Pêche, Chasse, Ceuillette oui mais....?
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 25/10/2014 à 11h58
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Question d'origine :
Comment aurait évoluer l'homme et que serait devenus notre société actuelle si nous avions pas eu besoin de nous nourrir. Il y a t'il des thèses des recherches sur le sujet ?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 28/10/2014 à 09h18
Bonjour,
Comme pour tout être vivant, un des besoins primordiaux de l’homme est de se nourrir. Il ne fait donc aucun doute que ce besoin a eu (et a toujours) une influence très forte sur notre évolution, non seulement en temps que sociétés, mais aussi sur notre évolution physiologique :
[…]la perception n’est pas indépendante des raisons qui font percevoir. L’évolution a équipé les hommes d’un système nerveux remarquablement tourné vers les stimuli appropriés.Si nous n’avions pas besoin de manger ou de nous soucier de ce que nous mettons dans la bouche, nous n’aurions pas le sens du goût . Si nous n’avions pas besoin de trouver de la nourriture, d’échapper au danger et de communiquer, nous n’aurions pas besoin de voir et d’entendre. Si la peau n’était pas vulnérable aux blessures, nous n’aurions pas besoin de sentir la douleur.
Source : Psychologie. Pensée, cerveau et culture, Drew Westen,Catherine Garitte
Il est aussi difficile d’imaginer quelles conséquences l’absence de besoins nutritionnels aurait sur notre santé et notre espérance de vie : sans nourriture, qu’est-ce qui soutiendrait notre existence ?
Homère et Porphyre apportaient à cette question une réponse plus poétique que scientifique :
Autre chose est de se nourrir, autre chose est de s'engraisser ; autre chose est de se procurer les choses nécessaires, autre chose est de donner dans le luxe. Il y a différentes fortes de nourritures, et différentes espèces à nourrir. Il faut à la vérité tout nourrir : mais il ne faut chercher à engraisser que ce qu'il y a de principal en nous. La nourriture de l'âme raisonnable est ce qui conserve la raison et son entendement. C'est donc là ce qu'il faut chercher à nourrir et a engraisser, plutôt que le corps par l'usage de la chair. C'est l'entendement qui doit être heureux éternellement. Un corps trop gras rend l'âme moins heureuse parce qu'il augmente ce qui est mortel en nous, et qu'il est un obstacle pour arriver à la vie éternelle. Il souille l'âme, qu'il rend pour ainsi dire corporelle en l'attirant à des choses étrangères. La pierre d'aimant communique son âme au fer qui est près d'elle, de sorte que de très pesant il devient léger, et accourt à l'aimant, attiré par les esprits de cette pierre. Quelqu'un qui ne sera occupé que de Dieu, cherchera-t-il à ne se remplir que des aliments qui nuisent à la perfection de l'âme ? Ou plutôt en réduisant à très peu de choses son nécessaire, ne tâchera-t-il pas les unir à Dieu encore plus intimement que le fer ne t'attache l'aimant ? Plût à Dieu que nous puissions, sans périr, nous abstenir même des fruits de la terre ! Nous serions vraiment immortels, comme dit Homère, si nous n'avions besoin ni de manger ni de boire : ce poète nous avertit par là, que si la nourriture nous fait vivre, elle est en même temps une preuve de mortalité. Si nous n'avions pas besoin de nous nourrir, nous serions d'autant plus heureux que nous serions plus près de l'immortalité. Présentement que nous sommes mortels, nous nous rendons encore plus mortels, s'il est permis de parler ainsi par l'usage que nous faisons des choses mortelles. L'âme ainsi que dit Théophraste, ne se contente pas de payer au corps le loyer de son habitation : mais elle s'y livre toute entière. Il serait à souhaiter que nous puissions vivre sans boire ni sans manger, et sans que notre corps dépérît : pour lors nous approcherions très près de la divinité. Mais qui ne déplorera le sort malheureux des hommes, qui sont enveloppés dans des ténèbres si épaisses qu'ils aiment leurs maux, se haïssent eux-mêmes, et celui qui est véritablement leur père ; ensuite ceux qui les avertissent de sortir de cet état d'ivresse dans lequel ils sont plongés?
Source : Traité sur l'abstinence de la chair des animaux : livre IV
Sans aller jusqu’à parler d’inédie, on peut imaginer, dans un futur proche, la possibilité de se passer de « repas ». C’est du moins l’idée de base de Rob Rhinehart, inventeur d’un produit controversé, le Soylent (nommé ainsi en référence au film d’anticipation Soleil Vert… ) :
Rob Rhinehart, l'homme qui veut nous faire arrêter de manger
Cet Américain prétend avoir inventé une poudre nutritive qui se substituerait à la prise de repas. En affirmant que se nourrir trois fois par jour est une perte de temps, il crée la polémique.
Baptiser un produit alimentaire en référence au film Soylent Green (Soleil Vert ), dans lequel les êtres humains se nourrissent de pilules à la composition douteuse... Il fallait oser. Pourtant, Rob Rhinehart assume. Avec Soylent, cet ingénieur américain de 24 ans prétend avoir inventé un cocktail nutritif qui pourrait permettre à l’humanité d’arrêter définitivement de manger. Après avoir transformé sa cuisine en labo de chimie, Rob Rhinehart se nourrit exclusivement - et depuis plusieurs mois déjà - de cette mixture.
Food-hacker
Selon son inventeur, le Soylent contient précisément ce dont le corps humain a besoin pour fonctionner dans des proportions idéales. « Je ne pense pas que nous ayons besoin de fruits et légumes, mais plutôt de vitamines et de minéraux, estime-t-il. Nous avons besoin de glucides, pas de pain. D’acides aminés, pas de lait. ». Depuis le début de son expérience, Rob Rhinehart assure ne jamais s’être senti aussi bien sur le plan physique et mental. Les tests médicaux lui donnent - pour l’instant - raison.
La fin des repas ?
Pourrait-on ainsi remplacer nos repas par de la poudre blanchâtre diluée à l’eau ? « Ne pas se soucier de la nourriture, c’est génial. Pas de courses, pas de vaisselle, pas de temps perdu à réfléchir à quoi manger, pas d’interminables conversations sur les bienfaits du sans gluten, des régimes drastiques, des graisses animales et végétales. » Au-delà du temps économisé, Rob Rhinehart insiste sur les avantages écologiques et économiques de son cocktail. Il pourrait en effet être produit avec un faible impact environnemental et permettre de nourrir la planète. Il serait également exempt de beaucoup des toxines présentes dans notre alimentation industrielle.
Pas nutritioniste mais ingénieur électricien de formation, le chercheur a pourtant réussi à convaincre bon nombre de scientifiques de la viabilité du Soylent. La campagne de collecte organisée pour financer le projet affichait un objectif de 100 000 dollars : elle a permis d’en récupérer plus d’un million ! Le produit, en cours de développement, sera disponible dans le monde entier début 2014.
En attendant, sur son blog, l’homme doit répondre à de nombreuses critiques. Certains affirment qu’il est impossible de se passer de fruits et légumes frais et d’une alimentation variée. Mais c’est surtout la perte du caractère social des repas qui déclenche la polémique chez les internautes. Ce à quoi Rhinehart répond qu’il continue à aller au restaurant une ou deux fois par semaine, comme on va au cinéma.
Source : We demain
Pour imaginer comment l’humanité aurait évolué si elle était capable de survivre sans nourriture, il faut considérer tous les enjeux liés à la nourriture dans l’histoire humaine : ses effets sur la santé ; les mouvements des populations, la politique et les conflits ; l’agriculture, l’élevage et la transformation du paysage entraîné par ces activités (et des animaux domestiqués) ; la culture (cuisine, régimes et pratiques alimentaires) ; l’économie et le travail ; et, dans des problématiques plus actuelles, la protection de l’environnement et la nécessité de nourrir une population mondiale de plus en plus importante :
L'alimentation humaine est l'alimentation des hommes, par opposition à celle des plantes et animaux.
Besoin primaire de l'espèce, elle n'en est pas moins à l'origine d'importants investissements culturels qui prennent la forme de cuisines, gastronomies, etc., autant de phénomènes ayant beaucoup évolué avec les époques, les cultures, les modes et les échanges, et notamment étudiés par l'anthropologie de l'alimentation.
En France l'alimentation se distingue par exemple par l'introduction de fromages, escargots, voire de grenouilles ; d'autres habitudes traditionnelles introduisant des insectes ou des algues, par exemple en Asie.
Pour des raisons de santé publique, sur le plan de la sécurité alimentaire et de lhygiène, ou de la prévention, l'alimentation humaine est source d'un important corpus de guides de bonnes pratiques et de réglementations nationales ou supranationales (Codex alimentarius).
Alimentation et santé
Pour les êtres vivants, une alimentation saine consiste à respecter l'équilibre alimentaire, c'est-à-dire à consommer ni trop ni trop peu de nutriments essentiels tels que les vitamines et les oligoéléments, de protéines, de fruits, de légumes et à tenir ses repas de préférence à des heures régulières.
Certains régimes alimentaires traditionnels ont un impact favorable sur la santé. Les habitants de l'île japonaise d'Okinawa ont l'espérance de vie la plus longue au monde. Leur alimentation a de nombreux points communs avec celle du « régime crétois » : utilisation d'huile, peu de graisses animales, consommation de légumes et de poissons, régime frugal. Mais il semble souhaitable de se poser la question de leur microbiote pour comprendre le pourquoi de ces faits. Une alimentation saine n'est pas une privation d'aliments, mais plutôt une diversification de ces derniers.
L'alimentation rentre dans les facteurs pouvant influer sur l'espérance de vie. Ainsi, une équipe de chercheurs de l'université de Cambridge (Royaume-Uni), en partenariat avec le Medical Research Council, a mené une enquête sur 20 244 individus (dont 1 987 sont décédés en cours d'enquête) pendant 14 ans (1993-2007), afin de déterminer l'impact du mode de vie sur l'espérance de vie1. L'étude conclut que le « mode de vie idéal » - absence de tabac, consommation d'alcool égale ou inférieure à un demi verre par jour, consommation de 5 fruits et légumes par jour, exercice physique d'une demi heure par jour - majore l'espérance de vie de 14 ans par rapport au cumul des quatre facteurs de risque2. Le cumul des quatre facteurs de risque (tabac, alcool, manque de fruits et légumes et d'exercice physique) multiplie le risque de décès par 4,4, trois facteurs, de 2,5, deux facteurs de près de 2 et 1 facteur de 1,4. Selon le professeur Kay-Tee Khaw, premier signataire de l'étude, « c'est la première fois que l'on analyse l'effet cumulé des facteurs de risque sur la mortalité. ».
Évolutions récentes dans les sociétés développées
Le mode de vie actuel dans les sociétés développées menace de mettre à mal les principes d'une alimentation saine.
L'obésité augmente régulièrement dans le monde (y compris en France) depuis 30 ans. Elle y concerne aujourd'hui 8 % des adultes et 10 % des enfants : une frange de plus en plus importante et jeune de la population. Des habitudes alimentaires néfastes pour la santé se développent :
• consommation de sodas, crèmes glacées, desserts sucrés et produits contenant des sucres simples;
• régimes amaigrissants déséquilibrés sur le plan nutritionnel, et généralement contre-productifs car suivis plus tard de périodes d'alimentation encore plus riches;
• grignotage d'aliments gras et sucrés (concernerait 60 % des adolescents), qui coupent la faim pour les aliments utiles;
• plats préparés comprenant trop de sel (ce qui augmente très fortement l'hypertension artérielle et incite à manger toujours plus salé), et peu d'aliments frais (donc moins de vitamines notamment).
• consommation d'aliments industriels contenant un grand nombre d'additifs souvent d'origine industrielle. « La plupart des aliments transformés sont tellement transformés et contiennent tant d’additifs qu’il est quasiment impossible de savoir ce que l’on mange et, surtout, quelles seront les conséquences d’un tel type d’alimentation à moyen et long terme. » estiment en substance vers 2007 Catherine Ruchon-Vialard et Bernard Duran, auteurs d'une enquête de trois ans sur l'alimentation.
Une enquête réalisée par des médecins de l'Association Santé Environnement France (ASEF) a révélé que les enfants avaient de mauvaises habitudes alimentaires et des connaissances culinaires limitées. Selon elle, à table près d’un enfant sur quatre boit du sirop, du jus de fruit ou du soda et 10 % rajoutent des sauces systématiquement (mayonnaise ou ketchup). 87 % des enfants ne savent pas ce qu’est une betterave et un écolier sur trois ne reconnaît pas un poireau, une courgette, une figue ou un artichaut. Un quart des enfants ne savent pas que les frites sont des pommes de terre et 40 % ne connaissent pas la composition des chips, du jambon ou des nuggets.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé une vaste campagne de promotion d'une alimentation plus saine. En France, le Programme National Nutrition Santé (PNNS, Ministère de la santé) encourage en particulier une consommation de fruits et légumes plus importante (slogan : 5 fruits et légumes par jour).
Cependant, au XXIe siècle, une part de la population des pays développés connaît des problèmes de malnutrition qui sont liés à la difficulté de cette population à disposer de revenus suffisants pour bien se nourrir, ce que l'on nomme sécurité alimentaire.
Situation dans les pays en voie de développement et dans les PMA
•Amélioration quantitative :
À l'opposé des problèmes de consommation alimentaire des pays industrialisés, la faim sévit encore dans les pays en voie d'industrialisation et les régions aux modes de vie ancestraux.
Pourtant, les signes d'une amélioration sont visibles : l'insécurité alimentaire recule depuis un demi-siècle. Seuls 13 % des habitants de la planète sont sous-alimentés contre 37 % au début des années 1970. Pour les autres la quantité d'aliments disponible pour chaque habitant atteint la limite fixée par la FAO, c'est-à-dire 2500 kilocalories par jour.
Cependant, la sous-nutrition concerne encore 854 millions de personnes dans le monde. Pourtant, les spécialistes s'accordent pour dire que l'agriculture mondiale peut probablement nourrir 12 milliards d'humains. La seule question qui se pose est alors celle de la distribution de la nourriture.
La sous-nutrition est due à une pénurie alimentaire pouvant être causée par :
• une instabilité politique ou à un conflit armé. Prenons l'exemple du Darfour.
• une catastrophe naturelle (par exemple des sécheresses en Mauritanie ou des inondations en Inde).
La pénurie alimentaire entraîne une hausse rapide et importante des prix des denrées alimentaires, privant l'accès à l'alimentation pour les populations les plus pauvres. L'Afrique, l'Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient sont les principales régions où le manque de nourriture est le plus important.
L'immangeable change d'un pays à l'autre parce que l'image du comestible est aussi une affaire culturelle.
•Amélioration qualitative :
L'alimentation des sociétés traditionnelles est fondée sur un produit principal (une céréale comme le riz, le maïs, le blé), d'où une certaine monotonie dans les repas. La plupart des pays connaissent ou ont connu ce que l'on appelle la transition alimentaire, qui se caractérise par une amélioration plus équilibrée, où la consommation des légumes, des laitages et de la viande progresse.
Enjeux écologiques et de durabilité
Selon un Atelier de réflexion prospective Inra-Cirad DuALIne pour une alimentation durable(ALID), les enjeux d'une alimentation saine et suffisante sont de santé et de survie pour l'humanité et de moindre impact écologique (soutenabilité) pour la planète et les différents types de mangeurs (dont les impacts sont très différents selon les, quantités et qualité d'aliments consommés, et parfois gaspillés). L'agriculture est vulnérable au changement climatique, à la surexploitation des ressources et de plus en plus en concurrence avec d'autres usages des sols (urbanisme pour répondre à une démographie rapidement croissante dans le monde, foresterie, agrocarburants, zones d'activité, réseaux routiers...) et notamment dans les pays développés et en développement.
• En 2009-2010, une étude Inra-Cirad a cherché à faire le point des connaissances « sur les impacts de l'alimentation sur l’environnement, la santé, l’économie et la société, dans un contexte de changements globaux ». Les résultats en ont été présentés et débattus lors d'un colloque (mars 2011) qui visait aussi à repérer les besoins de recherche nouveaux.
• En 2011, l'ANR a en France lancé un appel à projet « Systèmes Alimentaires Durables » (ALID)
Approche culturelle
L'alimentation est, avec peut être la reproduction, l'une des seules activités physiologiques de base à avoir autant stimulé les diverses cultures humaines. L'être humain a ainsi inventé une pratique spécifique pour agrémenter au mieux les aliments : la cuisine. Il a aussi cherché à rationaliser sa pratique, créant la diététique pour répondre aux mieux à ses besoins nutritionnels.
L’approche culturelle de l’alimentation a été mise en évidence par des socio-anthropologues lors du siècle dernier[Quand ?]. En ce sens, l'homme ne mange pas que des aliments mais aussi des symboles, de l’imaginaire. Le principe d’incorporation consiste en l’appropriation des qualités des aliments par le mangeur. L’action d’incorporer donne par conséquent au mangeur les attributs de l’aliment ingéré. Selon les lieux géographiques, le biotope et la culture de chaque société, l’aliment est chargé de valeurs, de sens et le principe d’incorporation prend toute sa validité théorique. Les Massaï, par exemple, ne mangent pas le tangue car lorsqu’il est attaqué, il prend une posture de défense et se replie sur lui-même ; ce comportement est jugé « lâche » par les Massaï et ils ne le consomment pas pour ne pas prendre ses attributs lors de l’incorporation. L'homme ne consomme donc pas arbitrairement des aliments et chaque culture possède des codes alimentaires. L'homme mange donc par l’intermédiaire de règles et de prescriptions culturelles. Les cultures qui se trouvent dans le même biotope auront tendance à se différencier entre elles en choisissant leur ordre du mangeable (Jean-Pierre Poulain) respectif.
Pratiques alimentaires
L'être humain a développé, selon les cultures, de nombreux tabous alimentaires. Pourtant, hormis des pratiques comme la coprophagie qui ont un impact direct sur la santé, aucun d'entre eux ne semble universel. Même le cannibalisme a ainsi été ritualisé dans certaines sociétés.
De nombreuses personnes cherchent à contrôler leur alimentation, que ce soit dans un souci esthétique, de santé ou à cause de motivations plus philosophiques. Outre le végétarisme ou le végétalisme, on peut citer des pratiques alimentaires comme l'alimentation dissociée ou encore l’instinctothérapie, par exemple.
Quand ces pratiques deviennent pathologiques, on parle de troubles du comportement alimentaire. Ce sont par exemple l'anorexie, la boulimie ou la compulsion alimentaire. Ils peuvent être extrêmement invalidants, voire mortels.
Observation des pratiques alimentaires
Elle peut se faire par l'analyse des ventes d'aliments. Elle doit être complétée par des enquêtes régulièrement mises à jour pour les données portant sur les manières de cuisiner et de manger, les apports provenant de la chasse, cueillette, jardinage, pêche... ou l'exposition à certains toxiques (radionucléides, métaux lourds, perturbateurs endocriniens, pesticides, mycotoxines, prion pathogène, phyto-estrogènes...). Diverses études et suivis de panels de population permettent de mettre à jour les données sur l'alimentation totale et l'exposition à certains microbes (bactéries, virus).
Il existe en France un Observatoire de l'alimentation, régi par le code rural et de la pêche maritime16. Des études de l'InVS, l'ANSES, etc. complètent son travail, intégrant par exemple l'exposition aux produits chimiques et à certains polluants persistants, les pesticides, etc.
Les repas
Dans les pays occidentaux, le repas est généralement pris à table assis sur une chaise.
Les repas sont des moments consacrés à l'alimentation.
Ils sont pris en privé ou en public. En occident, ils sont pris dans des pièces conçues pour les repas, en particulier la salle à manger ou la salle de restaurant. La grande majorité des cultures distingue plusieurs types de repas selon le moment de la journée et la quantité de nourriture servie.
Certains repas particuliers correspondent à des moments de convivialité intenses, tels que les anniversaires. D'un point de vue sociologique et anthropologique, les repas ne sont pas conçus comme des simples moyens de se rassasier, mais comme des manières de produire et entretenir du lien social. En témoigne la forte charge symbolique sociale, culturelle et/ou religieuse que contiennent nos aliments dans les représentations humaines.
Industrie agroalimentaire, économie et politique
L'industrie agroalimentaire est une composante prédominante de l'économie internationale. Elle est source d'une consommation importantes de pétrole (transport, tracteurs, frigos, cuisson, etc) et d'intrants chimiques (engrais, pesticides, additifs...). Elle est aussi responsable de l'amont (élevage, engrais) à l'aval (déchets) d'émissions importantes de gaz à effet de serre. Le bilan carbone de la filière devient un enjeu important.
Les tendances des dernières décennies constatées dans l'alimentation, notamment dans les pays développés (alimentation rapide et non diversifiée, grignotage à toute heure, produits trop sucrés, salés et gras, peu de consommation de fruits et légumes, peu de fibres, etc.), sont critiquées par la plupart des écologistes sous le nom de malbouffe, de même que l'influence de certaines multinationales agroalimentaires, critiquée par certains altermondialistes. Ensemble, ils préconisent notamment le développement de l'alimentation biologique et une grande vigilance par rapport à des comportements qui peuvent poser des problèmes très graves de santé (maladies cardiovasculaires, cancers, diabète, obésité, ostéoporose par exemple).
Parmi les enjeux politiques liés à l'alimentation, notons par exemple la prévention des famines et la lutte contre l'intoxication alimentaire.
Source : Alimentation humaine, Wikipedia
A partir de ces éléments, nous vous laissons imaginer comment, libérée d’un de ses besoins primordiaux, l’humanité aurait pu évoluer (ou pas ?) sans avoir à se soucier de nourriture. La Terre serait-elle un paradis idyllique, les civilisations humaines seraient-elles davantage tournée vers la spiritualité, comme l’envisageait Porphyre ? Sans être poussée par la "faim" qui accompagne le besoin de nourriture, et le désir de vivre toujours plus longtemps et en meilleure santé, l'humanité aurait-elle accompli autant de progrès techniques et technologiques ? La question étant essentiellement philosophique, peut-être trouverez-vous plus d’aliments pour votre réflexion du côté de cette discipline. On peut par exemple trouver quelques rapprochements entre votre questionnement de base et le mythe du bon sauvage…
Bonne journée.
Comme pour tout être vivant, un des besoins primordiaux de l’homme est de se nourrir. Il ne fait donc aucun doute que ce besoin a eu (et a toujours) une influence très forte sur notre évolution, non seulement en temps que sociétés, mais aussi sur notre évolution physiologique :
[…]la perception n’est pas indépendante des raisons qui font percevoir. L’évolution a équipé les hommes d’un système nerveux remarquablement tourné vers les stimuli appropriés.
Source : Psychologie. Pensée, cerveau et culture, Drew Westen,Catherine Garitte
Il est aussi difficile d’imaginer quelles conséquences l’absence de besoins nutritionnels aurait sur notre santé et notre espérance de vie : sans nourriture, qu’est-ce qui soutiendrait notre existence ?
Homère et Porphyre apportaient à cette question une réponse plus poétique que scientifique :
Autre chose est de se nourrir, autre chose est de s'engraisser ; autre chose est de se procurer les choses nécessaires, autre chose est de donner dans le luxe. Il y a différentes fortes de nourritures, et différentes espèces à nourrir. Il faut à la vérité tout nourrir : mais il ne faut chercher à engraisser que ce qu'il y a de principal en nous. La nourriture de l'âme raisonnable est ce qui conserve la raison et son entendement. C'est donc là ce qu'il faut chercher à nourrir et a engraisser, plutôt que le corps par l'usage de la chair. C'est l'entendement qui doit être heureux éternellement. Un corps trop gras rend l'âme moins heureuse parce qu'il augmente ce qui est mortel en nous, et qu'il est un obstacle pour arriver à la vie éternelle. Il souille l'âme, qu'il rend pour ainsi dire corporelle en l'attirant à des choses étrangères. La pierre d'aimant communique son âme au fer qui est près d'elle, de sorte que de très pesant il devient léger, et accourt à l'aimant, attiré par les esprits de cette pierre. Quelqu'un qui ne sera occupé que de Dieu, cherchera-t-il à ne se remplir que des aliments qui nuisent à la perfection de l'âme ? Ou plutôt en réduisant à très peu de choses son nécessaire, ne tâchera-t-il pas les unir à Dieu encore plus intimement que le fer ne t'attache l'aimant ? Plût à Dieu que nous puissions, sans périr, nous abstenir même des fruits de la terre ! Nous serions vraiment immortels, comme dit Homère, si nous n'avions besoin ni de manger ni de boire : ce poète nous avertit par là, que si la nourriture nous fait vivre, elle est en même temps une preuve de mortalité. Si nous n'avions pas besoin de nous nourrir, nous serions d'autant plus heureux que nous serions plus près de l'immortalité. Présentement que nous sommes mortels, nous nous rendons encore plus mortels, s'il est permis de parler ainsi par l'usage que nous faisons des choses mortelles. L'âme ainsi que dit Théophraste, ne se contente pas de payer au corps le loyer de son habitation : mais elle s'y livre toute entière. Il serait à souhaiter que nous puissions vivre sans boire ni sans manger, et sans que notre corps dépérît : pour lors nous approcherions très près de la divinité. Mais qui ne déplorera le sort malheureux des hommes, qui sont enveloppés dans des ténèbres si épaisses qu'ils aiment leurs maux, se haïssent eux-mêmes, et celui qui est véritablement leur père ; ensuite ceux qui les avertissent de sortir de cet état d'ivresse dans lequel ils sont plongés?
Source : Traité sur l'abstinence de la chair des animaux : livre IV
Sans aller jusqu’à parler d’inédie, on peut imaginer, dans un futur proche, la possibilité de se passer de « repas ». C’est du moins l’idée de base de Rob Rhinehart, inventeur d’un produit controversé, le Soylent (nommé ainsi en référence au film d’anticipation Soleil Vert… ) :
Cet Américain prétend avoir inventé une poudre nutritive qui se substituerait à la prise de repas. En affirmant que se nourrir trois fois par jour est une perte de temps, il crée la polémique.
Baptiser un produit alimentaire en référence au film Soylent Green (Soleil Vert ), dans lequel les êtres humains se nourrissent de pilules à la composition douteuse... Il fallait oser. Pourtant, Rob Rhinehart assume. Avec Soylent, cet ingénieur américain de 24 ans prétend avoir inventé un cocktail nutritif qui pourrait permettre à l’humanité d’arrêter définitivement de manger. Après avoir transformé sa cuisine en labo de chimie, Rob Rhinehart se nourrit exclusivement - et depuis plusieurs mois déjà - de cette mixture.
Selon son inventeur, le Soylent contient précisément ce dont le corps humain a besoin pour fonctionner dans des proportions idéales. « Je ne pense pas que nous ayons besoin de fruits et légumes, mais plutôt de vitamines et de minéraux, estime-t-il. Nous avons besoin de glucides, pas de pain. D’acides aminés, pas de lait. ». Depuis le début de son expérience, Rob Rhinehart assure ne jamais s’être senti aussi bien sur le plan physique et mental. Les tests médicaux lui donnent - pour l’instant - raison.
Pourrait-on ainsi remplacer nos repas par de la poudre blanchâtre diluée à l’eau ? « Ne pas se soucier de la nourriture, c’est génial. Pas de courses, pas de vaisselle, pas de temps perdu à réfléchir à quoi manger, pas d’interminables conversations sur les bienfaits du sans gluten, des régimes drastiques, des graisses animales et végétales. » Au-delà du temps économisé, Rob Rhinehart insiste sur les avantages écologiques et économiques de son cocktail. Il pourrait en effet être produit avec un faible impact environnemental et permettre de nourrir la planète. Il serait également exempt de beaucoup des toxines présentes dans notre alimentation industrielle.
Pas nutritioniste mais ingénieur électricien de formation, le chercheur a pourtant réussi à convaincre bon nombre de scientifiques de la viabilité du Soylent. La campagne de collecte organisée pour financer le projet affichait un objectif de 100 000 dollars : elle a permis d’en récupérer plus d’un million ! Le produit, en cours de développement, sera disponible dans le monde entier début 2014.
En attendant, sur son blog, l’homme doit répondre à de nombreuses critiques. Certains affirment qu’il est impossible de se passer de fruits et légumes frais et d’une alimentation variée. Mais c’est surtout la perte du caractère social des repas qui déclenche la polémique chez les internautes. Ce à quoi Rhinehart répond qu’il continue à aller au restaurant une ou deux fois par semaine, comme on va au cinéma.
Source : We demain
Pour imaginer comment l’humanité aurait évolué si elle était capable de survivre sans nourriture, il faut considérer tous les enjeux liés à la nourriture dans l’histoire humaine : ses effets sur la santé ; les mouvements des populations, la politique et les conflits ; l’agriculture, l’élevage et la transformation du paysage entraîné par ces activités (et des animaux domestiqués) ; la culture (cuisine, régimes et pratiques alimentaires) ; l’économie et le travail ; et, dans des problématiques plus actuelles, la protection de l’environnement et la nécessité de nourrir une population mondiale de plus en plus importante :
L'alimentation humaine est l'alimentation des hommes, par opposition à celle des plantes et animaux.
Besoin primaire de l'espèce, elle n'en est pas moins à l'origine d'importants investissements culturels qui prennent la forme de cuisines, gastronomies, etc., autant de phénomènes ayant beaucoup évolué avec les époques, les cultures, les modes et les échanges, et notamment étudiés par l'anthropologie de l'alimentation.
En France l'alimentation se distingue par exemple par l'introduction de fromages, escargots, voire de grenouilles ; d'autres habitudes traditionnelles introduisant des insectes ou des algues, par exemple en Asie.
Pour des raisons de santé publique, sur le plan de la sécurité alimentaire et de lhygiène, ou de la prévention, l'alimentation humaine est source d'un important corpus de guides de bonnes pratiques et de réglementations nationales ou supranationales (Codex alimentarius).
Pour les êtres vivants, une alimentation saine consiste à respecter l'équilibre alimentaire, c'est-à-dire à consommer ni trop ni trop peu de nutriments essentiels tels que les vitamines et les oligoéléments, de protéines, de fruits, de légumes et à tenir ses repas de préférence à des heures régulières.
Certains régimes alimentaires traditionnels ont un impact favorable sur la santé. Les habitants de l'île japonaise d'Okinawa ont l'espérance de vie la plus longue au monde. Leur alimentation a de nombreux points communs avec celle du « régime crétois » : utilisation d'huile, peu de graisses animales, consommation de légumes et de poissons, régime frugal. Mais il semble souhaitable de se poser la question de leur microbiote pour comprendre le pourquoi de ces faits. Une alimentation saine n'est pas une privation d'aliments, mais plutôt une diversification de ces derniers.
L'alimentation rentre dans les facteurs pouvant influer sur l'espérance de vie. Ainsi, une équipe de chercheurs de l'université de Cambridge (Royaume-Uni), en partenariat avec le Medical Research Council, a mené une enquête sur 20 244 individus (dont 1 987 sont décédés en cours d'enquête) pendant 14 ans (1993-2007), afin de déterminer l'impact du mode de vie sur l'espérance de vie1. L'étude conclut que le « mode de vie idéal » - absence de tabac, consommation d'alcool égale ou inférieure à un demi verre par jour, consommation de 5 fruits et légumes par jour, exercice physique d'une demi heure par jour - majore l'espérance de vie de 14 ans par rapport au cumul des quatre facteurs de risque2. Le cumul des quatre facteurs de risque (tabac, alcool, manque de fruits et légumes et d'exercice physique) multiplie le risque de décès par 4,4, trois facteurs, de 2,5, deux facteurs de près de 2 et 1 facteur de 1,4. Selon le professeur Kay-Tee Khaw, premier signataire de l'étude, « c'est la première fois que l'on analyse l'effet cumulé des facteurs de risque sur la mortalité. ».
Le mode de vie actuel dans les sociétés développées menace de mettre à mal les principes d'une alimentation saine.
L'obésité augmente régulièrement dans le monde (y compris en France) depuis 30 ans. Elle y concerne aujourd'hui 8 % des adultes et 10 % des enfants : une frange de plus en plus importante et jeune de la population. Des habitudes alimentaires néfastes pour la santé se développent :
• consommation de sodas, crèmes glacées, desserts sucrés et produits contenant des sucres simples;
• régimes amaigrissants déséquilibrés sur le plan nutritionnel, et généralement contre-productifs car suivis plus tard de périodes d'alimentation encore plus riches;
• grignotage d'aliments gras et sucrés (concernerait 60 % des adolescents), qui coupent la faim pour les aliments utiles;
• plats préparés comprenant trop de sel (ce qui augmente très fortement l'hypertension artérielle et incite à manger toujours plus salé), et peu d'aliments frais (donc moins de vitamines notamment).
• consommation d'aliments industriels contenant un grand nombre d'additifs souvent d'origine industrielle. « La plupart des aliments transformés sont tellement transformés et contiennent tant d’additifs qu’il est quasiment impossible de savoir ce que l’on mange et, surtout, quelles seront les conséquences d’un tel type d’alimentation à moyen et long terme. » estiment en substance vers 2007 Catherine Ruchon-Vialard et Bernard Duran, auteurs d'une enquête de trois ans sur l'alimentation.
Une enquête réalisée par des médecins de l'Association Santé Environnement France (ASEF) a révélé que les enfants avaient de mauvaises habitudes alimentaires et des connaissances culinaires limitées. Selon elle, à table près d’un enfant sur quatre boit du sirop, du jus de fruit ou du soda et 10 % rajoutent des sauces systématiquement (mayonnaise ou ketchup). 87 % des enfants ne savent pas ce qu’est une betterave et un écolier sur trois ne reconnaît pas un poireau, une courgette, une figue ou un artichaut. Un quart des enfants ne savent pas que les frites sont des pommes de terre et 40 % ne connaissent pas la composition des chips, du jambon ou des nuggets.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé une vaste campagne de promotion d'une alimentation plus saine. En France, le Programme National Nutrition Santé (PNNS, Ministère de la santé) encourage en particulier une consommation de fruits et légumes plus importante (slogan : 5 fruits et légumes par jour).
Cependant, au XXIe siècle, une part de la population des pays développés connaît des problèmes de malnutrition qui sont liés à la difficulté de cette population à disposer de revenus suffisants pour bien se nourrir, ce que l'on nomme sécurité alimentaire.
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À l'opposé des problèmes de consommation alimentaire des pays industrialisés, la faim sévit encore dans les pays en voie d'industrialisation et les régions aux modes de vie ancestraux.
Pourtant, les signes d'une amélioration sont visibles : l'insécurité alimentaire recule depuis un demi-siècle. Seuls 13 % des habitants de la planète sont sous-alimentés contre 37 % au début des années 1970. Pour les autres la quantité d'aliments disponible pour chaque habitant atteint la limite fixée par la FAO, c'est-à-dire 2500 kilocalories par jour.
Cependant, la sous-nutrition concerne encore 854 millions de personnes dans le monde. Pourtant, les spécialistes s'accordent pour dire que l'agriculture mondiale peut probablement nourrir 12 milliards d'humains. La seule question qui se pose est alors celle de la distribution de la nourriture.
La sous-nutrition est due à une pénurie alimentaire pouvant être causée par :
• une instabilité politique ou à un conflit armé. Prenons l'exemple du Darfour.
• une catastrophe naturelle (par exemple des sécheresses en Mauritanie ou des inondations en Inde).
La pénurie alimentaire entraîne une hausse rapide et importante des prix des denrées alimentaires, privant l'accès à l'alimentation pour les populations les plus pauvres. L'Afrique, l'Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient sont les principales régions où le manque de nourriture est le plus important.
L'immangeable change d'un pays à l'autre parce que l'image du comestible est aussi une affaire culturelle.
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L'alimentation des sociétés traditionnelles est fondée sur un produit principal (une céréale comme le riz, le maïs, le blé), d'où une certaine monotonie dans les repas. La plupart des pays connaissent ou ont connu ce que l'on appelle la transition alimentaire, qui se caractérise par une amélioration plus équilibrée, où la consommation des légumes, des laitages et de la viande progresse.
Selon un Atelier de réflexion prospective Inra-Cirad DuALIne pour une alimentation durable(ALID), les enjeux d'une alimentation saine et suffisante sont de santé et de survie pour l'humanité et de moindre impact écologique (soutenabilité) pour la planète et les différents types de mangeurs (dont les impacts sont très différents selon les, quantités et qualité d'aliments consommés, et parfois gaspillés). L'agriculture est vulnérable au changement climatique, à la surexploitation des ressources et de plus en plus en concurrence avec d'autres usages des sols (urbanisme pour répondre à une démographie rapidement croissante dans le monde, foresterie, agrocarburants, zones d'activité, réseaux routiers...) et notamment dans les pays développés et en développement.
• En 2009-2010, une étude Inra-Cirad a cherché à faire le point des connaissances « sur les impacts de l'alimentation sur l’environnement, la santé, l’économie et la société, dans un contexte de changements globaux ». Les résultats en ont été présentés et débattus lors d'un colloque (mars 2011) qui visait aussi à repérer les besoins de recherche nouveaux.
• En 2011, l'ANR a en France lancé un appel à projet « Systèmes Alimentaires Durables » (ALID)
L'alimentation est, avec peut être la reproduction, l'une des seules activités physiologiques de base à avoir autant stimulé les diverses cultures humaines. L'être humain a ainsi inventé une pratique spécifique pour agrémenter au mieux les aliments : la cuisine. Il a aussi cherché à rationaliser sa pratique, créant la diététique pour répondre aux mieux à ses besoins nutritionnels.
L’approche culturelle de l’alimentation a été mise en évidence par des socio-anthropologues lors du siècle dernier[Quand ?]. En ce sens, l'homme ne mange pas que des aliments mais aussi des symboles, de l’imaginaire. Le principe d’incorporation consiste en l’appropriation des qualités des aliments par le mangeur. L’action d’incorporer donne par conséquent au mangeur les attributs de l’aliment ingéré. Selon les lieux géographiques, le biotope et la culture de chaque société, l’aliment est chargé de valeurs, de sens et le principe d’incorporation prend toute sa validité théorique. Les Massaï, par exemple, ne mangent pas le tangue car lorsqu’il est attaqué, il prend une posture de défense et se replie sur lui-même ; ce comportement est jugé « lâche » par les Massaï et ils ne le consomment pas pour ne pas prendre ses attributs lors de l’incorporation. L'homme ne consomme donc pas arbitrairement des aliments et chaque culture possède des codes alimentaires. L'homme mange donc par l’intermédiaire de règles et de prescriptions culturelles. Les cultures qui se trouvent dans le même biotope auront tendance à se différencier entre elles en choisissant leur ordre du mangeable (Jean-Pierre Poulain) respectif.
L'être humain a développé, selon les cultures, de nombreux tabous alimentaires. Pourtant, hormis des pratiques comme la coprophagie qui ont un impact direct sur la santé, aucun d'entre eux ne semble universel. Même le cannibalisme a ainsi été ritualisé dans certaines sociétés.
De nombreuses personnes cherchent à contrôler leur alimentation, que ce soit dans un souci esthétique, de santé ou à cause de motivations plus philosophiques. Outre le végétarisme ou le végétalisme, on peut citer des pratiques alimentaires comme l'alimentation dissociée ou encore l’instinctothérapie, par exemple.
Quand ces pratiques deviennent pathologiques, on parle de troubles du comportement alimentaire. Ce sont par exemple l'anorexie, la boulimie ou la compulsion alimentaire. Ils peuvent être extrêmement invalidants, voire mortels.
Elle peut se faire par l'analyse des ventes d'aliments. Elle doit être complétée par des enquêtes régulièrement mises à jour pour les données portant sur les manières de cuisiner et de manger, les apports provenant de la chasse, cueillette, jardinage, pêche... ou l'exposition à certains toxiques (radionucléides, métaux lourds, perturbateurs endocriniens, pesticides, mycotoxines, prion pathogène, phyto-estrogènes...). Diverses études et suivis de panels de population permettent de mettre à jour les données sur l'alimentation totale et l'exposition à certains microbes (bactéries, virus).
Il existe en France un Observatoire de l'alimentation, régi par le code rural et de la pêche maritime16. Des études de l'InVS, l'ANSES, etc. complètent son travail, intégrant par exemple l'exposition aux produits chimiques et à certains polluants persistants, les pesticides, etc.
Dans les pays occidentaux, le repas est généralement pris à table assis sur une chaise.
Les repas sont des moments consacrés à l'alimentation.
Ils sont pris en privé ou en public. En occident, ils sont pris dans des pièces conçues pour les repas, en particulier la salle à manger ou la salle de restaurant. La grande majorité des cultures distingue plusieurs types de repas selon le moment de la journée et la quantité de nourriture servie.
Certains repas particuliers correspondent à des moments de convivialité intenses, tels que les anniversaires. D'un point de vue sociologique et anthropologique, les repas ne sont pas conçus comme des simples moyens de se rassasier, mais comme des manières de produire et entretenir du lien social. En témoigne la forte charge symbolique sociale, culturelle et/ou religieuse que contiennent nos aliments dans les représentations humaines.
L'industrie agroalimentaire est une composante prédominante de l'économie internationale. Elle est source d'une consommation importantes de pétrole (transport, tracteurs, frigos, cuisson, etc) et d'intrants chimiques (engrais, pesticides, additifs...). Elle est aussi responsable de l'amont (élevage, engrais) à l'aval (déchets) d'émissions importantes de gaz à effet de serre. Le bilan carbone de la filière devient un enjeu important.
Les tendances des dernières décennies constatées dans l'alimentation, notamment dans les pays développés (alimentation rapide et non diversifiée, grignotage à toute heure, produits trop sucrés, salés et gras, peu de consommation de fruits et légumes, peu de fibres, etc.), sont critiquées par la plupart des écologistes sous le nom de malbouffe, de même que l'influence de certaines multinationales agroalimentaires, critiquée par certains altermondialistes. Ensemble, ils préconisent notamment le développement de l'alimentation biologique et une grande vigilance par rapport à des comportements qui peuvent poser des problèmes très graves de santé (maladies cardiovasculaires, cancers, diabète, obésité, ostéoporose par exemple).
Parmi les enjeux politiques liés à l'alimentation, notons par exemple la prévention des famines et la lutte contre l'intoxication alimentaire.
Source : Alimentation humaine, Wikipedia
A partir de ces éléments, nous vous laissons imaginer comment, libérée d’un de ses besoins primordiaux, l’humanité aurait pu évoluer (ou pas ?) sans avoir à se soucier de nourriture. La Terre serait-elle un paradis idyllique, les civilisations humaines seraient-elles davantage tournée vers la spiritualité, comme l’envisageait Porphyre ? Sans être poussée par la "faim" qui accompagne le besoin de nourriture, et le désir de vivre toujours plus longtemps et en meilleure santé, l'humanité aurait-elle accompli autant de progrès techniques et technologiques ? La question étant essentiellement philosophique, peut-être trouverez-vous plus d’aliments pour votre réflexion du côté de cette discipline. On peut par exemple trouver quelques rapprochements entre votre questionnement de base et le mythe du bon sauvage…
Bonne journée.
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