julien sorel (le rouge et le noir)*
Le 03/04/2005 à 08h02
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Question d'origine :
Stendhal fait-il bien dire à Julien Sorel qu'étant présent à Austerlitz il n'en a cependant rien vu, car trop proche de l'événement ?
Dans l'affirmative, avez-vous la référence exacte ?
Merci beaucoup.
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 04/04/2005 à 13h22
Apparemment, à aucun moment Julien Sorel n’évoque la bataille d’Austerlitz dans «Le Rouge et le Noir».
Au début du roman qui se déroule sous la Restauration (1814-1830), le jeune homme a dix-neuf ans et hésite quant à un avenir qu’il souhaite glorieux en se nourrissant, par livres interposés, de Rousseau et de l’épopée napoléonienne…
La bataille d’Austerlitz ayant eu lieu en 1805, la vraisemblance historique lui interdisait d’y être présent…
Certains vétérans de la campagne d’Italie évoquent devant lui leurs souvenirs à Lodi, Arcole, Rivoli, mais ne mentionnent pas la bataille qui nous intéresse.
Un site internet comme ABU (La bibliothèque universelle) qui propose, à partir du texte intégral, une recherche dans le corps d’ouvrages du patrimoine littéraire nous apprend même que le mot «AUSTERLITZ» ne figure pas dans le texte du roman, ce que confirme la base Frantext, accessible depuis la BM de Lyon.
Il s’agit probablement d’une autre bataille dans un autre roman ; une toute autre histoire, donc…
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 09/04/2005 à 15h06
Votre question était erronée : En fait , c’est Fabrice Del Dongo, autre héros stendhalien, qui dans "La Chartreuse de Parme "assiste à la bataille de Waterloo et qui, mêlé à la bataille, n’y comprend pas grand-chose. Dans le roman, Fabrice s’est enfui du château de Grianta, près de Côme, et en 1815, à la nouvelle du retour de Napoléon de l’Ile d’Elbe, il suit la fin de l’épopée napoléonienne et participe de ce fait à Waterloo.
Stendhal s’est servi de sa propre expérience lors des batailles napoléoniennes pour raconter à sa manière une bataille célèbre. Fidèle à son axiome « La vérité, l’âpre vérité », il n’a rien caché des hasards, des peurs que rencontrent les combattants.
Cette évocation originale et véridique fut très admirée de L. Tolstoï qui dans « La Guerre et la paix » reprend cette difficulté pour un participant de comprendre le déroulement d’une bataille qui le dépasse. On y voit Nicolas Rostov et le prince André Bolkonski participer à la bataille de Borodino (La Moskowa pour les Français) dans des circonstances analogues.
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