donc impérativement s'appuyer sur la phonétique historique, souvent à plusieurs niveaux. Et, à cet égard, les apparences sont trompeuses. Tels noms qui,en raison de la fragmentation dialectale du gallo-roman, sont attestés sous des formes diverses selon les régions, remontent à un seul prototype : ainsi Meillant, Miolan, Mâlain, en France, représentent tous Medio-lânum, comme Leiden (NL), Laon et Lyon (F) sont tous trois des Lug(u)-dûnum.
source : La toponymie ou science des noms de lieux.
En quoi consiste cette fragmentation dialectale ?
les divergences linguistiques s'accentuèrent de plus en plus et donnèrent naissance à des idiomes romans distincts. La lingua romana rustica, ou «langue romane rustique», parlée dans le nord de la France (royaume des Francs), devint différente de celle parlée dans le sud du pays et en Espagne (royaume des Wisigoths), de celle parlée en Italie (royaume des Ostrogoths), etc. À l'intérieur même des frontières de ce qui est aujourd'hui la France, la langue romane rustique prit des formes particulières, surtout entre le Nord et le Sud. La dialectalisation a dû progresser rapidement entre l'an 800 et l'an 1000, pour s'accentuer encore davantage au cours du XIIe siècle et se poursuivre durant les siècles suivants.
source : Histoire du français
Voir aussi :
- La religion dans la toponymie
- Le fonds latin du vocabulaire français
Le dieu Lug a ainsi donné son nom à plusieurs villes en France et ailleurs :
Désignant l'équivalent de Mercure dans le schéma religieux de César, le théonyme gaulois Lug(us) est attesté : par le toponyme latinisé Lugu-dunum (« forteresse de Lugus »), dont on connaît une quinzaine d'exemplaires — les principaux sont Lyon (Rhône), Laon (Aisne), Laudun (Gard), Loudun (Vienne), Loudon (Sarthe), Leiden (Pays-Bas) ; par le pluriel Lugoves (« les [trois] Lugus ») dans deux inscriptions gallo-romaines à Avenches (Suisse) et à Bonn (Allemagne) ; par l'anthroponyme Lugu-selva « [celle qui est] la propriété de Lug » dans une inscription de Périgueux ; par un petit nombre de dérivés suffixés du type Lugurix, à Genouilly (Cher), ou Lugius à Narbonne. Il existe en Grande-Bretagne dans le toponyme hybride, britto-roman Luguvallium, ancien nom de Carlisle, près du vallum d'Hadrien.
source : Universalis
Jean Loicq explique que cette différence d'évolution des toponymes aux origines pourtant similaires proviendrait de la fragmentation linguistique (division d'une langue en de nombreux sous-dialectes) constituée entre 500 et 1500.
Un nom propre est, sans exception, formé d'éléments lexicaux, principalement des noms communs et des adjectifs, qui appartiennent à la langue dans laquelle il a pris naissance. Il est toujours, au départ, descriptif ou qualificatif en quelque façon ; ce n'est qu'à la longue qu'il se fixe comme « nom propre ». En raison de sa relative permanence, un toponyme, en particulier, participe de la vie de l'idiome ambiant, et est soumis aux mêmes lois d'évolution, même lorsque cet idiome n'est plus sa langue d'origine. Ainsi, le nom actuel d'Arlon a subi l'influence du traitement germanique d'Orolaunum, Arel. La toponymie diachronique doit donc impérativement s'appuyer sur la phonétique historique, souvent à plusieurs niveaux. Et, à cet égard, les apparences sont trompeuses. Tels noms qui,
source : La toponymie ou science des noms de lieux.
En quoi consiste cette fragmentation dialectale ?
les divergences linguistiques s'accentuèrent de plus en plus et donnèrent naissance à des idiomes romans distincts. La lingua romana rustica, ou «langue romane rustique», parlée dans le nord de la France (royaume des Francs), devint différente de celle parlée dans le sud du pays et en Espagne (royaume des Wisigoths), de celle parlée en Italie (royaume des Ostrogoths), etc. À l'intérieur même des frontières de ce qui est aujourd'hui la France, la langue romane rustique prit des formes particulières, surtout entre le Nord et le Sud. La dialectalisation a dû progresser rapidement entre l'an 800 et l'an 1000, pour s'accentuer encore davantage au cours du XIIe siècle et se poursuivre durant les siècles suivants.
source : Histoire du français
Voir aussi :
- La religion dans la toponymie
- Le fonds latin du vocabulaire français
Le dieu Lug a ainsi donné son nom à plusieurs villes en France et ailleurs :
Désignant l'équivalent de Mercure dans le schéma religieux de César, le théonyme gaulois Lug(us) est attesté : par le toponyme latinisé Lugu-dunum (« forteresse de Lugus »), dont on connaît une quinzaine d'exemplaires — les principaux sont Lyon (Rhône), Laon (Aisne), Laudun (Gard), Loudun (Vienne), Loudon (Sarthe), Leiden (Pays-Bas) ; par le pluriel Lugoves (« les [trois] Lugus ») dans deux inscriptions gallo-romaines à Avenches (Suisse) et à Bonn (Allemagne) ; par l'anthroponyme Lugu-selva « [celle qui est] la propriété de Lug » dans une inscription de Périgueux ; par un petit nombre de dérivés suffixés du type Lugurix, à Genouilly (Cher), ou Lugius à Narbonne. Il existe en Grande-Bretagne dans le toponyme hybride, britto-roman Luguvallium, ancien nom de Carlisle, près du vallum d'Hadrien.
source : Universalis
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