Fascicule bleu
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 24/10/2014 à 16h32
551 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Je recherche la définition précise de l'expression "fascicule bleu" trouvée dans les mémoires d'un prisonnier du guerre de 39-45.
Le fascicule bleu pourrait être un document destiné aux réservistes non incorporés. Par extension l'expression pourrait désigner les réservistes eux mêmes (un équivalent du terme "planqués") ???
Pouvez-vous m'aider ? Je ne sais où chercher.
Merci.
Jean-Sébastien Chorin
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 27/10/2014 à 14h27
Bonjour,
D’après les documents trouvés au cours de notre recherche il semble en effet que les « fascicules bleus » désignent les fascicules de réservistes en attente d'affectation. Nous ne pouvons en revanche pas confirmer l’emploi de cette expression pour désigner les réservistes eux-mêmes.
J'étais nanti depuis l'année précédente […] d'un fascicule de mobilisation bleu. J'ignorais tout des catégories militaires à quoi correspondait ce carton, sinon qu'il m'assurait quelque répit. Je ne doutais pas qu'avec mon âge et ma santé ce délai pût aller au delà de trois ou quatre semaines. Mais les circulaires m’apprenaient qu'il n'en était rien. La phalange des fascicules bleus constituait apparemment une réserve privilégiée, admise à garder ses pantoufles et à hanter ses lits conjugaux en attendant l'heure incertaine où il lui faudrait boucher les trous.
Source : Les Décombres, Lucien Rebatet
Maire avec Weygand, espion avec De Gaulle
« La guerre a éclaté. Où est la guerre ? En dehors des nouvelles qu’il faut croire et des affiches qu’il faut lire, où trouver les signes de l’absurde événement ? » Comme de nombreux Algérois, Albert Camus semble bien étonné d’apprendre que la guerre entre la France et l’Allemagne a été déclarée ce 3 septembre 1939. La mobilisation, pourtant, est considérable. Détenteur du « fascicule bleu » attribué aux pères de quatre enfants, Jacques Chevallier n’est pas mobilisable. Il accepte mal ce passe-droit qui l’empêche de combattre et le cantonne, à moins de vingt-huit ans, dans un rôle de quasi-retraité. Alors il fait des pieds et des mains pour obtenir un changement de statut, et se retrouve finalement de nouveau affecté au 9e zouaves. Pour pouvoir partir au front, il pose sa candidature comme auxiliaire d’anglais dans une unité combattante. En vain. Il est démobilisé le 24 octobre et reprend sa place de directeur au sein de l’entreprise familiale.
Source : Jacques Chevallier, l'homme qui voulait empêcher la guerre d'Algérie, José-Alain Fralon
Pour et contre
C’est assurément sans déplaisir que les mobilisables en possession du fascicule bleu ont appris que l’autorité militaire ne songeait pas, pour le moment, à les appeler. Leur situation se trouve donc provisoirement réglée – et ils n’en demandent pas plus, car ils savent bien que, dans les temps où nous sommes, le provisoire seul peut nous être promis.
On est heureux de pouvoir ainsi constater que l’autorité militaire, qui se montre justement, humainement avare, sur le front, de la vie précieuse des combattants, s’attache également à ne pas faire, à l’arrière, un vain gaspillage de nos vieilles classes.
Source : Le Petit Parisien, n°22862, 4 octobre 1939
Pour des effectifs équitables
Le Président du Conseil, ministre de la Défense nationale, qui avait déjà renvoyé dans leurs foyers les hommes des classes 1909, 1910, 1911, ainsi que les pères de famille rattachés à ces classes par suite de leur situation de famille régulièrement déclarée, a décidé de libérer progressivement, à partir du 15 décembre, les pères de 4 et 5 enfants, puis ceux de 2 et 3 enfants, qui n’ont pas fait leur déclaration d’enfants en temps voulu, mais qui sont pratiquement rattachés aux classes déjà libérées.
Soucieux d’aménager les effectifs de façon équitable, le Président du Conseil fait procéder au retrait des formations combattantes des réservistes de la 2e réserve (classes 19 et plus anciennes). En compensation, ceux de la 1er réserve qui sont encore dans les formations du territoire seront dirigés sur leurs dépôts en vue de leur envoi aux armées.
Les réservistes de la 1er réserve, titulaires d’un fascicule bleu, seront eux-mêmes rappelés à partir du 15 décembre, en commençant par les jeunes classes.
Source : Le Citoyen, n°47, 1er décembre 1939
Fascicules bleus
M. Daladier a fait savoir qu’il n’envisageait pas actuellement le rappel sous les drapeaux des possesseurs d’un « fascicule bleu » portant la mention « sans affectation » qu’ils peuvent être engagés par toute entreprise, commerciale ou industrielle, suivant leurs compétences professionnelles les mobilisables sont répartis de la façon suivante :
Réserve d’active : durée 3 ans (de 20 à 25 ans).
Première réserve : durée 16 ans (de 25 à 41 ans)
Deuxième réserve : durée 8 ans (de 41 à 49 ans).
Source : Le Mémorial d’Aix, n°102, 8 octobre 1939
Un ancien chef communiste demande à remplacer aux armées le déserteur Thorez
Paris, 15 (havas). – M. Gérard Lalouette, ancien secrétaire du syndicat de la batellerie artisanale et ancien chef de la cellule communiste de la batellerie du Nord, a adressé à M. Daladier une lettre dans laquelle il réclamait le droit, bien que porteur du fascicule bleu, de prendre la place laissée vacante aux armées par la désertion de Thorez.
Source : Feuille d’avis de Neuchâtel et du vignoble Neuchâtelois, n°241, 16 octobre 1939
Bonne journée.
D’après les documents trouvés au cours de notre recherche il semble en effet que les « fascicules bleus » désignent les fascicules de réservistes en attente d'affectation. Nous ne pouvons en revanche pas confirmer l’emploi de cette expression pour désigner les réservistes eux-mêmes.
J'étais nanti depuis l'année précédente […] d'un fascicule de mobilisation bleu. J'ignorais tout des catégories militaires à quoi correspondait ce carton, sinon qu'il m'assurait quelque répit. Je ne doutais pas qu'avec mon âge et ma santé ce délai pût aller au delà de trois ou quatre semaines. Mais les circulaires m’apprenaient qu'il n'en était rien. La phalange des fascicules bleus constituait apparemment une réserve privilégiée, admise à garder ses pantoufles et à hanter ses lits conjugaux en attendant l'heure incertaine où il lui faudrait boucher les trous.
Source : Les Décombres, Lucien Rebatet
« La guerre a éclaté. Où est la guerre ? En dehors des nouvelles qu’il faut croire et des affiches qu’il faut lire, où trouver les signes de l’absurde événement ? » Comme de nombreux Algérois, Albert Camus semble bien étonné d’apprendre que la guerre entre la France et l’Allemagne a été déclarée ce 3 septembre 1939. La mobilisation, pourtant, est considérable. Détenteur du « fascicule bleu » attribué aux pères de quatre enfants, Jacques Chevallier n’est pas mobilisable. Il accepte mal ce passe-droit qui l’empêche de combattre et le cantonne, à moins de vingt-huit ans, dans un rôle de quasi-retraité. Alors il fait des pieds et des mains pour obtenir un changement de statut, et se retrouve finalement de nouveau affecté au 9e zouaves. Pour pouvoir partir au front, il pose sa candidature comme auxiliaire d’anglais dans une unité combattante. En vain. Il est démobilisé le 24 octobre et reprend sa place de directeur au sein de l’entreprise familiale.
Source : Jacques Chevallier, l'homme qui voulait empêcher la guerre d'Algérie, José-Alain Fralon
C’est assurément sans déplaisir que les mobilisables en possession du fascicule bleu ont appris que l’autorité militaire ne songeait pas, pour le moment, à les appeler. Leur situation se trouve donc provisoirement réglée – et ils n’en demandent pas plus, car ils savent bien que, dans les temps où nous sommes, le provisoire seul peut nous être promis.
On est heureux de pouvoir ainsi constater que l’autorité militaire, qui se montre justement, humainement avare, sur le front, de la vie précieuse des combattants, s’attache également à ne pas faire, à l’arrière, un vain gaspillage de nos vieilles classes.
Source : Le Petit Parisien, n°22862, 4 octobre 1939
Le Président du Conseil, ministre de la Défense nationale, qui avait déjà renvoyé dans leurs foyers les hommes des classes 1909, 1910, 1911, ainsi que les pères de famille rattachés à ces classes par suite de leur situation de famille régulièrement déclarée, a décidé de libérer progressivement, à partir du 15 décembre, les pères de 4 et 5 enfants, puis ceux de 2 et 3 enfants, qui n’ont pas fait leur déclaration d’enfants en temps voulu, mais qui sont pratiquement rattachés aux classes déjà libérées.
Soucieux d’aménager les effectifs de façon équitable, le Président du Conseil fait procéder au retrait des formations combattantes des réservistes de la 2e réserve (classes 19 et plus anciennes). En compensation, ceux de la 1er réserve qui sont encore dans les formations du territoire seront dirigés sur leurs dépôts en vue de leur envoi aux armées.
Les réservistes de la 1er réserve, titulaires d’un fascicule bleu, seront eux-mêmes rappelés à partir du 15 décembre, en commençant par les jeunes classes.
Source : Le Citoyen, n°47, 1er décembre 1939
M. Daladier a fait savoir qu’il n’envisageait pas actuellement le rappel sous les drapeaux des possesseurs d’un « fascicule bleu » portant la mention « sans affectation » qu’ils peuvent être engagés par toute entreprise, commerciale ou industrielle, suivant leurs compétences professionnelles les mobilisables sont répartis de la façon suivante :
Réserve d’active : durée 3 ans (de 20 à 25 ans).
Première réserve : durée 16 ans (de 25 à 41 ans)
Deuxième réserve : durée 8 ans (de 41 à 49 ans).
Source : Le Mémorial d’Aix, n°102, 8 octobre 1939
Paris, 15 (havas). – M. Gérard Lalouette, ancien secrétaire du syndicat de la batellerie artisanale et ancien chef de la cellule communiste de la batellerie du Nord, a adressé à M. Daladier une lettre dans laquelle il réclamait le droit, bien que porteur du fascicule bleu, de prendre la place laissée vacante aux armées par la désertion de Thorez.
Source : Feuille d’avis de Neuchâtel et du vignoble Neuchâtelois, n°241, 16 octobre 1939
Bonne journée.
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