Question d'origine :
Bonsoir,
Je voudrais s'il vous plait avoir des conseils pour réussir la rédaction d'articles en littérature comparée et surtout comment réussir sa problématique
Merci par avance
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 28/11/2014 à 15h53
Bonjour,
Le Précis de littérature comparée de Francis Claudon et Karen Haddad-Wotling vous donne une méthodologie complète sur la dissertation de littérature comparée et notamment sur la problématique :
La dissertation de littérature comparée
La dissertation est un exercice d’analyse et de synthèse, une proposition de lecture imprévue : il s’agit d’une part de montrer une capacité de trouver le point de convergence des différents textes composant un programme ; d’autre part, cet exercice de convergence se fait en respectant des limites : en premier lieu les limites posées par le sujet, en second lieu les limites du bon sens empêchant d’assimiler tous les textes les uns aux autres sous tous leurs aspects (malgré le souci de la synthèse dissertatoire, tout n’est pas dans tout …). Pour trouver ce dénominateur commun, nul doute que s’impose une connaissance approfondie des textes ; on ne fait pas de bonne dissertation sans un catalogue copieux de citations, de réminiscences, d’allusions précises aux textes du programme. La mémoire fidèle ou les fiches de lecture sont un préalable indispensable.
[…]
Le travail préparatoire
La qualité de l’introduction, et celle du devoir tout entier, dépend du travail qui doit précéder toute composition, c’est-à-dire l’analyse des termes du sujet. Les sujets de dissertation comportent généralement deux parties : une citation et une question, ou une invite à discuter cette citation. C’est d’abord cette citation, naturellement, qui doit faire l’objet d’une réflexion approfondie. Chacun de ses termes importants doit être repéré, analysé et mis en relation avec les autres, de telle sorte que ce travail sur le sujet peut s’apparenter à une véritable « explication de texte ».
La deuxième partie du sujet doit faire l’objet d’un travail analogue, même s’il est moins poussé, car là encore la formulation a son importance et peut donner des indications précieuses. Les citations proposées à la réflexion des candidats sont souvent, tirées de leur contexte, surprenantes par leur brutalité ou leur caractère absolu. Elles expriment une vision nécessairement appelée à être nuancée, discutée, voire contestée et c’est ce que rappelle la deuxième partie du sujet.
Cette phase du travail a ceci d’essentiel qu’elle conduit au fondement de la dissertation (que devra obligatoirement reprendre l’introduction) : c’est-à-dire à la problématique.
Qu’est-ce qu’une problématique ? Lors de cette première phase préparatoire du travail, la réflexion doit être très ouverte, n’écarter aucune des directions suggérées par le sujet dans sa diversité et sa richesse. Cependant, petit à petit, une question, un problème central, doit se dégager des directions éparpillées. De la mise en relation des termes du sujet et de leurs implications littéraires et esthétiques doit naître une interrogation qui sera la problématique de la dissertation. Cette interrogation, faut-il le préciser ?, ne se confond ni avec le sujet, ni avec l’intitulé général du programme s’il s’agit d’une dissertation sur programme. C’est le problème littéraire présent de manière sous-jacente dans les termes du sujet, mais que seule une réflexion sur ces termes aura permis de mettre au jour. Autant dire qu’il n’existe pas de problématiques « toutes faites » et qu’il y a autant de problématiques que de sujets. On ne saurait affirmer, pour autant, qu’il existe autant de problématiques que d’étudiants : si la formulation de la problématique et son élaboration sont le résultat d’un travail rigoureusement personnel, un bon sujet de dissertation conduit généralement à un problème vraiment central et identifiable La manière de l’aborder et de le traiter varie bien sûr avec chaque copie ; mais le fond de la réflexion demeure le même. […]
La question du plan
Il est bon de rappeler que le plan en trois parties et trois sous-parties, s’il constitue la norme académique, n’est pas un modèle absolu. […]
Ainsi le modèle le plus facile à suivre est-il celui du plan logique.
Dans le plan logique, la première partie a pour objet d’illustrer de la façon la plus objective et la plus complète la citation proposée. Son argumentation vient appuyer la pensée de l’auteur, l’approfondir et en développer toutes les implications. Cependant, dans la mesure où le sujet est généralement choisi pour son aspect partiel ou discutable, il vient un moment où, en développant la position de l’auteur jusqu’au bout, on en découvre les limites. C’est l’objet de la seconde partie que de mettre en lumière ces limites ou même les contradictions qui naissent d’une telle position. […] Il faut simplement montrer que, si certains aspects des œuvres à comparer se prêtaient parfaitement au sujet, d’autres en montrent les limites. La troisième partie est la plus délicate, car elle doit s’efforcer de « dépasser » les deux précédentes, sans pour autant donner l’impression d’une plate conciliation des deux points de vue. […]
Le plan chronologique est plus délicat à mettre en œuvre ; il est souvent indiqué pour les épreuves de niveau élevé comme l’agrégation et, de façon générale, pour les sujets complexes, ou pour ceux qui semblent proposer un point de vue « incontestable ».
Vous trouverez dans cet ouvrage une mine de renseignements pour mener à bien cet exercice.
Il vous faudra également faire attention à bien présenter les œuvres (puisque nous sommes dans le cas d’un article), à toujours bien introduire et expliciter les citations afin que les personnes qui vous lisent sachent pourquoi cette citation apparait à ce moment donné du raisonnement. De plus, vous devez faire attention à ne jamais perdre le lecteur, de façon qu’il sache où il se trouve dans votre argumentation. Cela nécessite d'avoir une bonne structure dans votre article.
Vous trouverez plusieurs exemples de dissertation de littérature comparée dans l’ouvrage précédent, ainsi que dans l’Introduction à la littérature comparée : du commentaire à la dissertation de Danièle Chauvin et Yves Chevrel, qui vous donneront la marche à suivre en ce qui concerne les citations et la présentation des œuvres.
De plus, vous trouverez plusieurs exemples d’articles de littérature comparée dans la Revue de littérature comparée dont certains sont disponibles en libre accès depuis la base Cairn.
D’autres ouvrages, disponible à la bibliothèque municipale de Lyon, vous donneront une méthodologie de la dissertation de littérature comparée :
• La littérature comparée Yves Chevrel
• Littérature comparée / sous la direction de Didier Souiller
Bonne journée
Le Précis de littérature comparée de Francis Claudon et Karen Haddad-Wotling vous donne une méthodologie complète sur la dissertation de littérature comparée et notamment sur la problématique :
La dissertation est un exercice d’analyse et de synthèse, une proposition de lecture imprévue : il s’agit d’une part de montrer une capacité de trouver le point de convergence des différents textes composant un programme ; d’autre part, cet exercice de convergence se fait en respectant des limites : en premier lieu les limites posées par le sujet, en second lieu les limites du bon sens empêchant d’assimiler tous les textes les uns aux autres sous tous leurs aspects (malgré le souci de la synthèse dissertatoire, tout n’est pas dans tout …). Pour trouver ce dénominateur commun, nul doute que s’impose une connaissance approfondie des textes ; on ne fait pas de bonne dissertation sans un catalogue copieux de citations, de réminiscences, d’allusions précises aux textes du programme. La mémoire fidèle ou les fiches de lecture sont un préalable indispensable.
[…]
La qualité de l’introduction, et celle du devoir tout entier, dépend du travail qui doit précéder toute composition, c’est-à-dire l’analyse des termes du sujet. Les sujets de dissertation comportent généralement deux parties : une citation et une question, ou une invite à discuter cette citation. C’est d’abord cette citation, naturellement, qui doit faire l’objet d’une réflexion approfondie. Chacun de ses termes importants doit être repéré, analysé et mis en relation avec les autres, de telle sorte que ce travail sur le sujet peut s’apparenter à une véritable « explication de texte ».
La deuxième partie du sujet doit faire l’objet d’un travail analogue, même s’il est moins poussé, car là encore la formulation a son importance et peut donner des indications précieuses. Les citations proposées à la réflexion des candidats sont souvent, tirées de leur contexte, surprenantes par leur brutalité ou leur caractère absolu. Elles expriment une vision nécessairement appelée à être nuancée, discutée, voire contestée et c’est ce que rappelle la deuxième partie du sujet.
Cette phase du travail a ceci d’essentiel qu’elle conduit au fondement de la dissertation (que devra obligatoirement reprendre l’introduction) : c’est-à-dire à la problématique.
Qu’est-ce qu’une problématique ? Lors de cette première phase préparatoire du travail, la réflexion doit être très ouverte, n’écarter aucune des directions suggérées par le sujet dans sa diversité et sa richesse. Cependant, petit à petit, une question, un problème central, doit se dégager des directions éparpillées. De la mise en relation des termes du sujet et de leurs implications littéraires et esthétiques doit naître une interrogation qui sera la problématique de la dissertation. Cette interrogation, faut-il le préciser ?, ne se confond ni avec le sujet, ni avec l’intitulé général du programme s’il s’agit d’une dissertation sur programme. C’est le problème littéraire présent de manière sous-jacente dans les termes du sujet, mais que seule une réflexion sur ces termes aura permis de mettre au jour. Autant dire qu’il n’existe pas de problématiques « toutes faites » et qu’il y a autant de problématiques que de sujets. On ne saurait affirmer, pour autant, qu’il existe autant de problématiques que d’étudiants : si la formulation de la problématique et son élaboration sont le résultat d’un travail rigoureusement personnel, un bon sujet de dissertation conduit généralement à un problème vraiment central et identifiable La manière de l’aborder et de le traiter varie bien sûr avec chaque copie ; mais le fond de la réflexion demeure le même. […]
Il est bon de rappeler que le plan en trois parties et trois sous-parties, s’il constitue la norme académique, n’est pas un modèle absolu. […]
Ainsi le modèle le plus facile à suivre est-il celui du plan logique.
Dans le plan logique, la première partie a pour objet d’illustrer de la façon la plus objective et la plus complète la citation proposée. Son argumentation vient appuyer la pensée de l’auteur, l’approfondir et en développer toutes les implications. Cependant, dans la mesure où le sujet est généralement choisi pour son aspect partiel ou discutable, il vient un moment où, en développant la position de l’auteur jusqu’au bout, on en découvre les limites. C’est l’objet de la seconde partie que de mettre en lumière ces limites ou même les contradictions qui naissent d’une telle position. […] Il faut simplement montrer que, si certains aspects des œuvres à comparer se prêtaient parfaitement au sujet, d’autres en montrent les limites. La troisième partie est la plus délicate, car elle doit s’efforcer de « dépasser » les deux précédentes, sans pour autant donner l’impression d’une plate conciliation des deux points de vue. […]
Le plan chronologique est plus délicat à mettre en œuvre ; il est souvent indiqué pour les épreuves de niveau élevé comme l’agrégation et, de façon générale, pour les sujets complexes, ou pour ceux qui semblent proposer un point de vue « incontestable ».
Vous trouverez dans cet ouvrage une mine de renseignements pour mener à bien cet exercice.
Il vous faudra également faire attention à bien présenter les œuvres (puisque nous sommes dans le cas d’un article), à toujours bien introduire et expliciter les citations afin que les personnes qui vous lisent sachent pourquoi cette citation apparait à ce moment donné du raisonnement. De plus, vous devez faire attention à ne jamais perdre le lecteur, de façon qu’il sache où il se trouve dans votre argumentation. Cela nécessite d'avoir une bonne structure dans votre article.
Vous trouverez plusieurs exemples de dissertation de littérature comparée dans l’ouvrage précédent, ainsi que dans l’Introduction à la littérature comparée : du commentaire à la dissertation de Danièle Chauvin et Yves Chevrel, qui vous donneront la marche à suivre en ce qui concerne les citations et la présentation des œuvres.
De plus, vous trouverez plusieurs exemples d’articles de littérature comparée dans la Revue de littérature comparée dont certains sont disponibles en libre accès depuis la base Cairn.
D’autres ouvrages, disponible à la bibliothèque municipale de Lyon, vous donneront une méthodologie de la dissertation de littérature comparée :
• La littérature comparée Yves Chevrel
• Littérature comparée / sous la direction de Didier Souiller
Bonne journée
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