Question d'origine :
Bonjour.
J'écris une nouvelle dans laquelle un de mes personnages sort de la prison Saint Paul en 1976, après deux ans d'enfermement.
Je désire savoir, si au sein de l'établissement, existait à cette époque des moyens pour les prisonniers de travailler.
Il me semble que Fénéon, fabricant d'attrape mouche, utilisait les services des personnes incarcérées, mais je suis incapable de vérifier mes informations pour confirmer mes écrits.
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 11/01/2014 à 10h42
Henri Moine, dans un article paru dans le n°47 de juin 1974 de
En juin 1974, sur un effectif de 546, 296 prisonniers travaillent dans les prisons Saint-Joseph , Saint-Paul et Montluc à Lyon, soit 134 condamnés et 162 détenus. Deux ateliers dans Saint-Joseph : « Au rez-de-chaussée, une vingtaine d’ouvriers, sous la surveillance de gardiens en casquette et blouse bleue, ébarbent des poignées de cercueil, des croix mortuaires, des pièces brutes de fonderie… Leroy-Somer emploie pour son compte 4 détenus qui à Saint-Paul, dans une cellule désaffectée, ébarbent à la lime des paliers et des carcasses de moteurs électriques…
Au dessus de l’atelier d’ébarbage, des hommes de tous âges en manche de chemise et pantalons de droguet, montent pour Gégé, à Montbrison, des contacteurs de poupées parlantes, des jeux de rails, polissent des cuisses de baigneurs sortis du moule. D’autres ajustent des anneaux de porte-clés pour Fia, Fabrique d’insignes artistiques, ex-Augis… [Une autre détenue] met délicatement en place les portières d’une mini-voiture Majorette… On confectionne des épingles à linge sur deux étages du bâtiment D à Saint-Paul, dans des cellules où vivent trois personnes… »
Les 8 concessionnaires qui font travailler les prisons de Lyon sont : Majorette, Copefa, Comptoir des travaux manufacturés (atelier d'abarbabe), Fia, Leroy-Somer, Gégé, R. Combe, Ets J. Genoud. Fénéon n'est pas mentionné.
Outre le travail effectué pour les entreprises locales, les prisonniers travaillent pour l’administration : « balayeur, homme de corvée de cuisine, porteur de gamelles, ramasseur de draps sales, tous emplois abandonnés aux Maghrébins… »
L’article de 3 pages décrit très précisément les conditions de travail et de rémunération des prisonniers. N’hésitez pas à nous en demander une copie pour votre documentation… et merci de nous signaler la parution de votre livre !
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