Question d'origine :
Bonjour, pourquoi la Suisse heberge les fortunes des voleurs qui sont les barons de la mafia ,de la drogue, des hommes politiques, ce qui lui donne a mon avis une tres mauvaise reputation et c,est inadmissible d'un pays qui se targue d'etre un pays bon exemple!!!bon exemple d'accueillir les fortunes illegitimes des criminels du monde entier. c'est bizarre.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 17/04/2014 à 13h37
Bonjour,
Ce que vous dénoncez n’est pas propre à la Suisse mais est caractéristique de ce que l’on nomme les « paradis fiscaux.
Ce phénomène tend à se développer et comme le rappelle le site interligo.org la prolifération des paradis fiscaux et leur utilisation de plus en plus large par les entreprises représente un danger majeur pour l’économie et la démocratie (…) Les chiffres sont très inquiétants et la criminalité économique et financière progresse toujours malgré la mobilisation internationale datant du début des années 1990.
Plus de 50% des avoirs détenus hors frontières se concentrent dans les paradis fiscaux pour un montant estimé à 5.000 milliards de dollars. Plus de 150.000 sociétés opaques sont créées chaque année dans les paradis fiscaux.
Selon le FMI, le blanchiment d’argent représente entre 800 et 2.000 milliards de dollars par an.
Un tiers des montants recyclés de l’économie criminelle sert à payer les intermédiaires institutionnels tels que banques, cabinets d’avocats et fiduciaires, soit environ 300 milliards de dollars par an (…) Durant les années 1990, les pouvoirs publics ont semblé vouloir s’attaquer à ces zones de non droits, avec la création d’organisme de surveillance tels que le GAFI. Mais au bout du compte à l’orée du XXIème siècle, 5 fois plus de sociétés de façade auront été créés aux îles caïmans ou aux îles vierges, qu’au début de la mobilisation internationale en 1990.
france24.com propose une carte de ces paradis fiscaux dans le monde.
Comment alors expliquer l’existence de paradis fiscaux ?
Le site lafinancepourtous.com rapporte que les enjeux soulevés par les paradis fiscaux sont loin d’être négligeables.
Il est très difficile de chiffrer les montants qui transitent par les paradis fiscaux (…) 50 % des transactions internationales transiteraient par des paradis fiscaux.
Une étude menée par le Tax Justice Network estime lemontant des actifs financiers cachés dans les paradis entre 21 000 et 32 000 milliards de dollars. Cela pourrait représenter près de la moitié du PIB mondial .
Qu’en est-il alors pour la Suisse ?
Relevons tout d’abord l’étude de Gabriel Zucman, La richesse cachée des nations qui décrit que le destin de la place financière suisse commence dans les années 1920 quand, à la suite de la Première Guerre mondiale, les principaux pays se mettent à taxer fortement les grandes fortunes.
L’auteur note que celle-ci possède déjà une industrie financière en ordre de marche et explique qu’entre 1920 et 1938, les fortunes offshore gérées par les banques helvétiques sont multipliées par plus de dix en termes réels : elles passent d’environ 10 milliards de francs suisses d’aujourd’hui à 125 milliards à la veille du deuxième conflit mondial.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Selon Gabriel Zucman, cité précédemment, à l’automne 2013, les fortunes étrangères détenues en Suisse s’élevaient à1800 milliards d’euros .
Le journaliste Grégoire Fleurot s’intéresse aux paradis fiscaux et explique que le tiers de la fortune privée investie à l’étranger dans le monde est gérée en Suisse tandis que le total des actifs contenus dans ses banques représentaient en 2011 820% du PIB du pays.
Néanmoins, sous la pression internationale, la Suisse a récemment commencé à signer des avenants aux conventions fiscales prévoyant des échanges d’information avec plusieurs pays –dont la France. Mais elle restait en 2011 à la première place de l’index du secret financier du Réseau pour la justice fiscale (Tax Justice Network), qui rassemble des organisations, des mouvements sociaux et des individus qui œuvrent pour la coopération fiscale internationale et contre la fraude fiscale.
Source : Le guide des paradis fiscaux .
Pour autant notons que la Suisse n’est pas la seule destination des expatriés fiscaux et d'autres pays comme le Canada, les États-Unis, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, le Maroc mais aussi Londres dont la fiscalité est plus intéressante sont très prisés.
Pour poursuivre vos réflexions, nous vous laissons consulter les ouvrages suivants :
Les paradis fiscaux / Christian Chavagneux, Ronen Palan, 2012 : Ce que sont les paradis fiscaux, comment ils s'insèrent dans l'économie mondiale et leur ampleur dans la mondialisation contemporaine. Retrace les étapes politiques qui ont soutenu leur émergence, à la fin du XIXe siècle, jusqu'au boom des années 1960-1970. Présente les utilisateurs des paradis fiscaux, ainsi que l'échec des politiques de lutte menées depuis les années 1920.
La grande évasion: le vrai scandale des paradis fiscaux / Xavier Harel; préface d' Éva Joly, 2010 : Nicolas Sarkozy le répète comme pour s'en convaincre : "Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c'est terminé." Alertés par plusieurs scandales retentissants, au Liechtenstein et en Suisse, les pays membres du G20 ont lancé une offensive sans précédent contre ces territoires secrets. Mais rien n'a vraiment changé sous le soleil clément de ces oasis fiscaux. Ce livre est une plongée au coeur d'un système tout entier au service de l'évasion fiscale. Plus de 12 000 milliards de dollars continuent de dormir dans quelques soixante-dix "paradis" protégés par d'ingénieux banquiers jamais à court d'imagination pour dissimuler l'argent de leurs clients. Le secret bancaire est attaqué ? Qu'importe ! Les trusts anglo-saxons offrent les mêmes garanties d'anonymat. Cette immersion en eau trouble révèle surtout que les plus gros consommateurs des paradis fiscaux ne sont pas les particuliers mais les entreprises.
Ce que vous dénoncez n’est pas propre à la Suisse mais est caractéristique de ce que l’on nomme les « paradis fiscaux.
Ce phénomène tend à se développer et comme le rappelle le site interligo.org la prolifération des paradis fiscaux et leur utilisation de plus en plus large par les entreprises représente un danger majeur pour l’économie et la démocratie (…) Les chiffres sont très inquiétants et la criminalité économique et financière progresse toujours malgré la mobilisation internationale datant du début des années 1990.
Plus de 50% des avoirs détenus hors frontières se concentrent dans les paradis fiscaux pour un montant estimé à 5.000 milliards de dollars. Plus de 150.000 sociétés opaques sont créées chaque année dans les paradis fiscaux.
Selon le FMI, le blanchiment d’argent représente entre 800 et 2.000 milliards de dollars par an.
Un tiers des montants recyclés de l’économie criminelle sert à payer les intermédiaires institutionnels tels que banques, cabinets d’avocats et fiduciaires, soit environ 300 milliards de dollars par an (…) Durant les années 1990, les pouvoirs publics ont semblé vouloir s’attaquer à ces zones de non droits, avec la création d’organisme de surveillance tels que le GAFI. Mais au bout du compte à l’orée du XXIème siècle, 5 fois plus de sociétés de façade auront été créés aux îles caïmans ou aux îles vierges, qu’au début de la mobilisation internationale en 1990.
france24.com propose une carte de ces paradis fiscaux dans le monde.
Comment alors expliquer l’existence de paradis fiscaux ?
Le site lafinancepourtous.com rapporte que les enjeux soulevés par les paradis fiscaux sont loin d’être négligeables.
Il est très difficile de chiffrer les montants qui transitent par les paradis fiscaux (…) 50 % des transactions internationales transiteraient par des paradis fiscaux.
Une étude menée par le Tax Justice Network estime le
Qu’en est-il alors pour la Suisse ?
Relevons tout d’abord l’étude de Gabriel Zucman, La richesse cachée des nations qui décrit que le destin de la place financière suisse commence dans les années 1920 quand, à la suite de la Première Guerre mondiale, les principaux pays se mettent à taxer fortement les grandes fortunes.
L’auteur note que celle-ci possède déjà une industrie financière en ordre de marche et explique qu’entre 1920 et 1938, les fortunes offshore gérées par les banques helvétiques sont multipliées par plus de dix en termes réels : elles passent d’environ 10 milliards de francs suisses d’aujourd’hui à 125 milliards à la veille du deuxième conflit mondial.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Selon Gabriel Zucman, cité précédemment, à l’automne 2013, les fortunes étrangères détenues en Suisse s’élevaient à
Le journaliste Grégoire Fleurot s’intéresse aux paradis fiscaux et explique que le tiers de la fortune privée investie à l’étranger dans le monde est gérée en Suisse tandis que le total des actifs contenus dans ses banques représentaient en 2011 820% du PIB du pays.
Néanmoins, sous la pression internationale, la Suisse a récemment commencé à signer des avenants aux conventions fiscales prévoyant des échanges d’information avec plusieurs pays –dont la France. Mais elle restait en 2011 à la première place de l’index du secret financier du Réseau pour la justice fiscale (Tax Justice Network), qui rassemble des organisations, des mouvements sociaux et des individus qui œuvrent pour la coopération fiscale internationale et contre la fraude fiscale.
Source : Le guide des paradis fiscaux .
Pour autant notons que la Suisse n’est pas la seule destination des expatriés fiscaux et d'autres pays comme le Canada, les États-Unis, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, le Maroc mais aussi Londres dont la fiscalité est plus intéressante sont très prisés.
Pour poursuivre vos réflexions, nous vous laissons consulter les ouvrages suivants :
Les paradis fiscaux / Christian Chavagneux, Ronen Palan, 2012 : Ce que sont les paradis fiscaux, comment ils s'insèrent dans l'économie mondiale et leur ampleur dans la mondialisation contemporaine. Retrace les étapes politiques qui ont soutenu leur émergence, à la fin du XIXe siècle, jusqu'au boom des années 1960-1970. Présente les utilisateurs des paradis fiscaux, ainsi que l'échec des politiques de lutte menées depuis les années 1920.
La grande évasion: le vrai scandale des paradis fiscaux / Xavier Harel; préface d' Éva Joly, 2010 : Nicolas Sarkozy le répète comme pour s'en convaincre : "Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c'est terminé." Alertés par plusieurs scandales retentissants, au Liechtenstein et en Suisse, les pays membres du G20 ont lancé une offensive sans précédent contre ces territoires secrets. Mais rien n'a vraiment changé sous le soleil clément de ces oasis fiscaux. Ce livre est une plongée au coeur d'un système tout entier au service de l'évasion fiscale. Plus de 12 000 milliards de dollars continuent de dormir dans quelques soixante-dix "paradis" protégés par d'ingénieux banquiers jamais à court d'imagination pour dissimuler l'argent de leurs clients. Le secret bancaire est attaqué ? Qu'importe ! Les trusts anglo-saxons offrent les mêmes garanties d'anonymat. Cette immersion en eau trouble révèle surtout que les plus gros consommateurs des paradis fiscaux ne sont pas les particuliers mais les entreprises.
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