A UNE LETTRE PRES.
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 19/01/2015 à 17h06
202 vues
Question d'origine :
S.V.P.
Existe t il , à votre connaissance, en langue française, un nom ou expression particulière ( figure de style !) , pour désigner le changement d'une seule lettre -en général une voyelle-, dans une suite de mots, qui n'ont que peu ou rien à voir les uns par rapport aux autres ?
Je pense à : Cave et Cuve
mais surtout à :Bâche,Bêche,Biche,Boche,Bûche..
En connaîtriez vous d'autres, en particulier plus longs, ou avec une consonne comme variable; par simple curiosité ?
Merci au grammairien (ne), qui me (nous) répondra.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 20/01/2015 à 14h42
Bonjour,
La paronomase est une figure de style qui rapproche des paronymes (mots dont les sens sont différents mais dont la graphie et/ou la prononciation sont très proches, au point qu’ils peuvent être confondus) :
Paronymes
Les paronymes sont des mots proches l’un de l’autre par la forme.
Il est sans intérêt de considérer comme des paronymes des mots comme poire et foire. En réalité, on ne parle de paronymie que s’il s’agit de mots que les usagers risquent de confondre, comme :
Acception, acceptation ;allocation, allocution ;armistice, amnistie ; allusion, illusion ;anoblir, ennoblir ; collision, collusion ; conjecture, conjoncture ; criant, criard ; dénoter, détonner ; éminent, imminent ; impassible, impavide ; justesse, justice ;luxure, luxation ; précepteur, percepteur ; prodige, prodigue ; recouvrer, recouvrir ; etc.
Source : Le bon usage, Maurice Grevisse, André Goosse
La paronomase
Association de termes ayant des profils phonétiques proches.
In praesentia
Claustration, castration (Hugo),
Les mains des amantes d’antan jonchent ton sol (Apollinaire),
Dormeuse, amas doré d’ombres et d’abandons (Valéry).
Chaque terme semble produire, avec quelques glissements de phonèmes, le terme qui le suit. Dans le contexte poétique – Apollinaire, Valéry – , le raffinement précieux de ces associations sonores est la trace d’une esthétique « fin de siècle ». Dans un contexte démonstratif – Hugo – , la paronomase est présentée comme un argument : à signifiants proches, signifiés équivalents (analogie imaginaire).
In absentia :
L’association se fait ici avec des termes non exprimés que le lecteur est invité à identifier. Tout un implicite sémantique, proche de l’allusion, s’élabore dans cette figure.
honneur du père
honneur du fils
honneur du perroquet Saint Esprit (Prévert)
Créer une véritable dynamite de groupe (Libération)
Souvent exploité par les métiers de la communication comme la publicité ou la presse pour la complicité ludique qu’il instaure, ce type de paronomase peut avoir des vertus plus secrètes :
La confusion morose
Qui me servait de sommeil (Valéry).
Le vers qui ouvre « Charmes » est la transformation du groupement lexical « confession morose » qui désigne une prière. Certains traits de la poétique valéryienne sont repérables dès le premier vers de l’ouvrage : polysémie cachée qui rappelle les recherches formelles des « Grands Rhétoriqueurs », convergence d’une dimension sensible (l’état de confusion du dormeur) et d’une dimension spirituelle (référence à l’état de prière).
Source : Les Figures de style, Catherine Fromilhague
La forme que vous donnez dans votre exemple est aussi un épitochrasme, c'est-à-dire une figure d’accumulation de termes courts.
Bonne journée.
La paronomase est une figure de style qui rapproche des paronymes (mots dont les sens sont différents mais dont la graphie et/ou la prononciation sont très proches, au point qu’ils peuvent être confondus) :
Les paronymes sont des mots proches l’un de l’autre par la forme.
Il est sans intérêt de considérer comme des paronymes des mots comme poire et foire. En réalité, on ne parle de paronymie que s’il s’agit de mots que les usagers risquent de confondre, comme :
Acception, acceptation ;allocation, allocution ;armistice, amnistie ; allusion, illusion ;anoblir, ennoblir ; collision, collusion ; conjecture, conjoncture ; criant, criard ; dénoter, détonner ; éminent, imminent ; impassible, impavide ; justesse, justice ;luxure, luxation ; précepteur, percepteur ; prodige, prodigue ; recouvrer, recouvrir ; etc.
Source : Le bon usage, Maurice Grevisse, André Goosse
Association de termes ayant des profils phonétiques proches.
Claustration, castration (Hugo),
Les mains des amantes d’antan jonchent ton sol (Apollinaire),
Dormeuse, amas doré d’ombres et d’abandons (Valéry).
Chaque terme semble produire, avec quelques glissements de phonèmes, le terme qui le suit. Dans le contexte poétique – Apollinaire, Valéry – , le raffinement précieux de ces associations sonores est la trace d’une esthétique « fin de siècle ». Dans un contexte démonstratif – Hugo – , la paronomase est présentée comme un argument : à signifiants proches, signifiés équivalents (analogie imaginaire).
L’association se fait ici avec des termes non exprimés que le lecteur est invité à identifier. Tout un implicite sémantique, proche de l’allusion, s’élabore dans cette figure.
honneur du père
honneur du fils
honneur du perroquet Saint Esprit (Prévert)
Créer une véritable dynamite de groupe (Libération)
Souvent exploité par les métiers de la communication comme la publicité ou la presse pour la complicité ludique qu’il instaure, ce type de paronomase peut avoir des vertus plus secrètes :
La confusion morose
Qui me servait de sommeil (Valéry).
Le vers qui ouvre « Charmes » est la transformation du groupement lexical « confession morose » qui désigne une prière. Certains traits de la poétique valéryienne sont repérables dès le premier vers de l’ouvrage : polysémie cachée qui rappelle les recherches formelles des « Grands Rhétoriqueurs », convergence d’une dimension sensible (l’état de confusion du dormeur) et d’une dimension spirituelle (référence à l’état de prière).
Source : Les Figures de style, Catherine Fromilhague
La forme que vous donnez dans votre exemple est aussi un épitochrasme, c'est-à-dire une figure d’accumulation de termes courts.
Bonne journée.
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