Question d'origine :
Bonjour,
Dans le monde de la création horlogère, les femmes ne sont pas nombreuses. Je cherche le nom d'une femme qui crée des montres, Je ne connais pas sa nationalité.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 16/05/2014 à 13h26
Bonjour,
Le monde de l’horlogerie ne compte que peu de représentant de sexe féminin.
Le site Horlogerie-Suisse consacre un article à L’intérêt des femmes pour l’horlogerie :
« A la lumière de ces interrogations qui se passent de réponses, il ressort que la principale raison, pour laquelle les femmes s’intéressent faiblement aux montres mécaniques, c’est qu’on ne les encourage pas à le faire. Tout simplement.
En allant plus loin, on observe qu’en dépit des nombreux progrès ébauchés durant le XXème siècle, des mécanismes d’un autre temps sont toujours à l’ouvrage. Car si nombre de femmes ont aujourd’hui moyens financiers et statuts équivalents –voire supérieurs - aux hommes, en revanche une certaine éducation traditionnelle joue encore et toujours un rôle déterminant dans le rapport qu’entretiennent les femmes avec l’horlogerie.
Certes, il ne s’agit plus du niveau d’études ; mais davantage de l’environnement familial, du rôle des pères, des frères, des conjoints, de l’influence des proches, des vendeurs en boutique, des publicitaires et forcément aussi des dirigeants des manufactures horlogères.
Par leur action à différents niveaux, tous ces hommes contribuent à la diffusion d’un message plus ou moins explicite (et plus ou moins avoué) qu’une montre mécanique ne correspond pas aux besoins et aux attentes d’une femme. En filigrane est ainsi exprimé l’avis qu’une « montre dame » est par définition et par excellence, une petite montre à mouvement à quartz, tandis que les montres mécaniques, a fortiori les montres à complications, sont des attributs exclusivement masculins.
Avec une pointe d’humour, on pourrait émettre l’idée que ces hommes, qu’ils soient père ou mari, ont conçu ces catégories bien distinctes pour que leur épouse ou leur fille n’ait jamais le désir d’emprunter leur précieux chronographe. Qui sait… »
Malgré les préjugés auxquels sont confrontés les femmes dans l’horlogerie certaines ont décidé de créer leur propre entreprise de montres. La chef d’entreprise la plus célèbre estGiselle Rufer créatrice des montres Delance. Le journal Le Temps lui a consacré un article en 2009, cet article est disponible via la base Europresse accessible depuis la bibliothèque :
« Fille de commerçante, la Jurassienne s'est affranchie des groupes horlogers pour créer sa propre marque, Delance, en 1996. Une aventure entrepreneuriale semée d'embûches, et qui attend toujours un succès commercial.
Halle 5.1, stand C37. Voilà l'emplacement de Giselle Rufer à la Foire horlogère de Bâle, qui débute aujourd'hui. La créatrice des montres Delance retourne dans la cité rhénane après plusieurs éditions d'absence. «J'y vais car si on n'est pas à une exposition officielle d'horlogerie, on n'existe plus. Cela ne sert à rien, sauf à «être quelqu'un».
Une quête que Giselle Rufer poursuit depuis sa plus tendre enfance. Ayant perdu son papa alors qu'elle n'avait que 8 ans, cette Ajoulote a pris exemple sur sa maman commerçante pour devenir entrepreneuse, à 49 ans. Treize ans plus tard, son bébé n'a toujours pas décollé économiquement, mais elle y croit encore.
Se battre, elle a dû le faire durant tout son parcours, où elle a enchaîné les formations en assurant son rôle de maman auprès de ses deux enfants. «J'avais 35 ans et j'ai téléphoné pour obtenir des informations sur la filière d'ingénieur en informatique qui s'ouvrait à Bienne, se souvient-elle. On m'a demandé si c'était pour mon fils. Puis on m'a dit que j'étais trop vieille et pourtant, quatre ans plus tard, je deviens la première femme ingénieure à Bienne.»
Elle a alors 40 ans. Et pas l'intention de croupir dans la grande compagnie qui l'a engagée, où on lui confie du travail de «secrétaire améliorée». Trop loin de ses aspirations artistiques, trop loin des multiples talents qui bouillonnent en elle. Un coup de chance plus tard et elle lance les montres Flik Flak pour Swatch. Un travail intense parachevé par un succès, puis elle devient cheffe de produit chez Omega. Quand elle sent que ses possibilités d'évolution s'amenuisent, elle quitte le bateau. Et rame seule quelques années.
[…]
Delance est une entreprise virtuelle. Quelques collaboratrices à temps partiel et un pilote unique pour l'ensemble. «Tous les savoir-faire se trouvent dans la région. Entre La Chaux-de-Fonds, Porrentruy et Bienne, ce triangle réunit tous les talents dont Delance a besoin. L'atelier d'assemblage est au Genevez (JU) par exemple», relate celle qui a été élue Entrepreneuse de l'année 2008 par le Club de femmes entrepreneurs à Genève. Des déboires, pourtant, ont jalonné cette aventure horlogère. «Alors que Delance commençait à bien marcher, 15 kilos d'or ont disparu entre mon fournisseur et mon fabricant de boîtiers. Je ne saurai jamais la vérité. Je ne suis pas partie en bataille judiciaire, certaine de perdre devant la puissance de ces groupes. Mais je traîne encore ce boulet aujourd'hui.» Sa marque reste confidentielle, avec quelque 300 unités vendues par année, pour un prix courant de 1500 à 35 000 francs selon la personnalisation. […]»
Etait-ce à cette créatrice que vous faisiez allusion ?
Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver d’autres horlogères célèbres.
Pour en savoir plus sur le monde de l'horlogerie:
- Horlogerie française : le temps au quotidien.
- Les montres : les maîtres du temps depuis plus de 500 ans.
- Une histoire du temps et des horloges.
Bonne journée.
Le monde de l’horlogerie ne compte que peu de représentant de sexe féminin.
Le site Horlogerie-Suisse consacre un article à L’intérêt des femmes pour l’horlogerie :
« A la lumière de ces interrogations qui se passent de réponses, il ressort que la principale raison, pour laquelle les femmes s’intéressent faiblement aux montres mécaniques, c’est qu’on ne les encourage pas à le faire. Tout simplement.
En allant plus loin, on observe qu’en dépit des nombreux progrès ébauchés durant le XXème siècle, des mécanismes d’un autre temps sont toujours à l’ouvrage. Car si nombre de femmes ont aujourd’hui moyens financiers et statuts équivalents –voire supérieurs - aux hommes, en revanche une certaine éducation traditionnelle joue encore et toujours un rôle déterminant dans le rapport qu’entretiennent les femmes avec l’horlogerie.
Certes, il ne s’agit plus du niveau d’études ; mais davantage de l’environnement familial, du rôle des pères, des frères, des conjoints, de l’influence des proches, des vendeurs en boutique, des publicitaires et forcément aussi des dirigeants des manufactures horlogères.
Par leur action à différents niveaux, tous ces hommes contribuent à la diffusion d’un message plus ou moins explicite (et plus ou moins avoué) qu’une montre mécanique ne correspond pas aux besoins et aux attentes d’une femme. En filigrane est ainsi exprimé l’avis qu’une « montre dame » est par définition et par excellence, une petite montre à mouvement à quartz, tandis que les montres mécaniques, a fortiori les montres à complications, sont des attributs exclusivement masculins.
Avec une pointe d’humour, on pourrait émettre l’idée que ces hommes, qu’ils soient père ou mari, ont conçu ces catégories bien distinctes pour que leur épouse ou leur fille n’ait jamais le désir d’emprunter leur précieux chronographe. Qui sait… »
Malgré les préjugés auxquels sont confrontés les femmes dans l’horlogerie certaines ont décidé de créer leur propre entreprise de montres. La chef d’entreprise la plus célèbre est
« Fille de commerçante, la Jurassienne s'est affranchie des groupes horlogers pour créer sa propre marque, Delance, en 1996. Une aventure entrepreneuriale semée d'embûches, et qui attend toujours un succès commercial.
Halle 5.1, stand C37. Voilà l'emplacement de Giselle Rufer à la Foire horlogère de Bâle, qui débute aujourd'hui. La créatrice des montres Delance retourne dans la cité rhénane après plusieurs éditions d'absence. «J'y vais car si on n'est pas à une exposition officielle d'horlogerie, on n'existe plus. Cela ne sert à rien, sauf à «être quelqu'un».
Une quête que Giselle Rufer poursuit depuis sa plus tendre enfance. Ayant perdu son papa alors qu'elle n'avait que 8 ans, cette Ajoulote a pris exemple sur sa maman commerçante pour devenir entrepreneuse, à 49 ans. Treize ans plus tard, son bébé n'a toujours pas décollé économiquement, mais elle y croit encore.
Se battre, elle a dû le faire durant tout son parcours, où elle a enchaîné les formations en assurant son rôle de maman auprès de ses deux enfants. «J'avais 35 ans et j'ai téléphoné pour obtenir des informations sur la filière d'ingénieur en informatique qui s'ouvrait à Bienne, se souvient-elle. On m'a demandé si c'était pour mon fils. Puis on m'a dit que j'étais trop vieille et pourtant, quatre ans plus tard, je deviens la première femme ingénieure à Bienne.»
Elle a alors 40 ans. Et pas l'intention de croupir dans la grande compagnie qui l'a engagée, où on lui confie du travail de «secrétaire améliorée». Trop loin de ses aspirations artistiques, trop loin des multiples talents qui bouillonnent en elle. Un coup de chance plus tard et elle lance les montres Flik Flak pour Swatch. Un travail intense parachevé par un succès, puis elle devient cheffe de produit chez Omega. Quand elle sent que ses possibilités d'évolution s'amenuisent, elle quitte le bateau. Et rame seule quelques années.
[…]
Delance est une entreprise virtuelle. Quelques collaboratrices à temps partiel et un pilote unique pour l'ensemble. «Tous les savoir-faire se trouvent dans la région. Entre La Chaux-de-Fonds, Porrentruy et Bienne, ce triangle réunit tous les talents dont Delance a besoin. L'atelier d'assemblage est au Genevez (JU) par exemple», relate celle qui a été élue Entrepreneuse de l'année 2008 par le Club de femmes entrepreneurs à Genève. Des déboires, pourtant, ont jalonné cette aventure horlogère. «Alors que Delance commençait à bien marcher, 15 kilos d'or ont disparu entre mon fournisseur et mon fabricant de boîtiers. Je ne saurai jamais la vérité. Je ne suis pas partie en bataille judiciaire, certaine de perdre devant la puissance de ces groupes. Mais je traîne encore ce boulet aujourd'hui.» Sa marque reste confidentielle, avec quelque 300 unités vendues par année, pour un prix courant de 1500 à 35 000 francs selon la personnalisation. […]»
Etait-ce à cette créatrice que vous faisiez allusion ?
Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver d’autres horlogères célèbres.
Pour en savoir plus sur le monde de l'horlogerie:
- Horlogerie française : le temps au quotidien.
- Les montres : les maîtres du temps depuis plus de 500 ans.
- Une histoire du temps et des horloges.
Bonne journée.
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