Question d'origine :
Bonjour,
En Bourgogne, on trouve les Editions d'Armançon, qui est plutôt une référence dans la région, il s'agit de la première maison d'éditions à ne se consacrer qu'à la Bourgogne. Néanmoins, en voyageant un peu à travers toute la France, je m'aperçois que rare sont les personnes à connaitre cette édition. Ils ont pourtant une page Facebook datant d'environ un an ainsi qu'un site web en cours de remaniement. N'étant pas non plus une grande chaîne d'édition tel que Gallimard ou Hachette, je pense qu'ils ont quelques souci de budget, ce qui peut les handicaper côté information-communication-partage ect... Comment pourrait-elle faire pour arriver à toucher d'autres "clients" en dehors des bourguignons, sans avoir à débourser des milles et des cents en publicité? En imitant les pratiques des grandes chaînes peut-être? A ce moment quelles méthodes si particulière utilisent-elles?
Merci pour votre réponse!
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/10/2014 à 09h35
Bonjour,
On dénombre quelques 7000 éditeurs en France... Pour la filière livre en Bourgogne, une récente étude menée par le CRL détaille son poids économique :
" les libraires (40 millions de CA, 220 salariés environ) et les éditeurs (17 millions de CA, 110 salariés environ) [...] Plus de 800 bibliothèques de Bourgogne affichent un budget d’acquisition et d’animation de 4,7 millions d’euros et 840 salariés."
Nous ne prétendrons pas ici apprendre à un éditeur son métier, qui comprend de nombreuses compétences. D’autant que pour la Bourgogne, le Centre Régional du Livre (FB CRLB), dédié à l’économie régionale du livre, est un interlocuteur doté de compétences multiples. On apprend d’ailleurs par la fiche éditeur du CRLB qu’Armançon a choisi pour diffuseur : Éditions de l'Armançon, Soleils Diffusions (Paris), Générale libr'est (ancienne Générale du Livre, Paris) et pour Distributeurs : Éditions de l'Armançon, Soleils Diffusions.
« Le vrai petit éditeur c’est le microéditeur, qui est totalement indépendant. Il est en général diffusé par lui-même, on appelle ça «l’autodiffusion». Quand il commence à être reconnu il peut être diffusé par un distributeur spécialisé dans les maisons dites « de taille restreinte ». ("La Microédition, laboratoire fragile…").
Armançon publie une douzaine de titres par an et possède un catalogue de 300 titres depuis 1987. Elles publient :
« des ouvrages ayant trait à la Bourgogne - dans son acception la plus large - éditer des textes d'auteurs nés ou vivant en Bourgogne et, par ces publications faire mieux connaître cette région, à l'intérieur comme à l'extérieur de celle-ci, tels sont les axes principaux que se sont fixés les fondateurs des éditions de l'Armançon.
Monographies, études historiques, ou biographies, romans inédits, beaux livres ou livres d'art, documents, livres illustrés, un éventail volontairement vaste et ouvert à tous les genres littéraires. »
C’est le choix de l’éditeur d’« être éclectique dès lors que la Bourgogne est présente dans les œuvres publiées, soit par l’auteur soit par le sujet. » Les méthodes de la grande distribution, étudiées pour des produits standardisés fabriqués en grandes quantités, ne semblent pas indiquées pour ce type d’entreprise. Les éditions à deux ou trois salariés assurent leur propre commercialisation. Docteur Watson, dans son livre « Créer une maison d’édition » relativise le rôle des diffuseurs de petites maisons :
« avoir un diffuseur ne garantit pas non plus le succès ni une bonne place dans les points de vente. […] Pour être efficace et vendre, le représentant ne doit pas avoir « trop de références » à proposer au point de vente. Si un commercial se présente dans une librairie pour discuter avec une responsable pendant 30 mn (1800 secondes) avec dans son catalogue 200 titres de huit éditeurs différents, [cela] donne 9 secondes par titre. »
« De son côté, le distributeur gère toute la logistique. C’est sur ses plateformes qu’arrivent les palettes de livres. Il envoie les ouvrages aux points de ventes avec les factures. Il se charge de récupérer l’argent des ventes et de le redistribuer à l’éditeur. Il réceptionne aussi les invendus […] (sur le prix d’un livre, près de 60% paie la commercialisation : le libraire prend entre 33 et 40% en moyenne, diffuseur-distributeur disposent du reste. »
On peut noter que Soleil Diffusions n’a pas de site internet, donc pas de catalogue des ses éditeurs, et que la 'Générale libr’est' a un bon site, avec un moteur de recherche efficace, mais où aucun visuel des Editions Armançon n’apparaît, ce qui est un mauvais point pour la communication.
L’autodiffusion passerait par un rapprochement avec le CRL, l’impression d’un catalogue et un démarchage personnel des points de vente, voire des bibliothèques, qui peuvent être un bon débouché pour l’édition régionale, à la fois par les achats qu’elles effectuent mais aussi par leur contribution à promouvoir une littérature moins connue.
Le CRL Bourgogne propose notamment une aide pour la présence sur des salons du livre, des aides à la publication de catalogues, des aides à la publication et à la traduction (pour viser un public anglophone par exemple, autour du patrimoine bourguignon), ainsi que des conseils et un accompagnement dans les domaines techniques, juridiques et commerciaux.
« Créer une maison d’édition » met enfin l’accent sur le référencement sur « Dilicom, Electre et cyber-scribe » afin que les points de vente trouvent facilement les coordonnées, voire le catalogue de l’éditeur, ce qui est bien le cas d’Armançon. L’éditeur bourguignon est également présent sur les librairies en ligne.
Enfin, le fait que ces Editions aient ouvert une page sur les réseaux sociaux récemment est une bonne chose : à ses followers de faire connaître les publications qu’ils aiment pour augmenter son audience. La page est vivante et prouve s’il en était besoin que les Editions d’Armençon se démènent pour leurs auteurs
Bonnes lectures !
On dénombre quelques 7000 éditeurs en France... Pour la filière livre en Bourgogne, une récente étude menée par le CRL détaille son poids économique :
" les libraires (40 millions de CA, 220 salariés environ) et les éditeurs (17 millions de CA, 110 salariés environ) [...] Plus de 800 bibliothèques de Bourgogne affichent un budget d’acquisition et d’animation de 4,7 millions d’euros et 840 salariés."
Nous ne prétendrons pas ici apprendre à un éditeur son métier, qui comprend de nombreuses compétences. D’autant que pour la Bourgogne, le Centre Régional du Livre (FB CRLB), dédié à l’économie régionale du livre, est un interlocuteur doté de compétences multiples. On apprend d’ailleurs par la fiche éditeur du CRLB qu’Armançon a choisi pour diffuseur : Éditions de l'Armançon, Soleils Diffusions (Paris), Générale libr'est (ancienne Générale du Livre, Paris) et pour Distributeurs : Éditions de l'Armançon, Soleils Diffusions.
« Le vrai petit éditeur c’est le microéditeur, qui est totalement indépendant. Il est en général diffusé par lui-même, on appelle ça «l’autodiffusion». Quand il commence à être reconnu il peut être diffusé par un distributeur spécialisé dans les maisons dites « de taille restreinte ». ("La Microédition, laboratoire fragile…").
Armançon publie une douzaine de titres par an et possède un catalogue de 300 titres depuis 1987. Elles publient :
« des ouvrages ayant trait à la Bourgogne - dans son acception la plus large - éditer des textes d'auteurs nés ou vivant en Bourgogne et, par ces publications faire mieux connaître cette région, à l'intérieur comme à l'extérieur de celle-ci, tels sont les axes principaux que se sont fixés les fondateurs des éditions de l'Armançon.
Monographies, études historiques, ou biographies, romans inédits, beaux livres ou livres d'art, documents, livres illustrés, un éventail volontairement vaste et ouvert à tous les genres littéraires. »
C’est le choix de l’éditeur d’« être éclectique dès lors que la Bourgogne est présente dans les œuvres publiées, soit par l’auteur soit par le sujet. » Les méthodes de la grande distribution, étudiées pour des produits standardisés fabriqués en grandes quantités, ne semblent pas indiquées pour ce type d’entreprise. Les éditions à deux ou trois salariés assurent leur propre commercialisation. Docteur Watson, dans son livre « Créer une maison d’édition » relativise le rôle des diffuseurs de petites maisons :
« avoir un diffuseur ne garantit pas non plus le succès ni une bonne place dans les points de vente. […] Pour être efficace et vendre, le représentant ne doit pas avoir « trop de références » à proposer au point de vente. Si un commercial se présente dans une librairie pour discuter avec une responsable pendant 30 mn (1800 secondes) avec dans son catalogue 200 titres de huit éditeurs différents, [cela] donne 9 secondes par titre. »
« De son côté, le distributeur gère toute la logistique. C’est sur ses plateformes qu’arrivent les palettes de livres. Il envoie les ouvrages aux points de ventes avec les factures. Il se charge de récupérer l’argent des ventes et de le redistribuer à l’éditeur. Il réceptionne aussi les invendus […] (sur le prix d’un livre, près de 60% paie la commercialisation : le libraire prend entre 33 et 40% en moyenne, diffuseur-distributeur disposent du reste. »
On peut noter que Soleil Diffusions n’a pas de site internet, donc pas de catalogue des ses éditeurs, et que la 'Générale libr’est' a un bon site, avec un moteur de recherche efficace, mais où aucun visuel des Editions Armançon n’apparaît, ce qui est un mauvais point pour la communication.
L’autodiffusion passerait par un rapprochement avec le CRL, l’impression d’un catalogue et un démarchage personnel des points de vente, voire des bibliothèques, qui peuvent être un bon débouché pour l’édition régionale, à la fois par les achats qu’elles effectuent mais aussi par leur contribution à promouvoir une littérature moins connue.
Le CRL Bourgogne propose notamment une aide pour la présence sur des salons du livre, des aides à la publication de catalogues, des aides à la publication et à la traduction (pour viser un public anglophone par exemple, autour du patrimoine bourguignon), ainsi que des conseils et un accompagnement dans les domaines techniques, juridiques et commerciaux.
« Créer une maison d’édition » met enfin l’accent sur le référencement sur « Dilicom, Electre et cyber-scribe » afin que les points de vente trouvent facilement les coordonnées, voire le catalogue de l’éditeur, ce qui est bien le cas d’Armançon. L’éditeur bourguignon est également présent sur les librairies en ligne.
Enfin, le fait que ces Editions aient ouvert une page sur les réseaux sociaux récemment est une bonne chose : à ses followers de faire connaître les publications qu’ils aiment pour augmenter son audience. La page est vivante et prouve s’il en était besoin que les Editions d’Armençon se démènent pour leurs auteurs
Bonnes lectures !
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