Question d'origine :
Bonjour !
D'où vient la rivalité entre les villes de Lyon et Saint-Etienne ?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 23/03/2015 à 07h47
Bonjour,
Dans une réponse précédente portant sur les rivalités nous expliquions les raisons historiques de cette inimité.
Pour compléter ces premières informations, nous vous présentons deux articles, qui tendraient à montrer que celle-ci tend, malgré tout, à disparaître.
Ainsi dans « Lyon/Saint-Etienne : une rivalité historique de moins en moins d'actualité »(Le Progrès, samedi 26 février 2005), , Jeanine Paloulian reprend les explications apportées par le professeur claude Cretin :
«La rivalité entre Lyon et Saint-Etienne relève d'un faisceau de faits historiques et politiques ».
Premier élement : le développement de l'industrie de la soie . Les soyeux lyonnais vont très tôt chercher de la main d'oeuvre dans la vallée du Gier. Jusqu'à Saint-Chamond, dont les villages des alentours perchés sur la montagne utilisent l'eau des torrents qui se jettent dans le Gier pour le moulinage. C'est dans ce secteur, entre Saint-Chamond et Saint-Etienne, qui n'est alors qu'un gros bourg, que l'on note les premières manifestations d'indépendance vis-à-vis des donneurs d'ordre lyonnais
Au XVIIIe siècle, l'indépendance textile est acquise. Les Foréziens font ce qu'il faut pour développer des spécialités textiles qui leurs soient propres. Dans l'entité unique de Rhône-Loire, Lyon fabrique les tissus et Saint-Etienne, les rubans, la passementerie et le moulinage. La rivalité économique est souvent dans les apparences seulement, car par le biais des relations familiales ou des alliances, des liens demeurent. Plusieurs grands rubaniers stéphanois ont fait construire des immeubles place Bellecour à Lyon.
Scission à la Révolution
C'est avec la Révolution et la création des départements que les événement politiques viennent se surajouter au fond textile.
En 1793, pour punir la révolte girondine lyonnaise, la Convention coupe le département de Rhône-Loire en deux.
Si certains Stéphanois sont venus soutenir les Lyonnais (on trouve leurs noms dans la liste des morts aux Brotteaux), les armuriers stéphanois ont toutefois pris le parti des Jacobins. La Loire est autonome. Ensuite, Saint-Etienne, dopée par le développement de la métallurgie, devient rapidement une grande ville.
Préfecture en 1856, elle atteint les 100 000 habitants en 1870.
Mais cette grande ville qui naît d'un boom industriel n'a toutefois pas d'assise véritable qui fera longtemps craindre aux politique locaux la disparition de leur mandat, à la suite d'un regroupement entre le Rhône et la Loire.
De telles menaces se feront jour à plusieurs reprises
(…)
La crainte d'être la banlieue de Lyon
Lors de la création des chambres de commerce, entre les deux guerres, Lyon avait proposé bien avant l'heure ce qui aurait été l'amorce d'une chambre de commerce rhônalpine, mais de peur d'être fondue dans la sphère d'influence lyonnaise, Saint-Etienne a préféré une mini chambre de commerce avec Montbrison.
Ainsi, pendant longtemps les responsables économiques et politiques ont toujours eu un peu peur de voir Saint-Etienne se retrouver en situation de banlieue de Lyon.
Aujourd'hui, cela relève des vieilles lunes du passé et les antagonismes ont dérivé dans le folklore.
L'antagonisme n'est plus que sportif et surtout entretenu pour favoriser le spectacle .
La rivalité, cela crée de l'émulation et ça fait parler.
Ainsi, peut-on constater de nouvelles avancées puisque comme l’atteste l’article » Marketing territorial. L'union sacrée ? » (Le Journal des entreprises, Dimanche 1 mars 2015 par Stéphanie Gallo avec Géraldine Bernard et Pierre Tiessen)Saint-Étienne, Vienne, Bourgoin-Jaillieu et Lyon ont décidé d'unir leurs forces à l'international et de communiquer désormais sous la seule banderole OnlyLyon .
Il existe bien évidemment des réticences :
« Si Saint-Étienne veut être cocue, son maire peut poursuivre sur la voie du rapprochement avec Lyon et l'Aderly ». Jean-Louis Gagnaire, vice-président de la Région en charge des affaires économiques, et député de la Loire, met clairement en garde Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne et président de Saint-Étienne Métropole. Il poursuit sur la métaphore du couple. « Saint-Étienne ne doit pas se jeter dans les bras de son partenaire comme un amoureux éperdu mais doit préserver son jardin secret en jouant sa propre partition
Mais dans l'ensemble le projet est plutôt bien accueilli :
Ce mariage marketing, pour l'international, entre Lyon, Saint-Étienne, Vienne et Bourgoin est applaudi des deux mains par l'immense majorité des milieux économiques des territoires concernés. « Les frontières administratives doivent exploser. Ce rapprochement est le fruit d'une vision très pragmatique tournée vers l'efficacité au service des entreprises » (…) « A l'international, Saint-Étienne n'existe pas. C'est au mieux, la banlieue de Lyon. Saint-Étienne va, à l'évidence, profiter de la qualité d'OnlyLyon. Quel est le risque pour Saint-Étienne ? Aucun ! Il n'y a que sur les terrains de foot qu'il y a aujourd'hui une rivalité entre Lyon et Saint-Étienne... ».
Vous pouvez consulter l’ensemble de ces articles via Europresse disponible à distance pour les abonnés de la bibliothèque municipale de Lyon.
Dans une réponse précédente portant sur les rivalités nous expliquions les raisons historiques de cette inimité.
Pour compléter ces premières informations, nous vous présentons deux articles, qui tendraient à montrer que celle-ci tend, malgré tout, à disparaître.
Ainsi dans « Lyon/Saint-Etienne : une rivalité historique de moins en moins d'actualité »(Le Progrès, samedi 26 février 2005), , Jeanine Paloulian reprend les explications apportées par le professeur claude Cretin :
«La rivalité entre Lyon et Saint-Etienne relève d'un faisceau de faits historiques et politiques ».
Au XVIIIe siècle, l'indépendance textile est acquise. Les Foréziens font ce qu'il faut pour développer des spécialités textiles qui leurs soient propres. Dans l'entité unique de Rhône-Loire, Lyon fabrique les tissus et Saint-Etienne, les rubans, la passementerie et le moulinage. La rivalité économique est souvent dans les apparences seulement, car par le biais des relations familiales ou des alliances, des liens demeurent. Plusieurs grands rubaniers stéphanois ont fait construire des immeubles place Bellecour à Lyon.
C'est avec la Révolution et la création des départements que les événement politiques viennent se surajouter au fond textile.
En 1793, pour punir la révolte girondine lyonnaise, la Convention coupe le département de Rhône-Loire en deux.
Si certains Stéphanois sont venus soutenir les Lyonnais (on trouve leurs noms dans la liste des morts aux Brotteaux), les armuriers stéphanois ont toutefois pris le parti des Jacobins. La Loire est autonome. Ensuite, Saint-Etienne, dopée par le développement de la métallurgie, devient rapidement une grande ville.
Préfecture en 1856, elle atteint les 100 000 habitants en 1870.
Mais cette grande ville qui naît d'un boom industriel n'a toutefois pas d'assise véritable qui fera longtemps craindre aux politique locaux la disparition de leur mandat, à la suite d'un regroupement entre le Rhône et la Loire.
De telles menaces se feront jour à plusieurs reprises
(…)
Lors de la création des chambres de commerce, entre les deux guerres, Lyon avait proposé bien avant l'heure ce qui aurait été l'amorce d'une chambre de commerce rhônalpine, mais de peur d'être fondue dans la sphère d'influence lyonnaise, Saint-Etienne a préféré une mini chambre de commerce avec Montbrison.
Ainsi, pendant longtemps les responsables économiques et politiques ont toujours eu un peu peur de voir Saint-Etienne se retrouver en situation de banlieue de Lyon.
Aujourd'hui, cela relève des vieilles lunes du passé et les antagonismes ont dérivé dans le folklore.
La rivalité, cela crée de l'émulation et ça fait parler.
Ainsi, peut-on constater de nouvelles avancées puisque comme l’atteste l’article » Marketing territorial. L'union sacrée ? » (Le Journal des entreprises, Dimanche 1 mars 2015 par Stéphanie Gallo avec Géraldine Bernard et Pierre Tiessen)
Il existe bien évidemment des réticences :
« Si Saint-Étienne veut être cocue, son maire peut poursuivre sur la voie du rapprochement avec Lyon et l'Aderly ». Jean-Louis Gagnaire, vice-président de la Région en charge des affaires économiques, et député de la Loire, met clairement en garde Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne et président de Saint-Étienne Métropole. Il poursuit sur la métaphore du couple. « Saint-Étienne ne doit pas se jeter dans les bras de son partenaire comme un amoureux éperdu mais doit préserver son jardin secret en jouant sa propre partition
Mais dans l'ensemble le projet est plutôt bien accueilli :
Ce mariage marketing, pour l'international, entre Lyon, Saint-Étienne, Vienne et Bourgoin est applaudi des deux mains par l'immense majorité des milieux économiques des territoires concernés. « Les frontières administratives doivent exploser. Ce rapprochement est le fruit d'une vision très pragmatique tournée vers l'efficacité au service des entreprises » (…) « A l'international, Saint-Étienne n'existe pas. C'est au mieux, la banlieue de Lyon. Saint-Étienne va, à l'évidence, profiter de la qualité d'OnlyLyon. Quel est le risque pour Saint-Étienne ? Aucun ! Il n'y a que sur les terrains de foot qu'il y a aujourd'hui une rivalité entre Lyon et Saint-Étienne... ».
Vous pouvez consulter l’ensemble de ces articles via Europresse disponible à distance pour les abonnés de la bibliothèque municipale de Lyon.
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