Question d'origine :
Dou vient la nom du Moulin à vent à Lyon?
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 19/09/2014 à 13h06
Bonjour
Nous avons trouvé la réponse concernant le nom du quartier de Moulin-à-vent situé entre le 8e arrondissement de Lyon et Vénissieux dans un ouvrage disponible au Département de la Documentation Régionale de la Bibliothèque Municipale de Lyon :
Lyon 8e arrondissement : histoire et métamorphoses /Catherine Chambon, 2009
P. 123-125 :
Le Moulin à Vent a longtemps fait tourner les historiens en rond. Pas d'aile de moulin en vue depuis des siècles... On en venait même à penser qu'il s'agissait de ce fameux vin du Beaujolais << Moulin-à-Vent >> coulant à flots dans les bistrots du quartier qui lui aurait transmis ce nom... Balivernes balayées d'un coup de tornade quand un historien retrouva au milieu de centaines d'actes et registres savamment dépouillés, le bout d'une aile du moulin, fracassée par la tempête de la nuit de Noël 1748. Cette année-là, un ouragan avait dévasté les toits de Vénissieux et de la Guillotière, emportant les tuiles du château de Champagneux et du Moulin-à-Vent. Le dit moulin fut alors traqué, sans répit, dans les archives lyonnaises et dauphinoises... L’édifice se trouvait à la limite actuelle de Lyon, sur le territoire de Vénissieux, à l'angle des rues actuelles du Moulin-à-Vent et Professeur-Roux. La description qui nous en est donnée indique qu'il se dressait au bout d'une allée plantée de mûriers, entouré par un grand champ de seigle. Une tour ronde en pierre de 7 à 8 mètres de hauteur et autant de diamètre, surmontée d'un toit de bois pointu d'où partaient quatre immenses ailes. À l'intérieur, au rez-de-chaussée, les sacs de grain et de farine jonchaient le sol. À l'étage, la meule. Le meunier logeait dans une petite maison, juste à
côté de la tour.
Évidemment, nous ne possédons pas de vue de cette construction, très ordinaire pour l'époque, qui ne méritait pas qu'on la croque ou qu'on l'immortalise dans quelques peintures. Il ne nous reste que notre imagination pour réinventer ce moulin tant recherché, qui ressemblait fort à celui de Daudet. Quand fut-il construit ? Peut-être dès le XVe siècle. Nous savons, en revanche, qu'il cessa de moudre à la suite de l'ouragan. Son propriétaire, Antoine Dufournel, le transforma de fond en combles. Il le rehaussa de douze toises de pisay (pisé) et fit aménager deux chambres et une cuisine. La réhabilitation terminée, il s'empressa de le louer à un cabaretier de la Guillotière, Augustin Montpensier, qui le transforma en une auberge à succès.
Quoi qu'il en soit, la présence de ce moulin, soumis aux vents du sud, implanté sur la partie la plus en hauteur du quartier, nous ramène à la fonction agricole de cette vaste plaine (un moulin à eau
existait aussi en lisière de Vénissieux et Saint-Fons). Ces cultures céréalières se tournèrent progressivement vers le maraîchage et même la vigne jusqu'à la grande crise du phylloxéra. S’implantèrent aussi des horticulteurs spécialisés : rosiéristes, œilletistes et chrysanthèmistes. Ces nouvelles cultures doivent leur origine à la fertilisation intensive du sol réalisée par les << vendangeurs-artilleurs».
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