acteurs français pendant l'occupation 39-45*
ARTS ET LOISIRS
+ DE 2 ANS
Le 29/03/2005 à 12h01
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Question d'origine :
Bonjour,
Pendant la guerre de 39-45 de nombreux acteurs français ont été contactés par par un acteur américain qui a décelé très tôt la montée du nazisme et ses retombées. Celui-ci en a convaincu certains qui se sont réfugiés aux Etats-Unis.
Puis-je savoir le nom de cet acteur ?
A défaut, quelques pistes à suivre.
D'avance un grand merci, et à très bientôt.
PASSIONCINEMA
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 30/03/2005 à 10h36
Malgré toutes nos recherches, nous n'avons pu de façon sûre identifier cet acteur (américain ?) qui aurait incité des acteurs français à fuir la menace nazie. De plus, votre question en elle-même pose un problème de chronologie : très tôt, cela veut dire quoi ? S'il s'agit de la période de la guerre, que vous évoquez, cela ne paraît pas si tôt... ce "tôt" qui ferait penser à l'avant-guerre. Or à ce moment-là on n'était pas en danger en France mais plutôt en Allemagne...
Si de nombreux acteurs français, dans les années 30, ont écouté les sirènes d'Hollywood, d'Annabella à Simone Simon, de Maurice Chevalier à Danielle Darrieux, ce n'était guère pour des motifs politiques.
Cela dit, on peut citer le cas de Charles Boyer qui, même s'il n'est pas tout à fait un acteur américain, a été une vedette à part entière aux Etats-Unis où il a effectué une brillante carrière (partenaire de Katharine Hepburn et de Marlène Dietrich, de Greta Garbo et de Joan Fontaine, d'Ingrid Bergman et de Lauren Bacall, comme il est indiqué dans l'ouvrage Noir et blanc : 250 acteurs du cinéma français 1930-1960). Il a d'ailleurs demandé la nationalité américaine en 1936. Il tourne avec Fritz Lang en 1934 le film "Liliom", premier film du réalisateur après son émigration. Dans ce même ouvrage, il est dit plus loin : "Franchement antinazi, Boyer s'engage en 1939 et rejoint la ligne Maginot. Démobilisé, il rencontre le Général de Gaulle, qu'il retrouve à Londres en juin 1940. L'acteur apporte une aide appréciable aux réfugiés juifs puis repart en Amérique, en compagnie d'Henry Bernstein. L'un à New York, l'autre à Los Angeles se comporteront en ambassadeurs officieux de la France Libre, Boyer fondant à l'automne 1940 la French Research Foundation, centre de documentation et d'accueil français d'Hollywood." Dans "Paris Hollywood : les français dans le cinéma américain" de Dominique Lebrun, il est dit en outre que "Charles Boyer y reçoit [à la French Research Foundation, pour laquelle il obtient un oscar en 1942] les exilés de France et d'Allemagne, tandis que sa femme [Pat Paterson, une actrice anglaise qu'il a épousée en 1934] accueille ses compatriotes britanniques".
Ce même ouvrage dit : "La guerre et ses violentes contraintes amènent à Hollywood des acteurs jusque là réticents (Jean Gabin) ou précipitent certains départs (Michèle Morgan), transformant parfois la carrière de certains premiers rôles en seconds (Dalio, Victor Francen)" ; il cite d'autres acteurs et actrices français ayant émigré à Hollywood à cette époque : Jean-Pierre Aumont, Georges Rigaud, Jeanine Crispin, Florence Marly, Madeleine Lebeau... sans compter les réalisateurs comme René Clair, Julien Duvivier, Jean Renoir.
Quant à Jean Gabin, pour la petite histoire, c'est Marlène Dietrich "rencontrée peu avant la guerre [qui] l'accueille, se charge de son installation et lui apprend l'anglais". Dans la biographie que lui a consacré Donald Spoto "L'ange bleu, mythe et réalité", on ne trouve pas trace d'une action politique de sa part, de petite ou grande ampleur... faudrait-il lire entre les lignes ?
Nous avons aussi consulté des ouvrages traitant du cinéma français sous l'Occupation, mais ils analysent plutôt le cinéma lui-même et la vie des acteurs et réalisateurs pendant cette période, sous un aspect structurel et/ou politique ; nous avons consulté :
"Le cinéma français sous l'Occupation" de Jean-Pierre Bertin-Maghit
"De Blum à Pétain" de François Garçon
"Le cinéma français sous l'Occupation" de René Château.
DANS NOS COLLECTIONS :
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