Question d'origine :
Bonjour,
Après recherches, je ne parviens toujours pas a retrouver à quel homme d'église appartiennent ces armes écartelées avec mitres, phénix et couronnes : Fichier pdf des armes qui ornent un ouvrage du XVIIIe siècle. Pouvez-vous m'y aider ?
Cordialement,
Annie
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 25/09/2014 à 15h04
Bonjour,
Disons d’emblée que l’héraldique ne s'improvise pas. Nous apporterons des éléments d’observation pour varier vos pistes de recherche, mais il manque trop d’éléments pour nos outils de recherche :
- pour la description des armes (blasonnement) en plein texte sur Gallica, il nous manque les « émaux », notablement les mentions de couleur (*écu sommé d’une mitre de face et crosse à dextre, écartelé en 1 et 4, d’or à une mitre d’azur, en 2 d’azur au phénix sur son immortalité d’or, en 3 de sinople aux trois couronnes d’argent)
- pour la recherche dans certains armoriaux, une indication géographique
Les éléments religieux indiquent qu’il s’agit d’héraldique ecclésiastique :
« L'Église ne s'est jamais préoccupée de l'usage des armoiries par les clercs, en tant que personnes privées. Il fait partie du droit personnel de chacun d'eux avant son entrée dans l'état ecclésiastique. Ce n'est donc pas l'écu et ce qu'il contient qui est l'objet du droit héraldique de l'Église, mais, exclusivement, tout ce qui s'ajoute à l'extérieur de l'écu, en le caractérisant comme blason ecclésiastique et en indiquant les différentes dignités.
Comme l'habit et les ornements et insignes liturgiques, le blason ecclésiastique est une prérogative d'honneur du clergé. Ses ornements extérieurs dépendent entièrement du rang occupé dans l'Église, qu'il s'agisse soit d'un grade de la hiérarchie juridictionnelle à laquelle on est incorporé par la mission canonique, soit d'un degré de la hiérarchie d'ordre dans laquelle on est élevé par une ordination sacrée, soit enfin de la hiérarchie d'honneur qui a été établie par l'autorité ecclésiastique.
Les insignes ecclésiastiques ne sont, par nature, ni héréditaires, ni transmissibles par des contrats privés. Les charges et dignités, dont les insignes liturgiques et héraldiques ne sont que les symboles, ne peuvent être conférées que par l'autorité. Chacun, sans exception, doit les acquérir personnellement en entrant dans l'état clérical et progressivement suivant l'échelle de la hiérarchie. »
Mitre
La mitre est l’insigne des évêques et des abbés ou de certains chapitres privilégiés.
C’est une coiffure à deux pointes (qui apparaissent confondues dans les vues de face), et deux fanons ou bandes, qui retombent sur les épaules. Les deux pointes et les deux fanons signifient la science des deux Testaments que le pontife doit posséder. Elle apparaît parfois sur le blason lui-même : D’azur à une mitre d’argent, accompagnée de trois fleurs de lys d’or, qui est de Saintonge. Azur à une mitre d’or : apparaît dans les armes de Tolède. Argent à une mitre et une crosse d’or : apparaît dans les armes d’Andorre (évêché d’Urgel).
Crosse
Avec la mitre, la crosse est un des premiers insignes pontificaux que l'art héraldique ait adopté comme marque de dignité. Symbole du Bon Pasteur, elle indique la juridiction.
Les abbés et tous les prélats inférieurs aux évêques accrochent à la crosse un voile (velum ou panisellus ou sudarium) partant du bouton, car originellement ils n'avaient pas l'usage des gants dans la liturgie pontificale. Ce voile servait à tenir la crosse pour éviter de la toucher avec des mains moites.
La crosse est le plus souvent représentée ouverte à dextre. En France, la crosse des évêques était depuis plusieurs siècles tournée vers l'extérieur de l'écu, alors que celle des abbés devrait être tournée vers le milieu, signifiant que leur juridiction ne s'exerce qu'à l'intérieur de leur monastère.
Couronnes et décorations
Les patriarches, archevêques et évêques ne peuvent plus faire usage des insignes de titres nobiliaires familiaux ou de dignités séculières (après 1644), mais ils pouvaient jadis utiliser les ornements extérieurs correspondant aux titres nobiliaires éventuellement attachés à leur siège ou à leur abbaye. Cet usage a été supprimé en 1951 sous le pontificat de Pie XII.
Rien n'a été statué concernant l'usage de tels insignes par d'autres ecclésiastiques.
("Héraldique ecclésiastique", Wikipédia)
On peut émettre l’hypothèse que le cimier du blason avec sa mitre et sa crosse serait l’emblème d’un ordre ecclésiastique ; que la crosse tournée vers l’intérieur indiquerait un abbé plutôt qu’un évêque (et en tout cas pas un cardinal, le blason n’étant pas surmonté d’un chapeau plat).
On peut penser que le phénix (ou griffon ?), ainsi que les 3 couronnes, représentent une trace héraldique familiale, qu’il vous faudra peut-être retrouver indépendamment des emblèmes ecclésiastiques.
Au demeurant, si le blason orne le plat d’un livre en cuir repoussé et doré, comme l’image le laisse supposer, il vous faudra aussi rechercher du côté de la bibliophilie : il est probable que le livre frappé à ces armoiries ne soit pas unique, et retrouver la bibliothèque dont il provient (par forcément française) pourrait vous aider à identifier le propriétaire de ces armes.
Pistes :
Armorial de l’Eglise de France
Armorial des prélats français du XIXe siècle
Coutumes et droits héraldiques de l’Eglise
L’héraldique ecclésiastique
Disons d’emblée que l’héraldique ne s'improvise pas. Nous apporterons des éléments d’observation pour varier vos pistes de recherche, mais il manque trop d’éléments pour nos outils de recherche :
- pour la description des armes (blasonnement) en plein texte sur Gallica, il nous manque les « émaux », notablement les mentions de couleur (*écu sommé d’une mitre de face et crosse à dextre, écartelé en 1 et 4, d’or à une mitre d’azur, en 2 d’azur au phénix sur son immortalité d’or, en 3 de sinople aux trois couronnes d’argent)
- pour la recherche dans certains armoriaux, une indication géographique
Les éléments religieux indiquent qu’il s’agit d’héraldique ecclésiastique :
« L'Église ne s'est jamais préoccupée de l'usage des armoiries par les clercs, en tant que personnes privées. Il fait partie du droit personnel de chacun d'eux avant son entrée dans l'état ecclésiastique. Ce n'est donc pas l'écu et ce qu'il contient qui est l'objet du droit héraldique de l'Église, mais, exclusivement, tout ce qui s'ajoute à l'extérieur de l'écu, en le caractérisant comme blason ecclésiastique et en indiquant les différentes dignités.
Comme l'habit et les ornements et insignes liturgiques, le blason ecclésiastique est une prérogative d'honneur du clergé. Ses ornements extérieurs dépendent entièrement du rang occupé dans l'Église, qu'il s'agisse soit d'un grade de la hiérarchie juridictionnelle à laquelle on est incorporé par la mission canonique, soit d'un degré de la hiérarchie d'ordre dans laquelle on est élevé par une ordination sacrée, soit enfin de la hiérarchie d'honneur qui a été établie par l'autorité ecclésiastique.
Les insignes ecclésiastiques ne sont, par nature, ni héréditaires, ni transmissibles par des contrats privés. Les charges et dignités, dont les insignes liturgiques et héraldiques ne sont que les symboles, ne peuvent être conférées que par l'autorité. Chacun, sans exception, doit les acquérir personnellement en entrant dans l'état clérical et progressivement suivant l'échelle de la hiérarchie. »
La mitre est l’insigne des évêques et des abbés ou de certains chapitres privilégiés.
C’est une coiffure à deux pointes (qui apparaissent confondues dans les vues de face), et deux fanons ou bandes, qui retombent sur les épaules. Les deux pointes et les deux fanons signifient la science des deux Testaments que le pontife doit posséder. Elle apparaît parfois sur le blason lui-même : D’azur à une mitre d’argent, accompagnée de trois fleurs de lys d’or, qui est de Saintonge. Azur à une mitre d’or : apparaît dans les armes de Tolède. Argent à une mitre et une crosse d’or : apparaît dans les armes d’Andorre (évêché d’Urgel).
Avec la mitre, la crosse est un des premiers insignes pontificaux que l'art héraldique ait adopté comme marque de dignité. Symbole du Bon Pasteur, elle indique la juridiction.
Les abbés et tous les prélats inférieurs aux évêques accrochent à la crosse un voile (velum ou panisellus ou sudarium) partant du bouton, car originellement ils n'avaient pas l'usage des gants dans la liturgie pontificale. Ce voile servait à tenir la crosse pour éviter de la toucher avec des mains moites.
La crosse est le plus souvent représentée ouverte à dextre. En France, la crosse des évêques était depuis plusieurs siècles tournée vers l'extérieur de l'écu, alors que celle des abbés devrait être tournée vers le milieu, signifiant que leur juridiction ne s'exerce qu'à l'intérieur de leur monastère.
Les patriarches, archevêques et évêques ne peuvent plus faire usage des insignes de titres nobiliaires familiaux ou de dignités séculières (après 1644), mais ils pouvaient jadis utiliser les ornements extérieurs correspondant aux titres nobiliaires éventuellement attachés à leur siège ou à leur abbaye. Cet usage a été supprimé en 1951 sous le pontificat de Pie XII.
Rien n'a été statué concernant l'usage de tels insignes par d'autres ecclésiastiques.
("Héraldique ecclésiastique", Wikipédia)
On peut émettre l’hypothèse que le cimier du blason avec sa mitre et sa crosse serait l’emblème d’un ordre ecclésiastique ; que la crosse tournée vers l’intérieur indiquerait un abbé plutôt qu’un évêque (et en tout cas pas un cardinal, le blason n’étant pas surmonté d’un chapeau plat).
On peut penser que le phénix (ou griffon ?), ainsi que les 3 couronnes, représentent une trace héraldique familiale, qu’il vous faudra peut-être retrouver indépendamment des emblèmes ecclésiastiques.
Au demeurant, si le blason orne le plat d’un livre en cuir repoussé et doré, comme l’image le laisse supposer, il vous faudra aussi rechercher du côté de la bibliophilie : il est probable que le livre frappé à ces armoiries ne soit pas unique, et retrouver la bibliothèque dont il provient (par forcément française) pourrait vous aider à identifier le propriétaire de ces armes.
Armorial de l’Eglise de France
Armorial des prélats français du XIXe siècle
Coutumes et droits héraldiques de l’Eglise
L’héraldique ecclésiastique
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