Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche le rapport entre l'abbé Audrein, préfet des études à Louis le Grand et député constitutionnel de Quimper (assassiné par les Chouans), et Madame Royale notamment lors de son séjour au Temple?
Merci
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 30/10/2014 à 08h49
Bonjour
Tout d'abord, faisons connaissance avec ces deux personnages :
Yves-Marie Audrein
Né à Goarec dans les Côtes-du-Nord le 17 octobre 1741, l’abbé Audrein enseigna à partir de 1762, à Qumiper d’abord, puis à Paris, notamment au collège Louis-le-Grand, où il eut pour disciples Robespierre et Camilles Desmoulins. Gagné aux idées nouvelles, il publia au début de la Révolution des écrits où il proposait un mode uniforme d’instruction nationale. Ayant prêté le serment civique, il fut nommé le 8 mai 1791 premier vicaire de l’évêque du Morbihan. Membre des Jacobins de Vannes, il fut élu à la Législative puis à la Convention, mais son rôle de député fut modeste ; après le 10 août 1792, il fut rapporteur de la commission chargée d’examiner les papiers aux Tuileries ; […] ; lors du procès de Louis XVI, il vote pour la mort, mais pour l’appel au peuple et pour le sursis. […]
Le 22 avril 1798, il fut élu évêque du Finistère. Il était prêt à se rallier à la politique concordataire lorsqu’il fut tué le 19 novembre 1800 à la sortie de Quimper par une bande de chouans qui l’avaient tiré de la diligence de Morlaix, ayant refusé de renier son vote pour la mort de Louis XVI.
(Source : Dictionnaire historique de la Révolution française / Albert Soboul)
Madame Royale
Fille aînée de Louis XVI et de Marie-Antoinette (1778-1851)
Née à Versailles, Marie-Thérèse Charlotte de France, surnommée « Madame Royale », est le premier enfant de Louis XVI et Marie-Antoinette. Après une enfance passée à la Cour, elle est la seule des enfants royaux à survivre à la Révolution française. Condamnée par les insurgés puis réduite à l’exil, l’héritière du trône, devenue Dauphine de France en 1824, reste attachée à la monarchie jusqu’à la fin de sa vie.
Madame Royale, ou « Mousseline » comme l’appelle sa mère Marie-Antoinette, est baptisée le jour de sa naissance en 1778, dans la chapelle du Château de Versailles. Quelques années plus tard, en 1793, ses parents sont guillotinés par les révolutionnaires. Marie-Thérèse Charlotte n’est pas exécutée mais emprisonnée. Pendant son adolescence, depuis sa geôle, elle apprend la mort de sa tante, Madame Elisabeth, sœur du Roi, ainsi que celle de son frère Louis. En 1795, l’armée autrichienne obtient sa libération. La princesse orpheline vit désormais à Vienne, à la cour de l’empereur François II.
En 1799, elle épouse en Lettonie son cousin Louis Antoine d’Artois, fils du futur Charles X, frère de Louis XVI, et devient ainsi duchesse d’Angoulême. Son retour en France est enfin possible en 1814, avec le rétablissement de la monarchie. Louis XVIII, frère de Louis XVI, gouverne. En 1824, à sa mort, lui succède son plus jeune frère Charles X. Louis Antoine d’Artois est alors déclaré Dauphin. Madame Royale devient de fait Dauphine de France, après de longues années d’exil.
Mais son répit est de courte durée. La Révolution de 1830 inaugure la Monarchie de Juillet. C’est désormais la branche orléaniste qui gouverne, avec le roi Louis-Philippe. La duchesse d’Angoulême, légitimiste, s’exile à nouveau hors des frontières du royaume. A la mort de Charles X en 1836, elle devient « Reine de France et de Navarre » pour le clan des légitimistes qui contestent le pouvoir de Louis-Philippe.
En 1851, deux mois avant le coup d’Etat du Président de la Seconde République Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III, la duchesse d’Angoulême meurt près de Vienne, elle qui avait défendu avec ardeur la monarchie contre Napoléon Bonaparte en 1815.
(Source : Madame Royale / Château de Versailles)
Il semblerait que l’abbé Audrein ait rédigé quelque écrit qui aurait considérablement amélioré les conditions de détention de Marie-Thérèse de France lors de son « séjour » au Temple.
Tant d’horreurs et de crimes avaient lassé sa conscience coupable : en 1795, il publia un ouvrage pour faire adoucir le sort de la royale captive (Madame), qui gémissait encore dans les fers : il y réussit, à ce qu’on croit, sans pour cela changer entièrement de conduite.
(Source : Dictionnaire historique ou histoire abrégée : des hommes qui se fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu’à nos jours / Abbé F.X. de Feller)
Après avoir ainsi parlé du père, et l’avoir condamné à mort 3 ans après, l’abbé Audrein publia en juillet 1795 un ouvrage en faveur de la fille. Madame Royale dut à ce mémoire quelque adoucissement dans les traitements rigoureux qu’on lui faisoit éprouver.
(Source : Dictionnaire biographique et historique des hommes marquans : de la fin du dix-huitième siècle et plus particulièrement de ceux qui ont figuré dans la Révolution françoise.)
Après le règne de la terreur, ce mauvais prêtre parut revenir à des sentiments plus humains, et contribua, dit-on, à faire mettre en liberté l’illustre et infortunée princesse Marie-Thérèse de France, depuis madame la dauphine, qui, depuis trois ans, était privé de sa liberté.
(Source : L’église de Bretagne : depuis ses commencements jusqu’à nos jours ou histoire des sièges épiscopaux, séminaires et collégiales, abbayes et autres communautés régulières et séculières de cette province / Pierre-Hyacinthe Morice)
Bonne journée
Tout d'abord, faisons connaissance avec ces deux personnages :
Né à Goarec dans les Côtes-du-Nord le 17 octobre 1741, l’abbé Audrein enseigna à partir de 1762, à Qumiper d’abord, puis à Paris, notamment au collège Louis-le-Grand, où il eut pour disciples Robespierre et Camilles Desmoulins. Gagné aux idées nouvelles, il publia au début de la Révolution des écrits où il proposait un mode uniforme d’instruction nationale. Ayant prêté le serment civique, il fut nommé le 8 mai 1791 premier vicaire de l’évêque du Morbihan. Membre des Jacobins de Vannes, il fut élu à la Législative puis à la Convention, mais son rôle de député fut modeste ; après le 10 août 1792, il fut rapporteur de la commission chargée d’examiner les papiers aux Tuileries ; […] ; lors du procès de Louis XVI, il vote pour la mort, mais pour l’appel au peuple et pour le sursis. […]
Le 22 avril 1798, il fut élu évêque du Finistère. Il était prêt à se rallier à la politique concordataire lorsqu’il fut tué le 19 novembre 1800 à la sortie de Quimper par une bande de chouans qui l’avaient tiré de la diligence de Morlaix, ayant refusé de renier son vote pour la mort de Louis XVI.
(Source : Dictionnaire historique de la Révolution française / Albert Soboul)
Née à Versailles, Marie-Thérèse Charlotte de France, surnommée « Madame Royale », est le premier enfant de Louis XVI et Marie-Antoinette. Après une enfance passée à la Cour, elle est la seule des enfants royaux à survivre à la Révolution française. Condamnée par les insurgés puis réduite à l’exil, l’héritière du trône, devenue Dauphine de France en 1824, reste attachée à la monarchie jusqu’à la fin de sa vie.
Madame Royale, ou « Mousseline » comme l’appelle sa mère Marie-Antoinette, est baptisée le jour de sa naissance en 1778, dans la chapelle du Château de Versailles. Quelques années plus tard, en 1793, ses parents sont guillotinés par les révolutionnaires. Marie-Thérèse Charlotte n’est pas exécutée mais emprisonnée. Pendant son adolescence, depuis sa geôle, elle apprend la mort de sa tante, Madame Elisabeth, sœur du Roi, ainsi que celle de son frère Louis. En 1795, l’armée autrichienne obtient sa libération. La princesse orpheline vit désormais à Vienne, à la cour de l’empereur François II.
En 1799, elle épouse en Lettonie son cousin Louis Antoine d’Artois, fils du futur Charles X, frère de Louis XVI, et devient ainsi duchesse d’Angoulême. Son retour en France est enfin possible en 1814, avec le rétablissement de la monarchie. Louis XVIII, frère de Louis XVI, gouverne. En 1824, à sa mort, lui succède son plus jeune frère Charles X. Louis Antoine d’Artois est alors déclaré Dauphin. Madame Royale devient de fait Dauphine de France, après de longues années d’exil.
Mais son répit est de courte durée. La Révolution de 1830 inaugure la Monarchie de Juillet. C’est désormais la branche orléaniste qui gouverne, avec le roi Louis-Philippe. La duchesse d’Angoulême, légitimiste, s’exile à nouveau hors des frontières du royaume. A la mort de Charles X en 1836, elle devient « Reine de France et de Navarre » pour le clan des légitimistes qui contestent le pouvoir de Louis-Philippe.
En 1851, deux mois avant le coup d’Etat du Président de la Seconde République Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III, la duchesse d’Angoulême meurt près de Vienne, elle qui avait défendu avec ardeur la monarchie contre Napoléon Bonaparte en 1815.
(Source : Madame Royale / Château de Versailles)
Il semblerait que l’abbé Audrein ait rédigé quelque écrit qui aurait considérablement amélioré les conditions de détention de Marie-Thérèse de France lors de son « séjour » au Temple.
Tant d’horreurs et de crimes avaient lassé sa conscience coupable : en 1795, il publia un ouvrage pour faire adoucir le sort de la royale captive (Madame), qui gémissait encore dans les fers : il y réussit, à ce qu’on croit, sans pour cela changer entièrement de conduite.
(Source : Dictionnaire historique ou histoire abrégée : des hommes qui se fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu’à nos jours / Abbé F.X. de Feller)
Après avoir ainsi parlé du père, et l’avoir condamné à mort 3 ans après, l’abbé Audrein publia en juillet 1795 un ouvrage en faveur de la fille. Madame Royale dut à ce mémoire quelque adoucissement dans les traitements rigoureux qu’on lui faisoit éprouver.
(Source : Dictionnaire biographique et historique des hommes marquans : de la fin du dix-huitième siècle et plus particulièrement de ceux qui ont figuré dans la Révolution françoise.)
Après le règne de la terreur, ce mauvais prêtre parut revenir à des sentiments plus humains, et contribua, dit-on, à faire mettre en liberté l’illustre et infortunée princesse Marie-Thérèse de France, depuis madame la dauphine, qui, depuis trois ans, était privé de sa liberté.
(Source : L’église de Bretagne : depuis ses commencements jusqu’à nos jours ou histoire des sièges épiscopaux, séminaires et collégiales, abbayes et autres communautés régulières et séculières de cette province / Pierre-Hyacinthe Morice)
Bonne journée
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