Question d'origine :
La question est simple.
Une orange est-elle appelée ainsi car elle est orange ? ou la couleur orange est-elle appelée ainsi car c'est la couleur d'une orange ?
Le fruit a t-il donné la couleur, ou l'inverse ? Les réponses données par une recherche sur internet ne me convainquent pas.
Question bonus : la réponse est-elle aussi valable pour le marron ou la violette, par exemple ?
Je vous remercie.
Erwan.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 03/06/2014 à 10h11
Bonjour,
Dans les trois cas, le fruit (ou la fleur) a donné son nom à la couleur.
Voici ce qui est indiqué dans le Dictionnaire historique de la langue française :
Orange : n. f. est issu par ellipse (1393, orenge) de l'ancienne appellation pomme d'orenge (1314), antérieurement notée pume orenge dans un manuscrit anglo-normand (1200). Ces expressions, qui désignent l'orange amère, la bigarade, calquent l'ancien italien melarancio, -a (XIVe s., Boccace), formée de mela «pomme» et arancio «oranger», «orange», lui-même emprunté avec déglutination au persan narang par l'intermédiaire de l'arabe. La disparition du n initial, pris pour le n de l'article indéfini, a aussi eu lieu dans le provençal auranja, mais non dans l'espagnol naranja. Le o du français est probablement dû à l'influence du nom de ville Orange (ancien français Orenge) et son a central à celle de l'italien arancia : la forme orange est en effet notée pour la première fois dans une traduction de l'italien, en 1515.
En ancien français, le mot désignait l’orange amère, transmise par les Perses aux Arabes qui l’importèrent en Sicile d’où elle passa au reste de l’Europe méditerranéenne. L’orange douce, apportée de Chine par les Portugais au cours du XVIe siècle, a évincé la variété amère en héritant de son nom. [...]
L'usage de "orange" comme adjectif de couleur est attesté depuis 1553.
Marron : n. m. est emprunté (1526) à l'italien marrone « grosse châtaigne comestible » (déb. XIVe s.), probablement dérivé du radical préroman marr- « pierre, rocher » attesté de l'Italie au Portugal, dans les Alpes et dans les Pyrénées.
Il est possible que le mot - aussi écrit maron avant le XIXe siècle - ait pénétré en France par la région lyonnaise pour désigner la châtaigne. Il est entré dans la locution tirer les marrons du feu, d'abord complétée par avec la patte du chat (1640), et répandu par la fable de La Fontaine Le Singe et le Chat. Par analogie, le mot désigne la graine non comestible d'un arbre tout différent du châtaignier, dans marron d'Inde (1718) ou marron.
Il a donné un nom et un adjectif de couleur très courant (1736 au Canada, écrit maron) par l'expression couleur de maron (1706).
Violet, ette : adj. et n. dérivé régressif de violette ou diminutif de l'ancien français viole (d'où vient violette) est d'abord attesté comme nom pour désigner une sorte de drap violet (v.1175), acception disparue. L'adjectif s'applique (v. 1200) à ce qui est de la couleur de la violette, substantivé (1323) pour "couleur violet", puis pour "colorant violet" (1539).
Dans les trois cas, le fruit (ou la fleur) a donné son nom à la couleur.
Voici ce qui est indiqué dans le Dictionnaire historique de la langue française :
En ancien français, le mot désignait l’orange amère, transmise par les Perses aux Arabes qui l’importèrent en Sicile d’où elle passa au reste de l’Europe méditerranéenne. L’orange douce, apportée de Chine par les Portugais au cours du XVIe siècle, a évincé la variété amère en héritant de son nom. [...]
Il est possible que le mot - aussi écrit maron avant le XIXe siècle - ait pénétré en France par la région lyonnaise pour désigner la châtaigne. Il est entré dans la locution tirer les marrons du feu, d'abord complétée par avec la patte du chat (1640), et répandu par la fable de La Fontaine Le Singe et le Chat. Par analogie, le mot désigne la graine non comestible d'un arbre tout différent du châtaignier, dans marron d'Inde (1718) ou marron.
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