Question d'origine :
Bonjour,
Tout d'abord je souhaite vous remerciez car votre site est super !
Bref ma question :
- je me demandais combien de terrain minimal etait necessaire pour qu'un etre humain seul vive en autarcie totale.
- le cas echeant, actuellement combien faut-il de place pour nourrire un etre humain ? Existe-t-il un rapport qui dit par exemple que :
- pour un europeen, il faut 1,8 hectare de champs par ans.
- pour un americain il faut... Etc...
Merci infiniment,
Vous souhaitants de bonne fete,
Cordialement.
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 24/12/2014 à 10h34
Bonjour,
S’il existe un grand nombre de site ou de forum consacré à l’autarcie, il est difficile de trouver un « rapport » nous expliquant quelles sont les ressources nécessaires pour mener un projet d’autarcie à bien.
Nous trouvons ainsi plusieurs témoignages de personnes souhaitant vivre en autarcie ou de projets d’autarcie. Parfois, il nous est donné des indications sur le terrain minimal à posséder pour vivre en autarcie :
Ufoseeker : Bonjour à tous!
Il y a une question que l'on s'est posée à plusieurs reprises avec des collègues, et j'aimerais vivement avoir des conseils éclairés sur le sujet.
Ma question est:
Combien de m² de potager sont-ils nécessaires pour permettre à une personne de vivre en toute autonomie (imaginons qu'il s'agisse d'un végétarien)?
f6bes : Bjr à toi, Ta question est théorique.
Regarde donc dans les rubriques "jardinage" sur le net quelles sont les surfaces pour une famille de 4 personnes. (200/300m2)
Gaffal : extrait wikip
"En 2006 ; sur les 55 millions d'hectares du territoire français métropolitain, un peu plus de 32 millions d'hectares supportent des activités agricoles."
Divise par 60 millions de français
Ca te fait environs 0.5 ha par personne, soit 5000m² avec des methodes de culture à haut rendement.
En bricolant, avec des vergers, des animaux, des cereales
je dirait 1 ha par personne...
Mais ça va pas etre facile de mener tout ça ensemble !
invité576543 : On trouve le chiffre de 0.2 ha (2000 m²) agricoles par personne comme besoin typique.
(Source : Jardinage et autarcie / Forum Futura-Sciences)
Objectifs alimentaires :
On se basera sur un objectif de production d'un kilogramme de nourriture par jour et par personne...
En diversifiant les plantations axées sur sept sortes d'aliments à raison d'environ 50 kg de chaque, cela donnera alors 350kg (en arrondissant donc, les 365 kg dont on a besoin, chacun)
- 50 kg de céréales (blé, orge, seigle, maïs, avoine, etc...) cultivés sur 100m2 avec 1,5 kg de semences.
- 50 kg d'oléagineux (noix, noisettes, graines de courge, tournesol, pavot, colza, etc...) cultivés sur 100m2 avec ... semences (sauf arbres = vivaces)
- 50 kg de pommes de terre (+ autres tubercules, châtaignes, etc...) cultivés sur 20m2 avec une centaine de plants de pommes de terre p.ex.
- 50 kg de fruits (pommes, poires, raisins, etc...) cultivés en vivaces sur environ 100m2.
- 50 kg de choux (divers y compris rutabagas, navets, etc...) cultivés sur environ 20m2.
- 50 kg de légumes (carottes, oignons, poireaux, céleris, etc...) cultivés sur environ 15m2.
- 50 kg de légumineuses (haricots, pois, (secs) etc...) cultivés sur 200m2 avec 2 à 3 kg de semences.
NB: ces chiffres ont été proposés par Geispe (Après Pétrole)
Il faut prévoir un peu moins pour les enfants ou les personnes âgées, qui en général ne sont pas de gros mangeurs, mais peuvent donner des coups de main pour la culture (l'arrosage, l'entretien, la préparation des repas... toutes ces petites choses qui prennent du temps mais qui ne nécessitent pas de force et de célérité...).
Il faut prévoir aussi des pertes au stockage en cas de dégâts, des récoltes loupées, insuffisantes ou volées.
Et s'il y a des surplus, c'est tant mieux, ils vous permettront de faire plaisir autour de vous ou de les utiliser pour faire des échanges bénéfiques...
Pour le stockage pensez à prévoir de collecter toutes sortes de récipients qui pourront servir pour mettre à l'abri vos graines, bouillies et autres semences...
(Source : Autonomie alimentaire / Décroissance)
LA TERRE
Combien il en faut ? Pour tout aspirant autonomiste, le plus difficile est de loin de trouver un endroit se prêtant bien à la chose. Et pourtant, on a besoins de moins que ce que l’on pense en général : un hectare de terre (100mx100m : 10.000m2), en fonction de sa qualité et de la façon dont il est cultivé, peut nourrir entre 5 et 35 personnes ! Quand même 20 personnes en moyenne. Moi ça me laisse rêveur… Seulement 500 m2 de potager sur une terre moyenne, et vous êtes presque sur de n’avoir jamais faim. C’est déjà un sacré progrès que de ne plus subventionner l’industrie agroalimentaire, les supermarchés et tous les autres intermédiaires, et en plus là, c’est des vraies tomates.
(Source : Vivre libre : mode d’emploi de l’autonomie / Les moutons enragés)
Le site Colibris vous propose une sélection de liens afin de vivre en autarcie.
Mais il apparaît que sous le soleil de Californie, on peut assurer la production complète de légumes pour une personne, toute l’année, soit 135kg, sur 9m2. Et toute l’alimentation d’un végétarien, avec quelques extras carnivores, sur 400m2 environ. Pas mal. Cerise sur le gateau, si ma mémoire est bonne, il est alors possible de nourrir une famille de 4 personnes en travaillant seulement un mi-temps à l’année. […]
Disons que 1000m2 par personne est une surface minimale à envisager. Il me semble d’ailleurs que la FAO fixe le seuil de famine à 700m2. Mais évidemment, cela ne concerne que la partie alimentaire de l’autonomie. Il faudrait envisager aussi les cultures textiles, la construction, l’énergie. Comptez à l’aise 2000m2. Disons qu’une famille avec deux enfants doit pouvoir envisager s’installer sur un peu moins d’un hectare.
(Source : Combien d’espace ? / Le sens de l’humus)
La seconde partie de votre question se rapporte plutôt à l’empreinte écologique :
L’empreinte écologique est un outil développé par le Global Footprint Network qui permet de mesurer la pression qu'exerce l'homme sur la nature.
L'empreinte écologique mesure la quantité de surface terrestre bioproductive nécessaire pour produire les biens et services que nous consommons et absorber les déchets que nous produisons.
Imaginez que vous êtes un Robinson Crusöé isolé sur une île déserte : quelle devrait être la taille de votre île (terre, lagon et mer accessible compris) pour vous permettre de vivre en autarcie de façon durable et répondre à vos besoins en nourriture, chauffage, matériaux de construction, air pur, eau potable, absorption de déchets ?
Cette surface représente l'empreinte écologique de notre Robinson Crusoé. On comprend intuitivement que si le mode de vie de notre naufragé exerce une pression trop forte sur son île (s'il fait par exemple des grands feux de camp tous les soirs pour tromper sa solitude), c'est-à-dire si son empreinte écologique est supérieure à la taille de son île, sa survie risque d'être compromise à plus ou moins long terme...
Grâce à cet outil, nous sommes capables de quantifier la durabilité : nous pouvons évaluer la quantité existante de sols et d’espaces marins « bio-productifs » sur la Terre (la superficie capable de nous fournir en nourriture, carburant ou poisson, par exemple), et par conséquent calculer ce que serait un « juste partage » des ressources pour chaque être humain.
Nous sommes également capables de calculer grâce à cet outil la quantité de ressources naturelles consommée par différents pays, personnes ou entreprise, et ainsi évaluer si leur consommation rentre à l’intérieur de ce "juste" partage. Il y a environ 12 milliards d’hectares de sols et d’espaces marins bio-productifs – ce qui correspond environ à une allocation de 2 hectares par être humain. Pourtant, le mode de vie d’un Américain moyen requiert environ 10 hectares bio-productifs.
En d’autres mots, si chacun avait le même mode de vie qu’un Américain moyen, la population mondiale aurait besoin de 5 planètes bio-productives afin de nourrir, habiller et héberger chacun d’entre nous.
(Source : Qu’est ce que l’empreinte écologique ? / WWF Global)
Quelle est notre empreinte écologique ?
Pour une seule personne vivant en Europe, la terre a besoin en moyenne de 10 terrains de foot pour subvenir à ses besoins. Un Américain en consomme le double. La moyenne mondiale est d’environ 5 terrains de foot par personne.
Cela veut dire que nous sommes en train d’épuiser les ressources naturelles. Oui, nous consommons déjà plus que ce que la Terre peut nous fournir sur le long terme. Nous sommes loin du développement durable.
Combien nous offre la nature ?
Nous allons tout mesurer en terrains de foot (un terrain de foot = 50 * 100 m = ½ hectare).
Si l’on compte la superficie totale de la planète Terre, il y a environ 17 terrains de foot par personne pour 6 milliards de personnes. Après avoir enlevé les océans (sauf zones côtières), les déserts, les glaciers et tous les endroits où la Terre n’est pas biologiquement productive, il reste environ 4 terrains de foot par personne.
Si on admet qu’il faut réserver un quart de cet espace pour les autres espèces animales, il reste environ 3 terrains de foot disponibles pour chacun des 6 milliards d’individus vivants à l’heure actuelle.
(Source : Empreinte écologique / Agir 21)
Cette animation de l’association Agir21 vous permet de calculer votre propre empreinte écologique ainsi que de connaitre les réponses à ce questionnaire selon que vous soyez européen, américain, homme ou femme d’affaires …
La page wikipédia consacrée à l’empreinte écologique vous présente quelques chiffres concernant la biocapacité et l’empreinte écologique :
La biocapacité
Sur l’ensemble de la surface terrestre (environ 51 milliards d’hectares), on estime qu’environ 12 milliards d’hectares (terrestres et aquatiques) sont bioproductifs au sens où ils créent chaque année une certaine quantité de matière organique grâce à la photosynthèse. Dans les déserts et la majeure partie des océans, la photosynthèse existe aussi mais est trop diffuse pour que ses produits soient exploités par l’homme.
On distingue cinq types de surfaces bioproductives (données 2009) :
• les champs cultivés (environ 1,6 milliard d’ha) ;
• les pâturages (environ 3,4 milliards d’ha) ;
• les forêts (environ 3,9 milliards d’ha) ;
• les pêcheries (environ 2,9 milliards d’ha) ;
• les terrains construits (en effet, on fait l’hypothèse que les villes se sont le plus souvent construites sur des terres arables) (environ 0,2 milliard d’ha).
Afin de pouvoir agréger ces différentes surfaces, on les convertit en une nouvelle unité, l’hectare global (hag), qui représente un hectare de bioproductivité moyenne sur Terre une année donnée. Le poids de chaque type de surface est ainsi modifié ce qui s’explique par le fait qu’ils ne produisent pas tous la même quantité de services (un hectare de pâturages est par exemple moins productif qu’un hectare de cultures).
Au niveau national, le calcul de la biocapacité pour chaque type de surface prend en compte la productivité du pays par rapport à la moyenne mondiale. Cette productivité inférieure ou supérieure à la moyenne s’explique par les différences dans la technologie disponible, le climat, la qualité des sols…
On notera que des pratiques agricoles non durables peuvent faire augmenter la biocapacité du terrain considéré : l’empreinte écologique n’est pas un outil prédictif et constate donc les gains instantanés engendrés par ces pratiques. Cependant, l’empreinte pourra rendre compte d’une éventuelle détérioration dans le futur : les sols pollués verront leur productivité et donc leur biocapacité diminuer.
Ordres de grandeur mondiaux et tendances
Avec une biocapacité d’environ 12 milliards d'hectares globaux (également 12 milliards d'hectares puisque, par définition, il y a au niveau mondial le même nombre d'hectares que d'hectares globaux) et une population de 6,6 milliards d'hommes, la biocapacité disponible par personne en 2006 était de 1,8 hag (hectares globaux).
Or, un Terrien moyen avait besoin en 2006 de 2,6 hag. Le dépassement a donc été de 40 % ce qui peut se traduire par le fait qu’il aurait fallu 1,4 planètes pour soutenir la consommation de façon durable en 2006.
L'empreinte écologique mondiale a en fait dépassé la capacité biologique de la Terre à produire nos ressources et absorber nos déchets depuis le milieu des années 1980, ce qui signifie que l'on surconsomme déjà les réserves, en réalité en surexploitant les milieux. […]
Quelques repères pour l’année 2006 :
• la moyenne mondiale de l'empreinte écologique est de 2,6 hag par personne ;
• un Français a besoin de 4,6 hag pour maintenir son niveau de vie. Si tout le monde consommait autant qu'un Français, il faudrait disposer de 2,5 planètes ;
• un Américain a environ besoin du double d'un Européen pour maintenir son niveau de vie (9 hag). Si tout le monde consommait comme un Américain, il faudrait disposer de 5 planètes ;
• un Brésilien a une empreinte écologique de 2,3 hag (1,3 planètes) ;
• un Chinois a une empreinte de 1,8 hag (une planète) ;
• un Indien (ou encore un habitant du Burundi) a une empreinte de 0,8 hag (0,4 planètes).
Pour finir, nous vous remercions pour vos encouragements et espérons avoir répondu au mieux à votre question !
Bonnes fêtes
S’il existe un grand nombre de site ou de forum consacré à l’autarcie, il est difficile de trouver un « rapport » nous expliquant quelles sont les ressources nécessaires pour mener un projet d’autarcie à bien.
Nous trouvons ainsi plusieurs témoignages de personnes souhaitant vivre en autarcie ou de projets d’autarcie. Parfois, il nous est donné des indications sur le terrain minimal à posséder pour vivre en autarcie :
Il y a une question que l'on s'est posée à plusieurs reprises avec des collègues, et j'aimerais vivement avoir des conseils éclairés sur le sujet.
Ma question est:
Combien de m² de potager sont-ils nécessaires pour permettre à une personne de vivre en toute autonomie (imaginons qu'il s'agisse d'un végétarien)?
Regarde donc dans les rubriques "jardinage" sur le net quelles sont les surfaces pour une famille de 4 personnes. (200/300m2)
"En 2006 ; sur les 55 millions d'hectares du territoire français métropolitain, un peu plus de 32 millions d'hectares supportent des activités agricoles."
Divise par 60 millions de français
Ca te fait environs 0.5 ha par personne, soit 5000m² avec des methodes de culture à haut rendement.
En bricolant, avec des vergers, des animaux, des cereales
je dirait 1 ha par personne...
Mais ça va pas etre facile de mener tout ça ensemble !
(Source : Jardinage et autarcie / Forum Futura-Sciences)
Objectifs alimentaires :
On se basera sur un objectif de production d'un kilogramme de nourriture par jour et par personne...
En diversifiant les plantations axées sur sept sortes d'aliments à raison d'environ 50 kg de chaque, cela donnera alors 350kg (en arrondissant donc, les 365 kg dont on a besoin, chacun)
- 50 kg de céréales (blé, orge, seigle, maïs, avoine, etc...) cultivés sur 100m2 avec 1,5 kg de semences.
- 50 kg d'oléagineux (noix, noisettes, graines de courge, tournesol, pavot, colza, etc...) cultivés sur 100m2 avec ... semences (sauf arbres = vivaces)
- 50 kg de pommes de terre (+ autres tubercules, châtaignes, etc...) cultivés sur 20m2 avec une centaine de plants de pommes de terre p.ex.
- 50 kg de fruits (pommes, poires, raisins, etc...) cultivés en vivaces sur environ 100m2.
- 50 kg de choux (divers y compris rutabagas, navets, etc...) cultivés sur environ 20m2.
- 50 kg de légumes (carottes, oignons, poireaux, céleris, etc...) cultivés sur environ 15m2.
- 50 kg de légumineuses (haricots, pois, (secs) etc...) cultivés sur 200m2 avec 2 à 3 kg de semences.
NB: ces chiffres ont été proposés par Geispe (Après Pétrole)
Il faut prévoir un peu moins pour les enfants ou les personnes âgées, qui en général ne sont pas de gros mangeurs, mais peuvent donner des coups de main pour la culture (l'arrosage, l'entretien, la préparation des repas... toutes ces petites choses qui prennent du temps mais qui ne nécessitent pas de force et de célérité...).
Il faut prévoir aussi des pertes au stockage en cas de dégâts, des récoltes loupées, insuffisantes ou volées.
Et s'il y a des surplus, c'est tant mieux, ils vous permettront de faire plaisir autour de vous ou de les utiliser pour faire des échanges bénéfiques...
Pour le stockage pensez à prévoir de collecter toutes sortes de récipients qui pourront servir pour mettre à l'abri vos graines, bouillies et autres semences...
(Source : Autonomie alimentaire / Décroissance)
LA TERRE
Combien il en faut ? Pour tout aspirant autonomiste, le plus difficile est de loin de trouver un endroit se prêtant bien à la chose. Et pourtant, on a besoins de moins que ce que l’on pense en général : un hectare de terre (100mx100m : 10.000m2), en fonction de sa qualité et de la façon dont il est cultivé, peut nourrir entre 5 et 35 personnes ! Quand même 20 personnes en moyenne. Moi ça me laisse rêveur… Seulement 500 m2 de potager sur une terre moyenne, et vous êtes presque sur de n’avoir jamais faim. C’est déjà un sacré progrès que de ne plus subventionner l’industrie agroalimentaire, les supermarchés et tous les autres intermédiaires, et en plus là, c’est des vraies tomates.
(Source : Vivre libre : mode d’emploi de l’autonomie / Les moutons enragés)
Le site Colibris vous propose une sélection de liens afin de vivre en autarcie.
Mais il apparaît que sous le soleil de Californie, on peut assurer la production complète de légumes pour une personne, toute l’année, soit 135kg, sur 9m2. Et toute l’alimentation d’un végétarien, avec quelques extras carnivores, sur 400m2 environ. Pas mal. Cerise sur le gateau, si ma mémoire est bonne, il est alors possible de nourrir une famille de 4 personnes en travaillant seulement un mi-temps à l’année. […]
Disons que 1000m2 par personne est une surface minimale à envisager. Il me semble d’ailleurs que la FAO fixe le seuil de famine à 700m2. Mais évidemment, cela ne concerne que la partie alimentaire de l’autonomie. Il faudrait envisager aussi les cultures textiles, la construction, l’énergie. Comptez à l’aise 2000m2. Disons qu’une famille avec deux enfants doit pouvoir envisager s’installer sur un peu moins d’un hectare.
(Source : Combien d’espace ? / Le sens de l’humus)
La seconde partie de votre question se rapporte plutôt à l’empreinte écologique :
L’empreinte écologique est un outil développé par le Global Footprint Network qui permet de mesurer la pression qu'exerce l'homme sur la nature.
L'empreinte écologique mesure la quantité de surface terrestre bioproductive nécessaire pour produire les biens et services que nous consommons et absorber les déchets que nous produisons.
Imaginez que vous êtes un Robinson Crusöé isolé sur une île déserte : quelle devrait être la taille de votre île (terre, lagon et mer accessible compris) pour vous permettre de vivre en autarcie de façon durable et répondre à vos besoins en nourriture, chauffage, matériaux de construction, air pur, eau potable, absorption de déchets ?
Cette surface représente l'empreinte écologique de notre Robinson Crusoé. On comprend intuitivement que si le mode de vie de notre naufragé exerce une pression trop forte sur son île (s'il fait par exemple des grands feux de camp tous les soirs pour tromper sa solitude), c'est-à-dire si son empreinte écologique est supérieure à la taille de son île, sa survie risque d'être compromise à plus ou moins long terme...
Grâce à cet outil, nous sommes capables de quantifier la durabilité : nous pouvons évaluer la quantité existante de sols et d’espaces marins « bio-productifs » sur la Terre (la superficie capable de nous fournir en nourriture, carburant ou poisson, par exemple), et par conséquent calculer ce que serait un « juste partage » des ressources pour chaque être humain.
Nous sommes également capables de calculer grâce à cet outil la quantité de ressources naturelles consommée par différents pays, personnes ou entreprise, et ainsi évaluer si leur consommation rentre à l’intérieur de ce "juste" partage. Il y a environ 12 milliards d’hectares de sols et d’espaces marins bio-productifs – ce qui correspond environ à une allocation de 2 hectares par être humain. Pourtant, le mode de vie d’un Américain moyen requiert environ 10 hectares bio-productifs.
En d’autres mots, si chacun avait le même mode de vie qu’un Américain moyen, la population mondiale aurait besoin de 5 planètes bio-productives afin de nourrir, habiller et héberger chacun d’entre nous.
(Source : Qu’est ce que l’empreinte écologique ? / WWF Global)
Pour une seule personne vivant en Europe, la terre a besoin en moyenne de 10 terrains de foot pour subvenir à ses besoins. Un Américain en consomme le double. La moyenne mondiale est d’environ 5 terrains de foot par personne.
Cela veut dire que nous sommes en train d’épuiser les ressources naturelles. Oui, nous consommons déjà plus que ce que la Terre peut nous fournir sur le long terme. Nous sommes loin du développement durable.
Nous allons tout mesurer en terrains de foot (un terrain de foot = 50 * 100 m = ½ hectare).
Si l’on compte la superficie totale de la planète Terre, il y a environ 17 terrains de foot par personne pour 6 milliards de personnes. Après avoir enlevé les océans (sauf zones côtières), les déserts, les glaciers et tous les endroits où la Terre n’est pas biologiquement productive, il reste environ 4 terrains de foot par personne.
Si on admet qu’il faut réserver un quart de cet espace pour les autres espèces animales, il reste environ 3 terrains de foot disponibles pour chacun des 6 milliards d’individus vivants à l’heure actuelle.
(Source : Empreinte écologique / Agir 21)
Cette animation de l’association Agir21 vous permet de calculer votre propre empreinte écologique ainsi que de connaitre les réponses à ce questionnaire selon que vous soyez européen, américain, homme ou femme d’affaires …
La page wikipédia consacrée à l’empreinte écologique vous présente quelques chiffres concernant la biocapacité et l’empreinte écologique :
Sur l’ensemble de la surface terrestre (environ 51 milliards d’hectares), on estime qu’environ 12 milliards d’hectares (terrestres et aquatiques) sont bioproductifs au sens où ils créent chaque année une certaine quantité de matière organique grâce à la photosynthèse. Dans les déserts et la majeure partie des océans, la photosynthèse existe aussi mais est trop diffuse pour que ses produits soient exploités par l’homme.
On distingue cinq types de surfaces bioproductives (données 2009) :
• les champs cultivés (environ 1,6 milliard d’ha) ;
• les pâturages (environ 3,4 milliards d’ha) ;
• les forêts (environ 3,9 milliards d’ha) ;
• les pêcheries (environ 2,9 milliards d’ha) ;
• les terrains construits (en effet, on fait l’hypothèse que les villes se sont le plus souvent construites sur des terres arables) (environ 0,2 milliard d’ha).
Afin de pouvoir agréger ces différentes surfaces, on les convertit en une nouvelle unité, l’hectare global (hag), qui représente un hectare de bioproductivité moyenne sur Terre une année donnée. Le poids de chaque type de surface est ainsi modifié ce qui s’explique par le fait qu’ils ne produisent pas tous la même quantité de services (un hectare de pâturages est par exemple moins productif qu’un hectare de cultures).
Au niveau national, le calcul de la biocapacité pour chaque type de surface prend en compte la productivité du pays par rapport à la moyenne mondiale. Cette productivité inférieure ou supérieure à la moyenne s’explique par les différences dans la technologie disponible, le climat, la qualité des sols…
On notera que des pratiques agricoles non durables peuvent faire augmenter la biocapacité du terrain considéré : l’empreinte écologique n’est pas un outil prédictif et constate donc les gains instantanés engendrés par ces pratiques. Cependant, l’empreinte pourra rendre compte d’une éventuelle détérioration dans le futur : les sols pollués verront leur productivité et donc leur biocapacité diminuer.
Avec une biocapacité d’environ 12 milliards d'hectares globaux (également 12 milliards d'hectares puisque, par définition, il y a au niveau mondial le même nombre d'hectares que d'hectares globaux) et une population de 6,6 milliards d'hommes,
Or,
L'empreinte écologique mondiale a en fait dépassé la capacité biologique de la Terre à produire nos ressources et absorber nos déchets depuis le milieu des années 1980, ce qui signifie que l'on surconsomme déjà les réserves, en réalité en surexploitant les milieux. […]
Quelques repères pour l’année 2006 :
• la moyenne mondiale de l'empreinte écologique est de 2,6 hag par personne ;
• un Français a besoin de 4,6 hag pour maintenir son niveau de vie. Si tout le monde consommait autant qu'un Français, il faudrait disposer de 2,5 planètes ;
• un Américain a environ besoin du double d'un Européen pour maintenir son niveau de vie (9 hag). Si tout le monde consommait comme un Américain, il faudrait disposer de 5 planètes ;
• un Brésilien a une empreinte écologique de 2,3 hag (1,3 planètes) ;
• un Chinois a une empreinte de 1,8 hag (une planète) ;
• un Indien (ou encore un habitant du Burundi) a une empreinte de 0,8 hag (0,4 planètes).
Pour finir, nous vous remercions pour vos encouragements et espérons avoir répondu au mieux à votre question !
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