Question d'origine :
C'est l'bordel....! Cette expression si courante dans le langage de tous les jours, QUAND est-elle née...? Son origine semble plus que connue, mais les maisons closes n'étaient pas si mal gérées, semble-t-il, ou alors serait-ce que ...ces dames au salon...! donnaient une image de l'établissement qui en faisait un lieu si désorganisé que l'expression en aurait jaillit spontanément...? Merci d'éclairer ma lanterne rouge..! en ce domaine.
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 29/09/2014 à 09h05
Bonjour,
Le dictionnaire historique de la langue française nous renseigne sur le passage du sens de maison close à celui de désordre du mot bordel :
Bordel (n.m.)
est le diminutif (av. 1105) de l’ancien français « bord » ; attesté (provisoirement) plus tard (1172-1175) ou de « borde » «petite maison, cabane », encore enregistré en ce sens dans les dictionnaires du XVIIe siècle, voire du XVIIIe siècle. Ce mot est hérité d’un francique « borda », pluriel neutre de « bord » « planche », pris dans une valeur collective au sens de « maison de planches ». Le mot francique est déduit d’après le gothique (fotu-) « baurd » « petit banc, tabouret », l’ancien norrois, l’ancien islandais « bord », le vieil anglais, l’ancien frison, l’ancien saxon « bord », le moyen bas allemand « bort », « planche, table », tous substantifs neutres.
* Le sens spécialisé de « lieu de prostitution », ancien (v. 1200), l’a emporté, d’abord au pluriel « bordeaux » (v. 1300-1325, bordiaus) sur lequel est formé un singulier « bordeau » (1537) et « bordels » (1585, Montaigne). Cet emploi vient du fait que les prostituées, en particulier dans les ports, ne pouvaient exercer leur commerce qu’à l’écart, dans des «bordes » qui formaient un quartier réservé (un bordeau). Tandis que le sens de « maison de prostitution » devient trivial, des valeurs figurées apparaissent à partir du XVIIe siècle : « bordel ambulant » s’est dit à propos d’un fiacre (1718).
* Outre le sens initial, très vivant, mais concurrencé par divers euphémismes (maison close, de tolérance …),ce mot désigne en français moderne un lieu où règne le désordre, le tapage, allusion à une situation antérieure à la stricte surveillance exercée par la police sur ces établissements à partir du Ier Empire.
Ce glissement vers le sens de désordre se fait, dans la littérature, vers la fin du XIXe siècle :
Le sens de "lieu désordonné ou sens dessus dessous" est plus récent ; on le voit apparaître dans la littérature vers 1880, en référence au lieu de désordre par excellence qu’est le bordel. Plus tard, dans les années 40, il prend le sens de "situation complexe, chaotique". Et c’est ce sens qui domine aujourd’hui, tous les termes précités étant tombés dans l’oubli, notamment depuis la fermeture des maisons closes en 1946.
(Source : Le mot : le bordel / Karambolage)
Le Trésor de la langue française nous confirme cette information :
Bordel
Au fig. et très fam.
1. Lieu où règne le désordre; grand désordre matériel ou non ; tapage.
« Y en a trop qui foutent le bordel... « (Céline, Mort à crédit,1936, p. 163) ;
« faire un bordel d'enfer»(L. Rigaud, Dict. du jargon parisien,1878, p. 46) :
3. « Dans le bordel infernal de cette cabane, ses fringues restaient introuvables. On a dû le rouler dans deux couvertures. » A. Simonin, Touchez pas au grisbi,1953, p. 159.
− P. ext., arg. [Sans idée de prostitution] Lieu quelconque (maison, pièce, lieu de travail, etc.). « Votre petit bordel. » Votre appartement (cf. S. de Beauvoir, Les Mandarins, 1954, p. 12) :
4. « Votre théâtre (...) Bordenave l'interrompit (...) d'un mot cru (...) Dites mon bordel. » Zola, Nana,1880, p. 1097.
C’est bien les activités liées aux maisons closes qui donnent lieu au sens de désordre. Toutefois, la faute ne semble pas reposer uniquement sur les pensionnaires mais également sur leurs clients !
Bonne journée
Le dictionnaire historique de la langue française nous renseigne sur le passage du sens de maison close à celui de désordre du mot bordel :
est le diminutif (av. 1105) de l’ancien français « bord » ; attesté (provisoirement) plus tard (1172-1175) ou de « borde » «petite maison, cabane », encore enregistré en ce sens dans les dictionnaires du XVIIe siècle, voire du XVIIIe siècle. Ce mot est hérité d’un francique « borda », pluriel neutre de « bord » « planche », pris dans une valeur collective au sens de « maison de planches ». Le mot francique est déduit d’après le gothique (fotu-) « baurd » « petit banc, tabouret », l’ancien norrois, l’ancien islandais « bord », le vieil anglais, l’ancien frison, l’ancien saxon « bord », le moyen bas allemand « bort », « planche, table », tous substantifs neutres.
* Le sens spécialisé de « lieu de prostitution », ancien (v. 1200), l’a emporté, d’abord au pluriel « bordeaux » (v. 1300-1325, bordiaus) sur lequel est formé un singulier « bordeau » (1537) et « bordels » (1585, Montaigne). Cet emploi vient du fait que les prostituées, en particulier dans les ports, ne pouvaient exercer leur commerce qu’à l’écart, dans des «bordes » qui formaient un quartier réservé (un bordeau). Tandis que le sens de « maison de prostitution » devient trivial, des valeurs figurées apparaissent à partir du XVIIe siècle : « bordel ambulant » s’est dit à propos d’un fiacre (1718).
* Outre le sens initial, très vivant, mais concurrencé par divers euphémismes (maison close, de tolérance …),
Ce glissement vers le sens de désordre se fait, dans la littérature, vers la fin du XIXe siècle :
(Source : Le mot : le bordel / Karambolage)
Le Trésor de la langue française nous confirme cette information :
Au fig. et très fam.
1. Lieu où règne le désordre; grand désordre matériel ou non ; tapage.
« Y en a trop qui foutent le bordel... « (Céline, Mort à crédit,1936, p. 163) ;
« faire un bordel d'enfer»(L. Rigaud, Dict. du jargon parisien,1878, p. 46) :
3. « Dans le bordel infernal de cette cabane, ses fringues restaient introuvables. On a dû le rouler dans deux couvertures. » A. Simonin, Touchez pas au grisbi,1953, p. 159.
− P. ext., arg. [Sans idée de prostitution] Lieu quelconque (maison, pièce, lieu de travail, etc.). « Votre petit bordel. » Votre appartement (cf. S. de Beauvoir, Les Mandarins, 1954, p. 12) :
4. « Votre théâtre (...) Bordenave l'interrompit (...) d'un mot cru (...) Dites mon bordel. » Zola, Nana,1880, p. 1097.
C’est bien les activités liées aux maisons closes qui donnent lieu au sens de désordre. Toutefois, la faute ne semble pas reposer uniquement sur les pensionnaires mais également sur leurs clients !
Bonne journée
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