Question d'origine :
Bonjour,
Actuellement en 3°, j'ai choisi entre autres l'œuvre "Rosie the Riveter" de Norman Rockwell. Je cherche le courant artistique auquel elle appartient. J'ai trouvé que Norman Rockwell appartenait à l'hyperréalisme mais ce courant artistique a débuté dans les années 1960 or l'œuvre est parue en 1943. Pouvez-vous me confirmer si cette œuvre correspond bien à l'hyperréalisme ?
Merci d'avance.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 17/03/2015 à 13h10
Bonjour,
Norman Rockwell est d’abord unillustrateur , et son souci du détail et de la précision oriente vers l’école réaliste (avant de parler d’hyperréalisme) :
« L’illustration est un domaine dans lequel le plus petit détail – une porte qui s’ouvre vers l’extérieur alors qu’elle devrait s’ouvrir vers l’intérieur – suscite un courrier volumineux [envers les journaux qui publient les illustrations]. Il se trouve que sur ce point, Rockwell jette un défi au respect – presque fanatique – qu’il manifeste à l’égard de la vérité visuelle. […] On est impressionné par le mal que se donne Rockwell pour dénicher les bons emplacements, les accessoires, modèles et costumes. »
Mais si vous regardez les visages, les portraits, vous verrez qu’ils ne sont pas exactement « photographiques » comme dans l’hyperréalisme, ils comprennent un peu de caricature, amusée et complice.
« Pourquoi tant de gens aiment son travail ? En raison de sa sincérité. Rockwell porte un amour authentique aux individus qu’il peint et pour lesquels il peint. En les amusant, il se divertit. »
(Normann Rockwell : soixante ans de rétrospective)
Rockwell, populaire bien avant l’hyperréalisme, n’est pas considéré comme un peintre par les galeristes américains. On peut dire qu’il est «redécouvert » et réinterprété :
« L'apparition de l'hyperréalisme, il est vrai, appelait de nouveaux rapprochements... La tendance à la représentation minutieuse de la réalité fait partie intégrante de la jeune tradition américaine : Charles Marion Russell, Grant Wood, Irving R. Bacon, Edward Hopper, Andrew Wyeth ont été des « imagiers » de la vie américaine avant ou en même temps que Norman Rockwell. »
« Ce dernier se distingue néanmoins de ses prédécesseurs et de ses contemporains par l'esprit de ses compositions. Il se montre avant tout comme un peintre de la vie urbaine et il insiste moins sur la spécificité du phénomène américain qu'il ne souligne le lien de filiation qui unit son pays à l'Angleterre. Ses cartes de vœux, ses couvertures du Saturday Evening Post [/i ]pour les fêtes de fin d'année expriment cette présence de la « patrie originelle ». Elles semblent être des illustrations des œuvres de Dickens dont la lecture avait bercé son enfance. Dans ses œuvres picturales, il aime à représenter les scènes de la vie anglaise au XVIIe siècle ou l'atmosphère des villes américaines à leur naissance, lorsqu'elles reflétaient encore le mode de vie du pays que les nouveaux occupants venaient de quitter.
Norman Rockwell, Saturday Evening Post collection.
«Il y a chez Rockwell un talent certain de caricaturiste , mais ses représentations soulignent moins les défauts qu'elles ne conjurent le lien qui pourrait être établi entre les imperfections physiques et les tares morales qui leur sont souvent associées. La gaucherie de ses personnages n'en souligne que mieux leur rectitude morale et leur vulnérabilité affective. Ce sont de « bonnes et honnêtes » personnes. À travers chaque individu, campé dans l'activité la plus humble, il dégage une sorte de dénominateur commun de la vie américaine. Ces «petites vies » sont vues comme à la loupe. Elles nous donnent l'illusion d'être surprises dans leur intimité ; elles semblent tellement représentatives qu'elles prennent valeur de symboles. »
(« ROCKWELL NORMAN - (1894-1978) », [i]Encyclopædia Universalis )
Même si sa peinture va de plus en plus dans le détail et la précision, on ne peut parler comme pour l’hyperréalisme de « réalisme illusionniste prenant appui sur la photographie » ( « HYPERRÉALISME », Encyclopædia Universalis).
Gustave Doré
Les bouilles de ses modèles ressemblent plus parfois à des caricatures de Gustave Doré, même avec infiniment plus de bienveillance, qu’à des portraits de Chuck Close.
Chuck Close, Mark (1978–1979), acrylic on canvas, left; detail of eye, right. GNU Free Documentation License
Bonne journée.
Norman Rockwell est d’abord un
« L’illustration est un domaine dans lequel le plus petit détail – une porte qui s’ouvre vers l’extérieur alors qu’elle devrait s’ouvrir vers l’intérieur – suscite un courrier volumineux [envers les journaux qui publient les illustrations]. Il se trouve que sur ce point, Rockwell jette un défi au respect – presque fanatique – qu’il manifeste à l’égard de la vérité visuelle. […] On est impressionné par le mal que se donne Rockwell pour dénicher les bons emplacements, les accessoires, modèles et costumes. »
Mais si vous regardez les visages, les portraits, vous verrez qu’ils ne sont pas exactement « photographiques » comme dans l’hyperréalisme, ils comprennent un peu de caricature, amusée et complice.
« Pourquoi tant de gens aiment son travail ? En raison de sa sincérité. Rockwell porte un amour authentique aux individus qu’il peint et pour lesquels il peint. En les amusant, il se divertit. »
(Normann Rockwell : soixante ans de rétrospective)
Rockwell, populaire bien avant l’hyperréalisme, n’est pas considéré comme un peintre par les galeristes américains. On peut dire qu’il est «redécouvert » et réinterprété :
« L'apparition de l'hyperréalisme, il est vrai, appelait de nouveaux rapprochements... La tendance à la représentation minutieuse de la réalité fait partie intégrante de la jeune tradition américaine : Charles Marion Russell, Grant Wood, Irving R. Bacon, Edward Hopper, Andrew Wyeth ont été des « imagiers » de la vie américaine avant ou en même temps que Norman Rockwell. »
« Ce dernier se distingue néanmoins de ses prédécesseurs et de ses contemporains par l'esprit de ses compositions. Il se montre avant tout comme un peintre de la vie urbaine et il insiste moins sur la spécificité du phénomène américain qu'il ne souligne le lien de filiation qui unit son pays à l'Angleterre. Ses cartes de vœux, ses couvertures du Saturday Evening Post [/i ]pour les fêtes de fin d'année expriment cette présence de la « patrie originelle ». Elles semblent être des illustrations des œuvres de Dickens dont la lecture avait bercé son enfance. Dans ses œuvres picturales, il aime à représenter les scènes de la vie anglaise au XVIIe siècle ou l'atmosphère des villes américaines à leur naissance, lorsqu'elles reflétaient encore le mode de vie du pays que les nouveaux occupants venaient de quitter.
Norman Rockwell, Saturday Evening Post collection.
«
(« ROCKWELL NORMAN - (1894-1978) », [i]Encyclopædia Universalis )
Même si sa peinture va de plus en plus dans le détail et la précision, on ne peut parler comme pour l’hyperréalisme de « réalisme illusionniste prenant appui sur la photographie » ( « HYPERRÉALISME », Encyclopædia Universalis).
Gustave Doré
Les bouilles de ses modèles ressemblent plus parfois à des caricatures de Gustave Doré, même avec infiniment plus de bienveillance, qu’à des portraits de Chuck Close.
Chuck Close, Mark (1978–1979), acrylic on canvas, left; detail of eye, right. GNU Free Documentation License
Bonne journée.
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