Thora et Ancien Testament
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 06/11/2014 à 17h43
1518 vues
Question d'origine :
La Thora et l'ancien testament sont très proches.
Je crois que les manuscrits de la Mer Morte renferment quelques parties de la Thora.
Si je ne me trompe pas sur le contenu des jarres trouvées à Qumran, ces documents sont-ils les plus anciennes traces écrites de la Thora ou en existe-t-il d'autres, sous la forme de tablettes, de papyrus, de pierres gravées?
Merci par avance de votre réponse.
Eveline
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 08/11/2014 à 12h28
Bonjour,
Tout d’abord, précisons que les cinq livres de l’Ancien Testament formant le Pentateuque (Torah juive), sont le livre de la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome :
Les cinq livres
Les premiers livres de la Bible forment un ensemble que l’on nomme, dans la tradition chrétienne, le Pentateuque. C’est un terme grec qui reprend une expression hébraïque désignant les « cinq étuis » renfermant les cinq premiers rouleaux de la Bible. Pour la tradition juive, ces cinq livres constituent la Torah, un terme que l’on traduit souvent en français par Loi […].
Les titres des cinq livres du Pentateuque […] s’efforcent de résumer le contenu de chaque livre : la Genèse décrit les origines du monde et du peuple hébreu ; l’Exode rapporte la sortie d’Egypte ; le Lévitique contient la législation des prêtres que l’on rattache à la tribu de Lévi ; le quatrième livre, celui des Nombres s’intitule ainsi à cause du double dénombrement du peuple durant son séjour dans le désert ; enfin le Deutéronome (en grec la « seconde loi ») se présente comme une reprise des textes législatifs précédents. La tradition juive, elle, se contente de désigner chacun des cinq livres par l’un des premiers mots qu’il contient (Genèse : « commencement », Exode : « noms », Lévitique : « il appela », Nombres : « dans le désert », Deutéronome : « paroles »).
Source : La Bible, introduction au Pentateuque.
L’ensemble de l’Ancien Testament constitue à la fois la Bible hébraïque (ou Tanakh) et la première partie de la Bible chrétienne. Le Tanakh est constitué de trois parties :
• La Torah (la Loi ou Pentateuque) ;
• Les Nevi'im (les Prophètes) ;
• Les Ketouvim (les Autres Écrits ou Hagiographes).
Environ 25% des textes déchiffrés parmi les manuscrits de Qumran sont des textes bibliques (ancien testament), tandis que la majorité sont des écrits apocryphes ou « communautaires » :
Ecrits bibliques et non bibliques
Les premiers déchiffreurs ont tout d’abord séparé les manuscrits en deux catégories, « bibliques » et « non bibliques » ; mais au fur et à mesure du déchiffrement, la proportion de manuscrits bibliques, c'est-à-dire identifiés comme faisant partie du canon des Bibles hébraïque et chrétienne (Ancien Testament), diminua (25% environ de l’ensemble) au profit d’une masse de textes religieux non identifiés dans la Bible, qu’on appela « apocryphes », c'est-à-dire « cachés », non retenus par le canon biblique. Cependant, la plupart de ces textes se rattachent à des livres bibliques, dont ils proposent des lectures ou des versions nouvelles. S’ils ont disparu de la version officielle, on en retrouve trace dans les traditions populaires. C’est ainsi qu’un certain nombre est parvenu jusqu’à nous par des copies médiévales, juives ou chrétiennes. Quelques-uns néanmoins étaient totalement inconnus.
Des livres jusqu’alors inconnus
Un troisième ensemble de textes se dégagea bientôt du lot « non biblique », qu’on désigna sous le terme d’écrits « communautaires » car ils font clairement référence à une communauté religieuse, avec ses règles, ses rites particuliers et sa propre exégèse… Ces textes pour la plupart totalement inconnus ont au départ été associés à la secte juive, réelle ou fictive, des « esséniens », décrite par les auteurs antiques Flavius Josèphe et Pline l’Ancien. Mais il apparaît aujourd’hui que la communauté dont il est question était sûrement plurielle et que les esséniens pourraient être une projection quelque peu mythique d’une société juive idéale façonnée par le modèle de diverses communautés existantes.
Source : Le mystère Qumrân, fiche pédagogique de l’exposition de la BnF : Qumrân. Le secret des manuscrits de la mer Morte.
Ces manuscrits constituent effectivement la plus ancienne trace écrite connue de la Bible, y compris la Torah. Avant cette découverte, les plus anciennes versions connues de la Bible hébraïques étaient le Codex de Leningrad (1008, plus ancienne copie subsistant dans son intégralité) et le Codex d’Alep (écrit entre 910 et 930 de notre ère) :
Une plongée dans les origines
Avant la découverte de Qumrân, le plus ancien manuscrit de la Bible connu datait du Moyen Âge. Pour les juifs et les chrétiens, cette découverte a permis de constater que les textes canoniques de référence avaient peu changé en 2000 ans et que la continuité s’était faite sans heurts. Mais surtout, la multitude de textes apocryphes et « parabibliques » dont l’autorité (au regard du nombre d’exemplaires retrouvés) était alors parfois plus importante que les textes canoniques, montre à quel point le judaïsme d’avant la chute du Temple, d’où a émergé le christianisme primitif, était multiforme et pluriel.
Source : Le mystère Qumrân
Avant la découverte de Qumrân, en effet, les plus anciens exemplaires de la Bible hébraïque conservés remontaient au Xe siècle… de notre ère. Témoins privilégiés d’une époque particulièrement riche où le judaïsme est traversé par de profonds débats qui donneront naissance un peu plus tard au judaïsme rabbinique d’une part, au christianisme d’autre part, les documents retrouvés à Qumrân sont antérieurs aux fixations canoniques qui vont marquer les premiers siècles de notre ère. Ils attestent d’abord d’un foisonnement de textes, la Bible encore en devenir s’y révèle achevée mais non déjà figée, laissant deviner à travers ses variantes différentes familles de transmission des textes hébreux engouffrées dans l’aventure de la traduction et de la diversité des langues.
Ils nous signifient de manière éclatante que le texte « original » est bien un mirage puisque, au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’origine présumée, l’importance des variantes ne cesse d’augmenter : au commencement était le pluriel vivant des livres !
Source : L’aventure de la transmission du texte biblique, BnF
(voir aussi : Les écrits de Qumrân dans le monde juif du ier siècle de notre ère)
Pour des informations plus détaillées sur les textes de la Torah retrouvés dans la bibliothèque de Qumrân, nous vous conseillons de parcourir la collection La Bibliothèque de Qumrân, dont les trois premiers tomes sont consacrés aux livres de la Torah :
- Tome 1 : Torah : Genèse
- Tome 2 : Torah : Exode, Lévitique, Nombres
- Tome 3 : Torah : Deutéronome et Pentateuque dans son ensemble
Bonne journée.
Tout d’abord, précisons que les cinq livres de l’Ancien Testament formant le Pentateuque (Torah juive), sont le livre de la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome :
Les cinq livres
Les premiers livres de la Bible forment un ensemble que l’on nomme, dans la tradition chrétienne, le Pentateuque. C’est un terme grec qui reprend une expression hébraïque désignant les « cinq étuis » renfermant les cinq premiers rouleaux de la Bible. Pour la tradition juive, ces cinq livres constituent la Torah, un terme que l’on traduit souvent en français par Loi […].
Les titres des cinq livres du Pentateuque […] s’efforcent de résumer le contenu de chaque livre : la Genèse décrit les origines du monde et du peuple hébreu ; l’Exode rapporte la sortie d’Egypte ; le Lévitique contient la législation des prêtres que l’on rattache à la tribu de Lévi ; le quatrième livre, celui des Nombres s’intitule ainsi à cause du double dénombrement du peuple durant son séjour dans le désert ; enfin le Deutéronome (en grec la « seconde loi ») se présente comme une reprise des textes législatifs précédents. La tradition juive, elle, se contente de désigner chacun des cinq livres par l’un des premiers mots qu’il contient (Genèse : « commencement », Exode : « noms », Lévitique : « il appela », Nombres : « dans le désert », Deutéronome : « paroles »).
Source : La Bible, introduction au Pentateuque.
L’ensemble de l’Ancien Testament constitue à la fois la Bible hébraïque (ou Tanakh) et la première partie de la Bible chrétienne. Le Tanakh est constitué de trois parties :
• La Torah (la Loi ou Pentateuque) ;
• Les Nevi'im (les Prophètes) ;
• Les Ketouvim (les Autres Écrits ou Hagiographes).
Environ 25% des textes déchiffrés parmi les manuscrits de Qumran sont des textes bibliques (ancien testament), tandis que la majorité sont des écrits apocryphes ou « communautaires » :
Les premiers déchiffreurs ont tout d’abord séparé les manuscrits en deux catégories, « bibliques » et « non bibliques » ; mais au fur et à mesure du déchiffrement, la proportion de manuscrits bibliques, c'est-à-dire identifiés comme faisant partie du canon des Bibles hébraïque et chrétienne (Ancien Testament), diminua (25% environ de l’ensemble) au profit d’une masse de textes religieux non identifiés dans la Bible, qu’on appela « apocryphes », c'est-à-dire « cachés », non retenus par le canon biblique. Cependant, la plupart de ces textes se rattachent à des livres bibliques, dont ils proposent des lectures ou des versions nouvelles. S’ils ont disparu de la version officielle, on en retrouve trace dans les traditions populaires. C’est ainsi qu’un certain nombre est parvenu jusqu’à nous par des copies médiévales, juives ou chrétiennes. Quelques-uns néanmoins étaient totalement inconnus.
Un troisième ensemble de textes se dégagea bientôt du lot « non biblique », qu’on désigna sous le terme d’écrits « communautaires » car ils font clairement référence à une communauté religieuse, avec ses règles, ses rites particuliers et sa propre exégèse… Ces textes pour la plupart totalement inconnus ont au départ été associés à la secte juive, réelle ou fictive, des « esséniens », décrite par les auteurs antiques Flavius Josèphe et Pline l’Ancien. Mais il apparaît aujourd’hui que la communauté dont il est question était sûrement plurielle et que les esséniens pourraient être une projection quelque peu mythique d’une société juive idéale façonnée par le modèle de diverses communautés existantes.
Source : Le mystère Qumrân, fiche pédagogique de l’exposition de la BnF : Qumrân. Le secret des manuscrits de la mer Morte.
Ces manuscrits constituent effectivement la plus ancienne trace écrite connue de la Bible, y compris la Torah. Avant cette découverte, les plus anciennes versions connues de la Bible hébraïques étaient le Codex de Leningrad (1008, plus ancienne copie subsistant dans son intégralité) et le Codex d’Alep (écrit entre 910 et 930 de notre ère) :
Avant la découverte de Qumrân, le plus ancien manuscrit de la Bible connu datait du Moyen Âge. Pour les juifs et les chrétiens, cette découverte a permis de constater que les textes canoniques de référence avaient peu changé en 2000 ans et que la continuité s’était faite sans heurts. Mais surtout, la multitude de textes apocryphes et « parabibliques » dont l’autorité (au regard du nombre d’exemplaires retrouvés) était alors parfois plus importante que les textes canoniques, montre à quel point le judaïsme d’avant la chute du Temple, d’où a émergé le christianisme primitif, était multiforme et pluriel.
Source : Le mystère Qumrân
Avant la découverte de Qumrân, en effet, les plus anciens exemplaires de la Bible hébraïque conservés remontaient au Xe siècle… de notre ère. Témoins privilégiés d’une époque particulièrement riche où le judaïsme est traversé par de profonds débats qui donneront naissance un peu plus tard au judaïsme rabbinique d’une part, au christianisme d’autre part, les documents retrouvés à Qumrân sont antérieurs aux fixations canoniques qui vont marquer les premiers siècles de notre ère. Ils attestent d’abord d’un foisonnement de textes, la Bible encore en devenir s’y révèle achevée mais non déjà figée, laissant deviner à travers ses variantes différentes familles de transmission des textes hébreux engouffrées dans l’aventure de la traduction et de la diversité des langues.
Ils nous signifient de manière éclatante que le texte « original » est bien un mirage puisque, au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’origine présumée, l’importance des variantes ne cesse d’augmenter : au commencement était le pluriel vivant des livres !
Source : L’aventure de la transmission du texte biblique, BnF
(voir aussi : Les écrits de Qumrân dans le monde juif du ier siècle de notre ère)
Pour des informations plus détaillées sur les textes de la Torah retrouvés dans la bibliothèque de Qumrân, nous vous conseillons de parcourir la collection La Bibliothèque de Qumrân, dont les trois premiers tomes sont consacrés aux livres de la Torah :
- Tome 1 : Torah : Genèse
- Tome 2 : Torah : Exode, Lévitique, Nombres
- Tome 3 : Torah : Deutéronome et Pentateuque dans son ensemble
Bonne journée.
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