Question d'origine :
Pourquoi y a-t-il eu autant d'offensive françaises et anglaises stupides et inutiles (sans matériel adéquat pou faire la différence face aux mitraillettes allemandes) alors qu' elles étaient vouées bien sur à l'échec un enfant aurait pu le comprendre après 5 minute d'offensive et un peu de jugeotte. Les généraux français étaient-ils débiles ou volontairement criminels (donc achetés par l'énnemi, ou la grande finance ?). Comment expliquer sinon qu'ils le comprennent un beau matin et qu'enfin ils attendent d'avoir une chance grâce à l'arme blindée et aux renforts américains le premier permettant de percer les lignes allemandes et les second d'exploiter utilement cette percée.
Pourquoi lles généraux incapables n'ont pas été passés par les armes après leurs crimes contre la nation (perte stratégiques en hommes énormes et évitables en attendant les chars en cours de connstruction et les américains en cours d'équipements bien retranchés derrière leurs lignes) ou au moins jugés sévèrement.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 31/10/2014 à 11h59
Bonjour,
Il va nous être délicat de répondre à votre question de façon précises tant les offensives de la Grande Guerre ont eu des objectifs variés et dans des conditions chaque fois particulières. Votre généralisation des erreurs du commandement français ou anglais ne tient pas compte d’un contexte politique, diplomatique et militaire pour le moins complexe.
Les historiens ont réfléchi à la question, à l’image de Bernard Schnetzler dans Les erreurs stratégiques pendant la première guerre mondiale (il s’intéresse à la stratégie allemande et alliée) :
"On n’attend pas d’un responsable qu’il dise ce qu’il ne faut pas faire, mais qu’il prenne une décision. Autrement dit, où et quand le combat doit-il être livré et avec quel objectif ? […] Certaines fautes résultent d’une incapacité à s’adapter à un univers transformé par la technologie. En effet, pour la première fois dans l’histoire, l’armement est un élément clé de la stratégie. Quelques clés sont essentielles. En 1914-1915, la mitrailleuse (et non la mitraillette, NDLR) et les barbelés favorisent la défensive. En 1917-1918, les armes collectives portatives redonnent les possibilités à l’attaque, mais celle-ci reste handicapée par l’asymétrie des mobilités tactique et stratégique : l’exploitation des percées se révèle impossible parce que le fantassin et sa logistique ne peuvent rivaliser avec le transport stratégique par voir ferrée chez le défenseur. Durant chacune des quatre années de guerre, chaque camp a une possibilité de victoire. Les occasions sont mal exploitées à cause de l’incompréhension de la nature de la guerre totale et industrielle. Ainsi, les stratégies sont purement militaires avec des horizons à court terme, quand il faut penser les facteurs politiques et raisonner en années".
Jean-Pierre Verney, quant à lui pose la question : "Quelles ont été les premières surprises militaires du conflit ?". Sa réponse aborde tour à tour l’emploi massif des régiments de réserve Allemands, la rapidité de l’armée russe, les pertes catastrophiques de la bataille des frontières, les pertes anglaises en mer du nord… (100 questions sur la Grande Guerre).
Pour approfondir le sujet, nous vous recommandons la lecture de L’encyclopédie de la Grande Guerre : l’article "Les armées" du Colonel Frédéric Guelton, militaire mais aussi historien et directeur du service des recherches sur Service historique de l’armée de terre à Vincennes) et celui de Jean-Jacques Becker "Prévisions des états-majors et effondrement des plans" dans lequel sont évoquées les forces des armées allemandes et française (effectifs, technique comme sentiment national), la prévision d’une guerre courte… tout en essayant de comprendre pourquoi "les prévisions de tous les états-majors, de tous les penseurs militaires, furent démenties par les faits. Rien en effet ne se produisit comme il avait été prévu".
Pour terminer, le général d’artillerie Paul Diez nous a laissé une phrase à méditer : "Pour nos chefs, nos grands chefs, faire la guerre, c’est toujours attaquer. Une attaque manquée mais bravement conduite et donnant lieu à de grandes pertes, c’est militaire, c’est bien ! Faisons-nous donc la guerre pour battre les allemands ou pour mourir avec gloire ? Sans idée nette, nos chefs voulaient avoir l’air de faire quelque chose sauvant ce que l’on appelle l’honneur militaire".
Source : Quelle connerie la guerre ! / Général Paul Diez
Il va nous être délicat de répondre à votre question de façon précises tant les offensives de la Grande Guerre ont eu des objectifs variés et dans des conditions chaque fois particulières. Votre généralisation des erreurs du commandement français ou anglais ne tient pas compte d’un contexte politique, diplomatique et militaire pour le moins complexe.
Les historiens ont réfléchi à la question, à l’image de Bernard Schnetzler dans Les erreurs stratégiques pendant la première guerre mondiale (il s’intéresse à la stratégie allemande et alliée) :
"On n’attend pas d’un responsable qu’il dise ce qu’il ne faut pas faire, mais qu’il prenne une décision. Autrement dit, où et quand le combat doit-il être livré et avec quel objectif ? […] Certaines fautes résultent d’une incapacité à s’adapter à un univers transformé par la technologie. En effet, pour la première fois dans l’histoire, l’armement est un élément clé de la stratégie. Quelques clés sont essentielles. En 1914-1915, la mitrailleuse (et non la mitraillette, NDLR) et les barbelés favorisent la défensive. En 1917-1918, les armes collectives portatives redonnent les possibilités à l’attaque, mais celle-ci reste handicapée par l’asymétrie des mobilités tactique et stratégique : l’exploitation des percées se révèle impossible parce que le fantassin et sa logistique ne peuvent rivaliser avec le transport stratégique par voir ferrée chez le défenseur. Durant chacune des quatre années de guerre, chaque camp a une possibilité de victoire. Les occasions sont mal exploitées à cause de l’incompréhension de la nature de la guerre totale et industrielle. Ainsi, les stratégies sont purement militaires avec des horizons à court terme, quand il faut penser les facteurs politiques et raisonner en années".
Jean-Pierre Verney, quant à lui pose la question : "Quelles ont été les premières surprises militaires du conflit ?". Sa réponse aborde tour à tour l’emploi massif des régiments de réserve Allemands, la rapidité de l’armée russe, les pertes catastrophiques de la bataille des frontières, les pertes anglaises en mer du nord… (100 questions sur la Grande Guerre).
Pour approfondir le sujet, nous vous recommandons la lecture de L’encyclopédie de la Grande Guerre : l’article "Les armées" du Colonel Frédéric Guelton, militaire mais aussi historien et directeur du service des recherches sur Service historique de l’armée de terre à Vincennes) et celui de Jean-Jacques Becker "Prévisions des états-majors et effondrement des plans" dans lequel sont évoquées les forces des armées allemandes et française (effectifs, technique comme sentiment national), la prévision d’une guerre courte… tout en essayant de comprendre pourquoi "les prévisions de tous les états-majors, de tous les penseurs militaires, furent démenties par les faits. Rien en effet ne se produisit comme il avait été prévu".
Pour terminer, le général d’artillerie Paul Diez nous a laissé une phrase à méditer : "Pour nos chefs, nos grands chefs, faire la guerre, c’est toujours attaquer. Une attaque manquée mais bravement conduite et donnant lieu à de grandes pertes, c’est militaire, c’est bien ! Faisons-nous donc la guerre pour battre les allemands ou pour mourir avec gloire ? Sans idée nette, nos chefs voulaient avoir l’air de faire quelque chose sauvant ce que l’on appelle l’honneur militaire".
Source : Quelle connerie la guerre ! / Général Paul Diez
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter