Question d'origine :
pouvez vous me dire si les soldats français touchaient une solde pendant la durée de la guerre 1939-1945 et de combien?
sinon de quoi vivaient les familles?
avec mes remerciements
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 10/12/2014 à 15h12
Bonjour,
Pour répondre à votre question il convient tout d’abord de faire un court rappel du déroulement de la Seconde Guerre Mondiale en France.
La France déclare la guerre à l’Allemagne nazie le 3 septembre 1939, mais Après huit mois sans combats, la Wehrmacht envahit le 10 mai 1940 le nord-est de la France, et le maréchal Philippe Pétain demande l’armistice le 22 juin. Ce dernier obtient les pleins pouvoirs le 10 juillet, signant ainsi la fin de la Troisième République et la naissance du Régime de Vichy.
En réplique à Pétain qui demande la fin des combats, le Général de Gaulle lance son Appel du 18 Juin. C'est l'acte fondateur de la France libre.
Dans la foulée de son appel à poursuivre la lutte, les ralliements sont d'abord individuels. Officiers, soldats, ou simples citoyens rallient ainsi Londres et de Gaulle. Dès le 28 juin 1940, Winston Churchill, Premier ministre britannique reconnaît le général de Gaulle comme le « chef des Français qui continuent la guerre.
Parmi les soldats français qui ont participé à la seconde Guerre Mondiale il faut donc distinguer ceux qui ont combattu l’Allemagne jusqu’en juin 1940, de ceux qui ont combattu depuis l’étranger au sein des Forces Françaises Libres, sans oublier les quelques 100 000 soldats mobilisés au sein de l’Armée de Vichy.
Cette armée, nommée également l'Armée d'armistice, est l'armée de "transition" qui se trouve placée sous l'autorité du Gouvernement de Vichy après la signature de l'armistice.
Après la Mobilisation Française de 1939 due à la déclaration de guerre contre l'Allemagne, au début de la Seconde Guerre mondiale, les quatre armes (Armée de terre, Marine nationale, Armée de l'air et Gendarmerie) comptaient cinq millions d'hommes dans leurs rangs, encadrés par 120 000 officiers.
Pour ce qui est des revenus de ces soldats, le montant des soldes était déterminé par l’État.
Pour avoir un ordre d'idée de ce que pouvait être ces revenus, voici le Journal Officiel du 4 Novembre 1939 dans lequel vous pourrez trouver plusieurs décrets relatifs aux soldes journalières et indemnités de combat.
Par la suite, l'armistice du 22 juin 1940 établit les conditions de l'occupation par l'Allemagne de la France, le sort des personnes capturées, déplacées ou occupées, la neutralisation des forces françaises, et le paiement de compensations économiques à l'Allemagne.
La démilitarisation partielle de la France en était une condition essentielle :
Une dizaine parmi les 24 articles de la convention d'armistice concerne la neutralisation du potentiel militaire français : les troupes sont désarmées, sauf celles nécessaires au maintien de l'ordre. Selon l'article 4 de la convention franco-allemande d'armistice, les effectifs de la nouvelle armée en France métropolitaine sont limités à 100 000 hommes en organisés en huit divisions militaires et quatre régiments de cavalerie.
L’organisation de cette armée est modifiée, notamment la rémunération des soldats :
Pour le recrutement de la troupe, l'armistice aurait imposé d'abandonner complètement le système de conscription pour passer à l'armée de métier, mais en novembre 1942, il reste encore 25 000 appelés. L'engagé volontaire doit avoir entre 18 et 25 ans, ne doit pas être marié, ne doit pas être Juif ni appartenir à une société secrète.
La solde est élevée pour attirer les volontaires vers cette armée n'ayant plus le prestige d'antan, celle d'un caporal varie de 4 320 à 6 840 francs, un soldat de 1re classe touche de 3 960 à 6 210 francs et un soldat de 2e classe de 3 600 à 5 700 francs.
Ces chiffres sont tirés de l’ouvrage d'Henri Amouroux, La vie des Français sous l'Occupation que vous pouvez trouver à la Bibliothèque de Lyon.
Vous pouvez également consulter cette réponse du guichet concernant les soldats qui auraient dû être mobilisés.
Nous avons trouvé peu d’information relative à la rémunération des soldats se battant au sein des Forces Françaises Libres (Elles regroupent les Forces aériennes françaises libres (FAFL), les Forces navales françaises libres (FNFL), et les Forces terrestres de la France Libre.).
Nous savons toutefois, grâce à l’Accord du 7 Août 1940 passé entre le Général de Gaulle et le Gouvernement britannique, visible sur cette page, que les combattants de la France libre étaient rémunérés.
2. Ils recevront une solde dont la base sera déterminée séparément par accord entre le Général de Gaulle et les Ministères intéressés. La période de temps pendant laquelle le taux de ces soldes sera applicable sera fixée par voie d'accord entre le Général de Gaulle et le Gouvernement de Sa Majesté.
Vous pouvez trouver plus de détails sur les accords financiers passés entre le Général de Gaulle et l’Angleterre sur cette page.
Vous pouvez également consulter cet ouvrage, sur les accords du 7 Août 1940.
Enfin, pour répondre à votre question sur les moyens de subsistances des familles, il faut s’intéresser plus largement à la question de la vie quotidienne des français sous l’occupation.
Voici ce qu'en dit la page Wikipédia :
La vie en France sous l'Occupation allemande se caractérise par la pénurie et par la répression. La vie des Français a d'abord été marquée par les pénuries, notamment de nourriture et de matière première. Elles s'expliquent par différents éléments :
• la pénurie de main d'œuvre (un million et demi de Français sont prisonniers en Allemagne) et de sources d'énergie (charbon, électricité) affectent la production ;
• les réquisitions allemandes en diminuent la part disponible pour les Français ;
• la désorganisation des transports et le blocus allié aggravent la situation.
De nombreux ouvrages traitent de la question, notamment Les Français au quotidien 1939-1949 d'Eric Alary qui nous apprend par exemple :
Le niveau des salaires suffit à peine à nourrir des centaines de milliers de familles. Quelques chiffres – tirés des évaluations recensées dans le Bulletin Rouge Brique, rédigé à l’initiative d’Alfred Sauvy sans précision de date – permettent en partie d’évaluer les nouvelles contraintes économiques des français :
- un célibataire qui perçoit un salaire net de 1620 francs par mois dépense 840 francs pour se nourrir;
- un ménage sans enfant, dans lequel la femme travaille, disposant d’un revenu de 2820 francs, doit débourser 1560 francs pour la nourriture ; si la femme ne travaille pas, les revenus tombent à 1645 francs ;
Pour finir, voici un exemple des salaires mensuels:
Salaire minimum urbain : 1100 francs
Salaire d’un mineur de fond : 1600 francs
Salaire d’un ouvrier sur un chantier allemand : 3000 francs
Pour répondre à votre question il convient tout d’abord de faire un court rappel du déroulement de la Seconde Guerre Mondiale en France.
La France déclare la guerre à l’Allemagne nazie le 3 septembre 1939, mais Après huit mois sans combats, la Wehrmacht envahit le 10 mai 1940 le nord-est de la France, et le maréchal Philippe Pétain demande l’armistice le 22 juin. Ce dernier obtient les pleins pouvoirs le 10 juillet, signant ainsi la fin de la Troisième République et la naissance du Régime de Vichy.
En réplique à Pétain qui demande la fin des combats, le Général de Gaulle lance son Appel du 18 Juin. C'est l'acte fondateur de la France libre.
Dans la foulée de son appel à poursuivre la lutte, les ralliements sont d'abord individuels. Officiers, soldats, ou simples citoyens rallient ainsi Londres et de Gaulle. Dès le 28 juin 1940, Winston Churchill, Premier ministre britannique reconnaît le général de Gaulle comme le « chef des Français qui continuent la guerre.
Parmi les soldats français qui ont participé à la seconde Guerre Mondiale il faut donc distinguer ceux qui ont combattu l’Allemagne jusqu’en juin 1940, de ceux qui ont combattu depuis l’étranger au sein des Forces Françaises Libres, sans oublier les quelques 100 000 soldats mobilisés au sein de l’Armée de Vichy.
Cette armée, nommée également l'Armée d'armistice, est l'armée de "transition" qui se trouve placée sous l'autorité du Gouvernement de Vichy après la signature de l'armistice.
Après la Mobilisation Française de 1939 due à la déclaration de guerre contre l'Allemagne, au début de la Seconde Guerre mondiale, les quatre armes (Armée de terre, Marine nationale, Armée de l'air et Gendarmerie) comptaient cinq millions d'hommes dans leurs rangs, encadrés par 120 000 officiers.
Pour ce qui est des revenus de ces soldats, le montant des soldes était déterminé par l’État.
Pour avoir un ordre d'idée de ce que pouvait être ces revenus, voici le Journal Officiel du 4 Novembre 1939 dans lequel vous pourrez trouver plusieurs décrets relatifs aux soldes journalières et indemnités de combat.
Par la suite, l'armistice du 22 juin 1940 établit les conditions de l'occupation par l'Allemagne de la France, le sort des personnes capturées, déplacées ou occupées, la neutralisation des forces françaises, et le paiement de compensations économiques à l'Allemagne.
La démilitarisation partielle de la France en était une condition essentielle :
Une dizaine parmi les 24 articles de la convention d'armistice concerne la neutralisation du potentiel militaire français : les troupes sont désarmées, sauf celles nécessaires au maintien de l'ordre. Selon l'article 4 de la convention franco-allemande d'armistice, les effectifs de la nouvelle armée en France métropolitaine sont limités à 100 000 hommes en organisés en huit divisions militaires et quatre régiments de cavalerie.
L’organisation de cette armée est modifiée, notamment la rémunération des soldats :
Pour le recrutement de la troupe, l'armistice aurait imposé d'abandonner complètement le système de conscription pour passer à l'armée de métier, mais en novembre 1942, il reste encore 25 000 appelés. L'engagé volontaire doit avoir entre 18 et 25 ans, ne doit pas être marié, ne doit pas être Juif ni appartenir à une société secrète.
La solde est élevée pour attirer les volontaires vers cette armée n'ayant plus le prestige d'antan, celle d'un caporal varie de 4 320 à 6 840 francs, un soldat de 1re classe touche de 3 960 à 6 210 francs et un soldat de 2e classe de 3 600 à 5 700 francs.
Ces chiffres sont tirés de l’ouvrage d'Henri Amouroux, La vie des Français sous l'Occupation que vous pouvez trouver à la Bibliothèque de Lyon.
Vous pouvez également consulter cette réponse du guichet concernant les soldats qui auraient dû être mobilisés.
Nous avons trouvé peu d’information relative à la rémunération des soldats se battant au sein des Forces Françaises Libres (Elles regroupent les Forces aériennes françaises libres (FAFL), les Forces navales françaises libres (FNFL), et les Forces terrestres de la France Libre.).
Nous savons toutefois, grâce à l’Accord du 7 Août 1940 passé entre le Général de Gaulle et le Gouvernement britannique, visible sur cette page, que les combattants de la France libre étaient rémunérés.
2. Ils recevront une solde dont la base sera déterminée séparément par accord entre le Général de Gaulle et les Ministères intéressés. La période de temps pendant laquelle le taux de ces soldes sera applicable sera fixée par voie d'accord entre le Général de Gaulle et le Gouvernement de Sa Majesté.
Vous pouvez trouver plus de détails sur les accords financiers passés entre le Général de Gaulle et l’Angleterre sur cette page.
Vous pouvez également consulter cet ouvrage, sur les accords du 7 Août 1940.
Enfin, pour répondre à votre question sur les moyens de subsistances des familles, il faut s’intéresser plus largement à la question de la vie quotidienne des français sous l’occupation.
Voici ce qu'en dit la page Wikipédia :
La vie en France sous l'Occupation allemande se caractérise par la pénurie et par la répression. La vie des Français a d'abord été marquée par les pénuries, notamment de nourriture et de matière première. Elles s'expliquent par différents éléments :
• la pénurie de main d'œuvre (un million et demi de Français sont prisonniers en Allemagne) et de sources d'énergie (charbon, électricité) affectent la production ;
• les réquisitions allemandes en diminuent la part disponible pour les Français ;
• la désorganisation des transports et le blocus allié aggravent la situation.
De nombreux ouvrages traitent de la question, notamment Les Français au quotidien 1939-1949 d'Eric Alary qui nous apprend par exemple :
Le niveau des salaires suffit à peine à nourrir des centaines de milliers de familles. Quelques chiffres – tirés des évaluations recensées dans le Bulletin Rouge Brique, rédigé à l’initiative d’Alfred Sauvy sans précision de date – permettent en partie d’évaluer les nouvelles contraintes économiques des français :
- un célibataire qui perçoit un salaire net de 1620 francs par mois dépense 840 francs pour se nourrir;
- un ménage sans enfant, dans lequel la femme travaille, disposant d’un revenu de 2820 francs, doit débourser 1560 francs pour la nourriture ; si la femme ne travaille pas, les revenus tombent à 1645 francs ;
Pour finir, voici un exemple des salaires mensuels:
Salaire minimum urbain : 1100 francs
Salaire d’un mineur de fond : 1600 francs
Salaire d’un ouvrier sur un chantier allemand : 3000 francs
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Comment font les crudivores pour équilibrer leur alimentation...
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter